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30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 08:45
Piraterie : la France aide les pays du golfe de Guinée à élaborer leur propre réponse


28/11/2014  Marine Picat

 

Avouons-le. Nous n’avons pas toujours le temps de parfaire notre culture générale ou d’approfondir nos connaissances géopolitiques … Pas de panique ! La rédaction vous propose de retrouver chaque dernier vendredi du mois la rubrique « Enjeux et réflexions ». Ce mois-ci, la question de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée est abordée à travers l’interview du vice-amiral d’escadre Marin Gillier, directeur de la coopération de sécurité et de défense (DCSD) au ministère des Affaires étrangères et du Développement international. L’article est extrait du numéro de septembre 2014 d’Armées d’aujourd’hui.

 

Depuis quelques années, la piraterie gangrène le golfe de Guinée. L’Union européenne a mis en place un plan d’action, Crimgo – routes maritimes critiques dans le golfe de Guinée –, pour aider les pays de la zone à lutter contre ce fléau. Que propose la France ?

 

Dès l’apparition de la menace, nous avons mis en place des réponses bilatérales grâce au programme Asecmar (Appui à la réforme du secteur de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée). À travers lui, la France aide les pays du golfe qui le désirent à élaborer leur propre réponse face aux menaces auxquelles ils sont confrontés. Aujourd’hui, la France a déjà déployé dans la région treize coopérants, spécialistes de l’action de l’État en mer (AEM). Leur rôle consiste à mettre en synergie toutes les institutions nationales concernées par la sécurité maritime et qui ont des conséquences sur l’action à terre. Cela veut dire qu’il faut coordonner tous les moyens navals impliqués, comme la Marine nationale et la gendarmerie maritime, mais également privilégier une approche multisectorielle suivant l’impact de la crise : l’aviation civile, le ministère de l’écologie, du Développement durable et de l’énergie, qui a notamment en charge le Transport, ou encore celui de la Santé peuvent également intervenir. Il faut organiser ce dispositif afin que, en cas de besoin, toutes ces institutions qui n’ont pas nécessairement l’habitude de travailler ensemble arrivent à une coordination immédiate. Cela nécessite d’utiliser des process identiques et d’accompagner une évolution des mentalités. Depuis maintenant deux ans et demi, nous proposons cette solution à dix-huit pays du golfe de Guinée. Pour le moment, nous développons des coopérations bilatérales avec quinze d’entre eux. Parmi les résultats concrets, la Guinée Conakry a nommé en juin 2012 le premier préfet maritime d’Afrique.

 

En juin 2013, les pays du golfe de Guinée se sont réunis à Yaoundé afin de débattre de la menace grave que fait peser la piraterie maritime dans la zone. Que s’est-il passé depuis ?

 

La conférence de Yaoundé a voulu construire une structure régionale avec des réponses africaines. Elle a donc mis en place un centre interrégional de coordination, le CIC de Yaoundé. Il sera en lien direct avec le Cresmao et le Cresmac, centres régionaux pour la sécurité maritime mis en place respectivement par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao)1 et la Communauté des États économiques de l’Afrique centrale (Ceeac)2. Tout ceci est ensuite décliné dans différentes zones et dans chaque pays à travers des centres opérationnels de la marine. Un an après ce sommet, le CIC a constitué un groupe interministériel de travail destiné à élaborer les textes qui doivent mettre en place toute l’architecture de cette structure. La France a participé en finançant un coopérant, spécialiste de l’AEM, pour aider à la rédaction des textes fondateurs. Notre but n’est pas de dire à ces pays ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire, mais de partager notre expérience pour qu’ils s’en enrichissent. De cette manière, ils élaboreront les réponses africaines aux problèmes africains.

 

Le sommet de l’Élysée, organisé en décembre 2013 et qui rassemblait une quarantaine de chefs d’État, gouverneurs et délégations de pays africains, était consacré à la paix, à la sécurité et au développement d’un certain nombre d’initiatives et d’actions concrètes en Afrique. Quelles avancées ont été mises en place sur le terrain depuis ce sommet ?

 

Lors de ce sommet, il a notamment été décidé de mettre l’accent sur le renforcement de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée. Depuis six mois, nous avons proposé, aussi bien à l’Union africaine qu’à la Cedeao et la Ceeac, de partager notre expérience dans le domaine de l’AEM. Ceci à travers plusieurs actions de courte durée : invitations systématiques à nos cycles de conférences, séances d’information, sessions de formation… Nous leur avons également offert de mettre en place cet été un coopérant de haut niveau, spécialiste de l’AEM, auprès des structures régionales ou sous-régionales. En l’occurrence, l’Union africaine et la Cedeao nous ont répondu qu’elles ne souhaitaient pas accueillir d’étrangers dans leurs structures d’AEM, mais qu’elles aimeraient continuer de bénéficier d’audits et de formations. La Ceeac, elle, a accepté nos propositions et nous avons mis en poste, en août dernier, un coopérant AEM. Nous avons également décidé d’élargir l’action de notre programme Asecmar d’un point de vue thématique et géographique, en le proposant à tous les pays de la Cedeao et de la Ceeac qui le souhaitent.

 

(1) Cedeao : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte-d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo.

(2) Ceeac : Angola, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, République du Congo, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, São Tomé-et-Principe, Tchad.

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 17:45
EFS : visite du directeur de la coopération de sécurité et de défense

 

18/06/2014 Sources : EMA

 

Le 5 juin 2014, le vice-amiral d’escadre Marin Gillier, directeur de la coopération de sécurité et de défense (DCSD), s’est rendu à Dakar auprès des les éléments français au Sénégal (EFS).

 

L’amiral Gillier s’est entretenu avec son Excellence Monsieur Macky Sall Président de la République du Sénégal, son Excellence Monsieur Jean-Félix Paganon, Ambassadeur de France au Sénégal, son Excellence Monsieur Mankeur Ndiaye, ministre des affaires étrangères et européennes (MAE) et le général de corps d’armée Mamadou Sow, chef d’état-major général des armées (CEMGA). De nombreux sujets ont été abordés lors de ces entretiens, notamment le travail de coopération structurelle effectuée par la Mission de coopération militaire et de défense (MCMD), et le travail de coopération opérationnelle mise en œuvre par les EFS.

 

La coopération de défense en Afrique est mise en œuvre par des actions de coopération d’ordre structurel, relevant du ministère des Affaires étrangères et européennes, et opérationnel relevant du ministère de la Défense. Outre l’action traditionnelle de la France en faveur de la formation des cadres, il s’agit d’accompagner les États africains dans le renforcement de leur sécurité collective. Le volet opérationnel de cette coopération, mise en œuvre par les forces prépositionnées françaises, s’articule autour de trois volets : la formation, l’entraînement et l’aide à l’engagement.

 

Les actions de coopération régionale réalisées par les EFS entrent dans ce cadre. Au sein de leur zone de responsabilité permanente qui couvre les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Mauritanie, les EFS agissent dans plusieurs domaines tels que :

- le soutien à l’engagement des forces africaines dans les opérations de maintien de la paix : formation avant projection ;

- l’assistance militaire opérationnelle (AMO) : formation au TAP, aux techniques de commando, génie de combat… ;

- l’AMO technique : réparation et entretien de moteur hors-bord, techniques basiques de commando marine, protection portuaire, protection de base aérienne…

 

Depuis 2011, les EFS constituent un « pôle opérationnel de coopération à vocation régionale » en Afrique de l’Ouest. A ce titre, ils conduisent des actions de coopération militaire opérationnelle bilatérale et régionale visant à accompagner les États africains dans le renforcement de leur sécurité collective. Majoritairement tournés vers la coopération militaire opérationnelle en Afrique de l’Ouest, les EFS ont par ailleurs la capacité d’accueillir, de soutenir et de commander une force projetée, comme cela a été le cas lors du lancement de l’opération Serval en janvier 2013.

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 11:55
Un amiral au Quai d’Orsay

 

29 Avril 2014  LV Sophie VIENOT / Marine Nationale

 

Depuis le 1er août 2013, le vice amiral d’escadre Marin Gillier occupe les fonctions de Directeur de la coopération de sécurité et de défense (DSCD) au sein du ministère des Affaires étrangères (MAE). Cette direction aide les États souhaitant renforcer leurs institutions en matière de sécurité et de défense à devenir autonomes. Interview.

 

Cols Bleus : Amiral, pour la première fois depuis la refonte de la direction en 2008, un marin a été choisi à la tête de la DSCD. Cela correspond-t-il a une volonté de recentrer la coopération autour des problématiques maritimes ?

 

VAE Gillier : Les problématiques maritimes ont toujours été prises en compte. Plus que la couleur de mon uniforme, c’est peut-être mon expérience qui m’a conduit à la tête de cette direction. Commando marine, j’ai œuvré deux fois déjà pour le MAE. Ainsi, durant 3 ans, j’ai été attaché naval en Egypte, puis trois autres années conseiller « opérations spéciales et sécurité intérieure » auprès du roi Abdallah en Jordanie. Ma tutelle « organique » était alors précisément le directeur de la DCMD (voir encadré).

De plus, en tant qu’amiral commandant la zone maritime de l’océan Indien (ALINDIEN) de 2010 à 2013, j’étais en relations permanentes avec les chancelleries diplomatiques de la zone. Mon rôle correspondait déjà à celui de « diplomate » militaire ! )

 

Cols Bleus: Au fil des années, le rôle de la DCSD a évolué. Qu’est ce que la coopération aujourd’hui ?

 

VAE Gillier : Si un partenaire nous sollicite pour un projet qui nous semble pertinent, nous l’accompagnons en termes d’expertise et de conseil. La coopération, aujourd’hui, doit permettre d’aider ces pays à gagner en autonomie. De plus, la coopération s'oriente vers le multilatéralisme, qu’il soit d’origine ou de destination. Certains programmes sont dirigés vers plusieurs pays, qui s’approprient ainsi des process identiques. Le jour où la France se retirera, ils parleront le même langage et pourront coopérer facilement entre eux. Mais la France n’ayant pas les moyens d’œuvrer seule partout et dans tous les domaines, elle souhaite œuvrer avec les institutions internationales pour coordonner les actions. Aussi, j’ai eu l’occasion de me rendre aux Nations Unies à New-York et au siège de l’Union Européenne, à Bruxelles, pour rechercher des synergies. Ainsi, la DCSD a créé en Afrique 17 écoles nationales à vocation régionales dont certaines reçoivent un soutien de l’ONU ou de l'UE.

 

Cols Bleus : Pouvez-vous nous présenter les missions de la DCSD dans le domaine maritime ?

 

VAE Gillier : On parle beaucoup de la piraterie maritime, mais la sécurité maritime concerne bien d’autres domaines tels que la lutte contre les trafics de drogues et d’êtres humains. Il faut aider ces pays à protéger leurs richesses halieutiques ou pétrolières et leur environnement, en cas de pollutions maritimes par exemple. C’est à travers une approche multisectorielle que nous les aiderons à prendre conscience de leurs droits et devoirs.

Depuis 3 ans, la DCSD soutient le développement de l'action de l’État en mer (AEM) dans plusieurs pays de la communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) - Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire et Guinée-Conakry - à travers le projet « Appui au renforcement de la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée » (ASECMAR).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La sécurité maritime est un sujet souvent abordé avec les partenaires. Elle regroupe la piraterie maritime, mais aussi la lutte contre les trafics de drogues et d’êtres humains.

 

Cols Bleus : En quoi consiste ce projet ?

 

VAE Gillier : À travers ASECMAR, la France s’appuie sur 12 coopérants spécialisés dans la sécurité maritime et répartis sur la côte ouest africaine, pour développer une dynamique autour de 4 axes d’efforts principaux.

Il s’agit de mettre en place une organisation administrative du type AEM « à la française », pour mettre en synergie les institutions étatiques. Ceci implique de transposer la législation internationale en droit interne, en particulier la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer[1]. Premier résultat concret, la Guinée Conakry a nommé en juin 2012, le premier préfet maritime d'Afrique.

Il convient également d’élaborer une « image maritime commune ». Comme tous les marins le savent, les menaces ne s’arrêtent pas aux frontières. Ces pays doivent partager les informations des différentes administrations chargées de la sécurité en mer (forces navales, douanes, marine marchande, aviation…). Ainsi en juin 2013, lors du Sommet de Yaoundé (Cameroun), treize Etats africains[2] ont convenu de la mutualisation des informations et de leurs moyens, pour garantir la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée.

En cas de crise, les intervenants doivent se coordonner, qu’ils soient ou non spécialistes du monde maritime. Dans le cadre du « plan pirate-mer », la France a développé, depuis 30 ans, une grande expertise en la matière. Elle est prête à la partager avec ses partenaires africains.

Enfin, s’il est important de disposer d’une organisation AEM, de savoir ce qui se passe en mer et comment y gérer les crises, encore faut-il une véritable capacité d’intervention. Ces Nations doivent être capables à la fois d’envoyer une équipe vérifier les filets des pêcheurs et, à l’autre bout du spectre, d'envisager une opération de libération d’otages. Ainsi, nous les aidons à se doter du matériel nécessaire pour s’organiser et s’entraîner.

Treize Etats africains ont convenu de la mutualisation des informations et de leurs moyens, pour garantir la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée.

 

Cols Bleus : Très concrètement, que font les coopérants de la DCSD spécialistes de sécurité maritime ?

 

VAE Gillier : Outre les 12 coopérants installés en Afrique de l’Ouest, la DCSD déploie 4 coopérants spécialistes de sécurité maritime dans la zone océan Indien (Djibouti, Seychelles…). Leurs missions sont adaptées aux problématiques de chaque pays ou de la zone. Par exemple, en Côte d’Ivoire, notre coopérant travaille auprès du chef d’état major de la marine. En cette période de post-conflit, il a pour mission d’aider la marine à se restructurer : du recrutement à l’organisation des forces armées. Au Gabon, pays récemment confronté à des problèmes importants de brigandage, la marine ne dispose pas des moyens hauturiers. Le coopérant est chargé d’aider à la conception de ces capacités navales : quels types de forces navales choisir, comment s’en doter et apprendre à les utiliser, organiser le MCO… De l’autre côté de l’Afrique, aux Seychelles, notre coopérant est conseiller auprès du ministre chargé des affaires de piraterie. En tant que juriste[3], il est également le représentant français au sein du comité de l’océan Indien (COI[4]) pour la piraterie. Leurs travaux visent ainsi à faciliter la circulation de l’information, la diffusion des Best management practices (BMP[5]) et celle des alertes pirateries. )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Outre les 12 coopérants installés en Afrique de l’Ouest, la DCSD déploie 4 coopérants spécialistes de sécurité maritime dans la zone océan Indien.

 

Aujourd’hui, les grandes orientations de la coopération à la française concernent essentiellement le continent africain. Qu’en sera-t-il demain ?

Les priorités de la DCSD sont fixées selon 3 critères, par l’Elysée et le cabinet du ministre des Affaires Etrangères, ainsi que ceux de la Défense et de l’Intérieur. Le premier est géographique, centré sur la bande saharo-sahélienne. La deuxième est thématique, il s’agit de s’opposer aux grands trafics transfrontaliers (drogues, êtres humains, armes…). Enfin, il convient de préserver l’influence de la France.

Les priorités actuelles de la DCSD permettent de servir les priorités de nature politique exprimées par les autorités de l’Etat. Compte tenu du contexte mondial actuel, il n'y a pas de raison majeure de les faire évoluer. )

 


[1] Montego Bay, 1982

[2] Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée-Bissau, Guinée-Equatoriale, Niger, Nigeria, Sao Tomé & Principe, Togo, Tchad.

[3] Il s’agit d’un commissaire aux armées, anciennement commissaire de Marine

[4] Composé de 5 Etats membres : Union des Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et la France (la Réunion, région ultrapériphérique).

[5] « Pratiques optimales de gestion visant à dissuader la piraterie dans le Golfe d’Aden et au large de la Somalie », consignes diffusées par l’organisation maritime internationale depuis 2009.

 

Pourquoi une direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD)?

 

Après les Indépendances, dans les années 1960, est né un ministère de la Coopération, devenu plus tard un Secrétariat d’Etat à la coopération, intégré au MAE.

Après la Guerre Froide, le système a été une nouvelle fois réformé, avec la création de la Direction de la Coopération Militaire et de Défense (DCMD), en 1998.

Toutefois, le Livre Blanc de 2008, introduit la notion de continuum entre Sécurité et Défense.

Il s’agit d’une évolution majeure, instituant l’interministérialité de cette direction du MAE, qui conduit à la création de l’actuelle DCSD. Désormais responsable non seulement de la coopération en matière de Défense, mais également dans le domaine de la Sécurité, c’est à dire de sécurité intérieure (police, gendarmerie), de protection des populations et de sécurité civile. Ainsi, la DCSD emploie, au sein d’une même direction, des militaires, des policiers, des gendarmes, des spécialistes de protection civile ainsi que des diplomates.

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 15:45
Décoration à titre étranger à la défense : 2 militaires français distingués

 

09 avr 2014 Le Guido

 

La nation malienne reconnaissante a distingué, à travers leur décoration à titre étranger, deux militaires français. Cela s’est fait par l’intermédiaire du Secrétaire Général du Ministère de la Défense et des Anciens Combattants, le Général de Brigade, Yacouba Sidibé, le 3 avril 2014, lors d’une cérémonie dans la salle de conférence du département.

 

Le vice-amiral d’escadron Marin Gillier a été élevé au grade de commandeur de l’Ordre National du Mali et le lieutenant-colonel Piot au grade de Chevalier de l’Ordre National du Mali.

 

Durant trois années, jusqu’à l’été 2010, le vice-amiral Gillier a commandé la force maritime des fusiliers marins et commandos (ALFUSCO). Il a personnalisé au département de la Défense le soutien de son pays au nôtre : « la France est derrière ses amis maliens », avait-il coutume de dire.

 

Avant d’occuper les postes de conseiller d’enseignement militaire supérieur (coopération militaire), le lieutenant-colonel Christian Piot (EMIA,CID) a servi au Régiment de marche du Tchad (RMT) et au 23e Bataillon d’infanterie de marine.

 

Le Secrétaire Général du Ministère de la Défense et des Anciens Combattants, le Général de Brigade, Yacouba Sidibé, après cette sommaire présentation, a ajouté que « la nation malienne reconnaissante magnifie, à travers  cette reconnaissance le dévouement de ces valeureux officiers pour leur travail en faveur à la nation malienne depuis le déclenchement de la crise ».

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7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 16:55
Un nouveau commando marine nommé Kieffer

Le contre-amiral Marin Gillier, commandant la marine à Lorient et commandant de la force maritime des fusiliers marins et commandos. photo marine nationale

 

07 mai 2008 Jean-Laurent BRAS - Ouest-France

 

La nouvelle unité des forces spéciales dominera les nouvelles technologies du combat. Rencontre avec le contre-amiral Marin Gillier, patron des bérets verts de la Marine.

 

La Marine nationale avait envisagé d'ajouter une sixième unité aux cinq commandos marine qu'elle compte aujourd'hui (Jaubert, de Montfort, de Penfentenyo et Trepel, à Lorient ; Hubert, à Toulon).

 

Une sorte de sas d'aguerrissement des meilleurs fusiliers-marins avant l'incorporation dans les forces spéciales dont « il n'est pas question d'abaisser le niveau d'excellence », rappelle le contre-amiral Marin Gillier, commandant la Force des fusiliers marins et commandos (2 400 hommes au total dont plus de 500 commandos).

 

Basé à Lorient, ce sixième commando marine va bien voir le jour, mais sous une tout autre forme. Celle d'une unité spécialisée dans la mise en oeuvre des nouvelles technologies, capable d'agir en autonomie, d'apporter un soutien à d'autres unités ou d'armer des PC de forces spéciales.

 

Des spécialistes des nouvelles technologies

 

« Avec l'État-major, nous avons analysé des dizaines d'opérations menées sur tous les continents et dans toutes les situations par nos forces. Ce retour d'expérience a montré, y compris par comparaison avec d'autres nations alliées avec lesquelles nous sommes fréquemment engagés, que les forces spéciales françaises font preuve d'une totale maîtrise. Il y a cependant quelques domaines où nous devons encore gravir une marche pour rester au meilleur niveau mondial et prendre de l'avance face à l'évolution des menaces », note le contre-amiral Gillier, tout juste rentré de Somalie où il a dirigé l'opération de libération des otages du Ponant. Une mission pendant laquelle « toutes les techniques et tous les moyens, mis à part les avions de chasse, ont servi ! »

 

Ce sont précisément ces nouvelles techniques et technologies de combat que le sixième commando marine sera chargé de développer au sein des forces spéciales où, jusqu'à présent, « le système d'armes était d'abord l'homme ».

 

Issus pour moitié des rangs commandos marine et pour moitié des autres unités de la Royale, les trente-deux premiers membres du sixième commando seront électroniciens, informaticiens, spécialistes des télécommunications ou de la mise en oeuvre de drones. Ils seront capables de développer, si nécessaire dans un environnement hostile (radiologique, bactériologique ou chimique), leur savoir- faire en guerre électronique, contre-terrorisme, contre-minage... « Avant de prendre d'assaut une maison, il vaut mieux risquer un animal ou un drone que de risquer des hommes », rappelle Marin Gillier.

 

Un officier supérieur doublement heureux de compter, parmi les unités sous ses ordres, un commando au nom du fondateur des bérets verts de la Marine : Philippe Kieffer.

 

Le 6 juin 1944, ses 177 hommes furent les premiers à prendre pied sur la plage d'Ouistreham : « Pour former son groupe, le capitaine de corvette Philippe Kieffer avait aussi recruté dans toutes les spécialités de la Marine et il venait lui-même du Chiffre, les transmissions codées. Un retour aux sources en quelque sorte ! »

 

La remise du fanion aura lieu, jeudi, à Ouistreham, en présence du président de la République. La création officielle du commando Kieffer interviendra le 6 juin.

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