Ilyushin Il-78 simulating aerial refueling with a Tu-95MS during the Victory Day Parade in Moscow on 9 May 2009 Photo Sergey Ashmarin
22.011.2015 Vassili Kachine - La Voix de la Russie
Le ministère de la Défense de Russie a conclu avec la Compagnie aéronautique unifiée russe (OAK) un contrat d'achat de deux premiers ravitailleurs construits sur la base de la version cargo de l'avion à large fuselage russe Iliouchine Il-96. Selon un expert du Centre d'analyse des stratégies et des technologies, cette décision suppose que le futur avion à large fuselage russo-chinois pourrait se décliner en versions militaires.
Le ravitailleur construit sur la base de l'Iliouchine Il-96 s'appellera Il-96-400TZ. Il doit être en état de ravitailler les avions en 65 tonnes de kérosène à une distance de 3 500 km de sa base. De cette façon ses capacités sont largement supérieures à celles d'Iliouchine Il-78 utilisé par les forces aériennes de Russie et, depuis peu, par l'armée de l'air chinoise.
L'Iliouchine Il-78 embarque 60-65 tonnes de carburant pour une distance de 1 000 km. A une distance de 2 500 km, le ravitaillement diminue jusqu'à 32-36 tonnes. Sa version modernisée est capable de ravitailler les avions à une plus grande distance allant jusqu'à 4 000 km, mais sa capacité de ravitaillement baisse également jusqu'à 32-36 tonnes.
Un ravitailleur plus puissant et lourd convient mieux pour assurer les activités de l'aviation embarquée. En plus, il peut être utilisé d'une manière efficace pour ravitailler des avions lourds tels que les bombardiers stratégiques et les avions volant à de grandes distances, plus particulièrement sur d'autres continents pour participer à des exercices conjoints.
La Russie a pratiquement cessé de construire les avions de ligne Il-96, mais elle construit sur leur base des avions spéciaux, plus particulièrement les avions de communication ou des postes de commandement volants. C'est l'unique avion de ligne à large fuselage construit en dehors des Etats-Unis et de l'Europe de l'Ouest.
En 2015, la Russie et la Chine entameront en commun l'avant-projet d'un avion de ligne à large fuselage. Selon le ministère russe de l'Industrie et du Commerce, l'avion conjoint pourrait décoller pour la première fois en 2021 ou en 2022 et son exploitation commerciale pourrait commencer vers 2025.
La Chine a récemment acheté à l'Ukraine un certain nombre (pas plus de trois) de ravitailleurs Il-78. En plus elle dispose de plusieurs bombariers H-6 transformés en ravitailleurs. Le développement des capacités de ravitaillement en vol est une priorité pour les forces aériennes chinoises. Les avions de types nouveaux sont dotés d'équipements appropriés et les unités aériennes d'élite organisent des entraînements avec plusieurs ravitaillements pendant un seul vol.
En attendant la Chine se propose d'utiliser en tant que ravitailleur son futur avion militaire de transport Y-20. Sa construction en série doit commencer beaucoup avant que celle de l'avion à large fuselage russo-chinois. La Chine a déjà organisé la production des dispositifs de ravitaillement qui copient le système russe UPAZ-1. Un certain nombre de ces ravitailleurs sera évidemment construit avant 2025.
Dans une perspective plus lointaine, la construction de ravitailleurs et de certains autres types d'avions spéciaux, notamment des avions de détection, sur la base de l'avion à large fuselage conjoint pourrait être raisonnable. L'avion de transport militaire n'est pas la plate-forme optimale pour un ravitailleur. Les avions de transport sont développés de la façon à faciliter les travaux de transbordement ou le parachutage et à accroître au maximum les performances de décollage et d'atterrissage pour transporter des frets sur les aérodromes avancés. Les ravitailleurs n'en ont pas besoin, c'est pouroquoi en Occident ils sont constuits le plus souvent sur la base des avions de ligne. Pour la Chine un ravitailleur plus lourd et puissant pourrait être particulièrement utile car cela étendra la zone d'action de l'aviation chinoise au-dessus de l'océan Pacifique.