11 Août 2015 Source: Marine nationale
Un décor inhabituel surprend les acteurs habituels de l'île Longue ce mercredi 24 juin 2015. Un AMX10 RC et un véhicule blindé léger sont positionnés le long du quai où est amarré le SNLE Le Terrible. En effet, celui-ci accueille le Régiment d’Infanterie Chars de Marine (RICM) pour une cérémonie de jumelage.
Cette journée de rencontre est ponctuée par une prise d’arme effectuée en présence du capitaine de vaisseau d’Ornano, commandant l’Escadrille des SNLE. Après avoir salué le drapeau du RICM et les fanions des Terrible Bleu et Rouge, puis passé en revue les troupes, les commandants effectuent une brève évocation historique de leurs unités avant de prononcer l’ordre du jour.
Le RICM, régiment le plus décoré de France, a été présent sur tous les champs de bataille de l’Armée Française au cours de ce dernier siècle. Présents à Douaumont durant la première guerre mondiale, Dien Bien Phu, l’Oranais et Tyr durant les années de décolonisation, en Irak pour la Guerre du Golfe, à Sarajevo, en Afghanistan et au Mali, les marsouins accompagnent l’histoire nationale. Une histoire où les hommes ont toujours su se dépasser au service de la France, parfois jusqu'au sacrifice ultime.
Le nom « Terrible » a aussi son histoire. Du premier Terrible, bâtiment de 68 canons lancé à Brest en 1690 qui participa aux guerres de Hollande sous les ordres du vice-amiral d’Estrées, au SNLE de type Redoutable qui a effectué 67 patrouilles au profit de la dissuasion, les onze bâtiments qui ont porté ce nom ont servi la France sur les mers du globe dans de nombreuses campagnes navales. Le croiseur léger Le Terrible s’illustra à plusieurs reprises au cours de la seconde guerre mondiale, en particulier en Adriatique et lors du débarquement de Provence. L’équipage actuel du Terrible, 12e bâtiment porteur du nom, a donc l’honneur de porter la fourragère de la Croix de Guerre 39-45, et reçu en héritage cet état d’esprit pugnace.
La conscience d’œuvrer pour la même mission, le service de la France, et l’importance des valeurs communes transmises par l’histoire de leurs unités, réunissent aujourd’hui marins et marsouins. Mais au cours des échanges, ils peuvent rapidement s’apercevoir que si leur quotidien et leur environnement sont radicalement différents, c’est bien la même confiance mutuelle qui doit s'établir dans un équipage de char, dans un GTIA1 en manœuvre comme à bord d'un sous-marin.
Logique des unités opérationnelles, dans les prochains mois ces deux unités seront toutes les deux déployées, sur des théâtres radicalement différents. Au retour, le partage des expériences vécues entre marsouins et marins de tout grade sera enrichissant. A travers ces fructueux échanges, ce jumelage permettra à chacun d’élargir sa vision des armées et, en en donnant une meilleure compréhension, consolider encore leur engagement au service de la Défense.
1 Groupement tactique interarmes
commenter cet article …