28/01/2015 Armée de l'air
Le 22 janvier 2015, le site de permanence du Mont Thou a tiré sa révérence, au cours d’une cérémonie organisée sur la base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun. Le radar de surveillance de l’espace aérien Palmier y était installé.
Pendant près de 44 ans, des générations de permanents mécaniciens veilleront jour et nuit sur « leur » radar, lui assurant un taux de disponibilité supérieur à 80%. Près de 32 000 aviateurs se sont succédé, animés d’une conscience professionnelle remarquable, et conscients de l’importance de ce radar pour les missions du centre de détection et de contrôle et du centre national des opérations aériennes.
Mais l’histoire du Mont Thou n’est pas terminée pour autant. En effet, l’armée de l’air a décidé de remplacer le radar Palmier par le fleuron des radars de nouvelle génération : le GM406, dont l’installation est prévue courant 2018.
Un peu d’histoire…
La genèse de ce radar remonte au milieu des années 1950, période à laquelle l’état-major de l’armée de l’air est confronté à la problématique de la couverture radar du territoire national et de ses approches frontalières.
La région lyonnaise présentant un véritable intérêt, notamment vis-à-vis d’un important trou de détection dans le couloir austro-suisse, des travaux sont initiés en 1969 sur le Mont Thou. L’armée de l’air opte pour les performances du radar Palmier. D’une portée de 450 km et jusqu’à 100 000 pieds d’altitude, l’ensemble constitue le premier radar volumétrique de grande portée protégé contre le brouillage.
En 1972, afin de protéger l’antenne des intempéries, un radôme y est installé, formant la fameuse boule blanche visible dans toute la région. Point de repère pour les uns, source de fantasme pour les autres, depuis plus de quarante ans ce radôme fait partie intégrante de l’environnement visuel des Lyonnais.
Un deuxième émetteur, nommé ARES, est ajouté en 1979. Il confère à l’antenne une plus grande précision ainsi qu’une meilleure résistance aux tentatives de brouillage, notamment au largage de leurre par les avions. Cette version permettra d’ailleurs à Thomson-CSF, développeur du Palmier, de remporter le concours Otan pour l’équipement des stations de longue portée.
Malheureusement, en avril 2012, des soucis techniques ont mis fin brutalement au fonctionnement de ce radar, scellant définitivement son sort. Jusqu’au 11 novembre 2014, les permanents mécaniciens radar continueront néanmoins à monter leurs permanences, avant de déménager au fort du Mont-Verdun, au plus près de l’autre radar.
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