La 3ème compagnie du 3ème Régiment étranger d'infanterie aux ordres du capitaine P. s'est alors déployée sur la zone sud-est avec l'ensemble de ses légionnaires. Par son action, elle a submergé son adversaire par une présence subite, massive et utilisant des modes d'action différents pour chaque site. Appuyée et soutenue par un détachement héliporté de l'armée de l'air très professionnel, et travaillant très étroitement auprès des forces de gendarmerie, la 3ème compagnie a participé à la baisse remarquable des sites actifs constatée par l'Organisme National des Forêts.
" Dans la jungle le principe de concentration est mis à rude épreuve " (Doctrine d'emploi des Forces terrestres en forêt).
Afin de permettre la saisie ou la destruction d'un maximum de matériels servant à la lutte contre l'orpaillage illégal par les forces de gendarmerie, les légionnaires doivent d'abord déceler, puis boucler et enfin s'emparer de sites d'1km2 au plus au milieu de milliers d'hectares de jungle. De plus, l'adversaire Garimpeiros dispose de suffisamment d'effectif (50 à 100) pour permettre une dispersion des efforts. C'est donc par une action simultanée par l'air, par pirogue et à pied que la 3ème compagnie s'est emparé des sites majeurs de la zone d'action du 3ème REI.
Assaut par air : la première vague fut composée de la SAED régimentaire aux ordres du LTN P. Sa capacité à descendre en corde lisse, permet de s'affranchir des perches plantées sur les sites pour empêcher l'atterrissage des hélicoptères. Bénéficiant d'une forte capacité d'emport, la 3ème section commandée par le LTN B. a été ensuite immédiatement mis à terre, facilitant la saisie de tous les matériels qui permettaient d'extraire 10KG d'or par semaine. La clé du succès de cette action repose également sur le treuillage de 6 concasseurs. D'un poids de 600kg, le concasseur est l'outil qui permet de transformer en sable les cailloux contenant les veines aurifères ; l'emport par les airs de ces matériels, très lourds à acheminer, est évidement un coup fatal pour les orpailleurs.
" Ce milieu opaque où l'adversaire peut se dissimuler et se diluer " rend difficile l'économie des moyens (Doctrine d'emploi des Forces terrestres en forêt).
La patrouille à pied est reconnue comme le meilleur mode d'action pour obtenir du renseignement et surprendre l'ennemi au plus près. Elle nécessite un soutien médical adapté et des ravitaillements logistiques. Dans la pratique, c'est bien la rusticité de la section appui de l'ADJ A. qui a permis de s'affranchir de manque de plots logistiques contraint par le milieu : elle a ainsi parcouru près 200km en 12 jours avec peu de ravitaillement. Cet effort n'a pas été vain, puisque parmi la tonne de matériels détruits on peut relever des quads sont indispensables à la logistique garimpeiros.
" Liberté d'action ". La vaste étendue de la forêt guyanaise contraint logiquement la nôtre. En réponse, le harcèlement massif et le campement sur leurs positions nuisent à la leur.
Les autres sections, dont la section commandement se sont déployés sur les sites connus et démantelés depuis plus de deux ans, afin d'y maintenir une présence dissuasive. Ainsi, aux ordres de l'adjudant-chef D. adjudant d'unité, les fourriers, secrétaires, et transmetteurs de la compagnie ont tenu le célèbre POAT Grande Usine. Baptisé camp LTN DENOIX DE SAINT MARC, ce site saisi en 2012 est tenu depuis par le 3REI ; il va devenir une exploitation légale en février 2015.
A son retour au quartier, la 3ème compagnie a pu fêter Noël avec la satisfaction d'avoir porté un coup sévère à son adversaire. De plus, d'ici son prochain Camerone, l'horizon 2015 lui apporte un lot de satisfaction important : au programme trois types de vols spatiaux à protéger (Vega 4, Ariane 222, et Soyouz 11), un plan Vigipirate renforcé, et enfin la relève de la 2ème compagnie sur Harpie au milieu de la SELVA afin de ne laisser aucun répit aux Garimpeiros. Soit un beau programme pour satisfaire les légionnaires de la " 3 " fidèles à la devise de leur régiment : EN AVANT 3ème REGIMENT EN AVANT TOUJOURS EN AVANT.