15/06/2015 Armée de l'Air
La France est au cœur des opérations actuelles menées par l’Otan. Avec le système NATINAMDS, l’armée de l’air participe aux transformations dans le domaine de la défense aérienne et antimissile e l’Alliance.
« Un pour tous, tous pour un ! » Le célèbre adage d’Alexandre Dumas illustre bien l’esprit de solidarité animant l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Depuis la création de l’Alliance en 1949, les nations membres s’engagent à se protéger mutuellement, autour d’un principe de « défense collective ».
Membres de l’Otan depuis plus d’une décennie, les pays baltes se sont montrés particulièrement préoccupés par les troubles secouant l’Ukraine depuis la fin 2013. À la demande de l’Alliance, et avec l’accord du gouvernement polonais, des avions de chasse français ont ainsi été déployés sur la base polonaise de Malbork, le 28 avril 2014. En application de mesures dites de « réassurance », les aviateurs français ont assuré une permanence opérationnelle au-dessus des espaces aériens lituanien, letton et estonien, c’est-à-dire la capacité d’intercepter un aéronef intrus sous faible préavis, 24 heures/24 et 7 jours/7. En quatre mois de mission, les avions de chasse français ont cumulé 500 heures de vol, en 424 sorties aériennes, interceptant quatre aéronefs.
Cette mission de police du ciel (NATO Air Policing) fait partie du système de défense aérienne et antimissile de l’Otan, appelé NATINAMDS (NATO Air and Missile Defence System). Ce dispositif comprend un réseau de systèmes interconnectés permettant la surveillance et la détection des aéronefs, ainsi que leur interception par des systèmes d’armes aériens ou de surface.
Les travaux portant sur le NATINAMDS ont débuté dans les années 1970, avec la mise en place d’une structure intégrée, combinant les moyens nationaux à ceux de l’Otan. L’Alliance a ainsi développé un système de commandement et conduite (C2) dédié aux opérations aériennes. Appelé système de commandement et de conduite aérien (Air Command and Control System - ACCS), ce dernier doit prochainement entrer en service dans l’armée de l’air et interviendra notamment dans la planification, l’exécution et la coordination des opérations aériennes.
En plus de la police du ciel, NATINAMDS comprend le développement d’une capacité de défense antimissile balistique. D’ici 2020, l’Alliance s’engage à mettre en place une couverture de l’ensemble des pays européens membres de l’Otan. Officiellement lancée lors du sommet de Lisbonne en 2010, cette capacité a atteint un seuil intérimaire en 2012.
Pour la France, l’intégration au NATINAMDS s’accompagne de problématiques techniques et procédurales. L’équation consiste à rejoindre ce dispositif intégré, tout en préservant notre souveraineté nationale en matière de défense aérienne, ainsi que l’efficacité et la réactivité de notre chaîne de commandement et de conduite.
Le corpus réglementaire nécessaire à l’exécution de la mission d’Air Policing doit prochainement être adopté. Dans le cadre du NATINAMDS, il est précisé que le commandement opérationnel des moyens de défense aérienne est conservé au niveau national. Le contrôle opérationnel est, quant à lui, accordé au cas par cas à l’Otan par un transfert d’autorité des moyens d’interception, sous le contrôle du centre national des opérations aériennes (CNOA). La possibilité de refuser et d’annuler ce transfert est conservée en toutes circonstances. Par ailleurs, le rôle central du CNOA est conforté, garantissant la maîtrise par la France de toute interception réalisée au-dessus du territoire national au nom de l’Otan.
Une série d’exercices, appelés Ratest, organisés en mars et en juin 2015 ont permis de tester l’application de ces mesures, ainsi que la coordination interministérielle et interalliée. Une évaluation réelle de grande ampleur est programmée au cours du 2e trimestre.
Retrouvez "L'armée de l'air en opérations" dans le hors-série 2015 ; disponible également en anglais.
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