Lundi de Pentecôte, jour chômé pour certains, 8h. En salle d’instruction, 11 stagiaires terriens du cours des nageurs de combat écoutent attentivement les consignes. Le rythme est donné : une semaine compte 7 jours, une journée dure 24 heures. Le stage est dense. « Messieurs, votre mission : dans la nuit du 20 au 21, neutraliser en discrétion et sans signature les objectifs à haute valeur ajoutée », annonce le premier maître (PM) S.T. Les élèves sont jeunes, 26 ans en moyenne. Ils sont marins ou terriens et viennent d’unités commandos marine ou de différents régiments de l’armée de Terre. Mais ils suivent ensemble, à Saint-Mandrier, la même formation : celle de nageur de combat. Exigeant, fatigant, ce stage est la promesse d’un sésame ouvrant les portes, pour les uns, du commando Hubert, pour les autres, du service Action de la DGSE.
Réputation surévaluée
L’appellation « centre parachutiste d’entraînement aux opérations maritimes » (CPEOM) cache, en réalité, un des centres du service Action de la DGSE. Les agents affectés au CPEOM sont tous spécialistes des opérations maritimes. Unité clandestine, discrète et mystérieuse, elle est la promesse de missions singulières et d’entraînements hors normes. Pour rejoindre ce « club fermé », la formation est longue et éprouvante. Le cours nageur souffre cependant d’une réputation d’inaccessibilité surévaluée. « Beaucoup de candidats se mettent une barrière et c’est dommage, regrettent les instructeurs. Sans tomber dans l’excès inverse et être surpris que ce soit dur, il faut juste savoir que c’est possible. » En pratique, le taux de sélection est comparable à n’importe quelle unité des forces spéciales. « Il faut mettre le chauffe-eau sur marche forcée pendant quelque temps, plaisante le PM R.D., avant d’ajouter plus sérieusement, et, surtout, il faut avoir la volonté d’aller au bout. »
« C’est une parenthèse de vie », explique le second maître J.T., un des stagiaires. « C’est un investissement personnel dans la durée, on se coupe de tout, on n’a le temps pour personne. C’est une vie de moine pendant la formation, avec le risque de ne pas terminer, mais ça vaut le coup. »
>>> Lire la suite dans le TIM n°248