19.03.2014 Guillaume Belan (FOB)
EUTM n’a pas pour seule mission d’instruire 8 bataillons maliens, mais a également déployé une ATF (advisory task force), en charge d’aider et de conseiller les autorités maliennes à réformer leur outil de défense. « Il serait vain de former 8 bataillons, sans en même temps réformer la défense malienne, au risque de voir tous nos efforts annihilés » précisait le colonel Patrck Vaglio, à la tête de l’ATF, à Bamako le 14 mars dernier.
Le VLRA monté d’un canon de 23 mm - crédits: G Belan
Une LPM en préparation
L’ATF d’EUTM, c’est 18 officiers de 6 nationalités européennes qui travaillent en français. Un audit a déjà été réalisé, et « la transformation des armées est vite devenue une des priorités du gouvernement malien » précise le colonel Vaglio.
Des groupes de travail ont été mis en place, spécialisés dans différents domaines (RH, Renseignement, Finances, Logistique…), coordonnés par des comités de pilotage présidés par un comité directeur, avec à sa tête le ministre malien de la défense.
Ce système travaille depuis novembre dernier et a déjà rendu ses propositions. Un projet de loi va être présenté aux députés maliens pour vote, fin mars/début avril.
Ce projet de loi, sorte de LPM malienne introduit bon nombres de réformes, et « propose une transformation réaliste et atteignable d’ici à 2018-2020, avec des objectifs priorisés et budgétisés » indiquait le commandant de l’ATF.
Traductions concrètes de ces mesures: le remplacement des huit régions militaires, qui a prouvé son inefficacité, par un système de trois zones de défense permanentes.
Une sorte de CPCO (centre de planification et de conduite des opérations) devrait également voir le jour à Bamako, afin que les responsables politiques et militaires puissent planifier et commander des opérations sur le territoire malien, ce qui passera par l’acquisition de moyens de commandement, de communication et d’informations.
Un BTR du GTIA Balanzan - crédits: G Belan
Les FAMa: effectifs et équipements
Aujourd’hui, l’armée malienne affiche un effectif de 27 000 hommes, garde nationale et gendarmerie comprise. L’armée de terre pèse pour 14 0000. Bamako a réalisé un important effort de recrutement avec 4000 recrues l’année passée, « sans aucun problème de soldes » précise le colonel Vaglio.
En parallèle des achats d’équipements ont été lancés, notamment des véhicules de transports. Le groupe français ACMAT (groupe Renault Trucks Défense) en est l’un des bénéficiaires: Tous les bataillons formés par EUTM disposent de véhicules français: ALTV 4X4 et VLRA de transports de troupe, mais aussi de Kerax pour la logistique (citerne…) et d’ambulance. Contacté par FOB, le groupe n’a pas souhaité préciser les détails de ces commandes. Mais avec 80 véhicules par bataillons (dont également des Toyota pick up), on peut imaginer à quelques centaines de véhicules la commande malienne.
L’État malien souhaiterait acquérir des moyens aériens, comme des hélicoptères de transport, mais le coût prohibitif pourrait les en dissuader. L’armée de l’air malienne ne dispose aujourd’hui que d’avions Tetra de reconnaissance (moins de 10) et peut-être d’un ou deux hélicoptères d’attaque d’origine russe.
Avion de reconnaissance Tetras - Crédits: G Belan
Concernant l’armement, il est très hétéroclite et principalement d’origine russe. L’arme la plus utilisée est évidemment l’inusable AK-47 d’origines diverses (Yougoslave…), mais les maliens disposent également d’armes collective mitrailleuse Browning M2HB .50 (12.7 mm OTAN), PK 7.62 mm. L’artillerie est dotée de roquettes de 122 mm Grad M2, de canons sans recul SPG9 de 73 mm et de mortier de 60 mm. Ou encore de 14.5 mm et ZSU de 23 mm montés sur affuts bricolés. Côté blindé, l’essentiel du parc est constitué de 8X8 d’origine russo-soviétique BTR-60 et -70, vieillissants mais toujours vaillants!
Grad M2 - Crédits: G Belan
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