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16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 18:55
Mme Nicole Gnesotto lors de son intervention aux « Lundis de l’IHedn » en octobre 2012

Mme Nicole Gnesotto lors de son intervention aux « Lundis de l’IHedn » en octobre 2012


source IHEDN

 

Par décret du Président de la République en date du 10 décembre 2014, Mme Nicole Gnesotto est nommée présidente du conseil d’administration de l’IHEDN, en remplacement de M. Jean-Pierre Masseret.

 

Extrait du JO

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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 17:50
Quelle défense européenne ? Nicole Gnesotto répond

 

21.05.2014 Touteleurope.eu

 

Quels sont les ambiguïtés et les clivages qui caractérisent la défense européenne ? Les élargissements de l’OTAN n’ont-ils pas "coupé l’herbe sous le pied" de l’Europe de la défense et contraint au retour de la France dans le commandement militaire intégré de l’OTAN ? Que nous démontre la crise ukrainienne au sujet de la défense Européenne ?
Auteur d’un ouvrage intitulé "Faut-il enterrer la défense européenne ?", publié à La documentation française (2014), Nicole Gnesotto * répond aux questions de Pierre Verluise **. En partenariat avec le Diploweb.com, Touteleurope.eu publie cette interview.

 

Pierre Verluise : Quels sont les ambiguïtés et les clivages qui caractérisent la défense européenne ? 

 

Nicole Gnesotto : Les ambiguïtés sont multiples, mais elles sont parfois nécessaires pour avancer. Sur les missions (combat ou gestion des crises ?), sur la relation à l’OTAN (dépendance ou complémentarité ?), sur la finalité de la défense européenne (renforcer le bloc atlantique ou promouvoir l’autonomie stratégique de l’Union), il est difficile de croire que l’on arrivera à une vision commune et à une politique consensuelle des Européens.

Ce qui rapproche les Européens ? Un sens très historique de la tragédie européenne, une fragilité commune dans l’exposition à des risques et menaces les plus divers, une solidarité économique et politique de plus en plus solide.

Les 28 Etats membres ont des histoires, des héritages, des capacités, des potentialités très différentes. Il y a les « grands » et les « petits », les pays membres d’alliances militaires et les neutres, les anciens et les nouveaux, ceux de l’Est et ceux du Sud dont les visions diffèrent tellement s’agissant des menaces… Il y a encore ceux qui ont des industries de défense importantes et les autres, ceux qui acceptent le nucléaire et ceux qui ont pris la tête des campagnes anti-nucléaires, etc.

Bref, les différences sont si nombreuses que la surprise est plutôt que l’on soit malgré tout parvenu, depuis 12 ans, à un consensus minimal sur la défense dans le cadre de l’Union ! Car ce qui rapproche les Européens est peut-être finalement plus important que ce qui les divise : un sens très historique de la tragédie européenne, une fragilité commune dans l’exposition à des risques et menaces les plus divers, une solidarité économique et politique de plus en plus solide, le tout construisant un intérêt commun minimal dans la pacification des marges géographiques de l’Union.

Cela ne conduit pas nécessairement à l’affirmation de l’Europe comme un acteur stratégique autonome et puissant – la Grande Bretagne par exemple y est hostile. Mais cela conduit néanmoins les Européens à s’organiser un minimum pour gérer des crises extérieures, notamment quand les Etats-Unis ou l’OTAN sont hors-jeu.

 

P.V. : Aujourd’hui, l’UE-28 compte 22 pays membres de l’OTAN. Les élargissements de l’OTAN (1999, 2004, 2009) n’ont-ils pas "coupé l’herbe sous le pied" de l’Europe de la défense et contraint au retour de la France dans le commandement militaire intégré de l’OTAN (2009) ? 

N.G. : L’OTAN est, et reste, pour une immense majorité d’Etats européens, l’organisation de défense prioritaire, quel que soit l’état de la menace à l’encontre de leurs intérêts. Immédiatement après la chute de l’Union soviétique (1991), les anciens pays du bloc communiste y voyaient le symbole de leur retour dans la famille occidentale et la seule solution pour se protéger contre leur ancien occupant russe. Et ils avaient raison. L’Union européenne n‘est pas faite pour dissuader la menace russe, notamment sur le plan nucléaire.

La Pologne est aujourd’hui un membre fidèle de l’OTAN et un partisan convaincu de la défense européenne.

La politique de défense de l’Union est davantage une politique d’intervention extérieure qu’une politique de défense. C’est une politique de gestion des crises régionales, non stratégiques, et pas du tout, contrairement à ce que le vocabulaire pourrait faire croire, une politique d’autodéfense collective du territoire des Etats membres de l’UE. Après une période de « tout-OTAN » assez compréhensible, les nouveaux membres de l’Union issus d’Europe centrale et orientale, sont d’ailleurs revenus à une position nettement plus équilibrée : la Pologne est aujourd’hui un membre fidèle de l’OTAN et un partisan convaincu de la défense européenne.

Quant à la France, son retour dans la structure militaire de l’OTAN n’était à mes yeux ni totalement absurde, ni vraiment nécessaire. D’un côté, la France était dans une situation politique difficilement compréhensible pour ses partenaires – à la fois énorme contributeur à l’OTAN et critique systématique de ’organisation.

Sa réintégration pouvait faire espérer un retour à la confiance, la fin des suspicions à l’égard de Paris, et donc une relance plus consensuelle de la défense dans un cadre européen. D’un autre côté, la France rejoignait l’OTAN à une période où celle-ci perdait un peu de sa raison d’être stratégique, et elle se trouvait tout d’un coup soupçonnée d’abandonner son ambition historique en faveur de l’Europe de la défense. Depuis, les choses se sont apaisées. La France a repris le flambeau de la PSDC, mais l’inertie de ses partenaires n’a guère changé…

P.V. : Que nous démontre la crise ukrainienne au sujet de la défense européenne ?

N.G. : Avant tout, la crise ukrainienne montre à quel point l’Union européenne pêche par excès d’angélisme stratégique. Croire que l’on pouvait traiter l’Ukraine comme n’importe quel pays du voisinage, sans tenir compte de son poids stratégique au milieu du continent européen, sans tenir compte des perceptions russes, fussent-elles fausses, était bien sur une erreur.

Le sommet de l’UE devrait disposer de compétences stratégiques. 

Or on a proposé à l’Ukraine un partenariat économique comme il s’agissait des îles Marquises ou Salomon. Il est donc plus que temps de choisir des responsables européens, notamment au sommet de la Commission, qui aient un minimum de compétences et une vision stratégique du monde dans lequel évolue l’Union.

Sur la politique de défense proprement dite, l’Ukraine a des conséquences paradoxales. Personne ne considère que la défense européenne puisse jouer un rôle pour dissuader l’aventurisme militaire russe. C’est plutôt l’OTAN qui, en théorie, se retrouve consolidée par la menace russe.

Toutefois, les choses sont moins simples qu’il n’y parait. L’OTAN rassure ses membres européens, mais elle est surtout interdite d’action sur le moindre petit bout de territoire de l’ex-Union soviétique. En 2008 déjà, lors de la guerre russo-géorgienne, les Russes avaient fait de l’activation de l’OTAN un casus belli. Autrement dit, les Européens de l’Union devraient malgré tout sérieusement réfléchir à l’évolution des conditions de leur sécurité, ne serait-ce que parce que les Etats-Unis de 2014 ne sont plus forcément disponibles pour tout et partout.

 

* Nicole Gnesotto est Professeur du CNAM, titulaire de la chaire sur l’Union européenne. Elle a passé une grande partie de sa carrière au Conseil de l’Union européenne. Spécialiste des questions stratégiques, elle a été le premier directeur de l’Institut d’études de sécurité de l’Union européenne.

** Pierre Verluise est Directeur du Diploweb.com. Il publie The Geopolitics of the European Union Borders. Where should the expansion stop ?, Eska, 2014.

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 11:50
La défense européenne, éloge d'une agonisante

 

07/05/2014 Jean Guisnel - Défense ouverte / Le Point.fr

 

L'Europe a mis des mois à envoyer quelques dizaines de soldats en RCA, et on voudrait qu'elle applique une politique de défense et de sécurité à la crise ukrainienne ? Soyons sérieux...

 

L'Europe de la défense est-elle autre chose qu'une incantation ? Pas sûr... Mise en avant depuis des décennies, l'idée ne peut fonctionner dans les faits que lorsqu'il s'agit de produire en commun des matériels qu'un État seul ne pourrait se payer. En réalité, les exemples sont légion de la fausseté de cet argument, dont les frégates Horizon, le chasseur Eurofighter Typhoon ou l'A400M Atlas sont des preuves vivantes.

On écarquille les yeux quand on lit les satisfecit des eurocrates constatant qu'après plusieurs mois de négociations tendues, l'Union européenne a réussi tant bien que mal à envoyer une force européenne en RCA, dont l'ossature est fournie par des Français s'y trouvant déjà et des Géorgiens n'appartenant pas à l'Union européenne. C'est pourquoi on se dit qu'on serait bien inspiré de répondre franchement "oui" quand Nicole Gnesotto, présidente de Notre Europe-Institut Jacques Delors, pose crûment la question "Faut-il enterrer la défense européenne ?".

Tant d'années de déception

Dans un petit ouvrage ainsi titré, l'auteur dresse un bilan de tant d'années de déception et ne manque pas de souligner les atouts que notre Vieux Continent pourrait mettre en avant, si seulement il le souhaitait. Et notamment sa "légitimité collective" plus forte que celle de toute nation isolée ou ses capacités militaires bien réelles. Par exemple, ses armées comptaient en 2011 près de deux millions d'hommes. Mais ces effectifs ne sont d'aucune utilité quand il faut des mois pour en envoyer quelques dizaines en RCA ou au Mali !

De plus, les effectifs ne sont rien sans les moyens d'équiper et de faire fonctionner ces armées. En 2011, chaque Européen a dépensé 387 euros pour sa défense. Contre 1 610 euros pour chaque Américain. La même année, chaque soldat européen a coûté 23 829 euros. Contre 102 264 pour un soldat américain... En fait, l'Europe a depuis longtemps baissé les bras et nul ne cherche réellement, ni en France ni ailleurs, à faire émerger une véritable défense européenne. Une année ou presque a été nécessaire pour que les Français montent l'opération Sangaris en Centrafrique. Ont-ils associé les Européens à sa préparation ? Non.

 

Constat d'échec

Même les symboles voulus dès leur conception pour être des emblèmes d'une volonté de défense et de sécurité communes, comme l'Eurocorps ou la brigade franco-allemande, ne sont que des objets de vitrine. Il existe bien sûr quelques initiatives réussies, comme celle de la mise en commun de moyens de transport aérien tactique et stratégique. Certes. Mais nous n'aurons pas la cruauté de rappeler combien de temps a été nécessaire pour obtenir des avions pour la seule mission européenne en RCA... Nicole Gnesotto est cruellement lucide quand elle écrit, à propos de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), qu'elle "n'est pas faite pour l'entrée en premier sur un théâtre de crise, mais plutôt pour le soutien en second". Il n'est nul besoin d'ajouter quoi que ce soit à ce constat d'échec.

Après avoir lu ce livre, on attendait une conclusion d'ouverture, mais en vain... La dernière phrase du livre est un constat d'échec : "Face à la crise économique mondiale, face à la révolution stratégique américaine, les Européens n'ont en effet pas d'autre choix que de reprendre en main leur destin." Dit comme ça... Le seul problème, c'est que la crise ukrainienne leur en donne une occasion parfaitement adaptée. À nos frontières, amputé par un voisin puissant, tout prêt à basculer dans la guerre civile, un État chancelle et l'Europe assiste impuissante à son naufrage. On sait que ce qui se passe en Centrafrique, au Mali ou en Afghanistan est lié à notre sécurité collective. C'est pour cela que nous y sommes intervenus. L'Ukraine, qui a sombré dans le chaos après avoir voulu se rapprocher de l'Europe, serait-elle plus loin encore ?

 

Nicole Gnesotto, Faut-il enterrer la défense européenne ? La Documentation française, 150 pages, 9 euros

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 15:50
L’Europe de la Défense : Quelle réalité ? Quelles limites ? Quelles urgences ?

source centresevres.com

 

« Les enjeux de Défense dans le monde contemporain »

 

Sous la direction du P. François Boëdec et de M. Louis-Marie Clouet

 

Samedi 8 mars 2014 de 10h à 12h

 

Avec :

 

- le Général Jean-Louis GEORGELIN, ancien chef d’état-major des armées, grand chancelier de la Légion d’honneur.

 

et

 

- Mme Nicole GNESOTTO, professeur titulaire de la chaire sur l'Union européenne au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), ancienne directrice de l'Institut d’études de sécurité de l’Union européenne.

 

Les évolutions géopolitiques du monde contemporain mettent en lumière de nouveaux enjeux de sécurité et de défense pour les nations et les populations. Des questions anciennes se posent différemment, de nouvelles questions apparaissent. Elles obligent les responsables politiques et militaires à réfléchir aux ajustements nécessaires dans les systèmes de défense, et à anticiper l’avenir.

Dans une période de récession économique et de cohésion sociale fragilisée, comment faire face aux enjeux importants de sécurité ?

 

Ce cycle de cinq matinées, le samedi matin, de 10h à 12h avec des spécialistes (experts en géopolitique, militaires, journalistes…), permettra un tour d’horizon précis des questions de défense aujourd’hui.

 

Tarifs :

15 € la matinée

50 € les 5 conférences

Il est possible de ne venir qu’à une seule conférence-débat.

 

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