23/12/2015 Armée de Terre 2015
Vianney a 19 ans. Étudiant en droit à la faculté de Nantes, il est aussi sergent dans la réserve au 3ème régiment d’infanterie de Marine. Pour la deuxième fois cette année, il vient d’être projeté dans le cadre de l’opération « Sentinelle ». Il nous raconte son parcours…
Dans ma famille ? Aucun lien avec l’armée !
« Je ne suis pas du tout issu d’une famille de militaires. Mon père a fait son service dans la Marine… fin de l’histoire ! En fait, j’ai découvert la réserve grâce à un copain du 2ème régiment de Dragon de Fontevraud. Il m’a raconté sa vie de réserviste et m’a mis l’eau à la bouche ! Par la suite, j’ai participé à une journée découverte organisée par les réservistes de Nantes. J’avais 18 ans. J’ai fait acte de candidature pour servir au 3ème régiment d’infanterie de Marine de Vannes. Tout est allé très vite. »
On ne nous a pas formés comme des amateurs !
« Pendant deux semaines, j’ai été pris en main au sein de mon régiment. Maniement d’armes, tir, combat, sport etc. Une sacrée injection ! Par la suite, j’ai suivi plusieurs modules de formation complémentaires d’une semaine : techniques d’intervention opérationnelle rapprochée (en français courant, combat à mains nues), secourisme etc. Très… très intéressant ! Je me suis vite rendu compte que l’armée de terre n’avait pas pour ambition d’entretenir des militaires amateurs mais une véritable force d’appoint formée avec professionnalisme. Il faut être cohérent ! »
Janvier 2015 : ma première mission à Paris. J’ai trouvé ça gratifiant.
« Je ne pensais pas être projeté aussi rapidement Mais voilà… en janvier 2015, j’étais d’alerte. Après l’attaque de Charlie Hebdo et du supermarché Kasher, j’ai été appelé chez moi à 13h00. Je devais me présenter au régiment le lendemain à 06h00. Nous avons retrouvé nos instructeurs qui ont procédé à une remise à jour de nos connaissances et nous avons effectué plusieurs tirs d’entraînement. Le 17 janvier, nous étions à Paris en protection de plusieurs sites sensibles : synagogues et écoles confessionnelles. J’ai vraiment été touché par l’accueil de la population… un accueil « gastronomique » que nous avait concocté les mères juives… des regards sympas, des sourires, beaucoup d’échanges… J’ai trouvé ça gratifiant. Je me suis vraiment senti utile, connu et reconnu. »
Les partiels, c’est en janvier !
« Je n’ai pas fait mystère de mon engagement comme réserviste auprès de mes professeurs de la faculté de droit. Certains m’ont félicité. Concrètement, Il me suffit de leur montrer ma convocation et mes épreuves sont décalées. Aujourd’hui, je suis sur Rennes, toujours en protection de sites sensibles et patrouilles. Je serai relevé sur place le 21 décembre par d’autres réservistes qui célébreront Noël en protégeant les rennais. Quant à moi, je bûcherai sérieusement mes cours, parce que, mine de rien, les partiels, c’est en Janvier ! ».
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