13 décembre 2013 Murray Brewster - La Presse Canadienne
Le gouvernement Harper a accordé un contrat de 74 millions $ pour des abris de l'armée au toit rigide à une entreprise d'Ottawa, mais demeure silencieux sur l'avenir du programme longuement attendu de véhicules blindés de 2 milliards $.
L'entente originale pour ces abris avait été annoncée en 2009 dans le cadre d'un programme de logistique, mais la ministre fédérale des Travaux publics, Diane Finley, a affirmé que le gouvernement avait décidé d'en commander 99 de plus - à être utilisés comme postes de commande sur le terrain et aires de travail - que les 895 faisant partie du premier contrat.
Mme Finley n'a pas voulu s'avancer sur ce qui pourrait advenir du projet distinct et controversé d'achat de 108 véhicules de combat rapproché, destinés à accompagner sur les champs de bataille les chars d'assaut Leopard 2 A6 et A4.
Des soumissions de trois groupes - Nexter, BAE Systems et General Dynamics Land Systems - viennent à échéance le 23 décembre.
Le doute plane sur le sort du programme depuis des mois, après que l'armée a dit craindre de manquer de fonds pour la formation, l'exploitation et la maintenance de la nouvelle série de véhicules en ces temps de budgets serrés.
Mme Finley n'a pas non plus voulu dire si le gouvernement avait l'intention de laisser les soumissions venir à échéance, ce qui éliminerait de fait le programme pour la deuxième fois.
«Nous continuons de travailler avec le ministère de la Défense dans cette affaire», a-t-elle dit vendredi.
Un autre contrat d'approvisionnement militaire passé aux oubliettes représenterait une nouvelle tache politique pour les conservateurs, qui peinent à compléter une longue liste d'achats d'équipement militaire.
En plus de l'incertitude entourant les véhicules blindés, la Défense nationale et les Travaux publics ont annulé, puis relancé en 2012 un programme visant à acheter 1500 camions pour l'armée.
L'industrie de la défense serait en colère si le programme de véhicules de combat tombait à l'eau, d'autant plus que chaque fournisseur a déboursé plusieurs millions de dollars pour participer à l'appel d'offres. Les compagnies ont dû fournir des véhicules à des fins de tests.
Mais un budget de la Défense en baisse, et en particulier des coupes dans la formation et dans les services d'approvisionnement, a poussé l'armée à réévaluer la possibilité d'obtenir de nouveaux véhicules.
Entre autres choses, la Défense craint de devoir construire de nouveaux bâtiments pour abriter les véhicules spécialisés de 36 tonnes, qui ont été conçus pendant la guerre en Afghanistan comme un ajout nécessaire afin de protéger les troupes contre des bombes artisanales de plus en plus puissantes.
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