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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 06:56
carte-des-operations-mars-2014 source MinDefFR

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Entre la dotation en LFI et le montant final du surcoûts des OPEX sur la période 2007-2013, il y a un écart moyen de 406,6 millions d'euros

 

03/06/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

La Tribune vous propose une série sur les fragilités de la construction du budget de la défense. Deuxième volet de cette série : la bombe des surcoûts des opérations extérieures (OPEX). La Cour des Comptes regrette la sous-budgétisation récurrente de la provision en loi de finances initiale dédiée aux OPEX.


 

Qui aurait pensé que François Hollande lancerait deux opérations d'envergure, l'une au Mali, l'autre au Centrafrique à son arrivée à l'Elysée ? Personne. Au contraire, la nouvelle majorité souhaitait réduire la voilure des opérations extérieures (OPEX) et surtout le volume des effectifs engagés, en se désengageant d'Afghanistan, notamment, et en réduisant le dispositif français au Liban. "Le ministère indique que la LPM est construite sur l'hypothèse d'un désengagement des théâtres extérieurs et que le modèle d'armée a été ajusté en conséquence", a souligné la Cour des comptes dans son analyse sur l'exécution du budget 2013 du ministère de la Défense.

Mais, finalement, le déclenchement de l'intervention au Mali (Serval) le 11 janvier 2013, puis celui en Centrafrique (Sangaris) le 5 décembe 2013 a complètement changé  la donne. Résultat en 2013, les surcoûts des OPEX se sont envolés et ont coûté à la France 1,25 milliard d'euros, dont 650 millions pour Serval et 27 millions pour Sangaris. Soit un dépassement de 570 millions par rapport à la provision de 630 millions d'euros inscrite dans la loi de finances initiales (LFI) en tenant compte des remboursements de pays tiers et organismes internationaux (49 millions).

 

Fort dépassement en 2014

"L'exercice 2014 devrait être marqué par un fort dépassement de la prévision, a estimé la Cour des comptes. Pourquoi ? "D'une part, la provision pour 2014 a été assez fortement réduite à 450 millions d'euros en LFI (contre 630 millions ces trois dernières années, ndlr), ce qui réduit d'autant le financement des OPEX, déjà insuffisant depuis 10 ans. D'autre part, les dépenses d'OPEX devraient rester à un niveau élevé", a-t-elle expliqué. Le ministre de la Défense aurait déjà évoqué 750 millions d'euros de surcoûts pour 2014. Ce qui semble être sous-estimé, selon un observateur.

En mars 2014, il y avait 7.100 militaires en OPEX, dont 1.700 encore au Mali et 2.000 en Centrafrique. Les surcoûts des OPEX dépassent 850 millions d'euros depuis 2008. Ce surcoût comprend les suppléments de rémunération liés aux OPEX, l'usure supplémentaire des matériels (par rapport à un usage normal) et d'autres postes de dépenses.

 

Un écart moyen de 406 millions entre la prévision et l'exécution

"Les opérations imprévues se succèdent année après année, si bien que, au socle d'OPEX récurrentes, s'ajoute une couche relativement constante d'OPEX imprévues, a constaté. C'est pourquoi la Cour considère anormale la sous-budgétisation récurrente du surcoût OPEX". Soit un écart moyen de 406,6 millions d'euros entre la dotation en LFI et le montant final du surcoûts des OPEX sur la période 2007-2013.

Selon la Cour des comptes, "une règle de calcul basique, prenant en compte l'exécution passée sur cinq ou trois ans, aurait eu un pouvoir prédictif bien plus précis, puisque l'écart moyen sur la période 2008-2013 aurait été abaissé à respectivement 31 % et 25 %. Pour l'exercice 2013, cette règle aurait abouti à une prévision autour de 950 millions d'euros, soit un écart à l'exécution de l'ordre de 30 % (au lieu de 100 % avec le système de la provision constante)".

 

Qui finance le surcoût des OPEX ?

Conformément à l'article 4 de la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, les surcoûts non couverts par la dotation OPEX de la loi de finances initiale (LFI) et les remboursements des organisations internationales font l'objet d'un financement interministériel. Ainsi,  ce surcoût est donc supporté par toutes les missions du budget général. Comme la quote-part de chaque mission est proportionnelle au poids budgétaire de la mission, le ministère de la défense finance ainsi 20 % du dépassement OPEX. Soit environ 110 millions d'euros en 2013.

"L'année 2013 a abouti à faire financer les OPEX et les dépenses de personnel par des annulations de dépenses d'investissements", a regretté la Cour des comptes. Rebelote en 2014, le ministère devra financer sa quote-part en fin d'année en loi finances rectificative (LFR). Surtout, le niveau d'OPEX est actuellement supérieur au modèle de la LPM. Dans sa réponse à la Cour des comptes, le ministère de la Défense que ce niveau "nécessiterait d'envisager une refonte à mi-vie, voire le remplacement anticipé des matériels, pour des montants bien supérieurs aux provisions OPEX de la LPM". La Cour est donc "préoccupée par les conséquences sur le potentiel des armées, et le caractère non soutenable de ce fait, de niveaux d'OPEX qui seraient sensiblement supérieurs à la prévision, sur 2014 et sur les années suivantes".

 

Retrouvez les premier et troisième volets :

Budget de la Défense (1/3) : la bombe des recettes exceptionnelles

Budget de la Défense (3/3) : la bombe des économies sur la masse salariale

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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 13:00
L'armée française est l'une des rares au monde à pouvoir être engagée sur plusieurs théâtres à la fois.

L'armée française est l'une des rares au monde à pouvoir être engagée sur plusieurs théâtres à la fois.

 

07/02/2014 Par L'Express

 

Avec des matériels pour la plupart anciens, la défense écope tout de même d'un huit sur dix d'après l'étude de l'Institut Montaigne sur la dépense publique.

 

Avec 1,54 % du PIB consacré à la défense (hors pensions), la France dépense plus pour ses armées que la plupart des pays européens. Cependant, cette part ne cesse de baisser, bien loin des 2% recommandés par l'Otan. En maintenant un budget annuel de l'ordre de 31,4 milliards d'euros (une somme qui sera toutefois diminuée du montant de l'inflation) dans la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, Paris s'efforce de tenir son rang.

 

Jusqu'à quand ? Avec moins de militaires et des contrats opérationnels revus à la baisse, l'armée française risque le déclassement si la LPM n'est pas respectée.

 

Le coût: 31,4 milliards d'euros

Les principaux postes

Equipements: 16,48 milliards.

Salaires, hors opérations extérieures (opex): 10,98 milliards. 

Fonctionnement: 3,48 milliards. 

Opex: 0,45 milliard.

 

La note de L'Express: 8/10

 

L'armée française est l'une des rares au monde à pouvoir être engagée sur plusieurs théâtres à la fois. Elle possède aussi une capacité d'"entrer en premier", c'est-à-dire d'ouvrir seule un front, comme au Mali. Plus de 8000 militaires français sont déployés, principalement en Afrique. Ces dernières années, les opérations se sont multipliées (Afghanistan, Libye, Mali, Centrafrique...). 

 

Mais ces conflits ont remis en lumière des insuffisances, notamment en matière de disponibilité des matériels, pour la plupart très anciens, et de capacités : drones, avions ravitailleurs et de transport tactique. La LPM ne comblera que partiellement ce retard.

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 08:54
Les opérations militaires à l'usage des média

 

12.06.2013 Michel Goya - La Voie de l'Epée

 
Ceux qui ont lu la France et la guerre depuis 1962 peuvent tout de suite aller au dernier paragraphe.
 

Imaginons que Le magazine de la santé ne soit pas présenté par des médecins et ne fasse même intervenir aucun d’entre eux sur leur plateau. Pire, imaginons que lorsque se posent de graves problèmes sanitaires en France, on ne fasse jamais appel à des médecins mais simplement à des représentants politiques, des experts « non-pratiquants » ou, au mieux, au porte-parole du Conseil de l’ordre.

 

C’est exactement ce qui se passe pour les questions militaires et c'est ainsi que l’on raconte souvent n’importe quoi en la matière sur les plateaux de télévision. Après cinquante années et 115 opérations militaires, on continue à demander si c’est la guerre à chaque fois que l’on tire un coup de feu, à s’étonner qu’un soldat tombe au combat ou à parler d’enlisement dès qu’une opération dure plus d’une semaine.

 

Il est donc pas inutile de rappeler les principales caractéristiques des opérations militaires modernes.

 

1. La France est en guerre depuis 1962…presque exclusivement contre des organisations non étatiques

 

Les forces armées françaises ont été engagées depuis 1962 dans environ 400 opérations dont 115 ont engendré des affrontements, soit une moyenne de deux par an. Ces opérations ayant toutes le même but et presque toutes le même type d’adversaire, même si celui-ci a eu des visages différents, on peut considérer que la France est de fait engagée dans une forme fragmentée de guerre mondiale pour la défense de ses intérêts et la stabilité du monde face à des organisations armées non étatiques. Près de 400 de ses soldats sont « morts pour la France » dans ses opérations et des milliers d’autres y ont été blessés.

 

Cette idée ne s’est pas imposée avec évidence car la guerre reste, malgré la lutte contre le Vietminh et le FLN, encore largement associée dans les esprits à la guerre interétatique avec sa déclaration et son traité de paix.

 

En réalité, sur 155 opérations militaires, 5 seulement relèvent d’un conflit interétatique : contre l’Irak en 1990-91, la république bosno-serbe en 1995, la Serbie en 1999, l’Etat taliban en 2001 et le régime de Kadhafi en 2011. Dans tous les autres cas nos ennemis se sont appelés Frolinat, Tigres kantagais, Polisario, Hezbollah, Amal, FPR, Taliban, HIG, AQMI, MUJAO, etc. Ce sont eux qui ont provoqué 99 % de nos pertes et tout semble indiquer que cela va continuer.

 

C’est le caractère politique de nos adversaires qui fait de l’affrontement une guerre, sinon il s’agit de lutte ou au moins de protection contre du banditisme. Cette distinction est essentielle pour définir le cadre juridique, psychologique et politique de l’emploi des forces. C’est avec des ennemis que l’on fait la paix, pas avec des délinquants dont la répression est sans fin.  Cette vision est brouillée par le fait que ces organisations se greffent souvent sur l’économie illégale pour trouver des ressources et que les Etats hôtes n’aiment généralement pas qualifier ces organisations de politiques, qui induit un statut équivalent, leur associant plutôt les qualificatifs de criminelles ou terroristes.

 

Après les embarras afghans, la qualification immédiate de guerre pour l’opération Serval au Mali témoigne d’une prise en compte de cette réalité par l’échelon politique.

 

On notera également que ces cinq conflits interétatiques ont eu lieu dans une phase stratégique de vingt ans où la puissance américaine a pu s’exercer avec une grande liberté. La « fatigue américaine », la réduction de ses moyens, les contraintes diplomatiques accrues en particulier au Conseil de sécurité laissent présager une fermeture de cette fenêtre. La possibilité d’un conflit interétatique dans les dix-quinze ans à venir ne peut être exclue, sa probabilité est faible et il est presque certain qu’il faudra agir de manière différente, c’est-à-dire sans bénéficier de la puissance aérienne américaine.

 

2. Les tentatives de substitution au duel clausewitzien ont échoué

 

Pour Clausewitz, la guerre c’est la confrontation de deux trinités : un Etat (ou une direction politique)-une force armée-un peuple. L’affrontement est d’abord un duel entre les deux forces armées antagonistes. L’Etat dont l’armée a perdu le duel se soumet et impose la paix à son peuple.

L’acceptation de ce duel induit une prise de risques et donc généralement des pertes humaines, très peu populaires politiquement. On a donc essayé de résoudre les nécessaires confrontations en évitant ce duel.

 

La première tentative a consisté se déclarer comme neutre et à se placer au milieu des organisations combattantes, comme si l’empêchement des combats signifiait la paix. Cela n’a en réalité jamais fonctionné, les adversaires se nourrissant ou instrumentalisant la force d’interposition pour continuer le combat. La liste des missions d’interpositions se confond avec celle des humiliations.

 

Une autre approche à consisté à profiter de la suprématie aérienne des forces occidentales (en fait américaines) pour considérer l’ennemi comme un système dont on pouvait obtenir l’effondrement par une campagne de frappes. Dans cette conception, plus les frappes sont éloignées du contact et en profondeur et plus elles sont considérées comme efficaces (les premières sont qualifiés de tactique, les secondes de stratégiques). Dans les faits, seule de la campagne contre la Serbie en 1999 peut être mis au crédit de cette vision mais en sachant que l’action diplomatique et surtout la présence d’une puissante force terrestre en Macédoine sur le point d’intervenir. Tous les autres exemples prouvent que l’emploi seul des frappes à distance (y compris avec l’artillerie, des hélicoptères d’attaque ou même des raids d’infanterie légère) s’avère impuissant à obtenir une soumission de l’autre, surtout les organisations non étatiques dès lors qu’elles ont un minimum d’implantation populaire. On n’a jamais vu personne se constituer prisonnier devant un chasseur-bombardier ou un drone.

 

La décision ne s’obtient finalement et toujours que par l’occupation ou la destruction des centres de gravité adverses (capitale, base, leader) et cela passe nécessairement pas des opérations au sol, rendues évidemment beaucoup plus puissantes lorsqu’elles sont appuyées par des systèmes de feux à distance dont est dépourvu l’adversaire. 

 

3. la principale difficulté s’est toujours située après le « duel »

 

La supériorité sur le champ de bataille n’amène pas forcément la paix, du moins au sens classique du terme synonyme de dépôt des armes.

 

Cette paix classique est plus facile à obtenir dans le cadre d’un conflit interétatique et à condition de ne pas détruire l’Etat adverse car c’est lui qui va gérer la paix en interne. Cela à été le cas de la République de Palé, de la Serbie et de Saddam Hussein en 1991 et cela a permis une normalisation de la situation. Cela n’a pas empêché la mise en place d’importantes forces de stabilisation en Bosnie et au Kosovo.

 

Lorsque Saddam Hussein ou les Talibans ont été chassés, il a fallu les remplacer et la situation politique locale a évolué débouchant sur une nouvelle guerre beaucoup plus difficile que la première. La destruction, non souhaitée initialement, du régime de Kadhafi a abouti également à un désordre local aux répercussions régionales.

 

Les choses sont encore plus difficiles à conclure avec des organisations non étatiques. Lorsque nous intervenons contre ces organisations, c’est que le plus souvent que la situation locale est déjà grave et qu’elles ont déjà constitué des forces armées. Contrairement à la période des guerres de décolonisation, la guérilla ne précède pas l’affrontement sur le champ de bataille mais tend à lui succéder.

 

Les batailles ont été rares contre les organisations armées (Kolowezi et Tacaud en 1978, Adrar des Ifhoghas en 2013) et nous les avons toujours gagnées, du fait de la supériorité qualitative de nos soldats, de la variété de nos moyens et parce que nous avons toujours combiné la recherche du combat rapproché et les feux.

 

Nous n’avons pas encore été confrontés à des adversaires « hybrides », c’est-à-dire disposant d’armements antichars et antiaériens modernes, comme le Hezbollah, mais a priori les moyens et méthodes employées jusque-là paraissent adaptées contre eux.

 

Ces batailles peuvent être décisives si l’adversaire n’a pas d’implantation populaire locale, comme les Tigres katangais par exemple à Kolwezi ou même dans une moindre mesure AQMI au Mali. La force n’a pas besoin de rester sur place dans ce cas.

 

La vraie difficulté réside lorsque l’organisation que nous affrontons bénéficie d’un soutien local qui peut la cacher, la nourrir, la renseigner et surtout lui fournir des recrues. La difficulté est bien sûr accrue si l’organisation est également aidée par l’étranger et peut s’y réfugier. Dans ce cas, le combat continue normalement sous forme de guérilla et/ou d’attaques terroristes. Cette forme de combat est beaucoup plus complexe à mener. Il peut l’être de deux manières.

 

On peut s’engager dans la voie de la contre-insurrection, c’est-à-dire mener une opération globale visant non seulement à combattre les forces ennemies mais aussi à s’attaquer aux causes du soutien populaire à l’organisation. Cela peut réussir, provisoirement, comme au Tchad de 1969 à 1972, mais cela demande généralement un engagement long et couteux.

 

On peut décider au contraire de ne pas s’engager dans cette voie de contre-insurrection, de se retirer du théâtre ou de se placer tout de suite en deuxième échelon de la force locale, qui dans tous les cas de figure doit forcément prendre à son compte la mission de sécurité. Cette approche impose parfois de revenir « gagner » des duels.

 

4. On peut aussi engager la force dans des opérations qui ne relèvent pas de la guerre

 

On l’a déjà dit, s’il n’y pas ou plus d’opposition politique, il n’y a pas de guerre. sans parler des opérations d'aide humanitaire, la force peut aussi être employée pour sécuriser une population. On parle alors de mission de stabilisation. Il n’y a pas ou plus d’ennemi et les forces locales ne sont pas capables d’assurer la sécurité de leur territoire soit qu’elles ont failli, soit qu’elles n’existent pas encore. 

 

Ces missions de stabilisation, qui ne doivent pas être confondues avec des missions de contre-insurrection, peuvent prolonger des missions de guerre, comme au Kosovo, ou non. L’engagement actuel en république centrafricaine relève clairement de cette dernière logique.

 

Ce type de mission impose une présence physique sur le territoire et donc des effectifs relativement importants au regard de la population locale. Or, les effectifs des armées professionnelles occidentales ayant tendance à diminuer aussi vite que les populations à sécuriser ont tendance à augmenter, le risque premier est celui de l’insuffisance. On compense ce phénomène par l’engagement en coalition, ce qui augmente les délais d’intervention alors que la situation impose souvent l’urgence, et une complexité organisationnelle accrue.

 

Ces forces de stabilisation ont pour vocation là-encore à être relevé par des forces de sécurité locales, ce qui suppose l’existence d’un Etat viable et légitime, généralement la principale difficulté de la mission. De fait, les opérations de stabilisation sont presque obligatoirement longues, ce qui ne doit pas confondu avec un enlisement.

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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 11:55
France: le budget 2014 des opérations militaires déjà dépassé

L’engagement des 1.200 soldats français en Centrafrique n’est pas financé.

 

05.12.2013 Par Alain Ruello – lesEchos.fr

 

Les 450 millions d’euros prévus en 2014 par la France pour ses opérations militaires extérieures ont été estimés au plus juste bien avant que l’opération à Bangui ne soit décidée.

 

Difficile de prédire la durée de l’engagement des 1.200 soldats français en Centrafrique. Ce qui est quasi certain en revanche, c’est que cette nouvelle opération extérieure (Opex) n’est pas financée. Quand la loi de programmation militaire a été élaborée, les 450 millions d’euros prévus en 2014 au titre des Opex de l’armée ont été estimés au plus juste pour couvrir les missions en cours. Bangui n’en faisait pas partie.

 

L’année prochaine, et sans remettre en cause la nécessité de l’intervention, il faudra donc trouver plusieurs dizaines de millions pour couvrir les primes, le carburant, la logistique, la maintenance du matériel ou encore les munitions sur ce nouveau théâtre. La facture dépendra de la durée de la mission. Il est donc trop tôt pour l’estimer.

 

Solidarité interministérielle

 

En principe, le budget du ministère de la Défense ne sera pas mis à contribution en vertu de la clause de solidarité interministérielle qui veut que tout dépassement du budget Opex est couvert par les autres ministères. En principe. Car si l’année prochaine, le gouvernement doit faire face à plusieurs milliards de dépenses non prévues, les militaires devront immanquablement prendre leur part aux économies correspondantes : ce qu’ils recevront d’un côté pour couvrir la Centrafrique, ils le perdraient de l’autre.

 

C’est exactement ce qui s’est passé cette année où la Défense a dû faire une croix sur 500 millions , qu’elle doit récupérer l’année prochaine. En principe, puisque ces 500 millions de crédits budgétaires ont été gagés sur 500 millions de recettes exceptionnelles...

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 12:55
Défense : ce que vont coûter les interventions extérieures de la France en 2013

Les surcoûts de l'opération Serval au Mali sont estimés à 647 millions d'euros pour 2013.

 

02/12/2013 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

1,25 milliard d'euros, ce sont les surcoûts des opérations extérieures (Mali, Afghanistan...) qui vont peser sur le budget en 2013.
 

C'est un record depuis dix ans. Même au plus fort des opérations en Afghanistan en 2011 (1,24 milliard d'euros), la France n'avait jamais autant dépensé pour les opérations extérieures (OPEX) décidées par les autorités politiques : 1,25 milliard d'euros (contre 817 millions en 2012), selon le rapport sur les crédits du budget de l'Etat ouverts par décret d'avance de la Cour des Comptes, qui a critiqué la budgétisation des OPEX. Des chiffres communiqués à la Cour par la direction des affaires financières du ministère de la Défense. Un montant qui se situe bien au dessus de la moyenne des dix dernières années, dont les surcoûts s'élèvent autour de 800 millions d'euros.

Et encore, les sages de la rue Cambon s'inquiétaient lors de la rédaction du rapport d'une possible intervention en Centrafrique. "La situation en Centrafrique soulève des interrogations", écrivent-ils. Ils avaient bien raison. Car la France, qui dispose déjà d'un contingent de 410 hommes sur place, va renforcer son dispositif à Bangui en augmentant d'au moins un millier de militaires. Ce qui va alourdir d'autant la facture pour 2013.

 

650 millions pour le Mali

Les surcoûts de l'opération Serval au Mali sont estimés à 647 millions d'euros pour 2013. Cette opération "devrait se poursuivre dans un format supérieur à celui prévu initialement", explique la Cour des Comptes. Elle constate que le retrait d'Afghanistan continue à se traduire par des coûts élevés (259 millions d'euros en 2013).

De ce fait, les montants budgétés dans le projet de loi de finances 2014 "pourraient être dépassés", estime la Cour des Comptes. Le ministère de la Défense a provisionné 450 millions d'euros l'année prochaine (contre 630 millions ces trois dernières années). Il est à prévoir que fin 2014 un décret d'avance ouvrira à nouveau des crédits pour financer les OPEX de 2014. Ce qui donnera encore une belle empoignade entre Bercy et l'hôtel de Brienne.

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 16:55
La LPM adoptée au Sénat en première lecture

 

 

22 octobre, 2013 FOB

 

Hier soir, les sénateurs ont adopté en première lecture le projet de Loi de Programmation Militaire (LPM) pour les années 2014 à 2019 avec une petite majorité de 163 votes contre 139 et 44 abstentions. Un vote obtenu grâce à l’abstention des communistes et d’une quinzaine de sénateurs UMP (dont Gérard Longuet, Jean-Pierre Raffarin ou Jacques Gautier).

 

« Aboutissement d’un travail de plusieurs années » selon Jean-Louis Carrère, Président de la Commission défense du Sénat rencontré ce matin, « nous avons tenté de faire un texte le moins modifiable possible et nous espérons qu’il ne sera pas dénaturé par le vote de l’Assemblée Nationale. »

 

Sans surprise, le projet reprend pour l’essentiel le projet du ministère, avec les sécurités auxquelles étaient attachées les parlementaires, à savoir le recours à un budget interministériel non imputable à la Défense en cas de surcoût sur le budget opérations extérieures (OPEX) ou de ressources exceptionnelles (REX) qui ne seraient pas au rendez-vous, ainsi qu’une clause de revoyure fin 2015. « Nous avons gagné beaucoup d’arbitrages qui n’étaient pas évidents (…) et un contrôle sur place et sur pièces pour les commissaires de la défense des assemblées pour juger de la bonne exécution de la LPM »

 

Interrogé par des journalistes de l’association de la presse défense (AJD), Jean-Louis Carrère se déclarait satisfait du projet adopté par les sénateurs. Même si « cette LPM est juste suffisante (…) on s’est donné les moyens de contrôler son exécution ». C’est maintenant au tour de l’Assemblée nationale de se saisir du projet, ce qui ne devrait pas poser de difficultés, le PS disposant là de la majorité absolue.

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 15:55
Défense : l'armée française va perdre 34.000 postes d'ici à 2019

29/04/2013 F.G. – LaTribune.fr

 

Sur la durée de la prochaine loi de programmation militaire 2014-2019, le Livre blanc de la sécurité et de la défense, rendu ce lundi à François Hollande, prévoit un budget de 179,2 milliards d'euros. Aux 10.000 suppressions de postes déjà prévues en 2014-2015, il table 24.000 suppressions de postes supplémentaires. Ce qui fera 79.000 depuis 2008.

 

Neuf mois après le début des travaux le quatrième Livre blanc de la sécurité et de la défense de la France après ceux de 1972, 1994 et 2008, été remis ce lundi en fin de matinée au chef de l’Etat. Ce dernier s’était en effet engagé quand il était candidat à réviser la stratégie de défense du pays pour tenir compte des bouleversements survenus dans le monde tant géostratégiques, comme les révolutions arabes et l'évolution de la politique étrangère des Etats-Unis qui se détournent de l'Europe, qu’économiques avec la crise économique et de fortes contraintes budgétaires.

 

1,5% du PIB en 2014

 

Dans ce contexte extrêmement tendu des dépenses publiques « la dépense de défense dans les années à venir sera d’abord stabilisée en valeur pour connaître ensuite une remontée progressive en volume », explique le Livre blanc. Sur la durée de la prochaine loi militaire 2014-2019, 179,2 milliards d’euros 2013 seront consacrés à la défense (hors pensions) et 364 milliards entre 2014 et 2025. Par ailleurs, comme l'a annoncé le président François Hollande le 28 mars, le budget 2014 de la Défense sera maintenu à 31,4 milliards d'euros, toutes ressources confondues, « soit le même montant qu’ne lois de finances initiales pour 2012 et 2013 », indique le Livre blanc qui précise que « cette stabilité en valeur permettra de maintenir en 2014 l’effort de dépense à 1,5% du PIB hors pensions et hors gendarmerie ». En 2014, plus de 16 milliards d’euros de dépenses d’équipement sont prévues. Néanmoins, s’il prévoit le renouvellement de toutes les capacités critiques indispensables aux armées en respectant els priorités en faveur des capacités de dissuasion, de renseignement et de projection de puissance, rythme de modernisation à l’horizon 2025 sera plus lent que prévu.

 

55.000 postes supprimés 2008-2015

 

Les suppressions de postes continuent. Après les 55.000 programmées par sur la période 2008-2015, dont plus de 10.000 entre 2014-2015, environ 24.000 postes vont être à nouveau supprimés. Entre 2014 et 2019  précise le Livre blanc, ce sont donc au total 34.000 postes qui devraient être supprimés au ministère de la Défense sur un effectif total de quelque 280.000 personnels, militaires et civils, ont quelque 130.000 pour l'armée de Terre, 40.000 pour la Marine et 55.000 pour l'armée de l'Air. La répartition des suppressions de postes entre les différentes armées et services de la défense sera décidée ultérieurement, lors de le l'élaboration de la Loi de programmation militaire (LPM, 2014-2019) qui doit être discutée à l'automne au Parlement. Néanmoins, c'est l'armée de Terre, la plus nombreuse, qui devrait être la plus touchée par ces nouvelles réductions d'effectifs qui devraient se traduire par la disparition de régiments et de bases militaires. L'armée de l'air devrait également être impactée.

 

Les effectifs en opex divisés par deux

 

Par ailleurs, le Livre blanc précise que les effectifs que les armées doivent être en mesure de déployer en opération extérieure (opex) vont être ramenés de 30.000 hommes à 15.000 ou 20.000, selon le type d'opération. En outre, il prévoit que pour des opérations de "gestion de crise", dans la durée, sur deux ou trois théâtres extérieurs, des hommes des forces spéciales et 6.000 à 7.000 hommes des forces terrestres équipés de blindés et d'hélicoptères doivent pouvoir être projetés. Entre 5.000 et 8.000 militaires français sont régulièrement déployés en Opex depuis une dizaine d'années. Après l'Afghanistan, où les effectifs français ont atteint jusqu'à 4.000 hommes, un nombre identique est actuellement déployé au Mali. Mais les soldats français interviennent aussi dans le cadre d'opérations multinationales, comme au Liban, ou pour lutter contre la piraterie au large de la Somalie, et dans des opérations nationales en Côte d'Ivoire ou au Tchad.

 

"Une rupture par rapport au passé"

 

Sans évoquer les réductions d'effectifs François Hollande a promis les "meilleurs" entraînement, équipements et renseignement pour les armées. "S'il y a un fil rouge dans ce que nous avons voulu faire à travers le Livre blanc, c'est d'assurer le meilleur entraînement, les meilleurs équipements et le meilleur renseignement possible pour nos armées, elles le méritent", a-t-il déclaré devant les membres de la Commission du livre blanc reçus à l'Elysée.

 

Le chef de l'Etat et des armées a précisé avoir "rendu les arbitrages pour concilier trois impératifs". Le premier est d'assurer "à la défense et à la sécurité de notre pays une visibilité pour les quatre ans qui viennent", le second, "de permettre à l'industrie d'anticiper ses volumes de commandes et d'anticiper ses recherches", et le troisième, "la nécessité de concilier l'équilibre de nos comptes publics (...) avec l'indépendance de nos décisions". "Ce que je souhaite, ce que j'exige même, c'est que les engagements que nous prenons soient respectés sur les cinq prochaines années, ce qui marquera une évolution, pour ne pas dire une rupture par rapport au passé", a déclaré François Hollande.

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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 11:55
Pourquoi il ne faut (presque) rien attendre du Livre blanc...

 

26 Avril 2013 Jean-Dominique Merchet

 

Le document sera publié lundi.

 

Au risque de casser l'ambiance, déjà bien plombée, le Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale (LBDSN) risque de décevoir tous ceux qui en attendent une nouvelle vision et un nouvel élan. Après plus de neuf mois de travaux, dans une ambiance qu'on a connu meilleure, le LBDSN doit être rendu public par l'Elysée ce lundi 29 avril, comme nous l'annoncions.

Aucune des grandes orientations de notre défense ne sera remise en cause et, au final, on se demande bien pourquoi tant d'énergie a été dépensée pour le rédiger. Car les grands arbitrages politiques - ceux qui auraient pu bouleverser notre politique de défense et de sécurité - ont été rendu bien avant sa publication. Etat des lieux.

 

1) La dissuasion nucléaire. Le 22 décembre 2011, le candidat François Hollande publie un texte dans le Nouvel Observateur dans lequel il annonce son intention de maintenir la dissuasion nucléaire, dans ses deux composantes. Ce texte, d'une très grande fidelité à la doctrine française, est une surprise et clos définitivement le débat... avant qu'il ne commence. Toujours candidat, François Hollande se rend en visite à l'Ile Longue et à peine élu, il plonge à bord d'un SNLE. Puis lors de son intervention télévisée du 28 mars, il réitère son attachement à la dissuasion et confirme sa "modernisation". Ite missa est. La messe est dite.  C'est un non-sujet pour le LBDSN.

 

2) Les alliances et l'Otan. La France, revenue dans le commandement intégré de l'Otan en 2009, y restera. Discrete sur ce sujet, clivant à gauche, durant la campagne, l'équipe Hollande n'a jamais envisagé de revenir sur la décision de Nicolas Sarkozy. Habilement, le chef de l'Etat a demandé à Hubert Védrine, qui ne passe pas pour un atlantiste forcené, de rédiger un rapport sur le sujet et l'ancien ministre de conclure qu'il était urgent de ne rien changer... Même continuité en matière européenne, où l'enthousiasme initial se heurte à l'inertie continentale...  Idem pour nos accords de défense et partenariats stratégiques qui, tous, se poursuivent. Autant de non-sujets pour le LBDSN.

 

3) Le type d'armée. Le tournant radical a été celui de la professionnalisation des forces en 1996. Ce modèle d'armée n'est pas remis en cause et aucun retour à une forme de conscription ou d'un nouveau lien entre l'armée et la nation n'est envisagé. Non-sujet pour le LBDSN.

 

4) Les opérations extérieures. L'annonce d'un retrait accéléré d'Afghanistan et l'accent mis sur les Nations Unies pouvaient laisser croire qu'une nouvelle doctrine allait prévaloir, moins interventionniste et plus prudente. A partir de janvier, le Mali a fait la démonstration de l'exact contraire ! Rarement les militaires français sont intervenus avec une telle latitude pour détruire les enemis du pays... Les Opex continuent. Non-sujet pour le LBDSN.

 

5) Le niveau des dépenses militaires. Après bien des scénarios catastrophes et de jolis bras de fer, le chef de l'Etat a tranché en mars. Il n'y aura pas de baisse brutale du budget de la défense et les crédits de 2013 seront reconduits en 2014, avant de retrouver une légère croissance jusqu'en 2019. Le choix stratégique est clair, mais là plus qu'ailleurs, le diable se niche dans les détails (nous y reviendrons vite...). Sujet pour le LBDSN, mais sujet déjà tranché. Quant aux détails, il faudra attendre... de connaitre l'évolution de la situation économique des prochains mois et années.

 

Sur ces 5 sujets, les grands choix sont d'ores et déjà connus. Le LBDSN va simplement les mettre en forme, en réservant peut-être une ou deux (petites) surprises ou innovations. On sait, comme ce blog l'a raconté, que le contrat opérationnel des armées sera revu à la baisse, que l'accent sera mis sur la cyberdéfense, que l'on réduira, sans trop l'afficher, nos ambitions dans l'antimissile, que l'on insistera sur l'outre-mer et l'Afrique. Le tout fera une bonne centaine de pages.

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 07:45
Le 8 avril 2013, les premiers soldats de l’opération Serval sont arrivés au sas de décompression OPEX situé à Chypre.  Crédit : EMA / armée de Terre

Le 8 avril 2013, les premiers soldats de l’opération Serval sont arrivés au sas de décompression OPEX situé à Chypre. Crédit : EMA / armée de Terre

 

22 avril 2013 Romandie.com (AFP)

 

PARIS - Plus de 500 soldats français ont déjà quitté le Mali depuis le début du désengagement des forces françaises entamé en avril, a-t-on appris lundi auprès de l'état-major des armées.

 

Le nombre de soldats français encore déployés au Mali s'élève à un peu moins de 4.000, a-t-on précisé de même source. Au plus fort de l'opération Serval contre les groupes islamistes qui occupaient le nord du pays, le contingent français était de près de 4.500 hommes.

 

Un premier groupe d'une centaine de parachutistes est rentré en France le 9 avril. Mardi en fin de journée, un détachement du 17e Régiment du génie parachutiste est attendu à Montauban (sud).

 

L'objectif fixé par le président François Hollande est de ramener le contingent français au Mali à 2.000 hommes en juillet et à un millier fin 2013.

 

Les militaires retirés depuis le début du désengagement ont participé à l'ensemble des opérations aéroportées, qui ont permis aux forces françaises de reprendre le contrôle du nord du Mali, notamment dans les régions de Tombouctou, Gao, Tessalit et Kidal.

 

Lancée dans l'urgence le 11 janvier, l'opération Serval a permis de démanteler les réseaux jihadistes dans le nord du pays, au prix de violents affrontements, notamment dans l'Adrar des Ifoghas, où les combattants d'Al Qaida au Maghreb Islamique s'étaient retranchés. L'armée française poursuit actuellement ses opérations notamment contre de petits groupes de combattants islamistes dans la région de Gao.

 

Sur le terrain, la force des pays de l'ouest africain, la Misma, qui doit prendre le relai des forces françaises, poursuit son déploiement. Le contingent burkinabè, de près de 600 hommes, est au complet dans la région de Tombouctou, où il prend le contrôle de la zone lors de patrouilles communes avec l'armée française, a indiqué la défense. Les soldats burkinabè devront assurer ensuite la sécurisation de la région conjointement avec les forces maliennes.

 

Une vingtaine d'unités de la Misma sont désormais réparties dans les principales villes et points stratégiques du Mali, comme Bamako, Gao, Diabali, Tombouctou, Kidal ou Tessalit. Forte de 6.300 hommes, la Misma regroupe des contingents d'une dizaine de pays. Pour permettre une bonne coordination avec les forces françaises, un détachement de liaison français est déployé à leur côté, comme à Tombouctou ou à Ménaka, près de la frontière nigérienne, où le bataillon nigérien s'est déployé fin mars.

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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 22:26

Opération Serval

 

17 janvier 2013 liberation.fr

 

L'intervention militaire française au Mali pèsera lourdement sur le budget des opérations extérieures des armées (Opex) et révèle déjà des insuffisances en matière de transports, un domaine pour lequel la France est contrainte de faire appel à ses alliés.

 

Combien ça coûte ? "Je ne peux pas l'évaluer encore. Tout cela sera public, évidemment" : une semaine après le début des opérations, Jean-Yves Le Drian, doit déjà répondre aux interrogations sur leur coût financier. D'autant que le ministre de la Défense a prévenu que l'engagement "sera long".

 

Concrètement, les crédits dédiés aux Opérations extérieures (Opex) pour 2013 s'élèvent à 630 millions d'euros. En baisse d'environ 90 millions par rapport à 2012, en raison du retrait français d'Afghanistan. Mais les économies escomptées du retrait afghan devraient être effacées par l'opération au Mali.

 

"C'est une opération qui durera au minimum une bonne partie de 2013, sinon toute l'année 2013. Ca ne tiendra pas dans le budget", estime Axel Poniatowski, ancien président UMP de la commission de la Défense de l'Assemblée nationale.

 

En 2011, année des opérations en Libye, le coût des Opex avait atteint 1,2 milliard d'euros. Il s'agissait alors d'une opération aéronavale très différente de l'intervention au Mali, avec une campagne aérienne de huit mois et le déploiement du porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée.

 

"Ca n'aura pas d'incidence sur le budget de la défense", souligne pour sa part Jean-Louis Carrère, le président PS de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat.

 

Quand le budget Opex est dépassé, le gouvernement abonde habituellement les crédits, pour ne pas plomber le budget défense.

 

Drones en bout de course

 

Le coût des opérations au Mali dépendra en premier lieu de leur durée. Mais les premiers jours du conflit ont confirmé certaines insuffisances des armées, notamment en moyens de transport et de ravitaillement.

 

Paris a dû demander l'aide de ses partenaires pour acheminer du matériel. La Grande-Bretagne, le Danemark, la Belgique ou le Canada, ont accepté de fournir des avions de transport et les Etats-Unis devraient également participer.

 

Autres conséquences financières, les opérations extérieures précipitent l'usure du matériel, en particulier dans des zones éprouvantes comme le Sahel.

 

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Les Transall utilisés pour acheminer les troupes sont à bout de souffle et les deux drones Harfang de l'armée de l'air en bout de course après trois ans de service et 5.000 heures de vol en Afghanistan.

 

Hargfang pic12 source FB Armee de l Air

 

"Les militaires disent que les équipements français qui sont déployés permettent à peu près d'assurer une opération comme celle-ci, mais qu'on est vraiment très limite", souligne Axel Poniatowski.

 

Autant d'inquiétudes qui viendront alimenter le débat sur le nouveau Livre blanc de la défense, qui devra s'attacher à faire coller les nouvelles priorités stratégiques aux capacités budgétaires de la France.

 

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/operations/mali/120115-operation-serval-point-de-situation-du-15-janvier-2012/point-de-situation-du-15-janvier-2012-1/2137800-2-fre-FR/point-de-situation-du-15-janvier-2012-1.jpg

 

L'opération au Mali peut également servir de vitrine de la haute technologie française, notamment des avions Rafale, engagés dès les premiers jours. L'Inde, qui selon des sources proches des discussions pourrait en commander jusqu'à 189 à Dassault Aviation, avait annoncé son choix après que l'avion de combat français ait fait ses preuves lors de la guerre en Libye.

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 07:45

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/dga/1_programmes/le-tigre/226727-1-fre-FR/le-tigre.jpg

photo defense.gouv.fr

 

11.10.2001 Michel Cabirol – La Tribune 

 

Les surcoûts de l'opération Harmattan pour la France devraient s'élever à 430 millions d'euros, selon le chef d'état-major des armées l'amiral Edouard Guillaud. Le financement des opérations extérieures sera payé pour partie par la réserve de précaution interministérielle, selon le ministre de la Défense. Les avions et hélicoptères de combat français ont détruit 1.300 objectifs libyens.

 

430 millions d'euros, c'est le nouveau surcoût pour l'intervention des forces françaises en Libye envisagé par le chef de l'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, "si l'opération est prolongée jusqu'au 31 décembre". Fin septembre, les surcoûts étaient estimés "entre 330 et 350 millions d'euros", a-t-il indiqué le 5 octobre devant la commission de la défense à l'Assemblée nationale. Une estimation plus précise par rapport à celle du ministre de la Défense Gérard Longuet, qui les évaluait "entre 300 et 350 millions au 30 septembre".

 

"Aujourd'hui nous ne tirons plus que trois ou quatre bombes ou missiles par jour. La poche de Syrte devrait bientôt être réduite et il ne relève pas de notre mandat de combattre auprès du Conseil national de transition libyen", a-t-il précisé, ajoutant qu'on "compte encore aujourd'hui une vingtaine de sorties par jour". Au total, selon le ministre de la Défense, auditionné pour sa part le 4 octobre, les avions français, comme l'a révélé latribune.fr, "ont largué 950 bombes et tiré 240 missiles air-sol, dont 15 Scalp et 225 AASM. Les hélicoptères ont lancé 431 missiles Hot (...). Pour la première fois depuis très longtemps, des frappes à terre ont également délivrées par des bâtiments de la Marine, soit 3.000 obus de 100 et 78 millimètes"

 

Les missiles de croisières Scalp ont un prix unitaire de 626.000 euros hors taxe, selon un rapport du ministère de la Défense, tandis que les bombes de précision AASM s'élèvent à 350.000 euros selon une estimation du site web lepoint.fr. Le coût des bombes américaines à guidage laser GBU de divers types (GBU-12 de 250 kilos, des bombes GBU-24 de 500 kilos, et des GBU-49) est estimé entre 70.000 et 90.000 dollars (entre 52.100 et 67.000 euros). Enfin, un missile air-sol Hot coûte environ 40.000 euros pièces. Selon Gérard Longuet, la consommation de ces munitions est "compatible avec nos stocks" et le ministère de la Défense a prévu de reconstituer les stocks de missiles et bombes. En 2012, l'amiral Guillaud a annonce que le ministère devra "reconstituer certaines de nos capacités".

 

Les avions de l'armée de l'air et ceux de la Marine ont réalisé "environ 4.500 sorties, soit 20.000 heures de vol, représentant 25 % des sorties de la coalition - un vol de ravitailleur étant également considéré comme une sortie -, 35 % des missions offensives et 20 % des frappes avec plus de 750 objectifs militaires détruits", a détaillé l'amiral Edouard Guillaud. De leur côté, les hélicoptères de l'Aviation légère de l'armée de terre (Alat), "ont conduit une trentaine de raids et détruit 550 objectifs, soit 90 % des frappes de la coalition réalisées par les hélicoptères, les 10 % restants ayant été effectués par les hélicoptères Apache britanniques", a-t-il ajouté. Enfin, les navires de la Royale ont procédé "avec succès à des tirs contre des cibles à terre, ce qui n'avait pas été fait depuis plusieurs dizaines d'années. Ils ont ainsi détruit des véhicules en mouvement mais ont également essuyé des tirs de canons et de missiles", a-t-il indiqué.

 

Au total, le surcoût des opérations extérieures (OPEX) devrait s'établir, selon l'amiral Guillaud, "entre 1,2 et 1,3 milliard d'euros en 2011". "Ce qui signifie, a-t-il expliqué aux députés, que la provision budgétaire (630 millions d'euros, ndlr) devra bénéficier d'un abondement interministériel de l'ordre de 600 millions d'euros". Selon Gérard Longuet, le financement des OPEX sont "pour l'essentiel remboursés dans le cadre de la réserve de précaution interministérielle au lieu de faire l'objet de ponctions sur les crédits d'équipements". "Le Premier ministre m'a donné une assurance écrite en septembre sur ce point", a-t-il précisé.

 

Dans le détail, les surcoûts des OPEX "s'élèvent à 40 millions d'euros en ex-Yougoslavie, à 90 millions au Tchad, à un peu moins de 80 millions au Liban, de 500 à 520 millions en Afghanistan, et pourrait atteindre 430 millions en Libye au 31 décembre prochain. Atalante (lutte contre la piraterie, ndlr) représente une trentaine de millions et Licorne en Côte d'Ivoire, 65 millions. Le reste des opérations coûte au total de l'ordre de 50 millions d'euros". Soit 1,275 milliard d'euros pour 2011.

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