juillet 9, 2013 Tsahal.fr
Ils sont la crème de la crème bien qu’ils n’aient pas le physique le plus athlétique de Tsahal. Au fond, ils n’en ont pas besoin. Ils sont les ‘tankistes experts’, les hommes des tanks et de l’artillerie.
C’est une belle journée ensoleillée. Environ 40 soldats et leurs commandants ont monté une tente au milieu du désert qui s’étend à perte de vue. Ces ‘tankistes experts’ sont sur le point de finir leur formation d’une durée de deux semaines. Ils étaient déjà commandants de tanks mais à la fin de leur entraînement, ils retourneront dans leurs compagnies en tant qu’experts, chargés d’enseigner à leur compagnie respective la subtilité de la grande guerre des armes à feu.
Aujourd’hui, ils s'entraînent pour les urgences qui peuvent survenir au cours d'une bataille de chars. Chaque ‘tankiste expert’ apprend à se préparer à toute situation.
“Feu!”, est hurlé dans le haut-parleur. Rapidement, les jumelles sont pointées vers le haut et ceux qui n’avaient pas mis leurs boules Quies se bouchent les oreilles avec leurs mains. Six tanks sont alignés à environ 140 mètres et de l'un d’entre eux une flamme et de la fumée s’échappent brusquement du canon. Presque instantanément, un énorme nuage de poussière apparaît deux kilomètres plus loin. L’obus se déplace à approximativement 1200 mètres par seconde.
“Cible atteinte!” On se sert la main et on applaudit de tous côtés. Le commandant Barak Assaf retire la paire de jumelles de ses yeux, le regard satisfait. Ceci est loin d'être son premier tir, mais il ne semble pas être lassé de voir que la cible ait été atteinte. Il est passé suivre le déroulement du cours similaire aux Etats-Unis qui est de dix semaines de plus que le sien. "Nous n'avons pas plus de temps à accorder. Pourtant, nous excellons comme les Américains et parfois même, nous les dépassons dans certains domaines”, dit le commandant.
Il y a six tanks mais de trois modèles différents - le Merkava 2, 3 et 4. lls sont tous différents, c’est ce que disent les ‘tankistes experts’ - certains sont d’anciens modèles, d’autres sont plus récents - mais chaque équipe a son propre modèle.
Sans exception, chacun des six tanks a touché sa cible éloignée de deux kilomètres. Les célébrations se poursuivent, les tankistes sortent de leurs tanks et brandissent leurs poings en l’air, il y a vraiment un sentiment de camaraderie bien que chacun d’eux viennent de brigades différentes.
“Silence!”, crie le commandant Assaf. Les ‘tankistes experts’ se calment. “Maintenant, nous allons viser des cibles situées à 4600 mètres de nous - juste un peu plus de challenge.”
Le premier tir vers la cible très éloignée retentit et ceux scrutant avec les jumelles se regardent l’air déçu : “ils ont manqué de beaucoup.” Le commandant, un peu déçu, s’adresse à ses élèves, proches de lui et dans les tanks, et les corrige. “Vous avez manqué la cible de beaucoup et sur la droite. Arrangez ça : 1.5 et 1.5”, explique-t-il, ajustant ainsi l’inclinaison des canons.
“Cible atteinte!” hurlent les ‘tankistes experts’ une fois le premier obus tiré. Mais cette fois, les célébrations ne se font pas entendre. Les jumelles sont toujours pointées vers les cibles. Deux autres échouent et le commandant se tournent vers ses élèves.
“Ce sont des cibles assez petites”, dit-il. Un soldat sort un petit instrument pour mesurer la vitesse du vent. “2,2 mètres (par seconde)”, crie-t-il. Les corrections à apporter sont indiquées aux équipes dans les tanks. Eloignées de plus de 4500 mètres, les cibles sont atteintes. Des applaudissements se font désormais entendre depuis les tanks victorieux.
Devenir un ‘tankiste expert’
Pour devenir un ‘tankiste expert’, vous devez évidemment être choisi pour la formation. Vous devez aussi être connaisseur de tout ce qui concerne les tanks. Vous apprendrez beaucoup comme par exemple comment la vitesse du vent a-t-elle une quelconque influence et même les effets qu’à la température de l’air sur la trajectoire. Et encore, ce n’est pas parce que vous y êtes invités que vous irez. Devenir un ‘tankiste expert’ ajoute de très nombreuses responsabilités puisque vous conservez vos impératifs de commandant de tanks. Ceux qui font le choix d’y entrer sont ceux qui croient au slogan des tankistes de Tsahal : “l’homme dans le tank vaincra”.
Le sergent-chef Ran Fuhrman est un tel croyant. Il parle de chars avec beaucoup d'enthousiasme.
“Il y a quatre personnes dans un tank : le soldat qui tire, celui qui est responsable des munitions, le conducteur et le commandant”, explique-t-il. “Quand nous ne sommes pas ‘tankistes experts’, nous sommes commandants dans le tank.”
Interrogé sur la possibilité des chars de disparaître un jour des combats, il est très catégorique : les chars ont un atout unique. "Le tank est l’ultime arme. Il y a des munitions pour chaque type de situation et le tank sera toujours le plus précis dans les tirs".
Par dessus tout, la formation pour devenir ‘tankistes experts’ est faîte pour que ces experts en tanks transmettent leur savoir. Trois jours sont réservés à la pédagogie et lorsque la formation s’achève, ils devront eux-mêmes organiser les exercices auxquelles ils avaient participé. C’est ce qui a poussé le sergeant-chef Fuhrman à y entrer.
"A la fin de la journée, c’est important que nous formions à notre tour”, dit-il. “Si nous gagnons face à l’ennemi, c’est grâce aux tanks. Les chars sont les plus importants - c’est la force aérienne de la terre.”