3 Mars 2015 Source : CV(R) Heimferte - Marine Nationale
Quel point commun entre la Marine nationale, IKEA, la préfecture de Paris Ile-de-France, le fond pour l’insertion des personnes handicapées, le MEDEF (Mouvement des Entreprises De France) et l’assemblée nationale … ? C’est bien simple : tous et bien d’autres étaient représentés à la 2e édition du cycle de « maritimisation » organisé par l’École de Guerre, en coopération avec l’association MARS[1], sur le site de l’École Militaire. Ce cycle est parrainé par plusieurs hautes autorités du monde maritime dont le Secrétaire Général de la Mer et le président du Cluster maritime. Dans l’auditoire, outre les 61 stagiaires du groupe Marine de l’École de guerre, incluant des officiers de la Marine nationale, des directions et des services du ministère de la Défense, et des marines de 18 pays étrangers, on dénombrait une trentaine d’auditeurs civils. De nombreux secteurs y étaient représentés, tels que la fonction publique, le monde de l’entreprise (énergie, construction navale), de la finance et de l’assurance, de la pêche ou des instituts de recherche.
L’avenir de la Terre est en mer, et tous ces acteurs en lien direct ou indirect avec le monde maritime l’ont bien compris. En effet, le rapport sur la « maritimisation » rendu en juillet 2012 par un groupe de travail de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat a souligné l'importance économique, diplomatique et écologique croissante des espaces maritimes dans la mondialisation. Et la France dans ce domaine a de nombreux atouts encore inexploités. Si ce rapport a eu un certain écho dans les milieux concernés, un long chemin reste à faire pour faire prendre conscience à la France continentale, tournée vers la terre et habituée aux horizons locaux, de la réalité de ce phénomène.
C’est tout l’objet de ce cycle annuel, composé de quatre séminaires de 2 jours, et couvrant l’ensemble des aspects de la maritimisation : les enjeux maritimes et le potentiel de développement économique tant en France métropolitaine qu’outre-mer, l’action de l’État en mer, les ressources accessibles par la mer, le transport maritime et la construction navale. Les séminaires alternent des débats sous forme de tables rondes et des séances de réflexion de groupe sur les thèmes abordés. Ils représentent donc une opportunité unique de rencontre et d’échanges entre les représentants très divers du monde maritime, publics et privés, militaires et civils.
De l’aveu même des intervenants comme des stagiaires, la 2e édition de ce cycle fut un franc succès. En témoigne la richesse des discussions entre les auditeurs et ces intervenants de haut niveau. Parmi ceux-ci, on peut notamment citer le délégué général pour l’outre-mer (ministère de l’outre-mer), le président du comité national des pêches et élevages marins, le président de Louis-Dreyfus armateur, l’adjoint du préfet maritime de CECMED, le directeur général du GICAN ou encore le navigateur Alain Gautier. Ils ont tous répondu présent, et n’ont pas hésité à donner de leur temps pour nourrir les débats de leur expérience professionnelle et témoignage personnel.
Cette deuxième édition faisait suite à celle organisée en 2013-2014 à l’initiative du capitaine d vaisseau Gouraud, chef du groupement « Marine » de l’École de Guerre, et qui avait déjà montré toute sa pertinence. Il faut donc souhaiter longue vie et prospérité à ce cycle de maritimisation, car, si l’objectif est bien qu’une brise de culture maritime souffle sur notre pays, il reste un long chemin à parcourir. La France a tous les atouts pour se positionner à l’avenir comme un acteur majeur du fait maritime, pour peu qu’elle démontre sa volonté de développer son indubitable potentiel.
[1] L’association MARS de l’École de Guerre a pour but de contribuer au rayonnement de l’Enseignement Militaire Supérieur au plan national et international.