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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 17:10

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/02/02/191381376.jpg

 

 06.09.2011 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense

 

Selon Gérard Longuet, le ministre de la Défense, le coût des opérations en Libye va atteindre "330 millions d'euros". C'est ce qu'il a précisé, ce matin, à Rennes, lors de la séance de clôture des Universités d'été de la Défense.

 

Dans un premier temps, le ministre a rappelé qu'une première estimation, en juin, avait permis d'avancer une facture de l'ordre de 160 millions d'euros. "On va doubler cette somme", a-t-il précisé devant les "universitaires".

 

Puis lors d'un point presse, il est revenu sur ce chiffre et précisé "qu'à ce jour, ou disons au 30 septembre", le coût des opérations aéronavales françaises (phot EMA, prise sur un BPC) sera de "330 millions" d'euros.

 

Rappelons que les USA avaient déjà dépensé 896 millions de dollars (621 millions d'euros) au 31 juillet (pour lire mon post du 25 août, cliquer ici). L'équivalent du coût de trois jours d'opérations en Afghanistan.

 

Puisque l'on parle d'argent et d'opex, le surcoût pour 2011 a été estimé à "400 millions d'euros", selon Guy Teissier, le président de la commission de la Défense à l'Assemblée. 630 millions avaient été budgétés; or, la facture des opex dépasse déjà le milliard d'euros. Selon Gérard Longuet, le surcoût sera "mutualisé". En clair, le budget de la Défense ne sera pas pénalisée, juste le porte-monnaie de l'Etat (donc celui du contribuable).

 

Puisque l'on parle encore d'argent, Gérard Longuet "cherche  encore" quelque 220 millions d'euros, histoire de régler un vieux contentieux (une histoire de frégates) et une amende infligée à la France. Il espère quelques recettes exceptionnelles ou des économies (refrain qui va devenir un tube).

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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 17:50

http://www.marianne2.fr/blogsecretdefense/photo/art/default/937808-1112368.jpg?v=1313312201 

le Charles de Gaulle lors de son retour à Toulon, vendredi 12 aout.

Photo (MN PM Stephane Dzioba) :

 

14 Août 2011 par Jean-Dominique Merchet

 

Le porte-avions Charles-de-Gaulle devrait rester à Toulon jusqu'au début 2012

De retour à Toulon, vendredi 12 aout, le porte-avions Charles-de-Gaulle ne devrait pas être engagé dans des opérations avant le début de l'année prochaine. Sauf urgence !

Au cours des dix derniers mois, le porte-avions et son équipage ont passé 35 semaines à la mer... soit plus de 80% du temps. Il en enchaîné une longue mission dans l'océan indien puis l'negagement au large de la Libye, avec une "mi-temps" d'un mois. Le bateau, comme l'équipage (partiellement relevé), ont besoin de repos, d'entretien ou de formation.

C'est notamment le cas des jeunes pilotes de l'aéronavale, qui doivent pouvoir s'entraîner à l'exercice délicat de l'appontage. Une fois remis en l'état, le Charles-de-Gaulle fera donc des "ronds dans l'eau" au large de Toulon pour les exercices aériens.

Les marins estiment qu'il sera à nouveau pleinement opérationnel à la mi-février, mais d'autres estiment qu'il sera prêt dès la mi-janvier. Dans tous les cas, si une urgence se déclarait, le Charles-de-Gaulle pourrait appareiller plus rapidement. Son arrêt à Toulon n'est pas une IPER, c'est-à-dire une immobilisation au cours de la laquelle des éléments essentiels sont démontés.

 

Sur le front libyen, le groupe aérien embarqué (qui a rejoint Landivisiau et Lann-Bihoué, pour les Hawkeye) sera partiellement remplacé par des appareils de l'armée de l'air. Les seize avions de combat de la Marine (10 Rafale et 6 Super-Etendard) sont relevés par quatre Mirage F1CR de l'esacron 2/33 Savoie de Mont-de-Marsan, basés à Sigonella (Sicile). Le dispositif aérien français est reparti entre cette base et celle de la Sude, en Crète. Les avions de l'armée de l'air pourront toujours effectuer environ 16 sorties d'attaques au sol (strikes) chaque jour.

 

Les observateurs constatent que les cibles de l'aviation se raréfient après cinq mois de frappes. En revanche, la nécessité de reconnaissance est toujours importante (d'ou l'envoi de F1 CR, capable de frappes et de reco). En revanche, les cibles traitées par les hélicoptères du groupe aéromobile de l'Alat, dans une profondeur d'une vingtaine de kilomètres à partir de la côte, restent nombreuses. Celui reste donc engagé, à raison de deux ou trois raids nocturnes par semaine. Le groupe aéromobile est déployé sur le BPC Mistral, après l'avoir été sur le Tonnerre. Le fait de possèder deux (et bientôt trois, avec le Dixmude, désormais à Toulon) BPC permet d'assurer une permanence à la mer. Ce n'est évidemment pas le cas avec un seul porte-avions. 

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 17:30

http://www.meretmarine.com/objets/500/34668.jpg

 

Le porte-avions Charles de Gaulle au large de la Libye

crédits : MARINE NATIONALE

 

05/08/2011 MER et MARINE

 

Le porte-avions Charles de Gaulle doit rentrer à Toulon d'ici le 15 août, ce qui met un terme à son engagement dans l'opération Harmattan/Unified Protector. A partir du 22 mars, le bâtiment, dont le groupe aérien embarqué comprend 18 avions (Rafale, Super-Etendard Modernisés et Hawkeye) et des hélicoptères, est intervenu en Libye contre les forces du colonel Kadhafi. A cette occasion, le Charles de Gaulle a, une nouvelle fois, démontré l'intérêt de disposer d'un porte-avions, qui permet de profiter de la liberté de navigation pour s'approcher rapidement et au plus près d'un théâtre de crise. Ce déploiement fut également l'occasion de roder ou mettre en oeuvre pour la première fois un certain nombre de matériels dans un conflit « classique » contre des forces armées constituées. Ce fut notamment le cas pour le missile de croisière Scalp EG, l'Armement Air-Sol Modulaire (AASM), le pod de reconnaissance Reco NG ou encore la nacelle de désignation d'objectifs Damocles ; tous ces équipements étant embarqués sur Rafale.


Le Charles de Gaulle au large de la Libye (© : EMA)

Plusieurs mois à quai pour se remettre en condition

L'équipage a, également, montré une grande capacité de résistance. Car, avant de rejoindre la Libye, le porte-avions avait participé, d'octobre 2010 à février 2011, à l'opération Agapanthe, qui avait elle-même succédé à une période très intensive d'entrainement à la mer suite à son premier grand carénage. Depuis octobre dernier, le navire totalise donc plus de 8 mois d'opérations, interrompues seulement pas un mois d'arrêt technique à Toulon et deux escales de quelques jours en Crète durant l'opération Harmattan. Même si l'équipage de plus de 1800 personnes a été partiellement relevé (dont 340 marins lors de l'escale du 15 au 21 juillet en Crète), il devenait nécessaire de faire souffler les hommes et le matériel. Après une telle activité, le Charles de Gaulle sera immobilisé durant plusieurs mois, « afin de permettre la remise à niveau technique et la remise en condition de l'équipage avant une remontée en puissance opérationnelle », explique l'Etat-major des Armées. On notera aussi que le bâtiment a changé de commandant en plein mer et durant les opérations. Ainsi, le 1er août, l'amiral Pierre-François Forissier, chef d'état-major de la Marine nationale, a fait reconnaître le capitaine de vaisseau Olivier Lebas comme nouveau pacha du Charles de Gaulle. L'officier succède au capitaine de vaisseau Jean-Philippe Rolland.


Prise de commandement sur le CDG, le 1er août (© : MARINE NATIONALE)


Un Tigre sur un BPC (© : EMA)

Réorganisation du dispositif français en Libye

Avec le départ du Charles de Gaulle, dont les avions assuraient notamment une part significative des sorties d'attaque au sol, la France, qui intervient en Libye dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, réorganise son dispositif miliaire. Les missions d'attaque sont, désormais, entièrement assurées par l'armée de l'Air. A La Sude, en Crète, la France déploie un détachement de Mirage 2000D et de Mirage 2000N de l'armée de l'Air ; alors que 5 Rafale Air interviennent maintenant depuis la base italienne de Sigonella, afin de se rapprocher de la zone d'intervention. Par ailleurs, les avions de détection et de contrôle E-3F et de ravitaillement C135 continuent d'opérer depuis la France, respectivement depuis les bases aériennes d'Avord et Istres. On notera aussi la présence, en Crète, d'avions de patrouille maritime Atlantique 2, de la Marine nationale. Cette dernière, malgré le retrait du porte-avions, compte encore au large de la Libye une puissance force navale. Celle-ci comprend le bâtiment de projection et de commandement Mistral, qui embarque un groupe aéromobile, composé d'une vingtaine d'hélicoptères Tigre, Gazelle, Puma et Caracal, qui interviennent contre les forces fidèles au régime de Tripoli. La flotte française compte également sur zone deux frégates (Chevalier Paul et Jean de Vienne), le bâtiment de commandement et de ravitaillement Var, ainsi qu'un sous-marin nucléaire d'attaque. L'aviso Lieutenant de Vaisseau Lavallée est, quant à lui, engagé dans la force maritime de l'OTAN.




Mirage 2000 (© : EMA)


Atlantique 2 à La Sude (© : EMA)

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 11:50

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/operations/autres-operations/harmattan/110715-libye-point-sur-le-dispositif-harmattan/point-sur-le-dispositif-harmattan-11/1311148-2-fre-FR/point-sur-le-dispositif-harmattan-11.jpg

source defense.gouv.fr

 

19/07/2011 Sources : EMA

 

La France est engagée depuis le 19 mars 2011 dans les opérations de la coalition en Libye pour protéger la population civile des attaques des forces du colonel Kadhafi. La participation française à l’engagement international porte le nom d’Harmattan .

Cette participation est articulée autour d’un dispositif aérien qui opère depuis des bases terrestres et d’un dispositif naval, la TF 473 qui met également en œuvre des aéronefs.

 

Les avions se redéployent au plus proche de la zone d’opération

 

Au début de l’opération, les chasseurs opéraient depuis des bases en métropole, notamment la base de Solenzara en Corse.

 

Pour accroître leur efficacité, l’ensemble chasseurs a été repositionné sur les bases avancées de La Sude en Crète et Sigonnella en Sicile. Ces redéploiements permettent de rapprocher les avions de combat français de la zone d’opération et de gagner en temps de transit et temps de présence sur zone.

 

A La Sude, la France a projeté un détachement de Mirage  2000-5 qui a commencé à opérer aux côtés d’un détachement de Mirage  2000-5 qatarien dès le 24 mars. Un détachement de Mirage  2000D puis de Mirage  2000N ont depuis rallié La Sude. Le 15 juillet, les 3 Mirage  2000-5 ont été désengagés de La Sude et rapatriés en métropole. Les 6 Mirage  2000D et 6 Mirage  2000N poursuivent leurs  missions quotidiennes d’interdiction aérienne et de frappes au sol depuis la base grècque.

 

A Sigonella, la France a projeté le 10 juillet dernier cinq avions Rafale  de l’armée de l’air qui opéraient jusque là depuis Solenzara. Ils ont rejoint un détachement d’avions de surveillance Atlantique  2 de la marine. Les Rafale  ont repris leurs missions au-dessus de la Libye le 13 juillet matin.

 

Au total, près d’une vingtaine de chasseurs de l’armée de l’air et un détachement Atlantique  2 opèrent désormais depuis les bases avancées de Sigonella et La Sude.

 

Par ailleurs, les avions de détection et de contrôle E3F et de ravitaillement C 135 continuent d’opérer depuis la France, respectivement depuis les bases d’Avord et Istres.

 

Le dispositif maritime dans la durée

 

La TF 473, articulée autour du porte-avions Charles de Gaulle  est engagée dans un bâtiment de projection et de commandement (BPC) en Libye depuis le 22 mars. Elle compte actuellement, en plus du porte-avions, deux frégates, un bâtiment ravitailleur et un sous-marin nucléaire d’attaque. Par ailleurs, une troisième frégate est engagée dans la force maritime de l’OTAN qui opère en Libye.

 

Les bâtiments de la marine participent aux missions de contrôle de zone maritime et aérienne, de frappes contre les forces du colonel Kadhafi et ils mettent en œuvre au large des côtes libyennes :

 

- le groupe aérien embarqué de la marine qui comprend des chasseurs Rafale  et 6 Super-Etendard  modernisés ainsi que des avions Hawkeye  et qui opèrent depuis le porte-avions ;

 

- un groupe aéromobile composé d’une vingtaine d’hélicoptères de l’armée de terre (Tigre , Puma  et Gazelle ) qui conduisent des missions de frappes sur des objectifs militaire et qui opère depuis un bâtiment de projection et de commandement BPC.

 

Les bâtiments de ce dispositif sont régulièrement relevés. Ainsi, le BCP Tonnerre qui met en œuvre le groupe aéromobile en Libye depuis le 3 juin dernier est relevé cette semaine par le BPC Mistral  qui rentre de 4 mois de mission en océan Indien.

 

Les hélicoptères de l’armée de terre et l’état-major du groupe aéromobile ont donc été transférés à bord du BPC Mistral d’où ils vont reprendre leur mission. A cette occasion, les hélicoptères Caracal  de l’armée l’air, embarqués jusque là sur le porte-avions, ont rejoint le BPC Mistral  où ils renforcent le groupe aéromobile.

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15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 06:15

 

Crédit photo : SLD, salon du Bourget, juin 2011

 

14.07.2011 sldinfo.com

 

Par Robbin Laird
Adapté de l’anglais par Virginie Lecat [1]

 

 Lors du Salon du Bourget, MBDA a invité deux pilotes de chasse de la Royal Air Force à présenter le retour d’expérience de leurs opérations en théâtre libyen, notamment quant à l’utilisation du Tornado et des armes de précision : Mark Lawson, pilote, et James Cooke, officier de système d’armes, appartenant à l’escadrille 9 RAF Marham.

 

 

Un équipage de deux hommes opère le Tornado, déployé pour la première fois en opération en 1982. Opération la plus longue depuis la Seconde guerre mondiale, les premières missions en direction de la Lybie ont été effectuées depuis le sol britannique, impliquant trois ravitaillements en vol. Des patrouilles mixtes Tornado-Eurofighter ont également permis aux pilotes de la RAF de bénéficier d’une meilleure appréhension de la menace.

Opération la plus longue depuis la Seconde guerre mondiale, les premières missions en direction de la Lybie ont été effectuées depuis le sol britannique, impliquant trois ravitaillements en vol. Des patrouilles mixtes Tornado-Eurofighter ont également permis aux pilotes de la RAF de bénéficier d’une meilleure appréhension de la menace.

Le missile de croisière Storm Shadow a été employé en premières frappes avec un taux de réussite particulièrement élevé. Le Brimstone, arme de choix pour les cibles en théâtre urbain, fut par ailleurs utilisé en un deuxième temps pour venir à bout des blindés lybiens. La RAF a aussi déployé pour la première fois en opération le missile AIM-132 fabriqué par MBDA. Il s’agit d’un missile air-air de courte portée ASRAAM (Advanced Short Range Air-to-Air Missile), lequel remplace les Sidewinder AIM-9 au sein des armées de l’air britannique et australienne. Il peut notamment détruire des cibles aéroportées, blindées, voire des missiles sol-air. Son rôle essentiel est celui d’interdiction aérienne. Autre équipement essentiel : Le RAPTOR (Reconnaissance Airborne Pod TORnado), fabriqué par la Goodrich Corporation. [2]

L’utilisation des équipements a bien-sûr varié selon la nature des missions et des cibles préétablies, ce qui a notamment conduit à passer rapidement du Storm Shadow au Brimstone, une des contraintes majeures en matière de frappes de haute précision étant la limitation des dommages collatéraux

 

———–

Notes et Références

[1] Voir aussi côté anglais : Operation Ellamy Update

[2] D’après Wikipedia, « ce pod de reconnaissance dont la RAF est équipée pour sa flotte de Tornado GR.4A conti enta un capteur de reconnaissance DB-110, un système d’enregistrement en imagerie et un système de liaison de données sol-air. Le capteur est infrarouge et électro-optique, permettant les missions de jour comme de nuit. La retransmission de données permet à l’imagerie d’être exploitée quasi instantanément ».

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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 11:20

http://www.atlantico.fr/sites/default/files/dynimagecache/0-0-3444-1905-662-366/rebeles_en_libye_en_juin_2011.jpg

 

12.07.2011 par Guillaume Lagane* - atlantico.fr

 

Préambule : Guillaume Lagane a publié ce lundi dans Atlantico une autre tribune sur le même thème, qu'il est bon de consulter avant de lire cet article.

 

Alors que le parlement français vote ce mardi au sujet de la prolongation de l'intervention militaire en Libye, bilan et perspectives de la coopération menée par l'Europe dans la région.

 

Il est assez piquant, de lire à la page 18 du programme du parti socialiste publiée quelques semaines après le début des opérations militaires, que « la France et l’Allemagne devront donner l’impulsion pour un nouvel élan à l’Europe de la défense ».

 

Depuis 1990, toutes les tentatives de rapprochement avec les Allemands sur le plan militaire ont échoué pour des raisons structurelles. L'exemple le plus probant est la brigade franco-allemande, qui existe depuis 1989 et qui n'a jamais été déployée sur un théâtre d'opération. La Cour des comptes a de nouveau demandé, en 2011, sa suppression, comme celle des autres corps "européens" permanents, qui ont fait la preuve de leur inutilité opérationnelle.

 

Les Allemands se distinguent pas la faiblesse de leur budget militaire (29 milliards d’euros, 1,3 % du PIB) contre 32 Mds € pour la France et 37 Mds € pour le Royaume Uni (2 % du PIB), alors qu'ils possèdent la première puissance économique européenne. L'armée allemande est encore une armée de guerre froide, peu projetable à l'extérieur des frontières européennes. La réforme du service militaire, prévue cette année, est menacée par la démission du flamboyant ministre de la défense qui la portait, Theodor zu Guttenberg, accusé d’avoir copié sur d’autres une partie de sa thèse.

 

L'armée allemande, peu projetable, est peu projetée : elle a participé, pour la première fois de son histoire, à un déploiement extérieur au Kosovo en 1999, sous l’impulsion du ministre des Affaires étrangères, Joschka Fisher. Elle a également 5 000 hommes en Afghanistan mais, basés dans le nord du pays, ils se voient interdit par le Bundestag toute action de guerre. L’opinion allemande se caractérise en effet par son pacifisme et sa répugnance à l’égard des interventions lointaines. La démission en 2010 du président de la République fédérale, Horst Köhler, critiqué pour son soutien à l’intervention en Afghanistan, l'illustre bien.

Mais la guerre de Libye est aussi l’occasion de faire naître une véritable Europe de la défense

Enfin, contrairement aux Britanniques, les Allemands sont opposés au nucléaire militaire. Ils ont demandé, en 2010, le départ de leur sol des forces nucléaires américaines stationnées dans le cadre de l'OTAN. Quant à l'industrie de défense, EADS est aujourd'hui dominé par l'Allemagne, qui y voit un moyen de préserver ses forces industrielles. Tout rapprochement avec les Français est bloqué par la peur, d’ailleurs légitime, que l'État français, présent au capital des groupes hexagonaux, inspire aux industriels allemands du terrestre et de la marine.

 

C’est dire que le projet d’une défense européenne était bien mal en point avant même le début des « révoltes arabes ». Mais le refus des Allemands, pourtant gouvernés au centre droit, de participer à la protection des populations civiles en Libye aux côtés des Français et des Britanniques, de même couleur politique, début 2011 marque sans doute un coup d’arrêt définitif au projet. Pacifisme forcené ? Indifférence aux destinées d’Etats éloignés de l’Europe germanique (bien que la Tunisie soit une destination majeure de la clientèle touristique allemande) ? Souvenir malheureux de l’Afrikakorps ? Toujours est-il que cette divergence stratégique majeure, en faisant de la doctrine Fisher une parenthèse enchantée de la diplomatie allemande, ruine le projet d’une défense européenne.

 

Mais la guerre de Libye est aussi l’occasion de faire naître une véritable Europe de la défense. Car les opérations militaires actuelles soulignent une fois de plus la dépendance de l’Europe envers les États-Unis. Les Américains, au début de l’opération Odyssey Dawn, ont déployé des moyens considérables, dont la faiblesse et l’inefficacité de leurs dépenses militaires privent les Européens. Depuis le transfert des opérations à l’OTAN, Washington conserve en Libye des forces réduites, notamment des drones armés et des moyens d’observation, mais indispensables.

La condition de cette relance est une plus grande coopération entre Européens

Mais l’Amérique de l’administration Obama a changé. En grande difficulté budgétaire avec une dette de 14 000 milliards de dollars, soit 95 % du PIB, elle sait qu’elle doit rogner sur ses dépenses militaires, les premières du monde. Surtout, après les multiples interventions de l’ère Bush, l’administration Obama semble lasse de prêcher le changement. Par son histoire personnelle et ses convictions, Barack Obama lui-même doute des vertus du « wilsonisme armé ». En 2010, la nouvelle stratégie de sécurité nationale, qui a remplacé celle de 2002, insistait sur l’importance du multilatéralisme et de la concertation en refusant tout évangile de la liberté. Inspiré des thèses de Charles Kupchan (How Enemies Become Friends, 2010), cette doctrine Obama s’est traduite par le discours timoré du Caire en 2009, où le refus du « choc des civilisations », les égards envers les régimes en place et la « rue arabe », l’ont emporté sur la promotion de la démocratie.

 

Dans ce contexte nouveau, le risque du découplage Europe États-Unis est élevé. Une Amérique « post-impériale », selon le mot de l’éditorialiste Fareed Zakaria, cesserait d’être le garant de la sécurité de l’Europe et de la transformation de ses marges. Tout à ses économies budgétaires et à son regard sur l’Asie, où a vécu l’actuel président, très occupé à contenir la montée en puissance de la Chine et l’émergence de la « Chimerica » selon le terme de Niall Ferguson, Washington ne serait plus l’élément moteur de la défense européenne. C’est à une répétition générale de ce scénario que l’on a assisté avec l’affaire libyenne, dans laquelle l’administration Obama n’est entrée qu’à contre-cœur et pour une durée limitée.

 

Il est dès lors indispensable de relancer le projet d’Europe de la défense. Non, comme le voulait l’antienne habituelle, pour éviter d’être entraîné dans un conflit dont les Européens ne voudraient pas par de bellicistes Américains, mais pour pouvoir au contraire mener les guerres qui sont nécessaires, au nom de valeurs et d’intérêts qui, pour être universels, n’en sont pas moins européens. Le cadre naturel de cette relance ne peut être la Politique européenne de défense et de sécurité, sauf à souffrir d’un défaut très français de déni de réalité, mais bien plutôt l’OTAN dont la réforme, pour nécessaire qu’elle soit, ne peut masquer l’utilité. La condition de cette relance, et de toute européanisation de l’Alliance atlantique, est une plus grande coopération entre Européens, au premier chef Français et Britanniques, et un effort budgétaire accru en faveur de la défense.

 

*

Guillaume Lagane est un haut fonctionnaire spécialiste des questions de défense.

Il occupe le poste d'administrateur civil au Ministère de la défense.  Il est également maître de conférences à Science-Po Paris.  Il est l'auteur de Les Grandes question internationales en fiches (Ellipses, 2010).

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8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 16:35

http://www.meretmarine.com/objets/500/34839.jpg

Sur le pont du porte-avions Charles de Gaulle

crédits : EMA

08/07/2011 MER et MARINE

 

 

Après le pic d'activité enregistré entre le 23 et le 30 juin (près de 290 sorties et une centaine d'objectifs traités), les forces aériennes et aéronavales françaises sont revenues à un rythme d'activité plus conforme avec celui des semaines précédentes. En tout, du 30 juin 6h au 7 juillet 6h, les aéronefs tricolores ont mené à bien 249 sorties, soit environ 35 quotidiennement (pour moitié des missions d'attaques au sol). Le dispositif militaire français assure toujours près de 25% des sorties de l'OTAN et un tiers des sorties d'attaque au sol.


Depuis le porte-avions Charles de Gaulle et les bases terrestres, les avions ont réalisé 114 sorties d'attaques au sol (Rafale Air, Mirage 2000-D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale Marine et Super-Etendard Modernisés), 52 sorties de reconnaissance (Rafale Air, Mirage F1 CR et Rafale Marine / Reco NG), 22 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar), 15 sorties de contrôle aérien (E-3F et E-2C Hawkeye), ainsi que 25 sorties de ravitaillement (C135 et Rafale Marine). Pour leur part, la vingtaine d'hélicoptères Tigre, Gazelle et Puma du groupe aéromobile embarqué sur le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre a mené à bien 21 sorties.




Gazelle sur le Tonnerre (© : EMA)

Selon l'Etat-major des Armées, l'ensemble de ces opérations a permis de neutraliser environ 80 objectifs, dont une cinquantaine de véhicules militaires (véhicules blindés, chars, camions de transport) dans les régions de Zlitan, Syrte, Misrata et Brega ; une vingtaine d'infrastructures (poste de commandement, systèmes de communication militaires et check point) dans les régions de Zlitan et Brega; ainsi qu'une dizaine d'éléments de la chaîne artillerie (positions d'artillerie et d'observation, pièces d'artillerie, lance roquettes multiples) dans les régions de Tripoli, Zlitan et Brega.


Concernant le groupe aéronaval, toujours articulé autour du porte-avions Charles de Gaulle, on notera que les frégates Guépratte et Jean de Vienne ont été remplacée par le Georges Leygues, rentré à Toulon fin juin après avoir mené à bien la mission Jeanne d'Arc 2011 avec le BPC Mistral. Ce dernier devrait d'ailleurs appareiller dans les prochains jours afin d'intégrer l'opération Harmattan/Unified Protector et remplacer le Tonnerre.

 

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 16:50

http://www.meretmarine.com/objets/500/34668.jpg


L'équipage du CDG forme le mot « Harmattan » le 30 juin (© : MARINE NATIONALE)

crédits : EMA

 

04/07/2011 MER et MARINE

 

Le dispositif militaire français a engagé en Libye dans le cadre de l'opération Harmattan/Unified Protector a connu du 23 au 30 juin sa plus forte activité hebdomadaire depuis le début des frappes, le 19 mars dernier. Le groupe aéronaval, le groupe aéromobile et les avions de l'armée de l'Air déployés depuis les bases métropolitaines et en Crète ont réalisé 289 sorties (soit environ 40 par jour) et neutralisé une centaine d'objectifs (contre 250 sorties et une soixantaine de cibles neutralisées la semaine précédente). La hausse d'activité est significative pour le groupe aéromobile. Ainsi, la vingtaine d'hélicoptères Gazelle, Tigre et Puma de l'Aviation légère de l'armée de Terre (ALAT) embarquée sur le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre a mené à bien, en une semaine, 43 sorties, contre 31 la semaine précédente et 32 la semaine d'avant (les hélicoptères ont réalisé leur première mission dans la nuit du 3 au 4 juin).


Du côté de l'aviation, le rythme demeure très soutenu, avec 246 sorties. Ces missions se décomposent ainsi : 132 sorties d'attaques au sol (Rafale Air, Mirage 2000-D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale Marine et Super Etendard Modernisés), 50 sorties de reconnaissance (Rafale Air, Mirage F1 CR et Rafale Marine / Reco NG), 19 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar), 16 sorties de contrôle aérien (E3F et E2C Hawkeye ) et 29 sorties de ravitaillement (C135 et Rafale Marine).


Gazelle sur le Tonnerre (© : EMA)


Mirage 2000 (© : EMA)


Mirage F1 CR (© : EMA)

L'ensemble des moyens engagés a permis, entre le 23 juin 6h00 et le 30 juin 6h00, de neutraliser une centaine d'objectifs : Une soixantaine de véhicules militaires, véhicules blindés et chars dans les régions de Zlitan et Brega, une trentaine d'infrastructures militaires dans les régions de Zlitan et Brega, notamment des postes de commandement, et systèmes de communication ; ainsi qu'une dizaine de positions d'artillerie et d'observation dans les régions de Zlitan et Brega.
En mer, les moyens déployés par la Marine nationale demeurent très importants avec, notamment, le porte-avions Charles de Gaulle et le BPC Tonnerre, ce dernier devant être prochainement relevé par le Mistral. On notera que le 20 juin, le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Marne et le pétrolier ravitailleur (PR) Meuse sont venus ravitailler en noria le Tonnerre, ainsi que les frégates de défense aérienne Jean Bart et Chevalier Paul. Cette information de l'Etat-major des Armées contredit d'ailleurs celle de la marine voulant que la Marne ait pris la relève, le 18 juin, de la frégate La Fayette au sein de la mission Corymbe en Afrique de l'ouest. Sans doute une petite erreur dans les dates, la Marne ayant en toute logique fait un crochet par la Libye avant de partir vers le Sénégal.


Ravitaillement du Tonnerre par la Meuse (© : EMA)


Ravitaillement du Jean Bart par la Marne (© : EMA)

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28 juin 2011 2 28 /06 /juin /2011 07:50

http://www.meretmarine.com/objets/500/34482.jpg

 

Le BPC Mistral hier, à son arrivée à Toulon

crédits : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

 

28/06/2011 MER et MARINE

 

La mission Jeanne d'Arc 2011 a finalement été écourtée de deux grosses semaines. Hier, le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre, ainsi que la frégate Georges Leygues, sont arrivés à Toulon, où ils n'étaient pas attendus avant la mi-juillet. Ce retour anticipé s'inscrit dans un contexte opérationnel très chargé pour la Marine nationale, notamment en Libye. Il a donc été décidé de rapatrier les deux bâtiments, qui ont notamment fait l'impasse sur l'escale de Safaga (Egypte) et le programme final initialement prévu en Méditerranée. « Le groupe est rentré plus tôt pour être mis à disposition des opérations et répondre à d'éventuels besoins », explique-t-on au ministère de la Défense. En somme, le BPC Mistral devrait assurer, après une rapide reconfiguration, la relève de son sistership, actuellement déployé avec un groupe aéromobile au large de la Libye. Ayant quitté Toulon le 17 mai, le Tonnerre embarque une vingtaine d'hélicoptères Gazelle, Tigre et Puma, intervenant contre les forces du colonel Kadhafi depuis le 3 juin. La relève entre les deux BPC pourrait être menée en mer ou via une escale, par exemple en Crète, l'objectif étant si possible de ne pas provoquer de rupture dans le dispositif à l'occasion du passage de témoin. L'armée de Terre en profitera sans doute pour, elle aussi, assurer des relèves de personnel et de machines dans le groupe aéromobile. On rappellera qu'en mars, au début de la mission Jeanne d'Arc, le Mistral avait acheminé en Tunisie du fret humanitaire destiné aux populations libyennes.


Le Mistral rentrant à Toulon (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)


Le Mistral rentrant à Toulon (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)


Le Mistral rentrant à Toulon (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)


Le Georges Leygues, hier à Toulon (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

Quatre mois entre Brest et Singapour

Parti le 28 février dernier de Brest, le groupe Jeanne d'Arc a remplacé, pour la seconde année consécutive, les anciennes campagnes du porte-hélicoptères Jeanne d'Arc, désarmé en 2010. Désormais, c'est l'un des BPC de la marine qui assure la fonction de bâtiment école, en compagnie de la frégate Georges Leygues. Cette année, les deux navires ont embarqué, en plus de leurs équipages, 135 élèves français et étrangers, ainsi que 30 instructeurs. « Premier déploiement de longue durée et premier contact avec les opérations, la Mission Jeanne d'Arc complète la formation reçue à l' École navale et prépare les officiers-élèves et commissaires-élèves à leurs futurs responsabilités d'officiers de Marine: être un chef, un homme de la mer et un professionnel reconnu dans son domaine. Pour devenir des chefs, les officiers-élèves ont pratiqué «sur le terrain» les responsabilités de chefs de service ou de secteurs. Au coeur de la vie embarquée, ils ont été immergés dans les services pour apprendre aux côtés de leurs pères et se forger une stature d'officier », explique la Marine nationale. Mis progressivement en situation de responsabilité, les « OE » ont pratiqué le quart en passerelle de navigation, en passerelle aviation, au central opérations ou encore en machine appris, sur une longue mission, tout en apprenant à encadrer des équipes. Après quatre mois de déploiement, 244 présentations au ravitaillement à la mer, 67 exercices d'évolution tactiques et 40 exercices de secours d'homme à la mer ont, notamment, été réalisés. La mission est aussi une découverte du monde et des enjeux géostratégiques. Le Mistral et le Georges Leygues ont, ainsi, réalisé des escales à Limassol, Djeddah, Djibouti, Mascate, Khor Fakkan, Abu Dhabi, Cochin, Singapour, Port Kelang, Malé et de nouveau Djibouti, avant de rentrer en métropole. « Pour devenir des représentants de l'engagement de la France dans le monde, 29 conférences ont été organisées aux profits des officiers-élèves, conduites en mer ou en escale, par des diplomates, des ambassadeurs de France à l'étranger, des officiers généraux ou encore des dirigeants d'entreprise, en français ou en anglais. Grâce à cela, ils sont aujourd'hui capables de comprendre et d'expliquer la présence et l'action de la France dans les zones traversées et d'en percevoir la dimension maritime. La rencontre avec les populations et les forces armées des pays visités leur ont permis de mesurer concrètement la complexité et la richesse du monde dans lequel ils évolueront, demain ».


Enfin, on rappellera que cette mission s'inscrit dans un cadre interarmées avec la présence à bord d'un groupe tactique embarqué (GTE) et d'hélicoptères de l'Aviation légère de l'armée de Terre (ALAT), complétés par un détachement Alouette III de la flottille 22S.


Si le retour à Toulon a été un peu précipité, l'arrivée du groupe Jeanne d'Arc s'est néanmoins faite dans la tradition : flamme de guerre à la mâture et officiers-élèves au poste de bande, sans oublier les familles attendant sur le quai.




Le Mistral rentrant à Toulon (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 21:35

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/15/Stormshadowcrop.JPG

 

21/06/2011 AEROCONTACT

 

LE BOURGET, 21 juin (Reuters) - MBDA a organisé mardi au salon du Bourget une conférence de presse avec deux pilotes de chasse pour illustrer le rôle joué par ses missiles, notamment le Storm Shadow/SCALP de précision, dans l'opération militaire aérienne en cours en Libye.

 

La résolution 1973, adoptée en mars par le Conseil de sécurité des Nations unies, vise à mettre en place une zone d'exclusion aérienne protégeant les populations civiles contre les bombardements de l'aviation kadhafiste. L'opération dure maintenant depuis plus de quatre mois.

 

Deux pilotes britanniques de Tornado GR4 sont venus détailler sur le stand de MBDA l'armement qu'ils ont embarqué fin mars-début avril lors d'une de leurs missions dans le ciel libyen, et l'usage précis qui en a été fait pour détruire des objectifs stratégiques au sol.

 

"Certains disent que plus l'intervention dure, plus les risques augmentent, je ne partage pas cet avis", a déclaré James Cooke, l'un des deux militaires. "Nous sommes bien équipés pour continuer ce travail, à savoir traiter des cibles avec le moins de pertes humaines possible".

 

Dans un communiqué, le missilier a rappelé que l'armée britannique avait déjà employé en opération des missiles SCALP avant l'intervention en Libye, mais qu'il s'agissait pour la France d'une première.

 

Le 24 mars, deux Mirage 2000D et quatre Rafale ont tiré plusieurs de ces missiles contre une base aérienne des forces loyalistes libyennes.

 

MBDA, détenu à 37,5% par BAE Systems et par EADS et à 25% par Finmeccanica, a réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de 2,8 milliards d'euros pour un carnet de commandes de 10,8 milliards d'euros.

 

(Gilles Guillaume, édité par Benoît Van Overstraeten)

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 20:15

http://www.leparisien.fr/images/2011/06/20/1500590_1_640x280.JPG 

AU LARGE DE LA LIBYE, LE 22 AVRIL. Le porte-avions « Charles de Gaule » entame son huitième moi en mer depuis un an. (AFP/ ALEXANDER KLEIN.)

 

20.06.2011 BRUNO FANUCCHI  Le Parisien

 

Plus de 87 M€ : c’est ce qu’a déjà coûté à la France l’intervention militaire en Libye lancée il y a trois mois. Et les responsables militaires craignent que cette opération « dure plus longtemps que prévu ».

 

Avec 4000 hommes déjà déployés en Afghanistan, où un 62e soldat a été tué samedi, la France a-t-elle les moyens de participer simultanément à plusieurs guerres? Trois mois après le déclenchement, le 19 mars — alors que Kadhafi faisait bombarder son propre peuple — des frappes aériennes en Libye, la question se pose vraiment.

 

Certes, l’armée de l’air française a prouvé qu’elle avait la capacité, avec ses Rafale, d’« entrer en premier », comme s’en félicite son chef d’état-major, le général Paloméros. Mais tous les responsables militaires à Paris s’accordent pour reconnaître que cette opération libyenne « dure plus longtemps qu’initialement prévu ». Le colonel Kadhafi, qui fait le gros dos en appliquant la « stratégie du bunker », n’est pas encore vaincu… même si ses forces ont été très sérieusement endommagées. La France a-t-elle donc les moyens humains, matériels et surtout financiers de faire face à une guerre qui se prolongerait au-delà de l’été? Au risque de compromettre gravement les capacités opérationnelles de l’aviation et de l’aéronavale.

 

Des soldats sur tous les terrains

 

Le coût humain tout d’abord. Si la France a eu — en près de dix ans de guerre en Afghanistan — 62 morts et 476 blessés, elle n’a subi jusqu’à présent aucune victime en trois mois d’engagement militaire en Méditerranée et dans le ciel libyen. Entre le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions « Charles de Gaulle » et le BPC (bâtiment de projection et de commandement) « Tonnerre », qui transporte des hélicoptères, et les pilotes de l’armée de l’air mobilisés sur la base de Solenzara (en Corse) ou à La Sude (en Crète), près de 4000 militaires français participent aujourd’hui à l’opération Harmattan. Les chefs d’état-major de l’air comme de la marine tirent cependant la sonnette d’alarme : si la guerre se prolonge encore plus que de raison, ils auront rapidement des problèmes de « ressources humaines » et de « régénération des forces et du matériel ».

 

Un matériel parfois à bout de souffle

 

« La crise libyenne a eu le bon goût d’arriver en début d’année », mais dans cette opération Harmattan « nous sommes en train de bouffer le potentiel » de la Royale, observe ainsi l’amiral Forissier, chef d’état-major de la marine. Exemple, le porte-avions « Charles de Gaulle », à peine rentré d’une mission de plus de quatre mois dans l’océan Indien au large de l’Afghanistan, est reparti au premier coup de sifflet pour la Libye. Le porte-avions, rappelle l’amiral, « entame son huitième mois de mer » depuis un an et ne sera plus du tout opérationnel en 2012 s’il n’est pas rentré à Toulon, son port d’attache, avant la fin de l’été. C’est peu dire que les propos de ce chef militaire ont fait des vagues!

 

Il en va de même des hélicoptères qui sont déjà très largement mis à contribution sur des théâtres d’opérations difficiles comme en Afghanistan (13 machines), en Côte d’Ivoire récemment et, depuis deux semaines désormais, en Libye avec 18 machines sur le « Tonnerre » et une dizaine d’autres sur le groupe aéronaval depuis trois mois.

 

L’armée de terre qui, à l’exception des hélicos de l’Alat (son aviation légère), n’est pas engagée en Libye n’est cependant pas en reste. Elle a actuellement quelque 1800 véhicules en « opex » (opération extérieure) en Afghanistan, au Liban, au Tchad, en Côte d’Ivoire, Somalie et ailleurs. Dont un millier de blindés, parmi lesquels 800 VAB (véhicule de l’avant blindé) sont à bout de souffle et commencent à être remplacés petit à petit par des VBCI (véhicule blindé de combat d’infanterie) faisant leur apparition en Afghanistan.

 

Un surcoût financier considérable

 

L’argent, dit-on couramment, est le nerf de la guerre. Mais c’est justement lui qui risque de faire défaut rapidement car tout nouvel engagement militaire coûte cher à la nation. « Le coût journalier de l’opération Harmattan est estimé à un peu plus d’un million d’euros par jour. Le surcoût de la guerre en Libye, lié à la consommation des munitions et à la solde opex (NDLR : supérieure à la normale) attribuée à tous nos personnels projetés en Méditerranée ou à l’étranger, est déjà de 87 M€ en 80 jours d’opération », explique le général Pontiès, porte-parole adjoint de la Défense. L’officier dispose des dernières évaluations en la matière, arrêtées il y a déjà une dizaine de jours.

 

Un surcoût d’autant plus difficile à assumer que l’Afghanistan coûte lui aussi déjà plus d’un million d’euros par jour aux contribuables français. Et ce surcoût devrait aller en augmentant avec la montée en puissance des forces françaises au large de la Libye. S’il n’y a pas de problèmes de munitions, certaines d’entre elles, qui ont été expérimentées pour la première fois, coûtent très cher. A l’instar du missile air-sol de dernière génération Scalp, dont le coût unitaire est évalué entre 500000 et 800000 € et dont onze exemplaires ont déjà été tirés contre les forces de Kadhafi. Autre indicatif, une heure de vol d’un Rafale est de l’ordre de 13 000 €. Au total, l’addition est plus que salée.

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 20:30

http://referentiel.nouvelobs.com/file/1887958.jpg

 

Rafale opérant en Libye au décollage du Charles de Gaulle (AFP)

 

18.06.2011 Sarah Halifa-Legrand – Le Nouvel Observateur

 

Combien la guerre en Libye a-t-elle coûté à la France jusqu'à présent ? Mystère. A l’état-major des armées, on renvoie prudemment vers le ministère de la Défense. Mais au cabinet du ministre, on n’est pas vraiment plus loquace sur le sujet : on nous (re)communique le seul chiffre que l’on ait à ce jour obtenu. 53 millions d'euros de surcoût, dont 31,7 millions en munitions. Et encore, "communiquer" est un grand mot, quand on se souvient que ce chiffre a en fait "fuité" dans la presse après une audition à huis clos du ministre de la Défense Gérard Longuet par la Commission de la Défense nationale. C’était le 3 mai, il y a déjà un mois et demi.

 

130 millions d’euros a minima

 

Depuis, on en est réduit à échafauder d’hypothétiques calculs à partir de données invérifiables. Sachant que la France a la méchante particularité d’avoir opté pour un mode de calcul complexe : on part du principe que les soldats touchent leur solde, s’entraînent, font un certain nombre d’heures de vol, etc., toute l’année. Par conséquent, seul le surcoût des opérations extérieures est calculé. C'est ce qui expliquerait, selon l'état-major des armées, que l'on ne puisse pas évaluer le coût d'une opération militaire avant qu'elle soit finie.

 

Début mai, quand le chiffre de 53 millions a été rendu public, le journaliste Jean-Dominique Merchet s’est néanmoins prêté à un petit jeu de calcul sur son blog Secret défense. "L’opération a débuté le 19 mars, soit 44 jours auparavant. Le surcoût de la guerre peut donc être évalué à 1,2 million d'euros par jour", fait-il alors remarquer. Soit un peu moins que ce que le ministère de la Défense prévoyait pour l’Afghanistan lors de l'élaboration du budget 2011 : 470 millions d'euros en 2011, soit 1,3 million par jour. L'état-major reconnaît que ce type de calcul peut donner "un ordre de grandeur". Ce que conteste Louis Gautier, ancien conseiller à la Défense de Lionel Jospin : ces 53 millions, affirme-t-il, ne peuvent même pas servir de base fiable à un calcul car "c’est un surcoût très certainement sous-estimé".

 

Aujourd’hui, François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique, estime que le surcoût est très probablement d’au moins 1,4 million d’euros par jour. "Le rythme des sorties aériennes est plus ou moins le même depuis le début. Mais, souligne-t-il, il y a une inconnue : les hélicoptères de combat, entrés en lice début juin. Quelle part prennent-ils dans le surcoût ?" "Ils coûtent moins cher que les avions", répond-on seulement à l'état-major des armées. Si on part de l’hypothèse 1,4 million par jour, cela donne, au 17 juin, soit sur trois mois, un total de près de 130 millions d’euros.

 

La France peut-elle supporter un tel coût ?

 

Un surcoût en pleine austérité 

 

C’est après la décision de l’Otan – qui a pris la tête des opérations depuis le 31 mars –, le 1er juin, de prolonger son intervention en Libye jusqu'à fin septembre, que le mur de silence a commencé à se lézarder. Le chef d'état-major de la marine française, l'amiral Pierre-François Forissier, a rendu publiques ses inquiétudes en parlant d’"un problème de ressources humaines (...). Quand on est en opération, on ne fait plus d'école, plus de formation". Si le porte-avions Charles de Gaulle "était engagé en Libye jusqu'à la fin 2011, il ne travaillerait plus du tout en opération en 2012", essentiellement pour des raisons de maintenance, a-t-il ajouté.

 

Dans le budget 2011, une enveloppe de 900 millions d’euros a été prévue pour financer les opérations extérieures. Début mai, Les Echos rapportaient que cette somme n’était budgétée qu’à hauteur de 630 millions – auxquels il faut ajouter quelque 50 millions de l’Onu – et qu’il était envisagé que les autres ministères soient mis à contribution pour combler le manque. Tout ça sans compter l’opération Harmattan en Libye.

 

Mais mardi dernier, lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative, le ministre du Budget François Baroin a reconnu qu’un effort budgétaire allait être demandé pour couvrir le surcoût des opérations en Libye et en Côte d’Ivoire. Un effort à ce stade non chiffré qui sera pris sur les crédits de la Défense selon des arbitrages rendus à l'automne, a-t-il promis. 

 

Compte tenu que le ministère de la Défense n’échappe pas à la réduction des déficits publics (il doit se voir retrancher 3,5 milliards d'euros sur trois ans, de 2011 à 2013), l’opération risque d’être délicate…

 

Une guerre qui s'enlise

 

"Les Français et les Britanniques pensaient que ce serait une guerre courte. Dans cette optique, le coût de cette opération militaire n’était pas en soi insupportable", juge François Heisbourg. Un avis que partage Louis Gautier. "Tout dépend de ce qu’ils veulent. S’il s’agissait juste de sécuriser la zone de Benghazi pour protéger les civils, ils avaient les moyens de leur politique. S’il s’agissait de soutenir l’avancée du front rebelle – ce qui n’est pas dans la résolution 1973 de l’Onu – c’est une autre histoire", convient-il. "Mais il ne faut pas en faire une question de capacité militaire. Si l’armée française commence à souffrir, c’est parce qu’elle est déployée sur plusieurs terrains extérieurs."

 

L’ancien conseiller de Lionel Jospin estime que si cette campagne aérienne fait de plus en plus débat, c’est aussi et surtout parce qu’ "elle a échoué à produire l’usure psychologique qui avait mené en peu de temps à la capitulation de Milosevic." Bref, on a mal jaugé, dès le départ, le cas libyen. Résultat, cela fait déjà trois mois, et Kadhafi ne plie toujours pas.  

 

Un débat houleux en perspective

(en photo, Alain Juppé s'exprimant sur la Libye lors des questions au gouvernement le 24 mai)

 

L’absence de résultats, la controverse sur le non-respect du mandat onusien et la perspective de dépenses supplémentaires en pleine cure d’austérité ont d’ailleurs plombé l’ambiance au sein même de l’Otan, faisant apparaître au grand jour un contentieux plus profond. Le secrétaire à la Défense américain Robert Gates s’en est pris violemment, la semaine dernière, au manque d'investissements militaires et de volonté politique de ses alliés Européens, qui se reposent trop sur les Américains. Un déséquilibre qui, a-t-il menacé, pourrait "compromettre" l'efficacité de la mission en Libye, voire l’avenir de l’Alliance atlantique. La polémique, qui enfle depuis une semaine, ne semble pas près de faiblir : jeudi, le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen lui a emboîté le pas en exprimant peu ou prou les mêmes critiques.

 

Si les Américains ont les nerfs à vif, c'est parce que Barack Obama est mis en difficulté par les élus qui lui demandent des comptes sur son intervention en Libye. Les Etats-Unis ont déjà dépensé 715 millions de dollars entre le 19 mars et le 3 juin, selon un rapport envoyé mercredi au Congrès par l'administration Obama. Ils prévoient un coût d'1,1 milliard de dollars d'ici à la fin septembre. (Ces chiffres ne peuvent être comparés avec ceux de la France, car il ne s'agit pas du même mode de calcul).

 

"Si Kadhafi est toujours là en juillet, ce débat, qui commence à peine à poindre en France, va aussi sérieusement se poser", estime François Heisbourg. "Car, rappelle-t-il, il est inscrit dans la constitution qu’en cas d’opération militaire extérieure se prolongeant au-delà de quatre mois, l’autorisation du parlement est nécessaire. Ce sera le temps des questions douloureuses : est-ce qu'on s'enlise ? Comment va-t-on payer ? Si cette guerre dure plus longtemps, je vois mal comment on va pouvoir supporter ce coût sans accroître soit notre déficit budgétaire, soit nos impôts."

 

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 16:30
L’intervention en Libye : les raisons d’en finir

 

 

18 Juin 2011 Philippe Oswald – Décryptage libertepolitique.com

 

« Les jours de Kadhafi sont comptés », affirme le Premier ministre britannique David Cameron. « L’Alliance ira jusqu’au bout de sa mission », martèle le commandant de l’opération « Protecteur unifié » de l’Otan en Libye, le général canadien Charles Bouchard. C’est ce qu’on nous répète depuis des semaines. Espérons que ce n’est pas une nouvelle manifestation de la méthode Coué. Car le temps presse pour au moins trois raisons.

 

La première, à ne jamais perdre de vue, ce sont les victimes : selon l'ONU, le conflit en Libye a fait depuis le 15 février entre 10.000 et 15.000 morts, et contraint près d'un million de personnes à prendre la fuite. Il est plus que temps de mettre un terme à cette hécatombe et à cette hémorragie que l’intervention militaire alliée avait pour seule mission d’éviter (à ce propos, la spécialiste des situations de crise d'Amnesty International, Donatella Rovera, qui revient de trois mois passés en Libye, estime que le nombre de victimes de Kadhafi durant la première phase des événements est bien moindre qu'annoncé, et accuse les rebelles d’avoir commis eux aussi des atrocités en particulier contre les travailleurs immigrés africains qui n’avaient rien de « mercenaires » de Kadhafi -lire ci-dessous).

 

La seconde raison d’en finir avec la guerre, c’est l’épuisement des deux principaux contributeurs à la mission de l’Otan, le Royaume-Uni et la France : le chef de la marine britannique, l'amiral Mark Stanhope, a estimé que celle-ci ne pourrait maintenir le rythme de ses opérations jusqu'à la fin de l'année. Pour sa part, le chef d'état-major de la marine française, l'amiral Pierre-François Forissier, a évoqué « un problème de ressources humaines » et de maintenance. « Quand on est en opération, on ne fait plus d'école, plus de formation », a-t-il souligné. Si, le Charles de Gaulle restait engagé en Libye jusqu'à la fin 2011, « il ne travaillerait plus du tout en opération en 2012. » Or c’est notre unique porte-avion !

 

Les partenaires de l’Otan doivent composer avec un budget militaire « stagnant, voire déclinant » a reconnu quant à lui le général français Stéphane Abrial, commandant suprême allié pour la transformation, chargé notamment à l’Otan de réfléchir sur l’évolution des problèmes stratégiques. S’exprimant la semaine dernière à Belgrade, en marge d'une conférence de l'Otan, il n’a pas caché à la presse que « si les opérations durent plus longtemps, bien sûr que la question des ressources deviendra critique ».

 

De son côté, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, ne s’est pas privé, à la veille de prendre sa retraite, de pointer la faiblesse des alliés de l’Alliance atlantique, en prenant l’exemple des opérations en cours en Afghanistan et en Libye.  Lui aussi s’exprimait la semaine dernière, mais à Bruxelles, au terme de deux jours de réunion des ministres de la Défense de l'Otan, pour dénoncer les « lacunes » tant militaires que politiques des Européens. Rappelant que les États-Unis contribuent à hauteur de 75 % aux dépenses de défense de l'Otan, Robert Gates a prévenu sans ambages que le débat sur le déficit budgétaire qui se déroule à Washington n’inciterait pas son pays à « dépenser de plus en plus en faveur de nations qui ne veulent visiblement pas allouer les ressources nécessaires ou entreprendre les changements nécessaires pour devenir des partenaires sérieux et capables pour ce qui relève de leur propre défense ». Et de prédire un avenir de l’Otan « sombre, voire lugubre ». Ambiance…Pour être sûr d’être entendu, Robert Gates en a remis une couche dans une interview à l’agence Associated Press (15 juin) en avertissant que l’Alliance atlantique « pourrait se briser », le fiasco libyen servant de révélateur.

 

La troisième raison pour laquelle le temps presse, c’est que les interventions militaires sont soumises à des échéances légales dans les pays démocratiques. En France, l'article 35 de la Constitution encadre une intervention de l'armée hors des frontières. Dans une première étape, le gouvernement se contente d’informer le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, « au plus tard trois jours après le début de l'intervention en précisant les objectifs poursuivis ». Mais « lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le gouvernement soumet sa prolongation à l'autorisation du Parlement ». L'intervention française en Libye ayant commencé le 19 mars dernier, une session devra donc être programmée avant le 19 juillet. On peut s’attendre à des débats houleux,  alors que le coût des opérations supporté par la France est évalué à 1,2 million d'euros par jour. Qui plus est, nombre d’experts militaires estiment que l’intervention d’hélicoptères nous a fait entrer subrepticement dans une nouvelle phase, celle d’opérations terrestres. Selon eux, en effet, le combat terrestre de contact se compose  de trois pions : le combat "débarqué" de l'infanterie, le combat "embarqué" des chars, et l'aéro-combat des hélicoptères, bien différent des missions de l’aviation.

 

Aux Etats-Unis, l'intervention militaire en Libye est l'occasion d'un nouveau bras de fer entre Républicains et Démocrates. Le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, vient de mettre en garde le président Barack Obama quant à une éventuelle poursuite des opérations militaires américaines sans autorisation préalable du Congrès. En Grande-Bretagne, la prolongation est acquise jusqu’en septembre, mais le chef de la Royal Navy, l'Amiral Mark Stanhope, a averti que les priorités devront être repensées si l'opération lancée par l'Otan durait plus de six mois. D’autres pays engagés en Libye ont annoncé qu’ils mettraient les pouces d’ici peu, telle la Norvège qui rapatriera ses six chasseurs F16 le 1er août.

 

Au-delà des moyens et des échéances, reste posée la question principale, celle de la finalité : pourquoi sommes-nous intervenus en Libye, pour quoi, pour qui nous battons-nous ? Nous avons déjà écrit ici la défiance que cette intervention nous inspirait.  Ce sentiment vient d’être conforté par le rapport réalisé à l’initiative du Centre international de recherche et d’étude sur le terrorisme et d’aide aux victimes du terrorisme (CIRET-AVT) et du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), avec le soutien du Forum pour la paix en Méditerranée. Ce rapport a été réalisé par des experts en matière de défense et de sécurité, tels Yves Bonnet, ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), et Eric Dénécé, ancien officier-analyste à l’Evaluation et la Documentation stratégique du Secrétariat Général de la Défense Nationale, au terme d’un voyage d’étude dans les deux camps qui s’affrontent en Libye, à Tripoli du 31 mars au 6 avril, puis à Benghazi, du 19 au 25 avril. Sans nier la gravité des violations perpétrées par le régime du colonel Kadhafi,  les experts sont parvenus à la conclusion suivante : « L’étude des faits nous conduit à affirmer que la révolution n’est ni démocratique, ni spontanée. Nous sommes en présence d’un soulèvement armé organisé de la partie orientale du pays, dans un esprit de revanche et de dissidence ».

Alors que les révoltes populaires en Tunisie et en Egypte étaient dues surtout à l’aggravation de la crise économique, c’est plutôt la répartition du pactole pétrolier qui est en jeu en Libye, sur fond de vieilles défiances tribales, estiment ces experts. Ils n’hésitent pas à dénoncer le caractère mafieux de certains des acteurs de la rébellion, notamment à Benghazi, « épicentre de la migration africaine vers l’Europe » : « Le trafic humain s’est transformé en une véritable industrie, brassant des milliards de dollars. Une monde parallèle mafieux s’est développé dans la ville où le trafic est profondément implanté et emploie des milliers de personnes dans tous les domaines. » C’est précisément parce que le pouvoir libyen avait enfin entrepris de combattre ce cancer en collaborant avec les autorités italiennes que la « mafia locale » a « été en pointe dans le financement et le soutien à la rébellion libyenne » et que des gangs se sont livrés à des expéditions punitives contre « plusieurs centaines de travailleurs immigrés » de divers pays d’Afrique. Cette information a été confirmée le 16 juin à son retour à Paris par l’envoyée d’Amnesty International, Donatella Rovera, qui évoque une « chasse aux sorcières » meurtrière : « Des attaques inadmissibles contre les travailleurs migrants ont eu lieu, en particulier contre les subsahariens, a-t-elle rapporté. Et il y a une responsabilité des autorités politiques qui ont créé cette psychose sur les mercenaires. Certains ont été lynchés, d'autres pendus dans les places publiques. J'ai vu leur corps dans les morgues. Là, c'était la foule. Mais après j'ai retrouvé des corps par-ci par-là, pieds et mains liés une balle dans la tête... »

 

Le rapport précédent pointe aussi l’hétérogénéité du Conseil national de transition (CNT), l’organe politique de la rébellion, « coalition d’éléments disparates aux intérêts divergents, dont l’unique point commun est leur opposition déterminée au régime. Les véritables démocrates n’y sont qu’une minorité. »

 

On peut en effet nourrir légitimement des doutes sur l’attachement à la démocratie du clan des Sénoussis, qui pratiquent une « forme conservatrice et austère de l’Islam » et ne pardonnent pas à Kadhafi d’avoir  renversé en 1969 le roi Idriss, membre du clan. On éprouve les mêmes doutes vis-à-vis du président du CNT en personne, Mustapha Abdujabil al-Bayda, opposant de la dernière heure, qui n’est autre que l’ancien ministre de la Justice libyenne et le président de la cour d’appel de Tripoli ayant confirmé, par deux fois, la peine de mort prononcée contre les infirmières bulgares et le médecin palestinien, emprisonnés de 1999 à 2007 à Benghazi ! Plus grave encore, la présence en Cyrénaïque de jihadistes,  anciens du Groupe islamique de combat libyen (GICL), fondé en Afghanistan dans les années 1990 par des ressortissants libyens : « La région qui va de Benghazi à Tobrouk en passant par Derna représente l’une des plus grandes concentrations de terroristes au monde, avec un combattant envoyé en Irak pour 1.000 à 1.500 habitants » indique le rapport, citant une étude de l’Académie militaire de West Point. La conclusion s’impose : « La coalition militaire sous l’égide de l’Otan soutient une rébellion comprenant des terroristes islamiques.» N’est-ce pas déjà ce que les Américains avaient fait en Afghanistan il y a trente ans…avec des conséquences que nous continuons de payer aujourd’hui avec eux au prix fort ?

 

Pour lire ce rapport sur la situation en Libye :  http://www.cf2r.org/images/stories/news/201106/rapport-libye.pdf

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 17:14

http://www.lepoint.fr/images/2011/06/09/tigre-gazelle-330754-jpg_209454.JPG

Les forces de Kadhafi ont tiré des missiles sur les hélicoptères français. © Guillaume Bonnaud / PhotoPQR / Sud Ouest

 

09/06/2011 par Jean Guisnel Le Point.fr

 

Les forces fidèles à Kadhafi ont tiré des missiles Manpads contre des hélicoptères français lors d'une récente mission contre des cibles libyennes. Ni dégât ni blessé ne sont à déplorer.

 

Les hélicoptères français combattent les forces du colonel Kadhafi depuis le 4 juin. Commandant à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle la flotte française au large de la Libye, l'amiral Philippe Coindreau a révélé hier, lors d'une visioconférence avec des journalistes, que les hélicoptères français avaient subi des tirs de missiles sol-air de type Manpads (Man Portable Air Defense System), sans doute des SAM 7 de fabrication russe. Selon nos informations, ces tirs n'ont frappé aucune "voilure tournante", mais ont déclenché des tirs de leurres. Nous saisissons cette occasion pour donner quelques éléments sur la manière dont les opérations se déroulent pour l'Alat (aviation légère de l'armée de terre), fortement mise à contribution ces temps-ci.

 

Nous avions précisé ici la nature des matériels embarqués sur le BPC Tonnerre à la fin du mois dernier. Nous pouvons aussi expliquer dans quelles conditions ces hélicoptères interviennent, toujours à partir du Tonnerre, pour des missions de deux heures, dont trente minutes de route vers la zone des opérations, une heure de patrouille et de combat sur place et une demi-heure pour le retour. Dans une salle de l'état-major du BPC, le PCMO (poste de commandement et de mise en oeuvre) de l'Alat est dirigé par un officier supérieur nommé par le chef de la division aéromobilité du commandement des forces terrestres (Lille), que dirige le général Éric Du Bouëtiez de Kerorguen.

 

Inventaire des moyens

 

Comme c'est le cas pour leurs collègues aviateurs, les pilotes de l'Alat reçoivent la désignation de leurs cibles depuis un centre de commandement de l'Otan et partent dans sa direction en meute. En Libye, comme ce serait le cas n'importe où ailleurs, les hélicoptères français du Gam (groupe aéromobile) agissent en "modules". Les moyens déployés sur le BPC permettent d'en composer deux identiques, avec pour chacun les matériels suivants :

 

- trois SA342 Gazelle Viviane-Hot, équipées de caméras thermiques Viviane et de missiles filoguidés HOT (haut subsonique optiquement téléguidé) de 4 000 mètres de portée ;

 

- une SA341 Gazelle avec canon de 20 mm ;

 

- une SA341 Gazelle avec missiles antiaériens Mistral ;

 

- un EC665 Tigre HAP (appui-protection) équipé de roquettes et d'un canon de 30 mm asservi au casque TopOwl (Thales) du pilote. C'est le regard qui tue : le tireur vise sa cible en la regardant simplement, ce qui oriente automatiquement le canon.

 

- un SA330 Puma IMEX (immediate extraction) pour récupérer des pilotes qui auraient été abattus.

 

Opérations de nuit

 

Si deux modules sont engagés simultanément, une Gazelle supplémentaire de commandement, non armée, peut, le cas échéant, emmener l'officier supérieur dirigeant l'opération.

 

Les opérations se conduisent exclusivement de nuit, pour profiter de la supériorité française en la matière. Tous les pilotes sont équipés de JVN (jumelles de vision nocturne).

 

On précise de bonne source qu'à ce stade les hélicoptères français ont conduit quatre missions contre la Libye, tirant un nombre indéterminé de missiles HOT contre des chars, des véhicules de transport de troupes et des centres de commandement. Les Britanniques de la 16th Air Assault Division embarqués sur le porte-hélicoptères HMS Ocean ont, pour leur part, conduit trois missions, chaque fois avec deux de leurs quatre hélicoptères d'attaque Apache déployés dans la zone.

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 11:40
Libye: les hélicoptères franco-britanniques ont ouvert le feu

04.06.2011 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense

 

Pour paraphraser une formule otanienne déjà traditionnelle, la question de l'engagement des hélicoptères de combat franco-britannique ne commençait pas par "si?" mais bien par "quand?". Le "quand" a désormais sa réponse puisque l'Otan a utilisé pour la première fois, vers 3h dans la nuit de vendredi à samedi, des hélicoptères de combat pour mener des opérations militaires en Libye.

 

"Des véhicules militaires, des équipements militaires et des forces libyennes ont notamment été pris pour cibles", a précisé l'Otan sans indiquer où ces frappes s'étaient produites.

 

L'EMA français n'a pas voulu non plus préciser la localisation des sites frappés, pas plus que le nombre et le type d'engins utilisés. Le porte-parole de l'EMA a simplement précisé que "20 cibles avaient été neutralisées sur le site frappé, dont une quinzaine de véhicules" et que les appareils avaient été pris à partie par des tirs d'armes légères, sans qu'aucun ne soit touché.

 

Les Britanniques ont été plus prolixes. "Des hélicoptères d'attaque Apache ont effectué leur première sortie opérationnelle au-dessus de la Libye à partir du navire HMS Ocean", un porte-hélicoptères positionné au large de la côte nord-africaine, a indiqué le ministère dans un communiqué. Les Apache "étaient chargés d'attaques de précision contre une installation radar appartenant au régime (du colonel Kadhafi) et un poste de contrôle militaire, tous deux situés près de Brega", une ville côtière à l'est du pays.

 

Une fois, l'enthousiasme médiatique retombé, que va-t-il rester?

 

L'action héliportée est "complémentaire" et vient s'ajouter à celles des moyens aériens et navals. Il s'agit d'intensifier la pression sur les troupes loyalistes et de desserrer la pression sur les populations civiles. Mais un hélicoptère, même Apache ou Tigre, "ne fait pas le printemps". D'ici à la fin septembre, les puissances engagées contre le régime Kadhafi vont devoir prendre d'autres décisions bien plus cruciales que l'envoi des quelques dizaines d'hélicoptères: négocier ou intervenir au sol? Traiter avec celui que l'on veut renverser ou déployer des hommes (militaires ou employs de sociétés privées) pour des missions de formation, d'encadrement et de conseil?

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 12:00
NATO extends Libya mission until late September

Jun 1, 2011 ASDNews by Laurent Thomet AFP

 

BRUSSELS - NATO agreed Wednesday to extend the military campaign in Libya until late September, keeping up pressure on a defiant Moamer Kadhafi still in power after 10 weeks of air strikes.

 

Hours after NATO aircraft launched new raids on Tripoli, alliance ambassadors meeting in Brussels decided to renew the mission for another 90 days.

 

"This decision sends a clear message to the Kadhafi regime. We are determined to continue our operation to protect the people of Libya," said NATO Secretary General Anders Fogh Rasmussen.

 

"We will sustain our efforts to fulfil the United Nations mandate" to defend civilians from Kadhafi's forces, he said in a statement.

 

"We will keep up the pressure to see it through," Rasmussen added after the North Atlantic Council, the decision-making body of the 28-nation alliance, agreed to extend the mission.

 

The current military expires June 27.

 

Wednesday's decision will give individual nations time to prepare their contributions for the next 90 days, a NATO diplomat said.

 

"There were very positive signs that nations will extend with the appropriate number of resources," the diplomat said.

 

The alliance has intensified its air raids on Tripoli in recent weeks, launching daily strikes on command and control bunkers in the capital to prevent Kadhafi from crushing a revolt that began in mid-February.

 

The veteran strongman has resisted international pressure to step down, telling South African President Jacob Zuma during a mediation visit Monday that he would not relinquish office and leave his country.

 

A senior European diplomat warned that a prolonged stalemate raises the risk of the partition of Libya, with Kadhafi entrenched in the west and the rebels controlling the east.

 

"We are currently in a tie-game situation in Libya and nobody can predict when the NATO operation will end," the diplomat said.

 

"The mediaton efforts -- President Jacob Zuma's mission for example -- have not brought a breakthrough because Moamer Kadhafi is resisting," he said.

 

NATO aircraft have conducted more than 9,000 sorties, including some 3,500 aimed at identifying targets or conducting strikes, since March 31, when the alliance took command of a mission initially led by the United States, France and Britain.

 

Rasmussen said the decision to extend the mission "sends a clear message to the people of Libya: NATO, our partners, the whole international community, stand with you."

 

"We stand united to make sure that you can shape your own future. And that day is getting closer," he added.

 

The Libyan government said Tuesday that the air war had cost the lives of 718 civilians and wounded more than 4,000. NATO has repeatedly cast doubt on Libyan claims about civilian casualties.

 

"We have no indications that that is the case," NATO deputy spokeswoman Carmen Romero told AFP, adding that the alliance has no way to verify the claims because it does not have troops on the ground.

 

"NATO is conducting its operations to implement the UN mandate to protect civilians with great care and precision," she said. "This is in clear contrast with the indiscriminate attacks of the Kadhafi regime on his own people."

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 12:00

http://www.meretmarine.com/objets/500/33536.jpg

 

30/05/2011 MER et MARINE

 

Le navire amiral de la flotte britannique navigue désormais au large des côtes libyennes, a annoncé la Royal Navy. Le HMS Ocean, qui embarque des hélicoptères de combat Apache, est prêt à intervenir en soutien des opérations contre les forces du colonel Kadhafi. Il s'agit, selon Londres, d' « accroître la pression sur le régime pour en finir avec ses persécutions sur le peuple libyen ». Les quatre Apache embarqués sur le HMS Ocean pourront intervenir de concert avec la douzaine d'hélicoptères Tigre et Gazelle déployée sur le bâtiment de projection et de commandement français Tonnerre, qui a lui aussi rejoint la zone. Ces moyens doivent permettre de traiter certaines cibles terrestres échappant aux frappes de l'aviation.


Apache sur le HMS Ocean (© : ROYAL NAVY)

On notera qu'il s'agit du premier déploiement opérationnel de l'Apache sur un bâtiment de la Royal Navy. Outre le HMS Ocean, la marine britannique compte sur zone le destroyer lance-missiles HMS Liverpool, le sous-marin nucléaire d'attaque HMS Triumph (qui en est à son second déploiement en Libye et a tiré, à ces deux occasions, des missiles de croisière Tomahawk), ainsi que le chasseur de mines HMS Brocklesby, qui a déminé les accès au port de Misrata début mai.


On notera également que le groupe amphibie britannique, déployé en Méditerranée à l'occasion de la mission Cougar 2011 et auquel appartient le HMS Ocean, n'est pas loin de la Libye. Le pétrolier-ravitailleur RFA Wave Knight, qui appartient à cette force, a d'ailleurs ravitaillé le HMS Liverpool et la frégate espagnole Mendez Nunez le 17 mai, au large de Misrata. La force de projection anglaise comprend aussi le transport de chalands de débarquement HMS Albion, deux TCD auxiliaires du type Bay (RFA Mounts Bay et FRA Cardigan Bay), ainsi que le ravitailleur de combat RFA Fort Rosalie.


L'Albion, le Fort Rosalie, l'Ocean et le Wave Knight (© : ROYAL NAVY)


Le Mounts Bay, le Wave Knight et le Cardigan Bay (© : ROYAL NAVY)


Le HMS Liverpool (© : ROYAL NAVY)


Le HMS Triumph (© : ROYAL NAVY)

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26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 16:30

 

Le président de la République a décidé l'envoi d'hélicoptères en Libye.

© Guillaume Bonnaud / PhotoPQR / Sud Ouest 

 

26/05/2011 par Jean Guisnel Le Point.fr

 

Deux Tigre et treize Gazelle : telle est la composition de la flotte d'hélicoptères de combat envoyée vers la Libye.

 

Le porte-hélicoptères Tonnerre, parti de Toulon en fin de semaine dernière, emporte précisément deux hélicoptères Tigre dans la version HAP, la seule en dotation à ce jour dans l'armée française, chacun équipé d'un canon de 30 mm. Ces engins de l'Alat (Aviation légère de l'armée de terre) sont accompagnés de treize hélicoptères Gazelle, dans trois versions. À savoir une machine de commandement "lisse", c'est-à-dire non armée, le reste de la dotation étant réparti entre des Gazelle munis d'un canon de 20 mm et des Gazelle équipés de missiles antichars Hot et d'une caméra thermique Viviane. Celles-là même qui ont puissamment contribué à la chute récente de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, à Abidjan.

 

 

Outre ces appareils de combat, le Tonnerre emporte quatre hélicoptères de transport Puma destinés à récupérer des pilotes qui auraient dû se poser - accident ou tir adverse - sur le sol libyen. Ces derniers appareils ne sont pas destinés à la mission CSAR (Combat Search and Rescue - Recherche et sauvetage au combat), confiée par les Français aux hélicoptères spécialisés Caracal embarqués sur le Charles de Gaulle, mais à la mission Imex (Immediate Extraction), moins technique.

 

Londres intensifie son engagement

 

Le président de la République a décidé l'envoi des hélicoptères après avoir constaté que les frappes conduites depuis le 19 mars exclusivement par des avions de combat étaient arrivées à une forme de butée. Elles ne paraissent plus produire d'effets décisifs sur les forces fidèles au colonel Kadhafi. Non seulement celles-ci ont-elles appris quand l'Otan conduit ses missions, en laissant de longues plages horaires régulières sans mission au-dessus du territoire libyen, mais elles ont également adapté leurs moyens.

 

Elles les ont "desserrés" en dispersant les équipements lourds dont elles disposent encore et elles ont acquis - notamment en réquisitionnant les stocks de véhicules neufs chez les concessionnaires - des quantités de pick-up. Très mobiles, très rapides, ceux-ci sont difficilement attaquables par les avions tirant à distance de sécurité, mais devraient être beaucoup plus vulnérables aux frappes d'hélicoptères. Leur avantage majeur par rapport aux avions de chasse réside dans la précision de leur tir, y compris dans des situations imbriquées, en raison de leur proximité des cibles. Ils peuvent agir dans des conditions météo dégradées (mais pas en cas de vents de sable) et sont typiquement les plus utiles dans l'appui des troupes au sol, singulièrement pour les dégager d'une emprise ennemie.

 

Les autorités françaises n'ont en rien précisé les conditions dans lesquelles les hélicoptères de l'Alat interviendraient, mais une chose paraît certaine : ils ne le feront pas tout seuls. Londres devrait annoncer aujourd'hui l'appareillage de son navire d'assaut HMS Ocean, avec quatre hélicoptères d'attaque Apache dotés de missiles antichars Hellfire. Ils auront pour mission de sécuriser, à partir de la mer, une zone de 30 kilomètres de diamètre autour de la ville de Misrata.

 

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 17:00
NATO Defends Airstrikes on Libyan Navy Vessels

May 24th, 2011 By German Radio DEFENCE TALK

 

NATO has defended its decision to bomb eight docked Libyan warships following fears over Gadhafi's increasing reliance on the navy. NATO asserted that its ongoing airstrikes have successfully weakened Gadhafi's regime.

 

NATO has defended its airstrikes on eight docked warships belonging to Libyan leader Moammar Gadhafi's navy after the vessels were bombed in the night to Friday.

 

In a statement released Friday, NATO said the bombings were part of a series of coordinated precision airstrikes against pro-Gadhafi regime forces in the ports of Tripoli, Al-Khums and Sirte. This included strikes against eight warships stationed in these ports.

 

NATO also reported that it had intercepted an oil tanker that the alliance had reason to believe was delivering fuel to Gadhafi's military forces.

 

Defending the action, military spokesman Mike Bracken told reporters in Brussels that NATO's command in the western port of Misrata had intercepted boats laying land mines and found an inflatable boat carrying a ton of explosives, capable of sinking another ship.

 

"Should we have waited until somebody else had been killed or should we have taken action? I suggest we took action to enable us to stop and reduce that risk to the civilian population," Bracken said.

 

"Our aim was not to destroy those ships, but to remove their ability to turn their military weapons on the civilian population, humanitarian assistance or NATO vessels," he added.

 

NATO had 'no choice'

 

Rear-Admiral Russell Harding, deputy commander of the NATO-led air offensive, also asserted the importance of the ongoing airstrikes.

 

"Given the escalating use of naval assets, NATO had no choice but to take decisive action to protect the civilian population of Libya and NATO forces at sea," he said.

 

Harding insisted that all the vessels hit were legitimate military targets with "no civilian utility," but the Libyan government disputed this, with spokesman Mussa Ibrahim suggesting NATO was trying to scare international shipping firms into avoiding ports held by Gadhafi's forces. "Whatever the ship that has been hit, it is clearly a message sent by NATO to the international maritime companies not to send any more vessels to Libya," Ibrahim said.

 

Libyan officials also took selected journalists to the port in Tripoli where they said six boats - five belonging to the coastguard and a larger naval vessel - had been struck by NATO aircraft. The general manager of the port, Mohammad Ahmad Rashed, said all the vessels had been undergoing maintenance and had been out of commission since the conflict began.

 

Inevitable collapse of Libyan regime

 

Western governments say their bombardment of Libyan military targets is beginning to tip the balance in favor of the rebels in the conflict.

 

"We have significantly degraded Gadhafi's war machine. And now we see results, the opposition has gained ground," NATO Secretary-General Anders Fogh Rasmussen told a news conference in Bratislava on Thursday.

 

"I am confident that a combination of strong military pressure and increased political pressure and support for the opposition will eventually lead to the collapse of the regime."

 

Meanwhile, speaking in a major address about the Middle East on Thursday, US President Barack Obama said it was inevitable that Gadhafi would be forced from power.

 

"Time is working against Gadhafi. He does not have control over his country. The opposition has organized a legitimate and credible Interim Council," Obama said in Washington.

 

"When Gadhafi inevitably leaves or is forced from power, decades of provocation will come to an end and the transition to a democratic Libya can proceed," he added.

 

But Libyan government spokesman Ibrahim refuted Obama's claims. "He believes the lies that his own government and media spread around the world," he said.

 

"It's not Obama who decides whether Moammar Gadhafi leaves Libya or not. It's the Libyan people."

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 11:30

 

Hélicoptère Tigre et, au second plan, un BPC du type Mistral

crédits : MARINE NATIONALE

 

24/05/2011 MER et MARINE

 

Tant pis pour l'effet de surprise. C'est Le Figaro, hier, qui a révélé l'information. Le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre, dont nous vous annoncions mercredi dernier le déploiement sur le théâtre libyen, est parti avec des hélicoptères de combat. Il y a, à bord du BPC de la Marine nationale une douzaine d'appareils, dont des Tigre et apparemment des Gazelle de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (ALAT). Confirmant le déploiement d'hélicoptères de combat, Alain Juppé a indiqué hier qu'il s'agissait « de mieux adapter nos capacités de frappe au sol avec des moyens de frappe plus précis ». Opérationnel depuis 2009 et déployé depuis en Afghanistan, le Tigre est actuellement disponible dans sa version HAP (appui-protection). Dans cette configuration, l'hélicoptère peut délivrer jusqu'à 68 roquettes de 68 mm et peut mettre en oeuvre 4 missiles air-air Mistral. Il dispose, en outre, d'une tourelle de 30mm. L'an prochain, une version améliorée, le Tigre HAD (appui-destruction) doit être livrée, avec notamment une capacité d'emport de missiles air-sol Hellfire II.

La présence d'hélicoptères de combat en Libye va permettre de compléter les frappes réalisées par l'aviation et de débusquer les forces pro-Kadhafi, qui seront plus facilement détectables et neutralisables par les machines de l'ALAT.

 

Le HMS Ocean va rejoindre le Tonnerre

 

La France n'est pas la seule à avoir décidé de déployer des hélicoptères de combat en Libye. La Grande-Bretagne lui emboite le pas en mettant à profit la présence en Méditerranée de son groupe amphibie (Response Force Task Group - RFTG), composé du porte-hélicoptères HMS Ocean, du transport de chalands de débarquement HMS Albion, du TCD auxiliaire RFA Cardigan Bay, du pétrolier-ravitailleur RFA Wave Knight, du ravitailleur de combat RFA Fort Rosalie et de la frégate HMS Sutherland. Les Apache embarqués sur le HMS Ocean vont se joindre aux hélicoptères français, affirme la presse britannique, qui cite des sources ministérielles.

 

Depuis le 26 avril, date à laquelle le HMS Ocean a appareillé de Portsmouth, les Apache de l'Army Air Corps se sont rodés au combat depuis une plateforme navale. Récemment, ils ont notamment tiré au large de Gibraltar des missiles Hellfire et mis en oeuvre leurs canons de 30mm contre des cibles maritimes.

Pour Londres et Paris, l'emploi d'hélicoptères n'entre pas en contradiction avec la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui encadre l'intervention en Libye. « Nous sommes toujours dans la structe application des résolutions du Conseil de sécurité qui prévoit de mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour protéger les populations », affirme le ministre français des Affaires Etrangères, qui précise que « protéger les populations, c'est aussi affaiblir les capacités militaires (du colonel Kadhafi) ».

 

La destruction de la flotte libyenne comme préalable à l'intervention ?

 

On notera que l'opération de grande ampleur menée vendredi et samedi dernier par l'OTAN contre les principales unités de la marine libyenne stationnées à Tripoli, Syrte et Al Khums peut être logiquement liée à l'arrivée sur zone des bâtiments de projection français et britanniques. Pour lancer un éventuel raid d'hélicoptères contre les forces pro-Kadhafi, les navires doivent, en effet, se rapprocher un minimum des côtes. En cela, la frégate du type Koni et les patrouilleurs du type Combattante II, avec leurs missiles antinavire SS-N-4 et Otomat, pouvaient faire peser une menace pour les porte-hélicoptères. Même si l'état général de la flotte libyenne laissait sans doute à désirer, que l'aviation (notamment le groupe aérien du porte-avions Charles de Gaulle) peut offrir une couverture aérienne efficace et que de nombreux bâtiments d'escorte sont présents dans le secteur, il est légitime de penser que les militaires n'ont voulu prendre aucun risque et on préféré « nettoyer » préalablement la zone.

 

Importantes capacités de débarquement

 

L'engagement des Tigre, Gazelle et Apache en Libye constitue une nouvelle étape pour l'opération Harmattan/Unified Protector. Certes, on ne peut pas encore parler d'intervention terrestre puisque les militaires font habilement remarquer que les hélicoptères interviendraient depuis la mer. Mais quand même, on en vient à jouer sur les mots et l'interprétation de la résolution 1973. Il est d'ailleurs intéressant de noter que cette dernière exclut le déploiement d'une « force étrangère d'occupation » au sol. Et qu'entend-t-on par « force d'occupation » ? Une intervention militaire sur l'ensemble du territoire ? Une opération dans la durée ? Un raid terrestre localisé, sur une courte période, entrerait-il dans ce cadre ? Comme on l'a vu avec les frappes aériennes, la fameuse résolution 1973 est, en réalité, assez floue et laisse d'importantes latitudes à l'OTAN. Il est donc permis de se demander si, in fine, on pourrait assister à un débarquement, opération que peut mener le Tonnerre, dont le radier, capable de contenir quatre chalands, n'est pas vide. En tout, le BPC peut embarquer 16 hélicoptères, 70 véhicules et plus de 450 hommes de troupe, ces moyens pouvant, par exemple, être facilement embarqués depuis la Crète.

 

Le RFTG britannique dispose, lui aussi, d'importantes capacités, les bâtiments de la Royal Navy embarquant déjà de nombreux hélicoptères (Apache, Lynx, Sea King), au moins huit chalands, des véhicules et plus de 600 commandos et Royal Marines. On notera aussi que les Américains, même s'ils se sont retirés de la partie offensive du dispositif en avril, pourraient, en cas de besoin, apporter une aide conséquente, non seulement via les bases aériennes italiennes, mais aussi grâce à l'arrivée très prochaine, en Méditerranée, d'un puissant groupe aéronaval. Le porte-avions USS George H.W. Bush est désormais au large de la Grande-Bretagne et va, rapidement, mettre le cap sur Gibraltar... Le dernier-né des porte-avions de l'US Navy est accompagné des croiseurs lance-missiles USS Gettysburg (CG 64) et USS Anzio (CG 68), ainsi que des destroyers lance-missiles USS Truxton (DDG 103) et USS Mitscher (DDG 57). On notera toutefois que Washington n'a donné aucune indication concernant une éventuelle implication dans la crise de ce groupe aéronaval lorsqu'il passera au large de la Libye. Mais les Etats-Unis se sont dits « engagé à protéger la population libyenne » à l'occasion hier d'une visite surprise, à Benghazi, du sous-secrétaire d'Etat chargé des affaires du Proche-Orient. Jeffrey Feltman, qui a de nouveau appelé au départ de Mouammar Kadhafi, a apporté son soutien au Conseil National de Transition (CNT), présenté comme un interlocuteur « crédible et légitime ».

 

En finir rapidement

 

Concernant le changement de tactique de la France et de la Grande-Bretagne, les états-majors, on le comprend bien, se montrent des plus discrets. Les militaires veulent garder toutes les options ouvertes et, en attendant d'éventuels développements, accentuent la pression sur le régime de Tripoli. A ce titre, l'apport d'une composante d'hélicoptères d'attaque sera peut être suffisante. Dans le cas contraire, il faudra peut être envisager d'autres options. Il est en tous cas certain que, côté politique, on commence à s'impatienter. Car cela fait maintenant plus de deux mois (les premières frappes ont été menées par les Français le 19 mars) que la coalition bombarde les forces pro-Kadhafi (l'OTAN dit avoir mené au 23 mai 7870 sorties dont 3025 d'attaque au sol depuis le début de l'opération Unified Protector, le 31 mars) mais le régime ne plie pas face aux insurgés, qui ne parviennent pas à s'imposer face aux troupes loyalistes. Malgré les pertes subies, ces dernières disposent encore de moyens et sont entrainées, ce qui n'est pas le cas de la rébellion. Quant au parapluie aérien de la coalition, il a bien permis de réduire au silence l'aviation libyenne, de diminuer significativement la capacité de nuisance des Kadhafistes, de desserrer l'étau autour des zones assiégées et d'éviter une contre-attaque décisive des partisans du colonel. Mais il n'est clairement pas suffisant pour emporter la décision, d'autant que l'aviation demeure bridée par la nécessité d'éviter les dommages collatéraux et de ne pas s'impliquer ouvertement au-delà des limites fixées par les Nations Unies, à savoir la protection des populations civiles.

 

Reste que les pays de la coalition veulent se sortir au plus vite de cette crise, d'autant que certains sont tenus par un calendrier. Ainsi, la France, qui a été avec la Grande-Bretagne à l'origine de l'intervention et est actuellement le premier contributeur de l'opération, a encore deux mois devant elle avant que la Libye ne prenne, nationalement, une tournure plus politique et éventuellement plus épineuse. En effet, comme c'est désormais l'usage, le parlement doit être consulté sur toute opération extérieure dépassant un délai de quatre mois. La date butoir est donc fixée au 19 juillet...  

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 18:00
tir de missile anti-char HOT 2  - photo ADC O. Dubois Armée de Terre

tir de missile anti-char HOT 2 - photo ADC O. Dubois Armée de Terre

 

par Nicolas Gros-Verheyde BRUXELLES2

 

Alain Jupé, le ministre des Affaires étrangères, l’a confirmé à mi-mot, en marge du conseil des ministres des Affaires étrangères et de la Défense qui se tient à Bruxelles. La France a bien décidé d’engager des moyens supplémentaires en Libye. Mais, a-t-il tenu à avertir : « il ne s’agit pas d’un changement de stratégie. Nous poursuivons toujours la même stratégie : protéger les civils, affaiblir les forces de Kadhafi. » « Nous agissons dans le cadre de la résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies et de la planification de l’OTAN. Il s’agit de mieux adapter moyens au sol, permettant d’avoir des moyens plus précis » a-t-il ajouté.

 

Attaquer les lignes de ravitaillement

 

Selon nos informations, ces hélicoptères, des Gazelle et des Tigre – « dont le nombre n’est pas précisé pour ne pas donner trop d’indications stratégiques » (Le Figaro, ce matin, parle de 12 – mais ce nombre pourrait varier selon les moments), embarqués à bord du porte-hélicoptères Tonnerre, et équipés de missiles Hot permettraient de viser des cibles que les avions ne peuvent viser. « Parmi les cibles, des postes de commandement, des lignes de ravitaillement, et d’autres cibles plus mobiles, plus petites, avec moins de risque de dégâts collatéraux » – précise un officier. Mais il n’est « pas question de posé sur le sol. Il ne s’agit que d’avoir une possibilité supplémentaire » de neutralisation.

 

Britanniques également.

 

A l’heure actuelle, la France a pris cette décision. « Mais il n’y pas de difficultés posées par les Alliés » a tenu à préciser le ministre français des Affaires étrangères. Le ministre britannique William Hague a tenu à souligner, à Bruxelles, qu’il « soutenait la position française » même s’il s’est refusé à préciser si le Royaume-Uni engagerait des moyens identiques. (Maj) Selon nos informations, le Royaume-Uni pourrait annoncer de façon imminente qu’il engage, de la même façon, des hélicoptères aux cotés des Français. L’armée britannique utilise généralement des Apache pour ce type de missions. Mais elle a également des hélicoptères Gazelle, utilisés en observation et reconnaissance.

On peut se rappeler que, depuis le début, la France a plaidé pour une attitude plus offensive et plus directe sur le « front » libyen, notamment en coupant les lignes de ravitaillement (essence, armement…) utilisées par les troupes de Kadhafi. Outre l’intérêt stratégique, l’emploi des hélicoptères peut aussi avoir un impact psychologique permettant de montrer aux forces de Kadhafi qu’ils ne pourront être en sécurité nulle part. Il signifie aussi d’une certaine façon que les alliés – au moins la France – ont une certaine confiance dans l’amoindrissement des forces de Kadhafi pour ne pas risquer un tir venu de terre. Enfin, rien n’interdit, le moment venu, d’autres usages comme la récupération de personnes (par exemple l’exfiltration de personnalités du gouvernement libyen désireux de passer à l’ouest…).

NB : les hélicoptères Tigre sont régulièrement engagés

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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 17:30
Les étranges affirmations du Washington Post sur la guerre en Libye

 

16/04/2011 Par Jean Guisnel Le Point.fr

 

Dans un article publié vendredi, le Washington Post livre de bien curieuses "révélations" sur la conduite de la guerre en Libye. Selon le quotidien américain, les opérations aériennes du Royaume-Uni, de la France et d'autres pays européens seraient limitées par le manque de munitions de précision. De quoi laisser dubitatifs :

 

1) Des frappes limitées ? Faux

 

S'il est vrai que la Royal Air Force britannique, l'armée de l'air et la marine nationale françaises procèdent actuellement à la majorité des frappes, ces aviations n'ont pas effectué "chacune vingt tirs depuis le début de la campagne", comme l'affirme le Washington Post. Pour ne citer qu'elle, la France a procédé à une vingtaine de frappes entre le 7 et le 14 avril. Le chiffre précis des frappes depuis le 19 mars, date du début de la guerre, n'est pas encore disponible, mais il est supérieur à la centaine, uniquement avec des munitions de précision de divers types, dont des SCALP-EG (au moins une douzaine de tirs), des AASM (armement air-sol modulaire) et des GBU de divers types. À l'heure actuelle, six des vingt-huit membres de l'Otan participent aux bombardements en Libye, France, Grande-Bretagne, Danemark, Norvège, Belgique et Canada, Paris et Londres assurant à eux seuls plus de la moitié des sorties. Les États-Unis ont retiré leurs avions des plans de frappe. Les pays non engagés dans les tirs contre des cibles au sol participent à la surveillance de la zone d'interdiction aérienne, alors que les avions et hélicoptères libyens ne décollent plus depuis des semaines. Les États-Unis fournissent des moyens logistiques (ravitailleurs, transports tactiques) ou encore des moyens de surveillance et de contrôle (AWACS). Les chiffres du Post sont d'ailleurs également faux pour les Américains. Dans la seule journée du 20 mars, ils n'ont pas seulement procédé à "trois frappes contre des installations statiques de défense aérienne", mais à plusieurs dizaines. Pour ne citer que les seuls missiles Tomahawk, ils ont effectué ce jour-là 105 frappes de précision...

 

2) Un manque de munitions ? Faux

 

L'autre assertion très curieuse du Washington Post concerne la consommation des stocks de munitions de précision, qui se seraient "rapidement réduits". Le journal affirme que les États-Unis seraient en mesure de recompléter à partir de leurs propres magasins, mais que les avions français et britanniques sont incompatibles avec les armes fabriquées aux États-Unis. Contrairement aux autres pays européens "frappeurs", dont "tous les avions ont été fabriqués aux États-Unis et sont compatibles avec l'armement américain". De fait, les avions français (Rafale, Mirage 2000, Super-Étendard et Mirage F-1) de même que les avions britanniques (Tornado et Typhoon) sont de conception et de fabrication européennes, quand d'autres armées sont équipées de F-16 et de F-18 américains. Mais alors, où est le rapport avec un prétendu "manque de munitions", et le fait que les Européens "ne prévoyaient sans doute de n'utiliser leurs armes de l'air que durant les salons aéronautiques", comme avance, ironiquement, le Washington Post ? Il n'y en a aucun ! Pour les avions français, les choses sont simples. Les munitions qu'ils ont tirées sont dans une large mesure fabriquées nationalement. Et les stocks, certes moins impressionnants que ceux des États-Unis, sont tout de même importants, sans être illimités. Il s'agit, pour l'armée de l'air et la marine françaises, de faire face à des conflits importants. Les stocks actuels permettraient donc de faire deux ou trois ans de guerres intenses, étant entendu que des commandes complémentaires seraient rapidement envoyées aux industriels. L'arme air-sol de précision tirée par le Rafale, fabriquée par l'industriel Sagem, est l'armement air-sol modulaire (AASM). Elle a été commandée à 744 exemplaires en 2000, et les dernières livraisons de ce premier marché sont prévues en 2011. Le député François Cornut-Gentille précise dans un rapport en date du 14 octobre 2010 : "En 2009, la cible de dotation en AASM est passée de 3 000 à 2 348 unités, dont 1 200 avec le kit laser." La France en achètera donc moins que prévu, mais ses stocks lui permettent de poursuivre ses opérations en Libye sans difficulté. Selon le rapport, le coût de ce programme est de 846 millions d'euros, ce qui mettrait le kit AASM à plus de 350 000 euros. Cela fait cher pour détruire un pick-up kadhafiste qui en vaut 15 fois moins... Les Français ont aussi tiré des missiles de croisière SCALP-EG, en nombre limité (une douzaine). Selon des informations de source parlementaire, ils disposent actuellement de 500 de ces engins, dont 400 doivent être rénovés. Là encore, aucun problème de stocks pour ces armes de précision. Enfin, la France a acquis aux États-Unis, pour ces Super-Étendard et ses Mirage 2000, plusieurs dizaines de kits Paveway, de différents modèles. Montés sur des bombes lisses à gravité, ils permettent de les transformer en armes de précision, et la France dispose, depuis plusieurs années, de cet équipement. Le Point.fr a précisé que les avions français avaient tiré des bombes à guidage laser GBU-12 de 250 kilos, des bombes GBU-24 de 500 kilos, et que les Mirage 2000-D de l'armée de l'air avaient tiré des GBU-49. Ce modèle le plus récent est équipé du kit de guidage Enhanced Paveway II et la France en a acheté 200 exemplaires en février 2008 pour son Mirage 2000D.

 

Qu'en conclure ?

 

L'article du Washington Post considère, sans l'écrire explicitement, que les Européens feraient bien d'acheter davantage d'armements aux États-Unis s'ils veulent faire la guerre sérieusement. Rien de neuf...

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 21:30
La défense européenne à l'épreuve de la crise libyenne

« Je comprends que l'autonomie stratégique européenne puisse paraître idéaliste au regard de l'actualité », a déclaré le président de la sous-commission, Arnaud Danjean.

 

05.04.2011 par Aude Raso Centre universitaire d'enseignement du journalisme - Strasbourg (France)

 

Consensus sur la faiblesse stratégique européenne et divergences autour de l'intervention franco-britannique : l'examen en commission du projet de rapport Gualtieri a subi le crible de l'actualité libyenne.

 

« La Libye a montré les lacunes, l’inefficacité, et le manque de volonté politique à faire le point et à agir dans le cadre du Traité de Lisbonne en matière stratégique ». Le jugement d'Ana Gomes (S&D, Portugal) a fait consensus au sein de la sous-commission Sécurité et défense le lundi 4 avril.

La réunion était consacrée à l'examen des amendements au projet de rapport sur le développement de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) après l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne.

 

Le rapporteur Roberto Gualtieri (S&D, Italie) a annoncé que le texte définitif inclurait une réflexion sur le manque de cohésion européenne autour de la résolution 1973 de l’ONU et la modestie de la mission PSDC de soutien humanitaire approuvée le 30 mars.

 

Si le consensus sur le diagnostic s'étend du PPE aux socialistes, en passant par les libéraux et les Verts, il y a désaccord sur la portée des accords de défense passés en novembre dernier entre la France et la Grande-Bretagne. Perçus par les Libéraux et les Verts comme un obstacle à la PSDC, ils ont été défendus par Roberto Gualtieri : « Le Parlement européen ne doit bien sûr pas appeler à la multiplication des missions hors-UE ; mais si certains sont à l’avant-garde, il faut faire en sorte que les autres les rejoignent .»

 

Le rapport Gualtieri sera soumis le 13 avril au vote de la commission des Affaires étrangères, et fera l’objet d’un débat et d'un vote lors de la séance plénière de mai en présence de la Haute représentante Catherine Ashton.

 

Deux autres réunions de la sous-commission Sécurité/Défense sont prévues pour les 13 et 14 avril. Son président, Arnaud Danjean (PPE, France) a annoncé la venue à cette occasion de Claude-France Arnoud, nouvelle directrice de l’Agence européenne de défense, et la présence – non confirmée – du ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, pour discuter des opérations en Libye.

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 21:30
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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 18:43
Les opérations sur la Libye. Qui commande qui ? Qui contrôle quoi ? Synthèse

Publié le 27 mars 2011 par Nicolas Gros-Verheyde

 

(BRUXELLES2/Synthèse) Sur les interventions militaires en Libye, la confusion règne, habilement entretenue, par plusieurs des acteurs du dossier. Il n’y a pas une opération en Libye mais quatre, voire cinq (si on compte la mission Frontex). Tour du(des) propriétaire(s)…

 

La répartition des tâches paraît claire sur quatre de ces cinq missions. L’opération « No Fly Zone » devant passer sous contrôle de l’OTAN dim 27 mars.  Il ne reste, en fait que, sur la « protection des civils », le partage des tâches entre OTAN et Coalition reste encore à préciser (1). La première réunion du groupe de contact a lieu à Londres le 29 mars 2011. L’avancée de l’opposition sur le terrain pourrait faciliter et accélérer la recherche d’une solution.

 

Un partage de moyens et une confusion des rôles

 

Avant tout, il faut savoir qu’il n’y a pas d’étanchéité totale entre toutes ces opérations. Notamment au niveau des moyens employés. Ceux-ci (navires, avions et militaires/experts) restent essentiellement sous contrôle des Etats membres qui ne font que déléguer – sous des degrés divers le commandement aux structures multinationales (OTAN, UE, Coalition). Comme aucun pays n’a de moyens illimités, des moyens affectés à une opération peuvent servir à une autre, notamment en matière de renseignement aérien ou de surveillance aérienne. C’est plutôt classique dans certaines opérations internationales où coexistent plusieurs missions. Ainsi au Tchad, lors de l’opération Eufor Tchad, les avions français faisaient lors d’une même sortie des missions dénommées « Alpha » et « Bravo, » l’une pour le compte d’Eufor Tchad, l’autre pour le compte de la mission nationale Epervier.

 

Il faut savoir aussi que les commandants ont plusieurs casquettes. Ainsi l’amiral Sam Lockwear qui commande actuellement l’opération Odyssey Dawn (no Fly zone et protection des civils)) est commandant des forces navales américaines d’Africom et d’Eucom mais aussi le commandant OTAN du JFC (commandement conjoint) de Naples qui va superviser et/ou coordonner la plupart des opérations militaires sur la Libye de l’OTAN. Et il a comme adjoint le général Bouchard qui va prendre en charge le commandement de l’opération « No Fly Zone » pour le compte de l’OTAN et rapportera à son supérieur hiérarchique à l’OTAN qui est … Lockwear (2).

 

Le contrôle du ciel « No Fly zone » (OTAN)

 

Objectif : « interdire tous les vols dans l’espace aérien de la Jamahiriya arabe libyenne afin d’aider à protéger les civils »

 

Nom de code : « Odyssey Dawn ». Base juridique : §6 à 12 résolution 1973 NU. Démarrage : 19 mars 2011. La mission passe sous contrôle de l’OTAN dim. 27 mars (2). Durée : 3 mois.

 

Contrôle politique : les ambassadeurs des 28 pays membres de l’OTAN (NAC), élargi aux autres pays contributeurs. Commandant : Lieutenant General Bouchard (Canada). Chaine de commandement : OTAN (SHAPE) / JFC Naples / QG Aérien d’Izmir (Turquie). Financement : Etats participants / Etats membres de l’OTAN

 

Moyens : Belgique, Danemark, Emirats Arabes Unis *, Espagne, France, Grèce, Italie, Norvège, Pays-Bas, Qatar *, Royaume-Uni, Turquie, USA.

 

La « protection des civils » (Coalition / OTAN)

 

Objectif : prendre « tous les moyens nécessaires pour protéger les populations et les zones civiles menacées d’attaque », notamment les frappes sur les moyens militaires du régime.

 

Nom de code : « Harmattan » (france) / Ellamy (Uk). Base juridique : §4 résolution 1973 NU.

 

Contrôle politique : groupe de contact. Chaine de commandement : OTAN / USA (Africom) / Coalition. Structure de commandement : QG Africom (Stuttgart / Uss Mount Whitney) – France (Lyon) – Royaume-Uni (Northwood) -> OTAN (SHAPE) / JFC de Naples (Italie). Commandant : Admiral Sam Lockwear (USA) + Lieutenant General Bouchard (Canada).

 

Moyens essentiels : France, Royaume-Uni.

Autres moyens : Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Qatar *, USA

 

Le contrôle de l’embargo sur les armes par voie maritime (OTAN)

 

Objectif : « garantir la stricte application de l’embargo sur les armes, inspecter sur leur territoire et en haute mer, les navires et aéronefs en provenance ou à destination de la (Libye) ».

 

Nom de code : « Unified Protector ». Base juridique : §9-10 résolution 1970, §13 résolution 1973 ONU. Démarrage : 22 mars 2011. Financement : Etats membres / OTAN

 

Contrôle politique : les ambassadeurs des 28 pays membres de l’OTAN (NAC). Chaine de commandement : OTAN / SHAPE – MCC Commandement maritime de Naples. Commandant : vice-amiral Rinaldo Veri (Italie).

 

Moyens essentiels : Italie, Turquie.

Autres moyens : Belgique, Canada, Espagne, Grèce, Pays-Bas, Royaume-Uni, USA, Bulgarie, Roumanie.

 

Le soutien humanitaire (Union européenne)

 

Objectif : fournir des moyens aux organisations internationales « à leur demande » pour : 1) rapatrier les réfugiés et personnes déplacées (pont aérien et maritime), 2) gérer ou sécuriser les camps de réfugiés en Tunisie, Egypte, ou dans « d’autres pays » (NB: Libye, Niger…).

 

Nom de code « Eufor Libya » (provisoire). Base juridique : §26 résolution 1970 NU / Décision Union européenne. Démarrage : avril 2011 (à préciser)

 

Contrôle politique : 26 ambassadeurs du COPS de l’UE. Structure de commandement : QG de Bruxelles / OHQ Rome ? (à définir). Chaine de commandement : UE.

 

Moyens : à définir (pourraient participer : Finlande, Grèce, Pologne, Suède, Arabie Saoudite * ?).

 

La surveillance des frontières (Union européenne / Frontex)

 

Objectif : surveiller les arrivées de bateaux chargés d’immigrés.

 

Nom de code : Hermès (mission civile avec les moyens de gardes-côtes et certains moyens militaires). Base juridique : art. 67 et 77 Traité de fonctionnement de l’UE.  Démarrage : 19 février 2011.

 

Contrôle politique : ministères de l’Intérieur des Etats riverains (Italie / Malte). Structure de commandement : coordination entre Etats membres / Frontex.

 

Moyens : Italie (navals + aériens) + France, Allemagne, Pays-Bas, Malte, Espagne (+ experts : Espagne, Belgique, Portugal, Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Roumanie,  Malte, Suède, Suisse *). Financement : budget CE.

 

(*) Non membre de l’OTAN, non membre de l’UE

(1) Le général américain Carter Ham qui commande l’US Africom a bien distingué les 3 opérations (le 25 mars) : « There are three components of implementing the provision of UN Security Council Resolution 1973. Maritime, which is the arms embargo that has transitioned to NATO and is under the command of an Italian admiral; no-fly zone, which will transition very soon, probably this weekend, and there’ll be a Canadian three-star operating under NATO command for that; and the protect civilians mission, which NATO, as my understanding has agreed to in principal, and I think they’ll have discussions over this weekend as precisely how to accept that mission. That should occur pretty shortly. In the interim, the protect civilians mission and currently the no-fly-zone mission are under my authority, and I work for the secretary of defense and the president of the United States. »

(2) Le général américain Carter Ham qui commande l’US Africom a confirmé cette « boucle » à nos confrères de NBC : « the next higher NATO commander is Admiral Sam Locklear, who is, in his NATO capacity, is the commander of Joint Force Command Naples – a NATO position – but he is also the U.S. commander of Joint Task Force Odyssey Dawn, so he is intimately familiar with this mission. And he is exercising presence simultaneously – some U.S. responsibilities and his NATO responsibilities. Ultimately, when the entirety of the mission goes to NATO, assuming that decision is made, there’ll be the three-star Canadian officer who I know and have great confidence in, will be the commander and he will report to Admiral Locklear in his NATO role, and of course Admiral Locklear reports to Admiral Stavridis, U.S. officer who is the Supreme Allied Commander Europe

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