Le SD Northern Star arrivant à Toulon avec le NSRS, le 20 septembre crédits : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE
Le Nato Submarine Rescue System (NSRS) a rejoint la base navale de Toulon le 20 septembre. Ce dispositif européen de sauvetage de sous-marin, mis en service en 2008 au profit de l’OTAN et ses alliés, est arrivé dans le port varois à bord du SD Northern River, un navire de service à l’offshore de type supply affrété par la Royal Navy. Développé par la France, le Royaume-Uni et la Norvège, le NSRS vient en effet des côtes britanniques, étant basé à Faslane, en Ecosse.
Régulièrement, des manœuvres sont organisées afin de rôder le matériel et les équipes de sauvetage. C’est le cas aujourd’hui, à Toulon, où doit se dérouler l’exercice « Soleil du Sud ». Celui-ci implique le NSRS, déployé à partir du SD Northern River, ainsi que le sous-marin italien Gianfranco Gazzana Piriaroggia, l’une des deux unités du type Primo Longobardo de la Marina militare. Ce bâtiment jouera le rôle d’un sous-marin en détresse. A cet effet, il se posera sur le fond, manœuvre que ne peut d’ailleurs effectuer, sauf urgence, un sous-marin à propulsion nucléaire. Le véhicule de sauvetage du NSRS, appelé SRV (Submarine Rescue Vehicle), doit réaliser deux manœuvres d’évacuation avec le Gianfranco Gazzana Piriaroggia, sur lequel il viendra se plaquer à l’aplomb d’un sas de secours. Aucun transfert de personnel n’est toutefois prévu.
Un système déjà testé avec de nombreux bâtiments
Plusieurs exercices ont déjà été menés en Europe avec le NSRS. En France, le dispositif a notamment été embarqué sur les bâtiments de soutien, d’assistance et de dépollution (BSAD) Argonaute (à Brest, en 2008) et Jason (à Toulon en 2010). Ces deux unités civiles de Bourbon, affrétées par la Marine nationale, sont à l’origine, comme le SD Northern River, des navires de service à l’offshore. Depuis cinq ans, le NSRS a été testé avec de nombreux types de sous-marins, comme les italiens Salvatore Todaro (212 A) et Primo Longobardo, le 209 PN portugais, l’Agosta espagnol, le 209 turc et même, lors de l’exercice « Bold Monarch » en 2011, un bâtiment russe du type Kilo.
Le SRV sur le BSAD Jason (© : MARINE NATIONALE)
Mise à l'eau du SRV (© : MARINE NATIONALE)
Le SRV (© : ROLLS-ROYCE)
Déployable partout dans le monde en 72 heures
Aérotransportable sur des avions de type C-5, C-17, C-130 ou encore A400 M, le NSRS est conçu pour être déployé partout dans le monde en 72 heures maximum. En mer, le système, réalisé par Rolls-Royce, est installé sur des navires de type Supply dotés d’un portique et d’une surface de pont d’au moins 420 m² capable d’accueillir les 300 tonnes du dispositif, dont le principal élément est le sous-marin de sauvetage. Doté de deux propulseurs alimentés par des batteries à haute performances Zebra, le SRV est un engin de 30 tonnes, long de 8.3 mètres pour une largeur de 3.5 mètres, pouvant naviguer à près de 5 noeuds. Il est relié au bateau support par un câble ombilical avec fibre optique, permettant de transmettre en temps réel communications, informations et images. Ce mini-sous-marin est conçu pour intervenir jusqu'à 610 mètres de profondeur, une capacité qui résulte d’un compris entre le coût du système et les probabilités d'intervention. Car, si des sous-marins peuvent plonger au-delà de cette limite, s’ils coulent en dehors du plateau continental ou de hauts fonds, leur perte est assurée, le plancher océanique se trouvant à plusieurs milliers de mètres.
Le SRV (© : MER ET MARNE - JEAN-LOUIS VENNE)
L'intérieur du SRV (© : MER ET MARNE - JEAN-LOUIS VENNE)
Le poste de pilotage du NSRS (© : MARINE NATIONALE)
La gestion des naufragés
Piloté par deux hommes, le SRV embarque un troisième membre d'équipage chargé d'ouvrir le panneau étanche du sas de sauvetage du sous-marin en détresse et d'accueillir les rescapés. En tout, 15 passagers peuvent être embarqués, le SRV pouvant se positionner sur le panneau, même si le bâtiment est incliné de 60° par rapport à l'axe horizontal. Le poste de pilotage du SRV est hermétiquement séparé du module d'accueil des naufragés, dont la pression est adaptée à celle du sous-marin secouru, avec des conditions de surpression allant de 0.8 à 5 bars. L'engin de sauvetage fait, ensuite, des rotations avec la surface et le bâtiment support. Il est, alors, connecté à un système de transfert sous pression qui donne accès à deux caissons de décompression de 36 places chacun, dont 6 médicalisées. En ajoutant à ces deux modules le SRV et le caisson de transfert (12 places), la capacité maximale est donc de 99 personnes, soit plus que l'équipage de la plupart des sous-marins en service.
Exercice de sauvetage avec le NSRS (© : EMMANUEL DONFUT/BALAO)