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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 19:55
Solidarité Défense : des colis de Noël pour les soldats en opérations

 

17/11/2014 Ministère de la Défense

 

Chaque année, l’association Solidarité Défense offre un colis de Noël à tous les soldats éloignés de leurs familles. Pour cette édition 2014, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a rendu visite lundi 17 novembre aux Invalides aux bénévoles qui confectionnent les colis.

 

Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, est venu rendre visite lundi 17 novembre aux Invalides aux bénévoles de l'opération « Colis de Noël aux soldats ». Ces colis comprennent notamment les vœux du président de la République et ceux de l’association Solidarité Défense, des cadeaux, des friandises et un dessin d’enfant d’une classe primaire.

 

Solidarité Défense : des colis de Noël pour les soldats en opérations

C’est dans la salle des Colonnes, à l’Hôtel national des Invalides, que sont confectionnés les colis postaux par des bénévoles, militaires et civils de la Défense, lycéens d’Ile-de-France ou membres d’associations. Les paquets partiront vers les zones d'opérations ou de stationnements des militaires (Tchad, Mali, République centrafricaine…) pour leur être remis le jour de Noël alors qu’ils sont éloignés de leurs familles durant les fêtes de fin d'année.

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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 12:55
« Défendre la France dans un environnement budgétaire contraint »

 

14/11/2014 Ministère de la Défense

 

Opérations extérieures de nos armées, programmes d’armement, stratégie de défense en 2020, cyberdéfense, formation des compétences : comment répondre aux ambitions stratégiques de notre pays face aux contraintes financières ? Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, s’exprimera devant les étudiants de Sciences Po et répondra à leurs questions en présence des grands subordonnés et des responsables du ministère de la Défense le mercredi 19 novembre 2014, à Sciences Po, 27 rue Saint-Guillaume, 75007 Paris.

 

En présence de :

Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, à partir de 19h30

Général  d’armée Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées

Laurent Collet-Billon, délégué général pour l’armement

Hugues Bied-Charreton, directeur des affaires financières du ministère de la Défense

 

Animé par :

Ghassan Salamé, doyen de l’Ecole des Affaires internationales de Sciences Po

Jean-Michel Oudot, économiste à la direction des affaires financières du ministère de la Défense et enseignant à l’École des Affaires internationales de Sciences Po

 

Programme :

17h30   Accueil des journalistes

18h00    Introduction par Ghassan Salamé

18h15-19h30      Table-ronde entre le général d’armée Pierre de Villiers, Laurent Collet-Billon, Hugues Bied-Charreton, animée par Ghassan Salamé et Jean-Michel Oudot

19h30    Intervention du ministre de la Défense

19h45    Échanges avec la salle

20h15    Clôture du débat

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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 11:55
Colloque sur le soutien médico-social spécifique des militaires

 

14/11/2014 BCISSA - DCSSA

 

Le 17 novembre 2014, le Service de santé des armées (SSA) et la Caisse nationale militaire de sécurité sociale (CNMSS) organisent à l’École militaire un colloque sur le soutien médico-social spécifique des militaires, sous le haut patronage de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense.

 

Le colloque sur le soutien médico-social spécifique des militaires rassemblera l’ensemble des services du ministère de la Défense, des organismes qui lui sont rattachés et des partenaires qui se mobilisent et consacrent toute leur énergie au soutien du militaire et de sa famille.

 

Depuis plusieurs années, le soutien médico-social du militaire et de sa famille connaît une amélioration significative, dans la diversité des actions engagées et leur périmètre, sous l’action des différents acteurs de la communauté de défense. Ce colloque permettra de faire un état des lieux de l’accompagnement en santé du militaire et de sa famille, notamment lors de déploiement en opérations extérieures ainsi que de la prise en charge et de l’accompagnement du militaire blessé.

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16 novembre 2014 7 16 /11 /novembre /2014 23:56
Carte des opérations - oct. 2014 source EMA

Carte des opérations - oct. 2014 source EMA

 

16.11.2014 Par Nathalie Guibert – leMonde.fr

 

Paris va déployer des moyens supplémentaires pour frapper l’Etat islamique en Irak et soutenir l’armée libre en Syrie. Six Mirage, des avions d’attaque au sol, seront basés en Jordanie d’ici quelques semaines, en sus des Rafale stationnés aux Emirats arabes unis. Dans cette opération, l’état-major « s’inscrit dans la durée ».

 

Au Sahel, la force antiterroriste Barkhane comptera de nouveaux points d’appui à la fin de l’année, au nord du Tchad et du Niger, d’où frappent déjà les Rafale et autres hélicoptères Tigre ultramodernes. Ses effectifs, autour de 3 500 soldats, pourraient croître début 2015. Dans la crise ukrainienne, aussi, on annonce des moyens. Des drones français entreront bientôt en jeu, tandis que la marine nationale continue de faire tourner ses bateaux espions en Mer Noire.

 

Sur la photo, les armées françaises ont de l’allure. Leur chef, François Hollande, les déploie partout. Pour le président, rapportent plusieurs interlocuteurs, il est une vérité : la France reste un pays qui compte à l’étranger en matière militaire. « Nous avons plus de 20 000 militaires déployés hors de la métropole, dont plus de 8 000 au profit de 27 opérations sur quatre continents, dans les airs et sur tous les océans », dit le chef d’état-major, le général Pierre de Villiers.

 

« Dérive » des comptes publics

 

L’effort dépasse le « contrat opérationnel » fixé en 2013. Lire la suite de l’article

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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 12:55
Saint-Lô : don du sang au profit des militaires blessés en OPEX (20 Nov.)

 

13/11/2014 BCISSA  - DCSSA

 

Collecte organisée par le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA)

Mairie de Saint-Lô

Jeudi 20 novembre 2014

De 8 h 30 à 13 h

 

Pourquoi donner ?

Rien ne remplace le sang, composant indispensable au fonctionnement du corps humain qui ne peut être ni fabriqué ni synthétisé. Les dons collectés par le CTSA sont les seules ressources d’approvisionnement des troupes en opérations. Celui-ci est crucial puisque la principale cause de décès des blessés au combat est l’hémorragie. De plus, la courte durée de vie des produits sanguins impose d’organiser des collectes régulières pour assurer un approvisionnement continu.

 

Que deviennent les dons ?

Le sang recueilli lors des collectes est transformé par le CTSA en Produits sanguins labiles (PSL) au profit des militaires en opérations extérieures et des hôpitaux d’instruction des armées (Percy, Bégin, Val-de-Grâce, Desgesnettes, Robert-Picqué, Laveran, Sainte-Anne, Clermont-Tonnerre et Legouest).

 

Quels sont les besoins des armées ?

Chaque semaine, le CTSA a besoin de :

    400 dons de sang total ;

    30 dons de plasma ;

    20 dons de plaquette.

 

Quels donneurs sont les plus recherchés ?

Tous les groupes sanguins sont recherchés mais, lors d’une collecte de sang total, le groupe O est le plus demandé pour soutenir les opérations extérieures car il permet la préparation de concentrés de globules rouges répondant aux besoins du plus grand nombre.

 

Quand et où donner ?

Une femme peut donner son sang 4 fois par an, un homme 6 fois par an.

Un délai d'au moins 8 semaines doit être impérativement respecté entre chaque don.

 

Mairie de Saint-Lô

Jeudi 20 novembre 2014

De 8 h 30 à 13 h

 

CTSA de Clamart (tél : 01 41 46 72 24) et de Toulon (tél : 04 83 16 22 61)

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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 08:55
Quand Bercy insulte nos soldats

 

14 Novembre 2014 par Valeurs Actuelles

 

COULISSES. Pour une bourde, c’en est une belle, faite par Bercy. Elle est très mal prise par nos militaires, surtout ceux engagés en opérations, où sept de leurs camarades sont morts au combat cette année.

 

Ce 11 novembre, alors que le chef de l’Etat et les hautes autorités militaires rendaient hommage à tous les soldats tombés pour la France, le ministère des Finances diffusait un communiqué pernicieux sur les annulations de crédits dans le prochain budget (572 millions d’euros pour la Défense). Il laissait entendre qu’une bonne partie des 2,2 milliards d’euros à trouver étaient dus, en grande partie, à la dérive des dépenses des opérations extérieures (Opex), un surcoût estimé à 605 millions d’euros. Bercy omettait de rappeler que les opérations en Centrafrique et en Irak avaient été engagées après l’adoption de la loi de finances initiale 2014, votée à l’automne 2013. A cette époque, le surcoût estimé des opex avait été établi à 450 millions pour 2014. C’était sans doute trop peu mais la manœuvre permettait à la Défense de rester dans les clous budgétaires et de faire financer le reste, plus tard, par le budget général de l’Etat, dans le cadre de l’habituelle loi de finances rectificative de fin d’année.

 

Avec cette nouvelle polémique, Bercy confirme la guérilla budgétaire menée contre la Défense. Elle a conduit Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, à diffuser un communiqué, de façon exceptionnelle : « Les opérations extérieures de nos armées sont un investissement de la Nation pour sa sécurité, la défense de ses valeurs et de ses responsabilités dans le monde », rappelait Le Drian. Il se devait aussi de répondre à l’inquiétude des états-majors, choqués par la manœuvre sournoise de Bercy, mais aussi de moins en moins confiants sur la sanctuarisation par François Hollande des 31,4 milliards d’euros affectés à la Défense. Les armées s’inquiètent des nouvelles fortes baisses d’effectifs – elles supporteront l’an prochain 66 % des réductions de la fonction publique - et de l’accroissement de leurs reports de charge (4 milliards d’euros à la fin de l’année). Il manque surtout à l’appel ces 2,1 milliards de « ressources exceptionnelles » absolument indispensables pour boucler le budget 2015 sur la ligne promise (les fameux 31,4 milliards !). Des projets innovants sont à l’étude pour les trouver. On parle de « sociétés de projet » qui achèteraient des matériels militaires pour les louer ensuite aux forces… Cela fait sourire jusqu’au général Pierre de Villiers, le chef d’état-major des armées. Dans un entretien récent aux Echos, il incitait les militaires à faire preuve d’« esprit novateur », à être des « défricheurs ». Il rappelait aussi son parachute de secours, promis par François Hollande : « De toute façon, j'ai l'assurance de la sanctuarisation des crédits militaires par le président de la République, qui l'a répété à de multiples reprises. »

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12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 18:57
opérations dans le massif du Tigharghar (archives EMA)

opérations dans le massif du Tigharghar (archives EMA)

 

12 novembre Jean-Dominique Merchet

 

Le Budget fait porter la responsabilité de la dérive des finances publiques sur les opérations extérieures.

 

La communication de Bercy sur les annulations de crédits (lire les Echos d'hier) suscite un vif mécontement au ministère de la Défense. Bercy explique que 2,2 milliards à cause, notamment, des dérapages dans la défense... Ce qui est resté en travers de la gorge de Jean-Yves Le Drian, c'est que cette sortie est intervenue en plein 11 novembre ! Au moment où les noms des sept soldats français morts au combat durant l'année écoulée étaient cités, sous l'Arc de Triomphe et en présence de leurs familles, les Finances expliquaient que la dérive des finances publiques serait, en quelque sorte, le fait d'une mauvaises maîtrise des opérations extérieures. «Le moment était déplacé. Il y a un manque de respect», réagit-on à l'Hotel de Brienne.

 

En réaction, le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian publie aujourd'hui un "message" - un acte solennel et rare pour rappeler que "les opérations extérieures de nos armées sont un investissement de la Nation pour sa sécurité, la défense de ses valeurs et de ses responsabilités dans le monde".

 

Sur les 2,2 milliards en question, le surcoût des opex est de 605 millions. «Il ne s'agit pas d'une dérive» se défend-on à la défense. L'intervention en Centrafrique (Sangaris) et en Irak (Chammal) ont en effet été décidé après le vote de la loi de finances initiale 2014, à l'automne 2013. Certes, le ministère de la défense a volontairement minoré le cout des opex (450 millions pour 2014), afin de se faire financer la différence par le budget global... La manoeuvre était habile et la réponse de Bercy est arrivée hier.

 

Il est néanmoins regrettable que ce coup de pied de l'âne vienne ternir les cérémonies du 11 novembre. Les 7 soldats tués depuis un an en opérations extérieures viennent ajouter leurs noms à la longue cohorte de leurs ainés tombés pour leur pays et dont on célébrait hier la mémoire. Jean-Yves Le Drian a raison de le rappeler.

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12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 18:55
Message de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, sur les opérations extérieures

 

 

 

Les opérations extérieures de nos armées sont un investissement de la Nation pour sa sécurité, la défense de ses valeurs et de ses responsabilités dans le monde

 

Hier, 11 novembre 2014, le nom des sept militaires morts en opérations extérieures pendant l’année écoulée a retenti au pied de l’Arc de Triomphe. A l’occasion de cette cérémonie émouvante, la Nation s’est remémorée les combats meurtriers de la première guerre mondiale et a rendu hommage à ceux de nos soldats qui ont fait le sacrifice de leur vie ces derniers mois pour garantir notre sécurité et défendre nos valeurs.

 

Je mesure chaque jour l’engagement de nos armées. Les Français en connaissent la valeur. Nos militaires interviennent sur plusieurs théâtres de crise dans le monde. Ces opérations extérieures des armées françaises font l’objet d’une dotation budgétaire annuelle fixée à 450 millions d’euros dans la loi de programmation militaire 2014-2019. Ministre de la Défense, je suis le garant de l’exécution de cette loi. Cette enveloppe, imputée à la mission Défense du budget de l’État, correspond aux déploiements de nos armées hors du territoire national, sur le continent africain, dans le golfe Persique, au Liban ou encore au large de la Corne de l’Afrique.

 

D’autres engagements extérieurs, par nature imprévisibles, marquent ces douze derniers mois.

 

Dès le 5 décembre 2013, la France s’est engagée en Centrafrique pour empêcher les massacres de masse et les confrontations intercommunautaires. Grâce à notre intervention rapide, une force internationale composée de près de 8 500 soldats et policiers ainsi qu’une force européenne

de 700 soldats ont pu se déployer pour stabiliser et sécuriser le pays. C’est l’honneur de la France.

 

En 2014, le Président de la République a souhaité que nos armées se maintiennent au Mali en plus grand nombre que prévu pour accompagner le processus politique malien. Elles ont ainsi permis le déroulement sans encombre de l’élection présidentielle et, cette année, des élections législatives sur l’ensemble du territoire malien. La France a fait évoluer son déploiement au Sahel-Sahara pour organiser la lutte contre les groupes armés terroristes. L’opération appelée Barkhane a pris le relais de l’opération Serval, destinée à libérer le Mali de cette menace majeure pour la survie de l’État malien. Ce qui se joue au cœur de l’Afrique, c’est la sécurité de la France.

 

En 2014, le Président de la République a engagé nos forces en Irak pour lutter contre le fanatisme destructeur et meurtrier du groupe terroriste appelé « état islamique ». Aux côtés de nos alliés arabes et occidentaux, nos militaires renseignent les troupes irakiennes et kurdes et frappent des cibles ennemies. C’est la responsabilité de la France.

 

Ces engagements représentent une dépense nette supérieure de 605 millions d’euros à la dotation inscrite à l’automne 2013 dans le budget 2014 de la Défense. D’une part, 450 millions d’euros ont été inscrits dans le budget dont j’ai la charge, en stricte conformité avec la loi de programmation militaire. D’une autre, la dépense supplémentaire de la France pour sa sécurité et la défense de ses valeurs se voit intégralement compensée par le budget général de l’État, là aussi, comme le prévoit la loi de programmation militaire en son article 4.

 

Ce montant de 605 millions d’euros sera intégralement ouvert par décret d’avance sur le programme « Préparation et emploi des forces » qui a supporté cette dépense, dans le cadre du schéma de fin de gestion 2014 prochainement examiné par le Parlement.

 

Chacun connaît les périls qui menacent la paix et notre sécurité. Les Français consentent chaque année un investissement important, 31,4 milliards d’euros,  au profit de la Défense nationale. Mon ministère délivre régulièrement les informations opérationnelles et politiques nécessaires à l’appréciation de l’effort engagé par nos forces.

 

Notre implication militaire sur plusieurs théâtres ne nous exonère évidemment pas d’un examen rigoureux de leur financement. Que celui-ci se fasse dans un esprit constructif, serein, conscient de l’urgence qui détermine souvent l’engagement de nos soldats à plusieurs milliers de kilomètres de nos terres.

Carte des OPEX Oct. 2014 - source EMA

Carte des OPEX Oct. 2014 - source EMA

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12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 17:45
Ébola : conseils pour les militaires et leur famille (Sept. 2014)

 

10/09/2014 BCISSA  - DCSSA

 

Compte tenu de l’engagement de nos forces en Afrique, le risque d’exposition des militaires français et de leur famille au virus Ébola est très faible. Toutefois, l’extension de l’épidémie due à des mouvements transfrontaliers de patients infectés ne peut être exclue. L’épidémie sévit actuellement en Guinée Conakry, au Liberia, en Sierra-Leone, au Nigeria et en RDC. Un cas confirmé d’Ébola importé de Guinée a également été déclaré au Sénégal.

 

Le virus Ébola se transmet uniquement par contact étroit avec les fluides biologiques de personnes ou d’animaux infectés vivants ou décédées. Il n’existe ni transmission respiratoire du virus ni transmission par piqûre ou morsure d’insectes. La protection des militaires déployés en Afrique et éventuellement de leur famille repose donc sur l’application de mesures simples d’hygiène et de précaution exposées dans une fiche rédigée par le service de santé des armées.

 

Télécharger la fiche «  conseils pour les militaires et leur famille »

Ébola : conseils pour les militaires et leur famille (Sept. 2014)
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11 novembre 2014 2 11 /11 /novembre /2014 14:56
Carte des opérations Oct. 2014 - source EMA

Carte des opérations Oct. 2014 - source EMA

 

11/11/2014 Par lefigaro.fr

 

Le projet de loi de finances rectificative, qui sera présenté mercredi, prévoirait de compenser les dépenses de l'Etat liées notamment aux interventions militaires.


Les opérations militaires au Mali, en Irak ou encore en Centrafrique sont la première cause du dérapage budgétaire que le gouvernement entend compenser par les mesures d'économies supplémentaires présentées mercredi, assurent Les Echos. Selon le site du quotidien économique, le projet de loi de finances rectificative «prévoirait de l'ordre de 2,2 milliards d'euros d'annulations de crédits cette année pour contenir l'évolution de la dépense de l'Etat». L'opération vise «à compenser le dérapage de certains budgets sous-dotés».

 

Suite de l'article

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14 octobre 2014 2 14 /10 /octobre /2014 15:55
20 oct. 2014 : don de sang à l’Hôtel national des Invalides à Paris au profit des militaires blessés en Opex

source Association des entreprises partenaires de la Défense

Lundi 20 octobre 2014 : don de sang à l’Hôtel national des Invalides à Paris au profit des militaires blessés en opérations extérieures

 

Le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA) sera présent le lundi 20 octobre de 8 heures 30 à 13 heures 30 à :


l’Hôtel national des Invalides

129 rue de Grenelle Paris 7ème
Métro : La Tour-Maubourg et Varenne

 

Pour répondre aux besoins des forces engagées en opérations extérieures et des 4 hôpitaux militaires rattachés, le Centre de Transfusion Sanguine des Armées (CTSA) doit collecter 420 poches de sang total, 27 de plasma et 20 de plaquettes par semaine.

L'Association des entreprises partenaires de la Défense propose une nouvelle fois de s'associer à cette cause.

 

Il sera possible de faire un don de sang « classique » (don total) ou un don en aphérèse (plasma ou plaquettes) :

  • Don de sang classique (don total) (durée : 7 à 12 minutes) pas d'inscription.
  • Don de plasma ou de plaquettes (aphérèse) (durée : 45 à 60 minutes pour le plasma et 90 minutes pour les plaquettes) inscription obligatoire auprès du CTSA au 01 41 46 72 24.

Il est possible de faire un don de sang total jusqu'à 70 ans, et jusqu’à 65 ans pour un don en aphérèse. Si vous avez des questions concernant le don de sang vous pouvez contacter un médecin du CTSA au 01 41 46 72 24.

N'oubliez pas d'apporter votre carte de donneur ou une pièce d'identité officielle.

 

Vous pouvez contribuer au succès de cette journée en étant présent le lundi 20 octobre de 8 heures 30 à 13 heures 30 bien entendu, mais également en faisant circuler largement cette information au sein de votre réseau, en la mettant en ligne sur Internet, etc...

Pour télécharger la nouvelle plaquette de présentation du CTSA et de son expertise :

pdfLIEN

 

Que vous soyez ou non présent le 20 octobre, vous pouvez montrer votre soutien d’une manière très concrète en insérant une carte dans la signature de votre messagerie électronique.

Signature Je soutiens le don de sang pour les militaires blessésComment faire ?

1 – Ouvrez la carte de soutien au format jpg : jpgLIEN
2 – Enregistrez-la sur le bureau de votre ordinateur en faisant « clic à droite » avec votre souris.
3 – Allez dans la partie « signatures » de votre messagerie et insérer la carte dans votre signature.
4 – Diffusez des mails...

Si vous utilisez une messagerie professionnelle, n'oubliez pas de vérifier que votre règlement intérieur autorise une telle action.

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8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 21:20
Sahel: Washington ne présentera pas l'addition à la France

 

08.10.2014 par Philippe Chapleau – Lignes de Défense

 

Encore un petit coup de French bashing?

 

Selon une dépêche de Reuters (de vendredi dernier), les Etats-Unis continueront à épauler militairement les forces françaises au Sahel, mais Paris devra à l'avenir rembourser les frais engagés par Washington... "Faux", assure-t-on dans l'entourage du ministre français de la Défense qui était aux USA en fin de semaine dernière. Cette rumeur a même "été démentie par la Maison-Blanche".

 

On s'en souvient, l'armée américaine a donné de sérieux coups de pouce aux militaires français depuis le début de l'intervention de la France au Sahel. Transport aérien (voir photo ci-dessus prise dans un C-17 US en 2013), renseignement, ravitaillement en vol etc: l'aide, dont le montant n'a pas été précisé, est appréciable.

 

Et l'on se souvient aussi que Barack Obama avait donné, en août, son feu vert à une (petite) aide militaire de 10 millions de dollars à la France pour la soutenir dans "ses opérations antiterroristes" au Mali, au Tchad et au Niger. D'ailleurs, une autre enveloppe serait la bienvenue!

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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 19:56
La France a-t-elle les moyens de ses actions militaires ?

 

7 octobre 2014 France Info

 

La France est engagée au Mali, en Centre-Afrique, en Irak, et le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian vient de déclarer que " la guerre contre l’organisation Etat islamique, allait durer longtemps " : Est-ce que la France a les moyens de cet activisme militaire ?

 

Si de Gaulle avait coutume de dire en la matière « l’intendance suivra », il n’est plus possible aujourd’hui de ne pas s’interroger sur le coût et le financement des opérations délicates dans laquelle la France s’est engagée depuis deux ans. Au delà des débats sur le bienfondé de telle ou telle intervention, les experts sont unanimes à dire que la menace djihadiste est là pour durer et qu’elle ne sera donc pas anéantie en quelques mois. Sur le papier, l’armée française a plutôt fière allure : avec plus de 31 milliards de budget, elle occupe le 5ème rang mondial, la première place en Europe, devant la Royaume Uni. Elle dispose d’équipements sophistiqués, d’une industrie d’armement ultra performante, d’une puissante capacité d’intervention, et son expérience lui vaut un prestige certain. 8000 soldats français sont déployés à l’heure actuelle dans le monde, dont 3000 au Sahel et plus de 2000 en Afrique centrale.

 

Oui, mais en ces temps de disette budgétaire, l’armée doit aussi faire des économies.

Oui, et c’est tout le paradoxe, on ne sait pas encore comment l’armée va parvenir à joindre les deux bouts. Même si François Hollande dit avoir sanctuarisé la loi de programmation militaire 2014-2019, des coupes sévères sont effectuées, chaque année, 7000 postes sont supprimées. Dans le même temps, le budget des opérations extérieures – les fameuses OPEX – explose littéralement : il va largement dépasser un milliard et demi d’euros en 2014 alors que seulement 500 millions avaient été budgétés, et au train où vont les choses, en Irak, en Syrie, et peut-être demain dans le sud Libyen, les dépenses vont continuer leur envolée. Le budget de la défense semble déjà intenable.

 

Est-ce que l’Europe pourrait nous aider à financer ces opérations militaires ?

Cela ne serait pas illogique, après tout la France se bat aussi bien au Mali qu’en Irak pour la sécurité et pour des valeurs qui sont aussi celles de l’Europe, le président de la République ne manque jamais une occasion de le rappeler. Mais la France a un mal fou à faire contribuer ses partenaires de l’Union européenne à cet effort de guerre. Les Britanniques ont certes rejoint la coalition contre l’organisation de l’Etat islamique, mais les autres membres de l’Union, à commencer par l’Allemagne, se contentent d’une participation plutôt symbolique. Si Berlin assume sans complexe sa puissance économique, l’Allemagne se refuse encore à prendre vraiment ses responsabilités en matière de sécurité. Dans ces conditions, la France qui se bat pour elle mais aussi pour les autres, ne serait pas infondée à demander qu’une partie de cet effort de guerre soit retiré du calcul de son déficit. Comme on sait que les discussions avec Bruxelles sur le budget 2015 s’annoncent orageuses, la France aurait tort de ne pas jouer cette carte-là. Ou à tout le moins, de mettre enfin sur la table la question du financement de la sécurité en Europe, je n’ose dire d’une authentique défense européenne, face à la multiplication et la gravité des crises à l’œuvre aujourd’hui.

 

écouter l’émission disponible jusqu'au 02/07/2017
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6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 14:55
Le budget de la Défense est enfin "prioritaire" pour Bercy

 

06/10/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Pour une fois, le secrétariat d'Etat au Budget souffle le chaud... Non seulement le budget Défense fait partie des "priorités", mais le surcoût des opérations extérieures (Opex) devrait faire l’objet d'un financement interministériel.

 

C'est nouveau et cela vient de sortir. C'est même une bonne nouvelle pour le ministère de la Défense. Son budget fait maintenant partie des priorités du gouvernement, selon le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert. "Il faut que les engagements du Pacte de solidarité - 41 milliards d'allégements pour les entreprises, 5 milliards pour les ménages - soient intégralement tenus, et que soient maintenues les priorités : défense, éducation, sécurité, justice, transition énergétique", a-t-il expliqué à l'Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 et le projet de loi de finances pour 2015.

Un peu de baume au cœur pour les militaires malmenés depuis plusieurs années par les gouvernements de droite comme de gauche. A suivre - pour autant, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent...

 

Un financement interministériel du surcoût des opérations extérieures

Autre bonne nouvelle pour le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le surcoût des opérations extérieures (Opex), qui va atteindre 1,1 milliard d'euros en 2014, devrait faire l'objet d'un financement interministériel. Mais l'Hôtel de Brienne devrait contribuer au paiement de ce surcoût. Lorsque le surcoût des Opex excède la provision initiale inscrite dans le budget du ministère (450 millions d'euros en 2014), la tradition budgétaire veut que l'on bascule sur le système de financement interministériel, financé d'ailleurs à 20 % par le ministère de la Défense.

"Les réserves de précaution ont toujours permis de couvrir leur financement, chaque ministère apportant sa contribution", a expliqué Christian Eckert. Le ministère de la Défense souhaite toutefois récupérer les crédits inscrits dans la réserve de précaution qui s'élèvent à 1,2 milliard d'euros (crédits de paiement hors Anciens combattants), pour s'éviter dès la mi-octobre des tensions de trésorerie pour le paiement des fournisseurs dans le cadre du programme 146 (équipements).

 

Une sous-estimation récurrente des surcoûts des Opex

Le secrétaire d'Etat a regretté que "la sous-estimation des opérations extérieures est un phénomène récurrent, quand bien même leur niveau de dépenses a été régulièrement réévalué ces dernières années, insuffisamment toutefois pour atteindre le niveau des dépenses constatées. Par définition, ni le nombre ni la durée ni le coût des Opex ne sont prévisibles".

A son arrivée au ministère, Jean-Yves Le Drian avait fait baisser la provision inscrite dans le projet de loi de finances initiales au titre des surcoûts des Opex., qui est passée de 630 millions en 2012 et 2013, à 450 millions d'euros en 2014. Une tactique du ministère pour faire participer les autres ministères aux surcoûts des Opex.

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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 13:55
source MinDef Fr (Aoùt 2014)

source MinDef Fr (Aoùt 2014)

 

02/10/2014, Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Le surcoût des opérations extérieures (OPEX) pourrait atteindre 1,1 milliard d'euros, selon le ministre de la Défense.

 

1,1 milliard d'euros. C'est le montant des surcoûts des opérations extérieures (Opex) des armées françaises qui devrait avoisiner 1,1 milliard d'euros en 2014, a estimé mercredi le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Selon des sources concordantes, le surcoût des opérations extérieures (OPEX) pourrait même dépasser en 2014 plus de 1,1 milliard d'euros. La dotation budgétaire au titre des Opex s'élèvera à 450 millions d'euros en 2015, comme en 2014, a-t-il indiqué devant la Commission de la Défense de l'Assemblée nationale.

Pour l'année en cours, le chiffrage global du surcoût est en cours d'évaluation. "Je peux toutefois déjà vous dire qu'au 31 août 2014, la consommation effective au titre des surcoûts Opex s'élevait à 743 millions d'euros (680 millions au 31 juillet) et que le surcoût prévisionnel total devrait avoisiner 1,1 milliard d'euros en 2014", a-t-il précisé.

 

Financement interministériel

Au-delà des 450 millions inscrits dans la loi de finances, "les Opex non budgétées font l'objet d'un financement interministériel" et ne pèsent pas sur le budget de la Défense, a-t-il rappelé. "Ce fut le cas en 2013 et ce le sera a l'avenir", a assuré le ministre.

En 2013, le surcoût Opex avait été de plus de 1,2 milliard d'euros, mais l'année avait notamment été marquée par le désengagement des forces françaises d'Afghanistan. Il était de 873 millions en 2012 et de 1,24 milliard en 2011, année des opérations en Libye et en Côte d'Ivoire.

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 10:55
Défense : la facture de la maintenance des matériels va-t-elle tuer la loi de programmation militaire ?

Armement - L’opération Serval au Mali montrent un taux d’usure important des matériels, lié au milieu hostile (photo EMA)

 

30/09/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Liban, Afghanistan... Y aurait-il une erreur d'appréciation dans le financement des Opex? La Cour des comptes estime, dans un rapport sur le maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels militaires, que la croissance constatée des dépenses de MCO compromet la trajectoire financière 2014-2019 prévue par la loi de programmation militaire.


 

Dur, dur pour la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019. Après le pari des recettes exceptionnelles (REX), des exportations du Rafale et des frégates multimissions (FREMM) et enfin des économies financières à réaliser, c'est au tour du maintien en condition opérationnelle (MCO), dont la facture s'envole trop, de peut-être compromettre elle-aussi la trajectoire financière de la LPM. C'est la Cour des comptes qui a levé ce nouveau lièvre dans son rapport "Maintien en condition opérationnelle des matériels militaires : des efforts à poursuivre", publié ce lundi.

Que dit la Cour des comptes ? "La croissance constatée des dépenses de MCO compromet la trajectoire financière 2014-2019 prévue par la loi de programmation militaire". Ni plus, ni moins. Selon les estimations du ministère de la Défense, les dépenses globales de MCO atteindraient de "l'ordre de 6,5 milliards d'euros par an" sur la durée de la LPM, contre 6 milliards en 2012 (15,5 % du budget de la mission défense - 38,8 milliards), dont 3,2 milliard pour le MCO aéronautique. "Les travaux du ministère de la Défense montrent que les besoins en EPM pourraient atteindre 4,10 milliards d'euros en fin de LPM en 2019, soit un écart cumulé potentiel d'environ 3,5 milliards d'euros, en euros courants, entre les ressources et les besoins sur les 6 années de la LPM", expliquent les sages de la rue Cambon.

 

Pourquoi un tel dépassement ?

Selon la Cour des comptes, "les ressources financières budgétées n'ont pas prévu le financement de la remise à niveau des matériels de retour d'opérations extérieures. Or, 1.400 engins sont rentrés d'Afghanistan et du Liban en 2013, soit l'équivalent des parcs de service permanents de 23 régiments de l'armée de terre". Les opérations extérieures représentent donc une très forte contrainte pour le support des trois armées. Notamment l'engagement de plusieurs opérations simultanément sur plusieurs théâtres constitue une charge lourde pour le MCO. En outre, le retour en métropole des matériels de l'armée de terre montre une usure importante des équipements. Par exemple, les VAB (Véhicules de l'avant blindé) peuvent faire plus de 1.600 km par semaine au Mali (contre une moyenne de 100 km par mois en Afghanistan et de 5.000 km par an en France).

En outre, les dépenses de MCO sont en augmentation rapide ces dernières années. Le rapport conjoint de l'Inspection générale des finances et du contrôle général des armées de septembre 2011 chiffrait à 5,5 milliards d'euros la dépense budgétaire du MCO des trois armées en 2010 et estimait que la poursuite des tendances observées allait aboutir à une hausse de 8,7 % d'ici à 2014 en euros constants, soit un chiffre de 6 milliards d'euros en 2014. Toutefois, ce niveau a déjà été atteint pour l'exercice 2012. Les dépenses portant sur l'entretien programmé du matériel (EPM) sont passées de 2,65 milliards d'euros en 2011 à 2,91 milliards d'euros en 2013, soit une hausse de 10 % sur deux ans.

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26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 11:55
carte-des-operations-1er-aout-2014 (source EMA)

carte-des-operations-1er-aout-2014 (source EMA)

 

26/09/20 par Patrice Barrère - DNA

 

ITW d’ Alain Coldefy Directeur de recherches à l’Iris, spécialiste des questions de défense

 

    Après l’assassinat de l’otage, l’armée française peut-elle passer à la vitesse supérieure en Irak ?

 

Sur les moyens militaires, nous sommes presque au bout du bout. En Libye en 2011, l’Armée de l’air et la Marine avaient mis déjà 100 % de leur capacité. Avec le Mali et la Centrafrique, au niveau de l’Armée de terre, on a atteint également les limites. Aujourd’hui, on est au taquet pour les avions de combat et les pilotes de l’Armée de l’air. C’est la même situation pour la Marine. Nous participons en Irak avec quelques Rafale basés à Abou Dhabi. On peut toujours en rajouter quelques-uns. Mais cela va se compliquer. Pour un avion, il faut compter une équipe en moyenne de 50 personnes.

 

Suite de l’interview

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20 septembre 2014 6 20 /09 /septembre /2014 09:55
photo EMA

photo EMA

 

19/09/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Le surcoût des opérations extérieures (OPEX) pourrait dépasser plus de 1,1 milliard d'euros. Des Rafale ont mené vendredi matin une première frappe contre un dépôt logistique des terroristes de l'organisation Daesh (Etat islamique).

 

Selon des sources concordantes, le surcoût des opérations extérieures (OPEX) va dépasser en 2014 plus de 1 milliard d'euros. Et pour certains plus de 1,1 milliard d'euros. Une bombe pour le budget de la défense. Qui va payer ? Le budget de la défense ou celui de l'Etat. Lorsque le surcoût des OPEX excède la provision initiale inscrite dans le budget du ministère (450 millions d'euros en 2014), la tradition budgétaire veut, après bien sûr les chamailleries habituelles entre Bercy et l'Hôtel de Brienne, que l'on bascule sur le système de financement interministériel, financé d'ailleurs à 20 % par le ministère de la Défense.

A ce jour, les effectifs de la force Sangaris au Centafrique (RCA) sont de l'ordre de 2.000 soldats. Les forces françaises sont présentes principalement dans trois zones : Bangui et Boda, à l'ouest, de Bouar à Bossangoa et à l'est, dans un triangle Sibut-Dekoa-Bambari. Dans le Sahel, l'opération Barkhane regroupe 3.000 militaires, une vingtaine d'hélicoptères, 200 véhicules de logistique, 200 blindés, 6 avions de chasse, 3 drones et une dizaine d'avions de transport. Enfin, il reste 250 militaires français présents en Afghanistan et au Tadjikistan.

 

 

Carte des opérations au 1er Aout 2014 - crédits EMA / Ministère de la Défense

Carte des opérations au 1er Aout 2014 - crédits EMA / Ministère de la Défense

 

Pourquoi un tel dépassement?

En juillet encore, le chef d'état-major des armées, Pierre de Villiers, tablait sur un surcoût des OPEX de 775 millions d'euros "même si l'expérience des années antérieures m'incite à la prudence, car nous ne sommes qu'à la moitié de l'année", avait-il expliqué. Mais déjà il constate que "la déflation des effectifs sera plus lente que prévu au Mali et en RCA". Et de rappeler que 2013 avait été une année "très remplie sur le plan opérationnel, puisque plus de 10.000 hommes et femmes de nos armées ont été simultanément engagés en opération pendant une partie de l'année". Le surcoût des OPEX s'est élevé à 1,25 milliard d'euros en 2013, soit un dépassement de plus de 600 millions par rapport à la provision de 630 millions.

Enfin, les avions de combat français ont lancé ce vendredi leurs premiers raids contre des positions du groupe Etat islamique (EI) en Irak, renforçant les efforts déployés à l'échelle mondiale par les États-Unis pour lutter contre la menace grandissante posée par ces jihadistes. Des Rafale ont mené à 07H40 GMT "une première frappe contre un dépôt logistique des terroristes de l'organisation Daesh (un des acronymes arabes de l'EI) dans le nord-est de l'Irak", a indiqué la présidence française. La France est le premier pays à se joindre à la campagne aérienne américaine contre ce groupe responsable des pires exactions dans les régions conquises ces derniers mois à la faveur de l'instabilité en Irak et de la guerre civile en Syrie.

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16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 07:55
Ce qu’on ne vous dit jamais sur les "opérations extérieures" de l’armée

 

14 Juillet Marc Endeweld - marianne.net

 

"Marianne", dans son édition toujours en kiosques, se penche sur les coupes budgétaires que subissent nos forces armées. Alors que nos soldats défilent ce matin sur les Champs Elysée, Marianne.net vous proposent un complément à cette enquête en vous dévoilant quelques-uns des non-dits sur nos opérations extérieures : des blessés ignorés par la société et les médias, du matériel insuffisant ou en mauvais état, une formation déconnectée de la dure réalité des combats...

 

Ve République oblige, le président – qui est également le chef des armées selon la Constitution – peut décider, seul, d’engager nos forces armées sur tel ou tel théâtre d’opération. Avec cet héritage gaulliste, si la France gagne bien sûr en efficacité – lui permettant d’intervenir en peu de temps –, les responsables politiques finissent par ne pas reconnaître que ces opérations constituent de véritables guerres.
 
750 blessés en Afghanistan
 
Et si les morts font l’objet d’hommages nationaux, les blessés, parfois graves, finissent pas être oubliés. Entre 2001 et 2012, sur 60 000 soldats engagés en Afghanistan, il y eut 88 morts, mais également… 750 blessés, dont 247 pour la seule année 2011. « La notion de reconnaissance est essentielle pour la réparation du soldat blessé, rappelle le colonel Thierry Maloux, de la cellule d’aide aux blessés de l’armée de terre (CABAT). Les jeunes anciens combattants blessés ont pourtant encore du mal à dire qu’ils ont perdu leur jambe en Afghanistan. Car la société n’est pas forcément prête à l’entendre ».

D’autant que ces dernières années, les soldats français ont dû faire face à la multiplication des « IED » – pour « engins explosifs improvisés », les bombes artisanales laissées ici ou là, le long des routes – qui sont souvent la cause de blessures très profondes au niveau des bras ou des jambes. « Avec l’amélioration des protections, notamment les gilets par balles plus performants, il n’y a plus de blessures au thorax. Mais les IED provoquent des blessures complexes et il faut parfois amputer longtemps après, si des complications surgissent », nous explique le colonel Maloux. Et si ce dernier note une amélioration dans le suivi de ces blessés de guerre par l’institution militaire, il regrette qu’en France les médias se désintéressent généralement des blessés. « Pour autant, si la société française semble moins patriote qu’aux Etats-Unis, la protection sociale des anciens combattants y est beaucoup plus performante, et notre accompagnement se fait sur le long terme, tient-il à nuancer. Outre-Atlantique,  il n’est pas rare de voir un ancien soldat faire la manche dans le métro. Cela ne choque personne ».
 
« Les nouveaux matériels ont sauvé la vie de nos hommes »
 
Depuis le début de l’intervention au Mali, il y eut 8 morts et une quarantaine de blessés (avec 4 000 hommes engagés lors des premiers mois). Mais le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd, si la hiérarchie militaire – et notamment le chef d’Etat major de l’armée de terre, le général Bertrand Ract Madoux – n’avait pas exigé l’envoi sur place de matériel moderne, alors que les forces pré-positionnées en Afrique disposent de vieux équipements. En ces temps de disette budgétaire, cet élément est loin d’être anodin. « Les nouveaux matériels ont fait la différence. Ils ont sauvé la vie de nos hommes face à des forces ennemies particulièrement redoutables, malgré notre supériorité sur le papier », reconnaît un haut gradé.
 
Selon nos informations, l’utilisation de quatre canons Caesar et de trente-quatre véhicules blindés nouvelle génération VBCI (Véhicule blindé de combat d’infanterie) ont permis aux hommes de 92ème régiment d’infanterie de prendre l’ascendant lors de plusieurs combats rapprochés. Et d’échapper au pire. Ainsi, lors d’une embuscade début mars, 45 combattants terroristes ont pris par surprise une centaine de soldats français, et l’utilisation d’un canon Caesar a permis de réagir immédiatement. « Avec un ancien matériel, il aurait fallu faire des tirs de réglage et il y aurait pu avoir des morts du côté français », remarque un spécialiste de la Défense. Autre épisode, dans la vallée de Mujao, une compagnie du 92ème régiment a subi quatre assauts de rebelles durant deux longues heures. « Au final, ça s’est presque terminé au corps à corps, mais on a eu zéro mort car les hommes disposaient de VBCI », nous explique un soldat.

Les semelles des rangers se décollent

Mais en dehors de ces matériels « nouvelle génération », les militaires français ont dû faire avec de (très) vieux équipements. « L’intervention au Mali tient du miracle. L’élastique était tendu à l’extrême. Et les matériels anciens ont vraiment souffert », confirme un haut gradé. Exemple avec les avions pour ravitailler les hommes en eau. Chaque jour, il était en effet nécessaire d’acheminer 10 litres d’eau par soldat. A raison de 2 000 soldats  engagés autour de Gao et  2000 autres autour de Tessalit, ce sont près de 20 tonnes d’eau qu’il était nécessaire de déplacer jusqu’aux différentes zones de combat… Et malheureusement, les vieux avions dont disposait l’armée française ne pouvaient être remplis au maximum de leur capacité. D’où un va-et-vient incessant d’une cinquantaine de camions pour palier à ce manque logistique. « Nous n’avons pour autant jamais été freiné dans notre progression », tient à nuancer un gradé. De même, il a fallu toute l’ingéniosité de la hiérarchie pour dispatcher les 27 hélicoptères disponibles – « C’est très peu. Les Américains en auraient mis plus d’une cinquantaine ! », regrette  un soldat – entre trois zones de combats séparées chacune de… 500 kilomètres.

 

C’est pourtant un autre épisode pour le moins ubuesque qui a retenu l’attention. Les hommes du 2e REP et 1er RCP qui ont durement combattu dans la caillasse des montages des Ifoghas ont vu les semelles de leurs nouvelles rangers se décoller sous l’effet de la chaleur écrasante. Alors qu’une tempête de neige en France empêche de les remplacer rapidement, une réquisition générale est décidée parmi les non-combattants positionnés à Bamako : « Le général Barrera, qui commandait l’opération, a même donné sa deuxième paire à un soldat du rang ! s’exclame un bon connaisseur du dossier. Ça pourrait être un “running gag”, car Napoléon s’est plaint toute sa vie de ne pas trouver des souliers de qualité pour ses fantassins. Mais là, le fond du problème, c’est qu’on a mis moins d’argent pour acheter ces nouvelles rangers. Et résultat, ce ne sont pas les modèles les plus performants qui ont été choisis. Bref, comme d’habitude, les soldats sur le terrain se retrouvent à bricoler ».
 
Système D à la française
 
Pour autant, malgré tous ces désagréments, le moral des soldats français en opérations extérieures reste plutôt bon. « Comme tout repose sur leur bonne volonté et un système D généralisé, cela serait très grave si le moral baissait. Mais on n’est vraiment pas loin », commente un spécialiste Défense. Technicienne satellitaire à Gao, l’adjudante Prescillia Artus, confirme l’aspect débrouille de l’armée française : « Dans le civil, mes copines m’appellent Mac Gyver. C’est vrai que les opérations extérieures, comme au Mali, sont parfois un peu rustique, mais on s’adapte toujours. C’est une question d’organisation et d’esprit d’équipe. Mais ça n’a jamais porté préjudice à nos missions ».
 
Cependant, face à ces difficultés multiples, un signe ne trompe pas : la plupart des jeunes engagés – 17 000 recrutements par an – restent à peine cinq ans sous les drapeaux. Un turn over qui coûte cher, en argent, mais également en déperdition d’expérience. « En formation, les hiérarchies nous demandent presque de dorloter les jeunes pour qu’ils ne partent pas, témoignage un instructeur. Mais moi, j’ai formé des mecs avec qui je suis parti un an après en Afghanistan et j’avais envie d’être dur. Etre trop gentil, ce n’est pas leur rendre service. En formation, j’en ai perdu la moitié, mais je pense que j’ai rendu service à l’institution ». « Je suis bien sûr contre les brimades, estime un autre de ces collègues, mais il faudrait que la formation soit davantage gérée à la façon de Full metal jacket, car sur le terrain, les gamins sont parfois surpris par la dureté des combats ».

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 12:55
Théâtres d’opération : cérémonie du 14 juillet

 

15/07/2014 Sources : EMA

 

Les 13 et 14 juillet 2014, les unités françaises engagées dans les opérations extérieures ont célébré la fête nationale du 14 juillet.

 

Au Mali, la cérémonie du 14 juillet a été présidée par le général de division Marc Foucaud, commandant de la force Serval étendue à la BSS, en présence de l’ambassadeur de France et des attachés de défense étrangers sur le site de l’aéroport de Bamako. Etaient également présents,  de hautes autorités civiles et militaires maliennes, de la MINUSMA et de l’EUTM.  A Gao, la cérémonie était présidée par le colonel Jean-Michel Luccitti, et regroupait les unités présentes sur la zone, les français insérés à la MINUSMA et des représentants des FAMA et de la MINUSMA.

 

En Côte d’Ivoire, les militaires de la force Licorne ont célébré la fête nationale sur le camp de Port Bouët. La cérémonie a été présidée par l’ambassadeur de France et placée sous l’autorité militaire colonel Paul Sanzey. Au cours de la cérémonie, une remise de décorations a été faite.

 

Au Tchad, les éléments de la Force Epervier (EFT) se sont réunis sur la base aérienne Adjudant Kosseï. La cérémonie était présidée par le représentant de la force (COMANFOR) Serval au Tchad, le colonel Paul Peugnet, en présence de l’ambassadeur de France au Tchad et de l’attaché de défense. Etaient également présents le représentant du ministre de la Défense du Tchad et le chef d’état-major général des armées tchadiennes. Une exposition statique de matériels (Rafale, Caracal, Puma, ERC 90 Sagaie, VLRA, etc.…) été proposée à l’issue de la cérémonie.

 

En République centrafricaine, le 14 juillet a été célébré à Bangui par une cérémonie qui s’est déroulée sur le camp de M’Poko. Présidée par le général Bellot des Minières, commandant la force Sangaris, cette cérémonie regroupait les militaires français engagés sur le théâtre centrafricain et ceux de l’Union Européenne EUFOR RCA. Une délégation de soldats de l’Union Africaine et une représentation des éléments français de la mission internationale des Nations-Unies de soutien en Centrafrique (MINUSCA) étaient également présentes auprès de l’ambassadeur de France ainsi que du ministre de la défense centrafricain accompagné de son chef d’état-major des armées et de nombreuses autorités locales. A Sibut, au nord de la capitale, et à Bouar sur la main supply road (MSR) les hommes des groupements tactiques interarmes (GTIA) « Magenta » et « de Boissieu » se sont également retrouvés autour du drapeau français pour célébrer la fête nationale.

 

L'aviso "Commandant Blaison", engagé dans le golfe de Guinée dans le cadre de la mission Corymbe, a arboré le petit pavois à l’avant du navire, tandis qu'il participe à des manœuvres communes avec des bâtiments britanniques au large de la Guinée Conakry.

 

Au Liban, une cérémonie a eu lieu sur le camp de Naqoura, présidée par le général Eric Hautecloque-Raysz, chef d’état-major de la FINUL. Cette cérémonie s’est déroulée en présence des militaires français de la Force Commander Reserve (FCR), qui constitue la force d’intervention d’urgence de la FINUL.

 

En Afghanistan, sur l’aéroport international de Kaboul (KAIA), le général de division aérienne Olivier Taprest, commandant l’aéroport international de Kaboul et les forces françaises en Afghanistan, a présidé une cérémonie commémorant le 14 juillet, en présence du général américain Joseph Anderson, commandant l’International Security Assistance Force Joint Command (IJC), et d’une délégation étrangère.

 

Enfin, en Pologne, le détachement français était rassemblé sur la 22e base aérienne tactique de Malbork. Après un défilé des quatre Mirage du détachement, la cérémonie militaire, placée sous l’autorité du commandant du détachement, le lieutenant-colonel Gauthier Dewas, s’est déroulée en présence des autorités militaires de la base polonaise.

Théâtres d’opération : cérémonie du 14 juillet
Théâtres d’opération : cérémonie du 14 juillet
Théâtres d’opération : cérémonie du 14 juillet
Théâtres d’opération : cérémonie du 14 juillet
Théâtres d’opération : cérémonie du 14 juillet
Théâtres d’opération : cérémonie du 14 juillet
Théâtres d’opération : cérémonie du 14 juillet
Théâtres d’opération : cérémonie du 14 juillet
Théâtres d’opération : cérémonie du 14 juillet
Théâtres d’opération : cérémonie du 14 juillet
Théâtres d’opération : cérémonie du 14 juillet
Théâtres d’opération : cérémonie du 14 juillet
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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 06:55
Carte des operations - juin 2014

Carte des operations - juin 2014


30.06.2014 par Philippe Chapleau - Lignes de Défense
 

Le premier semestre de 2014 se termine et l'enveloppe annuelle destinée aux opex est déjà vide. Mauvaise nouvelle certes mais qui n'a rien d'inattendu ! 

 

"On doit être à 400/450 millions pour les 4 premiers mois de l'année", précise-t-on dans l'entourage du ministre de la Défense... On se souviendra que la provision pour 2014 a été fixée à seulement 450 millions d'euros en loi de finances initiale et que ce n'est certainement pas le vote du budget rectificatif, demain mardi, qui va changer grand-chose.

 

Des raisons? L'opération Sangaris (RCA), lancée début décembre 2013, a en effet considérablement augmenté les dépenses opex pour 2014. Par ailleurs, le désengagement du Mali se poursuit mais sur un rythme plus lent qu'annoncé (Serval compte encore 1 600 hommes auxquels s'ajoutent ceux de Sabre). Au total, près de 7 000 militaires français sont actuellement déployés en opex. "Serval, Sangaris, Atalante, Finul, fin de l'Afghanistan" énumère-t-on au ministère de la Défense pour expliquer ces coûts et surcoûts.

Les dépassements sont désormais chroniques comme le démontrent le tableau ci-dessous et les chiffres suivants: en 2013, le poste opex a représenté une dépense effective de 1,257 milliard d'euros, alors qu'en LFI, 630 millions avaient été budgétés.

 

 

A vot' bon coeur... L'enveloppe budgétaire consacrée aux opex pour 2014 est vide

 

Solidarité. La Défense va donc devoir compter sur la solidarité interministérielle jusqu'à la fin de l'année pour régler la facture des opex. Ce principe est désormais inscrit dans la LPM et c'est un progrès, même si le taux de couverture n'est pas précisé. Et puis il faudra compter avec Bercy qui" conteste tout" ironise un député.

 

Quelle facture à la fin de l'année? "Nous verrons", dit-on à l'hôtel de Brienne. Les projections pour 2014 "n'ont été ni estimées ni rendues aux parlementaires". Mais du côté des commissions, on parle d'un total de 1,5 milliard.

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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 12:56
Clôture de la session nationale de l’IHEDN - Allocution du général d'armée Pierre de Villiers

 

23/06/2014 Allocution du général d'armée Pierre de Villiers à l'Ecole militaire, le 19 juin 2014.

 

Note RPDefense : mise en gras, soulignement et ajout des liens/tags par mes soins.

 

Mon général, mon cher Marc,

 

Mesdames, messieurs,

 

C’est un réel plaisir pour moi d’être parmi vous aujourd’hui : je garde un excellent souvenir de mon année à l’IHEDN au sein de la 56èmepromotion, la meilleure bien sûr.

 

L’IHEDN, c’est une synthèse originale, entre des auditeurs venus de tous horizons professionnels, sans s’être choisis, pour croiser leurs expériences, confronter leur réflexion, remettre en cause leurs certitudes, et avancer ensemble. Le premier atout de l’IHEDN, c’est sa richesse humaine. C’est ce creuset singulier.

Mais l’IHEDN est bien plus que cela. Il a vocation à rayonner dans notre société, pour éveiller les esprits sur les enjeux de notre défense. Le second atout de l’IHEDN, c’est son potentiel de rayonnement, et ce potentiel, c’est chacune et chacun d’entre vous.

Pour ces deux raisons, sa richesse humaine et son potentiel, mis au service de notre défense, je crois en l’IHEDN. Continuez à partager vos analyses, à créer, à proposer, à faire vivre vos réseaux !

Aujourd’hui, je ne vais pas reprendre ce que vous avez reçu toute l’année. Je voudrais plutôt vous parler de mes préoccupations de chef d’état-major des armées.

 

Outre les relations internationales militaires, qui constituent une dimension transverse de mes activités, en tant que CEMA, j’ai en réalité deux grandes responsabilités.

 

La première est opérationnelle : je suis responsable de la planification et la conduite des opérations militaires et conseiller militaire du gouvernement. A ce titre, je valide les options militaires préparées par mon état-major et les soumets à l’autorité politique, puis j’en supervise la mise en œuvre, sous l’autorité directe du Président de la République. Cette responsabilité concerne l’ensemble de nos forces, nucléaires et conventionnelles, en métropole, outremer et sur tous nos théâtres d’opération : le soleil ne se couche jamais au centre de planification et de conduite des opérations de l’état-major des armées !

 

Ma deuxième responsabilité est capacitaire. Je suis responsable de la programmation militaire, c’est-à-dire de la préparation, de la mise en condition et du soutien des capacités de nos armées, en particulier du personnel, de l’équipement et des infrastructures. C’est une responsabilité qui m’engage au présent, et vis-à-vis de l’avenir. Je suis en effet chargé d’exprimer le besoin de nos armées en termes de capacités, de m’assurer de la prise en compte de ce besoin, puis de coordonner, avec la DGA et les armées, la mise en service des capacités dans les forces.

 

Au regard de ces deux responsabilités, je constate que nous avons encore de belles armées, des armées engagées, des armées qui protègent et qui gagnent, des armées reconnues à l’international. Nos alliés saluent notre leadership et nos capacités. Je peux vous le dire : depuis 4 mois que je rencontre mes homologues européens, américains, africains, arabes et asiatiques, c’est toujours une vraie admiration pour l’audace de notre stratégie, la qualité de nos soldats, et leurs prouesses sur le terrain. Mais, dans le même temps, nos armées abordent une nouvelle phase de leur transformation, une phase délicate au regard de l’ambition, des ressources, et de la situation présente de nos armées.

 

C’est de cela, les opérations et la transformation, dont je voudrais vous parler. Mon objectif est de vous donner la photo la plus exacte possible des armées telles que je les perçois, après 4 années en tant que major général des armées, et 4 mois après avoir pris mes fonctions de chef d’état-major des armées. Je le ferai de manière concrète, en partant des faits. A travers cela, vous comprendrez ma vision et mon ambition pour nos armées.

 

***

 

Les opérations, d’abord.

Quelques chiffres, pour fixer les idées, et je m’en excuse, mais il faut bien planter le décor.

A l’heure où je vous parle, plus de 20 000 militaires sont déployés hors de la métropole, dont 7 500 dans 26 opérations extérieures, sur 4 continents et sur tous les océans. Ils y participent à la résolution des crises, à la protection des populations civiles et de nos ressortissants, et à la défense de nos intérêts. Les autres préparent et soutiennent ces opérations ou y contribuent directement, depuis nos bases prépositionnées, outremer et à l’étranger, en Afrique et aux Emirats arabes unis.

 

Dans le même temps, les armées tiennent la posture de dissuasion, protègent le territoire national et surveillent ses espaces aériens et maritimes. Elles recueillent du renseignement, contrôlent des espaces et des flux d’intérêt stratégique, et préparent les engagements futurs. En 2013, chaque jour, environ 2 500 militaires ont été engagés en permanence dans la protection du territoire national, dont environ 1 000 au titre du seul plan Vigipirate et 1500 pour les activités permanentes de protection du territoire : postures permanentes de sûreté aérienne et maritime, lutte contre l’orpaillage clandestin en Guyane, prévention des feux de forêt, et autres missions intérieures.

 

10 000 militaires en moyenne ont été engagés en opération extérieure sur les 10 dernières années, 13 500 au plus fort de l’année 2011, mais pour parer aux imprévus et agir, dans l’urgence si besoin, il faut disposer d’une réserve de forces identifiées, capables de monter en puissance à temps, et de se régénérer à temps. C’est le principe des contrats opérationnels des armées, qui définissent les capacités nécessaires à différents scénarios d’emploi ; contrats qui sont loin de se résumer à des effectifs mais qui englobent, plus largement, des capacités de projection et de soutien, notamment aériennes et navales. La réalité n’est jamais rigoureusement conforme aux probabilités, mais nos hypothèses de planification fournissent une base de travail réaliste et modulable. S’agissant du contrat dit « majeur », notre contrat le plus exigeant, nous l’avons approché en 2011, lors du pic d’activité dû au cumul des opérations d’Afghanistan, de Côte d’Ivoire et de Libye, sans oublier notre contribution à la gestion de la crise de Fukushima et à l’évacuation des ressortissants français et européens en Égypte, en Tunisie et en Libye.

 

Le volume et la nature des capacités correspondant à ces contrats intègrent le besoin de

relever les forces déployées, car les opérations modernes durent. Nous sommes au Liban depuis 1978, au Tchad depuis 1986, en Afghanistan depuis 2001. Enfin, les contrats opérationnels incluent des forces de réaction immédiate lorsqu’il faut s’engager très rapidement, en quelques heures ou en quelques jours, et d’autres forces, dont la montée en puissance peut se faire plus progressivement. Ce sont ces contrats qui déterminent le format de nos armées et les capacités nécessaires à leurs missions.

 

Plus que le nombre de forces déployées aujourd’hui, c’est leur dispersion qui met certaines de nos capacités sous tension. La multiplication des opérations impose en effet de dupliquer des capacités de renseignement, de commandement, de soutien technique et logistique, alors que plusieurs d’entre elles reposent sur des équipements et des effectifs très limités. C’est aussi le cas de certaines capacités de combat, les plus pointues, qui sont aussi souvent les plus sollicitées. Un exemple ? Les drones. Avant l’acquisition de 2 appareils supplémentaires à la fin de l’année 2013, notre capacité reposait sur 3 drones opérationnels. Il est difficile dans ces conditions d’intervenir sur deux théâtres en même temps, tout en continuant à former le personnel. Autres exemples : les linguistes arabisants, les atomiciens, les officiers d’appontage, qui ne représentent que quelques individus, pour autant indispensables.

 

Dans ce contexte, mon constat est simple : on ne peut plus prétendre tout faire, ni agir partout en même temps, avec la même intensité. Il faut être souple et adaptatif, mais il faut des objectifs clairs, hiérarchisés et réalistes.

 

D’abord, la défense du territoire national, en métropole et outremer.

C’est notre vocation première : le Code de la défense et le Livre blanc sont très clairs. C’est une mission fondamentale. Nous ne pouvons faire défaut : nous ne ferons pas défaut, c’est une question de légitimité. Nos concitoyens reconnaîtront d’autant plus la nécessité d’une défense forte et d’un budget exigeant qu’ils auront la certitude d’être eux-mêmes défendus, où qu’ils soient sur notre territoire.

La défense du territoire, c’est d’abord la dissuasion nucléaire, qui sanctuarise nos intérêts vitaux par la menace de dommages inacceptables qu’elle fait peser chez un agresseur potentiel. Notre stratégie s’appuie sur deux composantes, aéroportée et océanique, complémentaires en termes d’options et d’effets. Elle s’inscrit dans le cadre de la stricte suffisance, une stricte suffisance appréciée en fonction du contexte géostratégique et de la capacité des systèmes d’armes à causer des dommages inacceptables.

La défense du territoire, c’est aussi la surveillance de nos espaces aériens et maritimes, la police du ciel, l’action de l’État en mer. La lutte contre tous les trafics en mer est un enjeu, notamment outremer. C’est l’une des missions de notre marine. Je rappelle que la France possède la deuxième zone économique exclusive mondiale.

La défense du territoire, c’est enfin la contribution de nos armées aux plans gouvernementaux permanents et de circonstance, dont Vigipirate est le plus emblématique.

Ces missions sur le territoire national sont parfois méconnues des Français, parce qu’elles sont conduites dans la discrétion. Un exemple récent : le dispositif mis en place pour les commémorations du 6 juin, dirigé par les officiers généraux des zones de défense Paris et Ouest en coordination avec les préfets. 3 500 militaires ont été engagés, de manière complémentaire, dans des missions de contrôle terrestre, de protection des côtes et de sûreté aérienne : 2 400 pour la protection et 1 100 pour le volet mémoriel. 12 hélicoptères, 2 frégates et 1 Atlantique 2 furent également dédiés, aux côtés d’autres capacités, drones, NRBC, dont seules les armées disposent.

Votre rôle d’auditeurs de l’IHEDN est de nous aider à expliquer cet engagement sur notre territoire, auprès des élus, des administrations, des relais d’opinion et de nos concitoyens. C’est un véritable défi, dans un contexte où la communication sur les actions des uns et des autres est très concurrentielle. Je compte sur vous !

Vous le savez, la sécurité du territoire se joue aussi au-delà des frontières, dans tous les espaces – terrestre, maritime, aérien et cyber –, pour défendre nos intérêts, nos valeurs et agir aux avant-postes, avant que les menaces ne se concrétisent sur notre territoire.

 

En OPEX, une priorité : la bande sahélo-saharienne.

La lutte contre les groupes armés terroristes est notre préoccupation, et pour plusieurs années encore : cette lutte contribue très directement à la sécurité de la France et ses intérêts.

Sur la façade méridionale de notre pays, la stabilité de l’Afrique, singulièrement de la zone sahélienne, est notre première ligne de défense. Les groupes armés terroristes cherchent à déstabiliser la région, menacent directement nos compatriotes expatriés et nos intérêts économiques. Ils ont clairement désigné la France comme l’une de leurs cibles : ce sont nos ennemis, aujourd’hui les seuls au sens strict.

Depuis le lancement de Serval, en janvier 2013, nous avons remporté de réels succès : nous avons chassé les groupes armés terroristes, jusque dans leurs sanctuaires ; le Mali a retrouvé son intégrité territoriale et un gouvernement légitime. Aujourd’hui, l’ennemi est affaibli et désorganisé.

Mais il n’est pas vaincu. Il reste déterminé et dangereux. Il s’est adapté, pour défier nos capacités de renseignement, de mobilité et d’action. Et la bande sahélienne ne devient qu’une partie d’un ensemble plus vaste, avec des ramifications au Nord et au Sud : du Sénégal à Djibouti en passant par le Mali, le Sud de l’Algérie, le Niger, le Sud de la Libye et le Tchad, cet autoroute du trafic en tout genre – narco, armes, êtres humains, prosélytisme – est aussi celui du djihadisme, qui se finance ainsi. La jonction opérationnelle avec Boko Haram, au Nigéria, ou les Shebabs somaliens qui frappent à Djibouti n’est pas avérée, mais les connexions existent. Nous sommes face à un défi majeur, qui concerne la sécurité de l’Europe.

Pour cela, nous sommes en appui de la MISMA au Mali, force africaine sous résolution de l’ONU. Et les Africains sont unis pour faire front. Ils viennent de lancer un « G5 du Sahel », auquel la France est associée : j’ai été invité à la première réunion des CEMA organisée les 17 et 18 avril à Niamey. Et nous faisons de nombreuses opérations conjointes avec nos amis africains, notamment le long des frontières tchadiennes, nigériennes et maliennes. Les Africains sont pleinement conscients des enjeux, au travers de ces opérations.

Le combat change donc d’échelle, et il faut faire vite. Il se régionalise, de la Mauritanie au Tchad, de la Libye au Burkina. Ce sont des distances considérables, une échelle inédite pour nos opérations. Imaginez, du Cap Finistère à Odessa, de Copenhague à Munich : c’est cela, notre zone d’action.

Les capacités de renseignement, de surveillance et de frappe de précision sont essentielles, pour neutraliser l’ennemi, là où il est. Aujourd’hui, on a moins besoin de forces de contrôle de zone, mais plus d’unités légères, en appui des armées des pays africains concernés, et de capacités de renseignement et de frappe contre les GAT : renseignement, suivi de la cible H24, neutralisation, c’est le triptyque du succès sur le terrain aujourd’hui dans la BSS.

Dans cette optique, nos objectifs sont au nombre de trois. D’abord, casser le potentiel de nuisance des GAT. Ensuite, désorganiser leurs réseaux, en s’appuyant sur la mobilisation de la communauté internationale. Enfin, transférer la sécurisation de la zone aux pays du champ, en accompagnant la montée en puissance de leurs capacités : c’est le rôle de nos détachements d’assistance opérationnelle.

En conséquence, nous adaptons notre dispositif : 3000 hommes environ fin 2014, engagés à partir de Gao, de Niamey, et de N’Djamena, avec le soutien de nos alliés américains. L’ensemble sera commandé depuis N’Djamena avec, dès que possible, le lancement d’une nouvelle opération pour marquer l’évolution de notre stratégie.

 

Autre opération majeure en Afrique : la République centrafricaine, ma deuxième priorité pour les OPEX.

Nous avons fait du bon travail depuis le début de Sangaris, il y a 6 mois. Nous avons évité le pire : le massacre interethnique. A Bangui, les milices peuvent encore être capables – et donc coupables – de pics de violence, mais elles n’agissent plus que de manière erratique. La situation sécuritaire et économique s’est nettement améliorée depuis 3 mois. Dans l’Ouest, le long du corridor économique, les convois reprennent. Dans l’Est également, nous avons réussi notre déploiement, dans un contexte sécuritaire très particulier, et conformément au plan d’opération approuvé par le Président de la République, qui consistait à s’installer avant la saison des pluies, soit avant la fin du mois de mai.

Mais 3 objectifs restent à atteindre pour remplir toute la mission ; leur réalisation est complexe, en l’absence de véritable leadership centrafricain et international pour organiser l’indispensable :

  • La restauration de l’État et la mise en place de l’administration ;
  • La réconciliation nationale, et en premier lieu le désarmement ;
  • Le déploiement d’une opération de maintien de la paix des Nations unies à partir du mois de septembre : c’est elle qui a vocation à prendre le relais.

Ces objectifs ne sont pas militaires : Sangaris y contribue, crée des conditions mais ne peut pas tout faire.

L’arrivée de la force européenne EUFOR-RCA est un plus, mais restons réalistes : une fois encore, dans son ensemble, l’Europe est militairement peu présente. Un exemple : le 2èmecontingent en effectifs de la mission européenne – après nous – sera constitué par des Géorgiens, non membres de l’UE… EUFOR-RCA comporte aujourd’hui 600 hommes environ, dont les deux tiers sont Français ou mis en place par des États non membres de l’UE : il n’y a donc pas vraiment de partage du fardeau.

La situation reste donc précaire. En attendant les renforts, qui tardent à venir, il faut être au four et au moulin. Je note sur ce plan la plus-value de nos gendarmes français, avec lesquels les armées sont désormais habituées à travailler en OPEX, notamment depuis l’Afghanistan. Une chose à garder en tête : tant que les forces internationales attendues ne sont pas déployées, nous restons le seul rempart contre le chaos. Conséquence : sans doute, pas de désengagement majeur de Sangaris avant la montée en puissance de la MINUSCA, fin décembre a priori.

 

Dernier sujet d’actualité : l’Ukraine.

Vous avez suivi les événements, et la mobilisation de l’OTAN pour « réassurer »certains alliés : la Pologne, la Roumanie, les pays baltes. L’Alliance a joué son rôle. Nous avons pris notre part, notamment avec : l’engagement de nos AWACS ; le déploiement de 4 Rafale, puis de Mirage en Pologne ; nos navires en Baltique et en Mer noire ; notre renforcement des effectifs pour la planification à SHAPE.

Au-delà de ces actions, cette crise amène l’Alliance atlantique à se poser des questions de fond, alors que le retrait d’Afghanistan la conduit également à actualiser son logiciel : que signifient l’article V, la sécurité collective, les partenariats ? Quelle posture vis-à-vis de la Russie ?

D’un point de vue militaire, la crise ukrainienne soulève d’autres interrogations : celle de l’appréciation de situation, et donc du partage du renseignement ; celles de la réactivité et de la modularité des forces, ceci pour apporter les bonnes réponses, des réponses ajustées, « ni tout, ni rien ». Il faudra en tirer les conséquences pour les exercices, la NRF, les dispositifs de forces, les capacités de déploiement, en particulier sur la réactivité de nos dispositifs d’alerte, qui a été un sujet dont nous avons parlé avec SACEUR lors du dernier comité militaire de l’OTAN, il y a quelques jours à Bruxelles.

La crise ukrainienne et ses conséquences seront probablement au cœur du prochain sommet de l’OTAN, les 4 et 5 septembre, à Newport, au Pays de Galles. Se posera encore la question du désarmement de la plupart des pays occidentaux, alors que le monde réarme : d’après le SIPRI, - 20 % pour les dépenses d’armement dans l’OTAN depuis 2008, dont - 23% pour les Américains ; et, dans le même temps, des dépenses inflationnistes ailleurs, en Russie et en Chine notamment, avec une augmentation à 2 chiffres en termes de pourcentage.

Ce parcours au cœur de nos opérations n’est pas exhaustif. Notre présence dans le Golfe arabo-persique, d’où revient le groupe aéronaval, illustre la dimension mondiale de notre stratégie. Pour la première fois, il y a eu une intégration totale, pendant 6 semaines, avec les Américains, pendant l’exercice Bois Belleau.

Ce parcours de nos opérations n’est pas exhaustif, mais il montre leur diversité : diversité des théâtres, diversité des missions, diversité des cadres d’engagement. Si nous savons faire face à cette diversité, c’est parce que nous disposons de 3 capacités majeures : celle d’apprécier les situations de façon autonome, et donc à décider de manière souveraine ; la réactivité, pour répondre dans les délais, facteur de plus en plus essentiel ; la polyvalence, maîtrise de l’ensemble des capacités militaires, sur tout le spectre des missions.

Et si nous savons faire face, c’est parce que nous disposons de ces capacités en propre. L’initiative politique, le leadership international n’ont de sens que s’ils peuvent se traduire en actes. Trop souvent à l’OTAN et à l’UE, la convergence des stratégies et des agendas nationaux est difficile, surtout quand il faut agir vite ou prendre part aux missions de combat. Trop souvent, les contributions des alliés sont appréciées, mais focalisées sur certaines capacités seulement. Ce que nous connaissons aujourd’hui en RCA est symptomatique. Ce n’est pas être pessimiste que de le dire, c’est être réaliste.

Disposer d’un tel outil militaire, souverain, réactif et polyvalent, c’est un capital précieux. Mais c’est un capital fragile par nature.

Pour être toujours en mesure d’apporter les bonnes réponses, à temps, il faut s’adapter et le faire en regardant loin devant : il faut plusieurs décennies pour concevoir, développer et mettre en service un programme d’armement moderne, et plusieurs années pour recruter et former le spécialiste qui le mettra en œuvre.

Il faut le faire en intégrant tous les milieux de la guerre : terrestre, aérien, maritime et cybernétique, voire spatial. Car c’est ainsi que se conduisent les guerres modernes, en interopérabilité interarmées. L’interopérabilité n’est pas une construction théorique, elle se développe et s’entretient dans les exercices et les opérations. C’est un processus d’ajustement permanent, au fil de l’évolution des doctrines, des organisations, des procédures et des équipements de chacune de nos armées, et de ceux de nos alliés et partenaires. Notre interopérabilité doit être interarmées et internationale.

Il faut s’adapter en synchronisant tous les composants de nos capacités : le matériel, le personnel et l’environnement. Et il faut le faire avec un budget toujours très contraint. Ce qui suppose une bonne coordination, une cohérence d’ensemble, ce qui me conduit à ma deuxième partie.

 

**

 

La transformation des armées.

Elle est déterminée par deux documents cadres : le Livre blanc de 2013, qui exprime l’ambition nationale et définit un nouveau modèle d’armée à l’horizon 2025 ; et la Loi de programmation militaire 2014-2019, qui en est la traduction capacitaire, année après année, sur 6 ans.

Nos armées devront rester capables de réaliser 3 grandes missions : la protection des Français et du territoire national, la dissuasion nucléaire, l’intervention extérieure. Elles devront pouvoir le faire en garantissant autonomie d’appréciation et d’action, ce qui implique le maintien d’un modèle d’armée complet. Elles devront s’appuyer sur des soldats, des marins et des aviateurs bien équipés, bien entraînés, motivées et maîtrisant l’emploi de la force.

Or, la contrainte budgétaire est très forte : - 20 Md€ par rapport à ce que la trajectoire budgétaire définie par la Loi de programmation précédente prévoyait sur la période 2014-2019, soit les deux tiers d’une annualité budgétaire sur 6 ans.

Dans ce cadre, il s’agit en fait de garantir la cohérence à nos armées, autrement dit d’établir en continu l’adéquation entre les missions et les moyens.

Nos armées continueront à se moderniser, pour renouveler des capacités vieillies, usées ou lacunaires. L’âge moyen des véhicules de l’avant blindé déployés en RCA est de 31 ans, ceux de métropole ont 40 ans en moyenne. Nos avions ravitailleurs fêtent cette année leur 40èmeanniversaire et nos hélicoptères Puma leur 44èmeanniversaire. Qui, ici, monterait dans un véhicule de plus de 30 ans, dans un avion ou dans un hélicoptère de plus de 40 ans ?

Nos armées continueront également à se moderniser pour acquérir les capacités nouvelles nécessaires aux opérations futures : renseignement, espace, drones, forces spéciales, frappes à distance, entre autres.

Nous garantirons à nos forces une préparation opérationnelle conforme aux standards internationaux : il en va de leur efficacité et de leur sécurité. C’est est en outre, vis-à-vis de nos alliés, un gage de crédibilité opérationnelle, et donc de confiance.

Mais, sous forte contrainte de ressources, garantir la cohérence en continuant à se moderniser, c’est d’abord ajuster nos contrats opérationnels : certains ont été réduits jusqu’à 30%, en particulier le contrat d’intervention majeur, le plus exigeant mais le moins probable.

Garantir la cohérence en continuant à se moderniser, c’est aussi et en conséquence revoir nos formats, autrement dit réduire nos effectifs et nos dotations en équipement : la modernisation des capacités se poursuit, mais à plus petite échelle et plus lentement.

C’est rationaliser nos implantations, en métropole et outremer, pour les rendre plus efficaces, pour améliorer le soutien, pour améliorer les conditions de vie et de travail. Autrement dit : fermer des sites.

C’est réduire la taille des états-majors centraux, pour mieux responsabiliser les acteurs de terrain : dans quelques mois, lors du transfert à Balard, l’état-major des armées sera réduit de 20%.

C’est continuer à coordonner nos efforts en interarmées et avec nos alliés et partenaires, pour partager et mutualiser ce qui peut l’être.

Que les choses soient claires : ces réductions de format, de personnel, d’équipements et ces étalements des livraisons de matériel sont la seule voie pour entretenir un outil de défense conforme aux grands objectifs du Livre blanc, compte tenu de la situation de nos finances publiques. Mais ils sont douloureux, et difficiles à mettre en œuvre : la LPM 2014-2019 a été construite sur des hypothèses de gains de productivité considérables, des diminutions d’effectif drastiques et un plan d’équipement ralenti mais indispensable !

Nous nous sommes mis en ordre de marche. Nous disposons d’un projet commun aux armées, directions et services interarmées, que j’ai baptisé CAP 2020, qui définit la transformation des armées pour les années à venir. C’est un projet à la fois ambitieux et exigeant, car fondé sur les hypothèses budgétaires volontaristes de la LPM, des hypothèses qu’il faudra confirmer année après année !

Vous avez sans doute suivi les discussions récentes à propos de la programmation budgétaire triennale 2015-2017. A Bercy, il fut question que les armées endossent plusieurs M € d’économies supplémentaires. Le Président de la République a confirmé l’engagement de la Nation pour sa défense, le 2 juin. C’est une bonne nouvelle pour les armées, parce que le costume est déjà taillé au plus juste !

Je m’explique. Le budget de la défense couvre 3 postes : les effectifs, rémunérations et charges sociales ; le fonctionnement, nécessaire à la vie des unités et à l’entraînement des forces ; les équipements – autrement dit : les investissements.

 

S’agissant des effectifs, le plan de déflation est déjà très ambitieux : 82 000 postes sur la période 2009-2019, soit 25% de l’effectif de départ, et, pour la LPM 2014-2019, environ 34 000 suppressions de postes sur la durée de la LPM, dont 1000 officiers par an. Je rappelle qu’en 2014, le ministère de la défense a assumé 60% des suppressions d’emploi de l’État.

On peut difficilement aller plus loin, quels que soient les leviers considérés : le recrutement, l’avancement, la condition du personnel.

Le recrutement coûte 170 M€ par an. Le tarir se traduirait mécaniquement par une augmentation du gain vieillesse-technicité, et donc par une augmentation de la masse salariale. Le supprimer pendant un an entraînerait une dégradation de la capacité opérationnelle : l’armée de terre recrute 8 700 personnels par an, l’équivalent de 10 régiments. Un gel complet de l’avancement pendant un an entraînerait un gain de 20 M€, dérisoire au regard des enjeux financiers et du risque social. Quant à la condition du personnel, qui concerne les mesures d’accompagnement de la réforme, elle représente 45 M€ dans cette LPM contre 90 dans la précédente. Et ces 45 M€ sont déjà gagés par des mesures inéluctables. En fait, concrètement, il n’y a pas de mesures nouvelles de condition militaire dans la LPM. Quel autre corps de l’État assumerait un tel effort sans compensation sociale, dans ces conditions ?

 

S’agissant du fonctionnement courant, je précise qu’il ne s’agit ni de « train de vie », ni de condition du personnel, mais de l’environnement dans lequel le personnel conduit son activité. Aujourd’hui, l’agrégat est déjà contraint au-delà du raisonnable en construction de LPM, pour permettre de moderniser les équipements a minima. Un effort supplémentaire de 100 M€ a été malgré tout imposé en 2014, malgré des signaux d’alerte. On se trouve à un niveau tel qu’il a fallu, l’an dernier, mettre en œuvre un plan d’urgence de 30 M€ en fin d’année pour satisfaire en partie les besoins les plus basiques, comme le chauffage. Comment aller plus loin dans les économies de fonctionnement, quand la hausse de la TVA n’est pas compensée et que les coûts de l’énergie et des fluides représentent 40% des dépenses des bases de défense ? Comment aller plus loin lorsque la carte des unités à regrouper ou à dissoudre n’est communiquée qu’année après année ?

 

S’agissant de la préparation opérationnelle, nous avons accepté en construisant la LPM un niveau d’entraînement déjà dégradé, 15 à 20% sous les standards fixés par l’OTAN. C’est un minimum, dans un contexte d’engagement opérationnel soutenu. Je le répète, la qualité de la préparation opérationnelle fait le succès des forces en opération et, en conséquence, garantit la liberté d’action du politique. Descendre sous le niveau visé augmenterait en outre le risque pour le combattant, en opération comme à l’entraînement, et augmenterait le risque social : en période de réforme, seule l’activité opérationnelle compense les sacrifices qu’il faut consentir au quotidien. Car c’est bien un paradoxe, oui, les soldats râlent… pour faire leur métier !

 

S’agissant des équipements, enfin, nous nous situons également à un plancher. Les ressources allouées aux grands programmes ont été réduites de 40% par rapport à ce que prévoyait la LPM 09-14. Les réductions et l’étalement des commandes entraîneront un vieillissement accru des matériels qu’ils sont censés remplacer avec, dans certains cas, des réductions temporaires de capacités : véhicules terrestres de combat, hélicoptères, aviation de chasse, de transport, de ravitaillement en vol et de patrouille maritime, frégates de tous types.

Quant à l’infrastructure, avec un flux annuel de 1 Md€, elle est sous-dotée d’environ 200 M€ annuels. Je rappelle sur ce plan que la plupart de nos jeunes soldats et de nos sous-officiers habitent dans leur enceinte militaire.

 

La dissuasion, dont on dit – un peu vite – qu’elle est « sanctuarisée », est aussi concernée par ces réductions et ces décalages, avec un abattement de plus de 10% des ressources par rapport à la LPM précédente, y compris dans la simulation. Et les programmes de moindre envergure mais tout aussi importants pour la cohérence d’ensemble – ce que nous appelons les « autres opérations d’armement » – sont également concernés : - 20% en construction. Toute réduction supplémentaire conduirait à décaler encore des programmes très attendus, dont l’arrivée a déjà été repoussée au maximum, comme le programme Scorpion pour la protection des forces, le MRTT pour le ravitaillement en vol, le sous-marin Barracuda. Elle conduirait à attendre encore l’acquisition de capacités qui nous font déjà cruellement défaut en opération, comme l’ISR, pour le suivi d’une cible, ou les drones.

 

Clairement, dans la construction de la LPM, nous avons déjà accepté d’aller au bout du bout du possible ! Et nous avons déjà intégré un niveau de coopération européenne et otanienne aléatoire, sans parler des hypothèses d’exportation d’équipements particulièrement ambitieuses.

Le modèle 2025 du Livre blanc et de la LPM est le dernier repli du modèle d’armée complet et cohérent dont la France a besoin pour assumer ses responsabilités au niveau affiché dans le Livre blanc. Toute encoche budgétaire à la LPM aurait des effets directs et immédiats. Elle impliquerait ni plus, ni moins de construire un nouveau projet et d’en assumer toutes les conséquences dans les domaines opérationnel, capacitaire, économique et social. Elle impliquerait ainsi de revoir l’ambition nationale.

Ne nous trompons pas : lorsque l’on abandonne une capacité, il est très difficile voire impossible de la reconstruire dans des délais compatibles avec les menaces. Les industriels le savent bien également : c’est une question de savoir, et de savoir-faire.

Nous nous situons aujourd’hui dans un contexte de dégradation sensible du moral, soulignée dans tous les rapports internes ainsi que dans le rapport que le haut comité d’évaluation de la condition militaire, autorité indépendante, vient de remettre au Président de la République. Ce moral est changeant, parfois fragile, parfois variable, mais globalement à surveiller. Dans son ensemble, le personnel ressent de la lassitude, de la résignation : il traverse une crise de confiance qui, d’ailleurs, n’est pas sans lien avec celle que traverse la société en général.

C’est un sujet de préoccupation majeure pour moi : dans notre organisation avant tout humaine, le succès repose d’abord sur les forces morales. C’est un sujet sur lequel j’alerte régulièrement l’autorité politique. Avec le ministre de la défense, j’ai fait accepter par le personnel le principe de nouveaux efforts, sans équivalent, en contrepartie d’une nouvelle perspective portée par CAP 2020 : le retour à plus de cohérence entre les missions et les moyens ; une meilleure adéquation entre l’âge, le grade et les responsabilités exercées ; une amélioration des conditions de vie et de travail. A l’évidence, comme je viens de le démontrer, toute économie supplémentaire demanderait d’autres efforts, avec le risque non maîtrisé de franchir le seuil de l’acceptabilité sociale.

J’en viens à ma conclusion : ce qui est essentiel à mes yeux.

 

***

 

Ce qui me tient à cœur, au dessus de tout : tenir un discours de vérité, sans minimiser les difficultés, sans dramatiser à l’excès non plus.

 

La vérité, je le disais en introduction, c’est que nous avons de belles armées, des armées et des services aguerris et engagés. Qui, en Europe, est aujourd’hui en mesure de faire ce que nous faisons sur tous nos théâtres d’opération ? Personne. C’est un motif de fierté à partager, un appel à aller de l’avant.

La vérité, c’est que nous avons des armées transformées par presque 20 ans de réformes continues. Côté pile, elles n’ont cessé de perfectionner leurs doctrines, leurs tactiques, leurs équipements, pour être toujours au rendez-vous, toujours à la pointe. Les armées d’aujourd’hui, celles qui ont combattu en Afghanistan, en RCI, en Libye, au Sahel, en RCA ont peu de choses à voir avec celles de 1994. Leurs succès actuels sont la conséquence d’un aguerrissement continu. Cette mutation est à porter au crédit des hommes et des femmes des armées, qui ont su s’adapter avec créativité et détermination. C’est un autre motif de fierté.

Côté face, ces réformes ont été réalisées dans le cadre de ressources en constante diminution, alors que nos forces restaient très engagées en opération. Il s’en est suivi une érosion continue des conditions de vie et de travail, malgré des efforts considérables de rationalisation au sein de chaque armée et en interarmées : réduction des effectifs ; transfert ou dissolution d’unités et de bases ; création d’une chaîne interarmées du soutien ; mise en place des bases de défense, etc. Aujourd’hui, la cohérence globale de nos armées est fragilisée.

 

La vérité enfin, c’est que la LPM permet, en construction, de maintenir cette cohérence, et que nous disposons avec CAP 2020 d’un projet pour la mettre en œuvre dans des conditions difficiles, mais de façon cohérente. C’est mon ambition pour nos armées.

Deux conditions sont toutefois nécessaires.

La première est la mise à disposition effective de tous les crédits prévus en programmation, ressources budgétaires et ressources exceptionnelles. Dans la situation économique que traverse notre pays, c’est un défi. C’est un engagement collectif, derrière le ministre, avec les chefs d’état-major d’armée.

Deuxième condition :l’adhésion du personnel. J’en appelle à l’unité, au sens de l’intérêt commun, à la cohésion, à la détermination, à la combativité. J’en appelle à la responsabilité. L’adaptation est une nécessité. Elle impose de revoir nos raisonnements, nos manières de faire, nos organisations. Elle impose, dans notre monde qui change très vite, d’admettre que la stabilité est de plus en plus l’exception, et qu’il est difficile d’avoir des perspectives. Ce qui vaut dans la société civile vaut pour les armées. Cette réalité est comprise,mais elle est parfois difficile à assimiler : le personnel, mobile et dévoué par nature, aspire pourtant à une certaine stabilité et, surtout, à la reconnaissance par la Nation de son engagement et de ses efforts.

 

Vous avez été cette année des témoins actifs. Maintenant que vous vous apprêtez à quitter l’IHEDN, je vous invite à être des ambassadeurs dans votre environnement professionnel et personnel, auprès de nos compatriotes, pour leur faire connaître la nécessité d’une défense, ainsi que la qualité et les attentes de celles et ceux qui ont choisi de s’y consacrer sous les armes. La défense est un héritage de la Patrie. Elle ne vaut que par la volonté de la Nation.

Je compte sur vous !

Je vous remercie.

 

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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 08:55
Général Pierre de Villiers : " Avec le ministre, on a dit " stop ", ça devenait une question de justice sociale "


20.06.2014 Par Olivier Berger, grand reporter à La Voix du Nord- Défense Globale



Depuis sa prise de fonction le 15 février, le nouveau chef d'état-major des armées (photo ministère de la Défense), le général Pierre de Villiers, se fait rare dans les médias. Histoire de ménager sa monture pour un homme prudent, de prendre son temps pour appréhender toutes les facettes du large et lourd costume du CEMA (politique, diplomatique, économique, com interne, transformation, opérations...).

Ce jeudi 19 juin à Paris, en compagnie de deux confrères, nous avons pu mieux le découvrir, dans le rôle du premier communicant des armées. " La transparence, c'est la première des protections ", indique-t-il : " Quand un événement survient, ma première question est souvent " quand est-ce qu'on communique ? ". " Eh bien, maintenant... 

 

Les déclarations du général de Villiers réunies en quelques grands thèmes...

 

Soucis budgétaires

" Mon souci principal en phase avec le ministre est le respect intégral de la Loi de programmation militaire, sans lequel nous serions évidemment dans un autre projet. Compte tenu de sa tension, on ne peut se permettre la moindre encoche sur les trois postes principaux, la masse salariale, le fonctionnement et les équipements. Tout cela est tendu mais cohérent. Dans cette affaire, je suis déterminé, confiant mais vigilant. Le président l’a exprimé clairement. Je crois en la parole présidentielle.

Je ne suis pas naïf, je suis pragmatique et je connais les réalités. On sait les difficultés mais c’est d’abord un problème de gestion. Pour les ressources exceptionnelles (1,5 milliards), nous les avons en 2014 et le président a dit que nous les aurons en 2015 avec un comité d’audit constitué pour les trouver (...) Mais à l’intérieur de l’enveloppe, le président demande des gains de productivité, une meilleure utilisation des crédits. »

 

Economies tous azimuts

« Dans le projet CAP 2020, qui est une déclinaison de la LPM (Loi de programmation militaire), il y a trois mots-clés : ensemble car on n’a plus les moyens de perdre du temps, entre " Gaulois ", en interministériel et avec les alliés ; autrement car il faut une approche novatrice ; au mieux car il faut arrêter de dire qu’on fera mieux avec moins. Nous ferons au mieux avec toute notre bonne volonté, nos tripes. C’est notre culture. Nous ne sommes pas une armée de bouts de ficelle mais une armée imaginative qui fait avec ce qu’on lui donne. »

 

Efforts de rationalisation et aménagement du territoire, le cas du 126e RI de Brive

" La rationalisation des emprises est la seule solution pour faire des économies sur le fonctionnement. Je suis au courant des difficultés de cette solution puisque cela signifie des restructurations. Mais c’est la solution de moyen terme. Vous n’en sentirez pas les effets en 2015 ou 2016 mais des projets conduisent vers ça comme les regroupements des bases de défense, des bases aériennes, la réunion de régiments en structures bataillonnaires. Maintenant, il faut que les autorités acceptent de restructurer. Et je comprends tout à fait cette approche politique d’aménagement du territoire.

Pour moi, des bases isolées n’ont pas lieu d’être. Citons un exemple connu, le problème de Brive (126e RI) qui réunit objectivement tous les critères qui conduisent à la dissolution : un régiment isolé avec des infrastructures en mauvais état. Dans l’optique de regroupements des bases de défense, ce serait aussi logique. Sur le plan politique, c’est plus délicat et nous nous intégrons dans un aménagement du territoire global. Donc la rationalisation est une bonne direction mais pas facile à prendre.

 

" Si on veut des gens dans la rue, coupons le chauffage "

« L’infrastructure est d’ailleurs un poste tendu. Sur un milliard d’euros, il manque 200 millions d’euros annuellement sur la durée de la LPM. Nous sommes bouffés par les grands programmes, par la mise au norme Fukushima des installations nucléaires, par les ports de Toulon et Brest… Si bien que les moyens revenant à la vie quotidienne sont très faibles. Quand Bercy dit, il y a du gras dans les armées dans le fonctionnement courant, je suis désolé ; on a essayé de « tirer sur la peinture » en 2013 et en octobre, nous n’avions plus de chauffage et le ministre a dû décréter un plan d’urgence de 30 millions d’euros. Il faut peut-être arrêter. Si on veut des gens dans la rue, coupons le chauffage… »

 

Les nouvelles déflations

« Il faut trouver 7 500 mecs à déflater par an, après 7 000 lors des six derniers exercices, la conduite de la transformation des armées est très difficile. Le ministre part d’un postulat auquel je souscris : on va éviter de toucher aux forces opérationnelles et plus à l’environnement dans une proportion d’1/3 – 2/3. C’est plus compliqué que de supprimer un régiment. Nous avons trente chantiers. Des analyses fonctionnelles vont être faites dans les directions, les commissariats, la chaîne du soutien, les états-majors, la formation, le maintien en condition opérationnelle… La DGA (Direction générale de l'armement) a deux ou trois chantiers, le SGA (Secrétariat général pour l'administration) une dizaine et moi, une vingtaine. Pour 2015, car nous manquons de temps pour les résultats des analyses fonctionnelles, c’est difficile. Le ministre doit annoncer fin juillet les mesures de restructuration pour 2015. »

 

Le moral des armées

« Le moral est stable ou en légère baisse par rapport à l’année dernière. Il est inégal en fonction des endroits et des moments de carrière. En OPEX, le moral est globalement excellent. Celui du gars qui est au quartier en pleine transformation n’est pas terrible. A Paris (20 000 militaires sur la grande région parisienne, 3 000 à l'îlot Saint-Germain), le moral n’est pas bon avec la baisse de pouvoir d’achat, les trajets… Comme la société, l’armée n’a pas trop le moral et la transformation à conduire est difficile. Elle a le sentiment d’avoir perdu de l’efficacité avec 60 % des suppressions de postes de l’ensemble de l’Etat. C’est pour ça qu’avec le ministre, on a dit « stop » ; ça devenait intolérable, une question de justice sociale. »

 

Réorganisation dans la bande sahélo-saharienne

« On va basculer le PCIAT (poste de commandement interarmées de théâtre) de Bamako à N’Djamena dans les prochaines semaines, d’ici le 14 juillet. Les travaux sont terminés. Nous sommes dans une situation assez paradoxale : nous avons tenu des objectifs difficiles de réalisation et c’est la date de bascule qui a glissé. L’art des opérations, c’est l’adaptation. Tout est prêt. Là encore, cette réorganisation va permettre d’économiser sur les effectifs, pas loin de 200 personnes. Rien n’est durable en ce bas-monde mais l’idée n’est pas de partir dans six mois, c’est d’être confortablement installé dans ce pays avec un commandement unique fusionnant avec un autre nom les opérations Serval et Epervier. »

 

Le soutien en opération extérieure

« Le soutien opérationnel s’est beaucoup amélioré depuis le Kosovo en 1999. Je le sais, j’y étais. Tout n’est pas parfait dans Serval ou Sangaris mais la fusion du Service du commissariat des armées va dans le bon sens. J’ai vu sur place Sangaris et aujourd’hui, chaque soldat prend une douche par jour, 75 % déjeunent chaud et 80 % ont des tentes climatisées. En premier mandat, c'est vrai, la priorité était la mission opérationnelle : éviter un massacre gigantesque. Il reste des choses à améliorer sur le paludisme notamment. Notre doctrine, c’est d’abord l’opérationnel et puis, c’est aussi un problème de moyens. Je suis très conscient de tout ça ; j’étais le premier à gueuler au Kosovo. Il faut améliorer les lieux de stockage et les besoins. On est en train de fusionner tout ça. C’est d’ailleurs valable pour les OPEX et aussi en temps de paix. »

 

2014  et les commémorations, une opération nationale le 6 septembre

« Je profite de ces commémorations du 70e anniversaire et du centenaire pour puiser dans les ressources morales des anciens pour conduire la transformation des armées et des opérations extérieures d’aujourd’hui. Au Mali, en Centrafrique, en Afghanistan, en Côte d’Ivoire, en Libye, le soldat a le même âge et les mêmes ressources. J'y vois un vrai parallèle.

Le 6 septembre, pour le centenaire de la bataille de la Marne, nous lancerons une opération nationale dans cent villes avec cent drapeaux et cent héros. Nous dévoilerons des plaques de régiments partis sur le front, en veillant à l’interarmées. Les armées doivent commémorer comme le pays et même plus que le pays. »

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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 07:54
Samedi 14 juin 2014 : don de sang au profit des militaires blessés en opérations extérieures

 

source Association des entreprises partenaires de la Défense
 

Samedi 14 juin 2014 : don de sang au profit des militaires blessés en opérations extérieures dans le cadre de la journée mondiale du don de sang

 

La journée mondiale du don de sang se déroulera cette année le samedi 14 juin. A cette occasion, le Centre de transfusion sanguine des armées sera présent de 9 heures 30 à 16 heures 30 à

l’Ecole du Val de Grâce
1 place Alphonse Laveran Paris 5ème
RER ligne B : Port-Royal et Métro : Gobelins

 

L'Association des entreprises partenaires de la Défense propose une nouvelle fois de s'associer à cette cause en effectuant un don classique (« sang total ») sous réserve d'être apte et volontaire. Il est possible de faire un don de sang jusqu'à 70 ans. Si vous avez des questions, vous pouvez contacter un médecin du CTSA au 01 41 46 72 24.

N'oubliez pas d'apporter votre carte de donneur ou une pièce d'identité officielle.

 

Le musée du Service de santé des armées (SSA) sera accessible gratuitement à cette occasion. Pour en savoir plus : LIEN

 

Vous pouvez contribuer au succès de cette journée en étant présent le samedi 14 juin bien entendu, mais également en faisant circuler largement cette information au sein de votre réseau, en la mettant en ligne sur Internet, etc...

 

Pour télécharger la nouvelle plaquette de présentation du CTSA et de son expertise :

pdfLIEN

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 06:57
Budget de la défense (3/3) : la bombe des économies sur la masse salariale

Les suppressions d'emplois ont fait économiser au ministère de la Défense plus de 1 milliard d'euros en cumulé sur la période 2008-2013

 

04/06/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

La Tribune vous propose une série sur les fragilités de la construction du budget de la défense. Troisième et dernier volet : la bombe des économies sur la masse salariale. La Cour des Comptes estime que le budget repose sur des hypothèses optimistes de réduction de la masse salariale.

 

Une mauvaise habitude... Les principales difficultés de programmation du budget de la défense sont récurrentes et devraient à nouveau affecter l'exercice 2014, estime la Cour des Comptes dans son analyse sur l'exécution du budget 2013 du ministère de la Défense. C'est notamment vrai pour les prévisions compliquées des recettes exceptionnelles (REX) et des opérations extérieures (OPEX). Ce qui l'est moins en revanche, c'est la prévision de la masse salariale (dépenses de guichet, glissement vieillesse technicité et schéma d'emploi) que le ministère devrait maîtriser grâce à des indicateurs plus fiables et/ou des hypothèses plus réalites. Car comme le prédisent les sages de la rue Cambon, "la programmation budgétaire pour 2014 repose sur des hypothèses optimistes de réduction de la masse salariale".

Pour 2014, la loi de finances initiale (LFI) prévoit des crédits de titre 2 (dépenses de personnels) à hauteur de 19,36 milliards d'euros, en baisse de 396 millions par rapport à la LFI pour 2013 et de 630 millions par rapport à l'exécution du budget 2013. La baisse de 396 millions d'euros comprend notamment la diminution de 40 millions de la provision OPEX sur le titre 2 et les réductions d'effectifs qui devraient permettre d'économiser à nouveau 225 millions d'euros d'après le ministère.

 

Une prévision difficile à tenir

La baisse de 40 millions d'euros de la provision OPEX sur le titre 2 "semble difficile à tenir, alors que l'enveloppe plus importante de 2013 n'avait pas été tenue (149 millions d'euros de surexécution)". Par ailleurs, selon la Cour des Comptes, "les 130 millions d'euros d'économies supplémentaires semblent optimistes, d'autant que les dépenses de pensions (certes surévaluées en LFI 2013) augmentent spontanément et que l'exécution 2013 (hors pensions et hors OPEX) a dérivé par rapport à la LFI du fait, notamment, de Louvois". Le ministère n'a pas non plus précisé à la Cour des Comptes l'ampleur des recouvrements des indus versés par Louvois attendus en 2014.

L'an dernier, le titre 2 a représenté 51 % (19,99 milliards) de l'exécution des dépenses du budget de la défense (38,96 milliards d'euros au total). Et la cour a rappelé que les besoins définitifs de titre 2 ont été connus début décembre au moment de la préliquidation de la paye du dernier mois de l'année. "Le supplément de besoin sur le programme 178 (290 millions d'euros) a été finalement légèrement inférieur aux crédits obtenus sur ce programme par le ministère de la Défense à l'occasion du décret d'avance (320 millions), a fait observer la Cour. Cet excédent inédit du titre 2 a amené les gestionnaires à recourir à la fongibilité asymétrique, à hauteur de 29,6 millions, pour financer d'autres dépenses que du titre 2".

L'écart à la prévision constaté en 2013 est le plus faible depuis 2010 (271 millions en 2011 et 307 millions en 2010). En 2012, l'écart s'était en revanche élevé au double (456 millions, soit une surconsommation de 2,3 %). Et d'ailleurs le contrôle budgétaire et comptable ministériel (CBCM) avait refusé de viser le document prévisionnel du titre 2.

 

Plus d'un milliard d'euros économisés sur la période 2008-2013

Les effectifs du ministère de la Défense atteignaient 274.772 ETP (Equivalent temps plein) fin décembre 2013, soit une baisse de 7.674 ETP (ou 7 297 ETP hors transferts) par rapport à fin 2012 (282.446 ETP). Cette décroissance des effectifs en ETP représente une diminution de 2,7 % par rapport à 2012.

Sur la période 2008-2013 et pour tout le ministère de la défense, les suppressions d'emploi atteignent 48.041 ETP, soit une surexécution à hauteur de 3.317 ETP par rapport à la prévision de la loi de programmation militaire (LPM). D'après le ministère de la Défense, les économies cumulées de masse salariale sur cette même période atteignent 1,18 milliard d'euros.

 

Retrouvez les deux premiers volets de la série :

Budget de la défense (1/3) : la bombe des recettes exceptionnelles

Budget de la Défense (2/3): la bombe des surcoûts des opérations extérieures

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