Indéracinable Lockheed Martin... Depuis l'an 2000, le groupe américain a toujours gardé la première place du classement annuel des groupes de défense dévoilé lundi par le magazine américain "Defence News". En 2014, le constructeur de l'avion de combat F-35 a encore très facilement repoussé ses poursuivants, notamment Boeing (32 milliards de dollars de ventes dans la défense en 2013) et le britannique BAE Systems (28 milliards de dollars), qui complètent le podium, en affichant un chiffre d'affaires 2013 dans la défense de 40,49 milliards de dollars. Une activité pourtant en baisse de près de 10 % par rapport à 2012.
Pour compenser la baisse de ses activités de défense, Lockheed Martin est entré sur le marché civil dans des domaines comme la gestion de trafic aérien, la formation et la simulation dans l'aéronautique, l'énergie... Basé au Maryland, le groupe a ainsi pu compenser la chute de son chiffre d'affaires dans la défense entre 2012 et 2013 (plus de 4,3 milliards de dollars). Au total, les ventes globales de Lockheed Martin ont seulement baissé de 1,8 milliard de dollars. Aujourd'hui le groupe américain ne réalise plus que 89 % de son chiffre d'affaires dans la défense, contre plus de 95 % en 2013 et 2012. En 2000, la défense ne représentait que 63 % de son chiffre d'affaires global.
Thales dans le "Top Ten"
Curieux paradoxe. Alors que le PDG Jean-Bernard Lévy veut orienter son groupe vers les activités civiles en raison de la baisse des budgets de défense des pays matures, Thales est revenu en 2014 dans le "Top Ten" des groupes de défense. Un classement inédit depuis 2007, année où Denis Ranque était encore à la tête du groupe d'électronique. Avec près de 11 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans la défense (soit 56,30 % de ses ventes globales), le groupe français se classe à la neuvième place du classement des 100 premiers groupes de défense.
Il est bien sûr devancé par Airbus Group (7e rang), qui lui aussi se réoriente vers le civil. Le groupe européen, basé aux Pays-Bas, a réalisé 16,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans la défense sur un total de 81,1 milliards. Deux fois moins que son rival américain Boeing, qui a enregistré 32 milliards de ventes dans le militaire. A noter la bonne performance du groupe naval DCNS qui entre dans le "Top 20" de ce classement avec un chiffre d'affaires de 4,6 milliards de dollars (16e rang). Ce qui n'est pas son meilleur classement (14e en 2003). Safran (23e), qui gagne deux places par rapport à 2013 (25e), Dassault Aviation (50e, contre 55e en 2013) et Nexter (63e, contre 70e en 2013) complètent les groupes français dans le Top 100 de ce classement de "Defence News".
Six américains dans les dix premiers
Ce n'est pas une surprise. Mais pour ceux qui ont envie de baisser la garde en Europe, cela rappelle un peu plus l'hégémonie des Etats-Unis sur le marché mondial des ventes d'armes, une activité de souveraineté nationale par excellence. Six groupes américains - Lockheed Martin (1er), Boeing (2e), Raytheon (4e), Northrop Grumman (5e), General Dynamics (6e) et United Technologies (8e) - sont parmi les dix plus grands groupes mondiaux de défense. Et parmi les 20 premiers, ils sont treize : outre les six premiers, L-3 Communications, Huntigton Ingalls Industries (construction navale), Honeywell, Textron, Booz Allen Hamilton (SSII), General Electric et Exelis (conglomérat).
Seuls quatre groupes européens parviennent à concurrencer les Américains dans les dix premiers groupes mondiaux de défense : BAE Systems (3e), Airbus Group (7e), Thales (9e) et enfin l'italien Finmeccanica (10e), qui a régressé de deux places entre 2014 et 2013. En outre, le Russe Almaz-Antey (systèmes de défense aériens, électronique) se glisse à la 12e place, le motoriste britannique Rolls-Royce à la 14e et DCNS à la 16e.