25/01/2013 Par Olivier Berger, grand reporter à La Voix du Nord. Défense globale
« La dernière étape avant le Mali. » Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, s’est rendu ce vendredi 25 janvier à la ZRA (Zone de regroupement et d’attengte) de Miramas et à la Base aérienne 125 d’Istres dans les Bouches-du-Rhône pour s’assurer du bon déroulement du transfert des hommes et des matériels vers le Mali. Actuellement, à la ZRA de Miramas, 640 soldats sont en attente d’un départ (ici, une compagnie du 1er RIMA d'Angoulême). Ce qui portera dans les prochains jours, la force française à 3 150 soldats. A la hauteur de l’ancienne Task Force La Fayette en Kapisa et Surobi en Afghanistan. Pour un terrain grand comme deux fois et demi la France…
La ZRA, qui peut héberger et maintenir en condition jusqu’à 1 300 soldats, 600 véhicules et 300 conteneurs en attente, tourne à plein par les temps qui courent (plus de mille soldats actuellement, 640 sur le départ pour le Mali). Sa proximité de la base d’Istres (15 km), de l’aéroport de Marignane, des ports de Toulon et même de Fos-sur-Mer, en fait « un carrefour stratégique », comme le dit le colonel Santoni, le chef du 503e RT (train) de Nîmes, également responsable de la zone (un ancien du CFT à Lille).
Sur les parkings de Miramas, patientent un impressionnant assortiment de véhicules militaires : PVP (petit véhicule protégé), blindés ERC 90, camions du génie, anti-IED (engins explosifs improvisés), de transport, de dépannage, du service des essences, des VAB sanitaires, des antennes chirugicales avancées…
Outre des médecins et des infirmiers, croisés à Istres dans un C17 américain prêt au décollage, les prochains à partir seront les 195 « tringlots » du 511e RT d’Auxonne près de Dijon. « On ignore encore où nous serons déployés mais nous sommes prêts », glisse un maréchal des logis chef souriant. La logistique arrive. Une priorité pour le déploiement.
Patientent, parfois depuis neuf jours, un escadron du 1er RIMA (infanterie de marine avec VBL Milan, VAB canon de 20 mm) d'Angoulême, une compagnie du 31e RG (génie) de Castelsarrasin, une autre du 126e RI (infanterie) de Brive, le BPIA de Chalon-sur-Saône (base pétrolière interarmées) et le 68e RAA (artillerie d’Afrique) de La Valbonne.
Déployée à Tora en Surobi pour le désengagement d’Afghanistan pendant trois mois cet été, cette batterie de 80 hommes (les artilleurs de l’arrière et les appuis au feu de l’avant) et quatre Caesar (canons sur camion, qui patientent au port de Toulon) attend depuis une semaine son ordre de départ. Parmi elle, le première classe Samuel, de Douai, engagé depuis deux ans et servant pièces d’artillerie. « C’est long mais nous sommes sereins, comme d’habitude, plaisante un autre. On verra bien comment ça se passe là-bas. »
Pendant ce temps-là, à la base aérienne d’Istres, le rythme n’est pas au ralenti mais poussé au maximum. Les aviateurs qui gèrent les expéditions de matériels sont aux taquets. Ce vendredi matin, trois C17, américain (à gauche), canadien et émirati, chargent à bloc des véhicules et des hommes (ici à droite, des officiers médecins). « La montée en puissance », comme le dit Jean-Yves Le Drian.
OL. B.
NB : on ne pouvait terminer ce bref déplacement sans taquiner deux secondes le ministre de la Défense et le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Ract-Madoux, qui se félicitaient de l'apport du C17 américain, prêté gracieusement par le gouvernement américain. L'avion rempli, prêt au décollage, les mécaniciens américains ont commencé à démonter un capot moteur du transporteur... Comme quoi, il n'y a pas que chez nous que ça arrive. Et que ça n'arrivera même plus quand l'A400M sera là !