le 6 avril 2014 par Jacques N. Godbout 45eNord.ca
Le ministre de la Défense Kim Kwan-jin sud-coréen a déclaré cette semaine que des mesures seront prises pour renforcer la capacité de défense aérienne du pays suite à l’intrusion sur le territoire de drones nord-coréens rudimentaires, certes, mais qui n’augurent rien de bon pour l’avenir.
Tout récemment, la Corée du Sud a récupéré deux drones qu’elle croit d’origine nord-coréenne sur son territoire. Les petits drones bleus aux sombres desseins, bien que plutôt rudimentaires, inquiètent tout de même les responsables sud-coréens, tant civils que militaires.
Un premier avion-robot récupéré à Paju au sud de la Zone démilitarisée le 24 mars et muni d’une caméra aurait survolé et pris de photos de la Maison Bleue, le siège de la présidence sud-coréenne.
Puis, après que les deux Corées se soient tirés dessus en mer Jaune le 31 mars, les Sud-Coréens ont retrouvé un autre drone non identifié, mais fort probablement d’origine nord-coréenne, sur l’île de Baengnyoeng, dont les habitants avaient dû gagner les abris au plus fort des échanges de tirs.
Le drone récupéré à Paju pesait 15 kilos et était de seulement 2 mètres de long alors que celui de l’île de Baengnyeong était d’un peu moins de 2 mètres de long et pesait 12 kilos, mais le ministre sud-coréen de la Défense a affirmé cette semaine que Pyongyang pourrait à l’avenir développer des drones plus avancés dans le but de mener des attaques.
«Nous sommes en train de prendre des mesures urgentes, vu que les drones soupçonnés de provenir de Corée du Nord pourraient à terme être équipés de bombes», a dit Kim Kwan-jin. «Nous mettrons en place des mesures rapidement, bien que les drones ne posent pas de risque de sécurité sérieux puisqu’ils ne peuvent que prendre des photos, comme celles du service d’images satellite de Google»
Mais les politiques sud-coréens sont encore plus inquiets et outrés que les militaires et ont exhorté l’armée à mettre en place des mesures contre les drones de surveillance et les drones d’attaque. Un député sud-coréen a également demandé au ministre comment des drones «pauvrement conçus et démodés» ont pu franchir la frontière sans être détectés par l’armée.
L’armée envisage donc maintenant d’acquérir des radars de surveillance à basse altitude et des canons antiaériens avancés pour mieux pouvoir détecter les petits aéronefs et les abattre.
«Les radars actuels de l’armée ont des capacités limitées en ce qui concerne la détection de petits aéronefs», a déclaré à ce propos un porte-parole du ministère de la Défense Kim Min-seok, ajoutant «Les experts ont en vue quelques radars fabriqués par des pays développés, nous sommes actuellement en train de négocier leur acquisition.»
Le gouvernement veut également remettre à l’honneur un projet de dirigeable qui avait été abandonné pour raisons techniques et qui avait pour but de surveiller l’armée nord-coréenne près de la frontière maritime occidentale.
Drones, dirigeables, radars, méfiance et provocations semblent devoir faire partie du paysage des deux Corées pour encore bien des années.