Des membres des forces spéciales tanzaniennes de la Brigade d'intervention de la MONUSCO, déployées dans le Nord-Kivu (Sylvain Liechti/MONUSCO)
19/09/2013 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca
«Des cas de viols, enlèvements et autres exactions perpétrées par des hommes armés sont signalés » au Congo, a déclaré le porte-parole de la Mission de l’Organisation des Nations Unies (MONUSCO) en République démocratique du Congo, Madnodje Mounoubai, lors d’une conférence de presse.
La MONUSCO a indiqué mercredi que près de 80.000 personnes, se trouvant actuellement dans des conditions précaires, ont été déplacées depuis la reprise des affrontements armés dans l’est du pays le 22 août, rapporte le service d’Information de l’ONU.
Lors de la conférence de presse sur la Journée internationale de la Paix qui sera célébrée à travers le monde, ainsi qu’en République démocratique du Congo, le samedi 21 septembre 2013, le porte-parole de la Mission a fait le point de la situation militaire et de la situation humanitaire
Ituri
«Des villages entiers ont été vidés de leur population. De nombreux déplacés, craignant la violence des combats, se seraient réfugiés dans la brousse, à l’intérieur de zones encore inaccessibles», a-t-il affirmé, ajoutant que les agences humanitaires sont particulièrement préoccupées par la situation dans le district de l’Ituri, en Province Orientale, où des combats opposent l’armée gouvernementale aux miliciens du Front de Résistance Patriotique d’Ituri (FRPI).
Selon le porte-parole de la MONUSCO, 120.000 personnes sont touchées par le conflit dans le sud du territoire d’Irumu, en Ituri, notamment par les destructions de maisons et les pillages occasionnés par les combats.
Les 13, 14 et 15 septembre, des affrontements sporadiques entre l’armée gouvernementale et les insurgés du FRPI ont donné lieu à l’utilisation de part et d’autre de mitrailleuses, de mortiers et de lance-roquettes.
Les agences humanitaires ont l’intention de prêter assistance à 150.000 personnes et on estime que deux millions de dollars sont nécessaires pour répondre aux besoins additionnels, dit l’ONU.
Suite à cette situation, la Force de la MONUSCO a mis en alerte maximale toutes ses bases opérationnelles déployées dans ce secteur; dans le but de dissuader toute exaction contre les populations civiles et assurer leur protection.
Nord-Kivu
Quant au climat sécuritaire au Nord-Kivu, en dépit d’une tension observée dans les régions situées au nord de la ville de Goma, le climat sécuritaire, il est globalement stable et reste sous le contrôle des forces onusienne et congolaise, selon le porte-parole de la MONUSCO.
La récurrence des accrochages entre le M23 et le groupe Mayi-Mayi Nyatura du Mouvement Populaire d’Autodéfense (MPA) dans le territoire de Rutshuru, constitue toutefois une source de préoccupation majeure à la protection des populations civiles dans cette partie de la province.
Par ailleurs, le niveau de la menace sécuritaire pour la ville de Goma est demeuré moyen et la Force de la MONUSCO continue d’activer le Plan de Sécurité Interne de cette capitale provinciale, conformément à l’opération unilatérale «Wide awake» (Réveil total).
En effet, la Brigade de la Force de la MONUSCO déployée dans cette province y poursuit toujours avec détermination et engagement, la conduite de ses six opérations unilatérales dénommées: «Wide awake» (Réveil total), «Formidable» (Formidable), «Silent Guns» (Armes silencieuses), «Blue Redoubt I & II» (Forteresse bleue I & II), «Strong Flank» (Flanc rigide), et «Blue Eagle» (Aigle bleu); dans le but de dominer le terrain et d’interdire toute liberté d’action aux groupes armés.