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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 12:50
Armement : comment la France négocie désormais avec la Grande-Bretagne

L'achat de drones Watchkeeper par la France dépend d'une commande ferme de véhicules blindés français (VBCI) fabriqué par Nexter par la Grande-Bretagne

 

19/02/2014 Michel Cabirol – laTribune.fr

 

La France entend lier l'achat de drones Watchkeeper à une commande britannique portant sur des véhicules blindés à roue (VBCI) fabriqué par Nexter. Bref, une nouvelle stratégie basée sur du donnant-donnant.

 

Après les nombreux échecs entre Londres et Paris en matière de coopération dans l'armement, le Délégué général pour l'armement (DGA), Laurent Collet-Billon, prend aujourd'hui toutes les précautions pour que la France ne se fasse pas avoir une nouvelle fois par la Grande-Bretagne sur le programme de drone tactique britannique Watchkeeper. Car l'échec de la coopération entre Londres et Paris sur les porte-avions (PA2/CVF) a marqué les esprits. Il est vrai que la France a payé plus de 200 millions d'euros pour développer les porte-avions britanniques sans aucune contrepartie.

Du coup, Laurent Collet-Billon a expliqué que l'achat des drones Watchkeeper dépendrait d'une commande ferme de véhicules blindés français (VBCI) fabriqué par Nexter par la Grande-Bretagne. "Tout ça est en parallèle avec ce qui doit être fait dans l'évaluation du VBCI par le côté britannique et les marques d'intérêt que les Britanniques pourraient apporter à ce véhicule blindé", a-t-il précisé. Paris semble avoir adopté l'approche du donnant-donnant avec les Britanniques. "Il faut leur rentrer dedans", estime-t-on.

Cela a été également le cas pour obtenir à ce sommet de Brize Norton la poursuite d'études en commun sur un futur drone de combat. Les travaux ont été confiés à Dassault Aviation et BAE Systems. la France a en échange donné son feu vert au développement en commun d'un missile anti-navire léger (ANL), dont la Grande-Bretagne a un besoin urgent pour armer ses nouveaux hélicoptères, alors que l'armée française pouvait attendre au mieux ou n'en avait pas besoin au pire.

 

Info ou intox ?

Bluff ou pas de la part du DGA ? La France envisage depuis plusieurs mois de commander, comme l'a déjà fait l'armée de terre britannique, des drones Watchkeeper, fabriqués par Thales UK, la filiale britannique du groupe français. Et la DGA ne veut pas pour le moment entendre parler du drone concurrent Patroller que propose désespérément Sagem même si officiellement le patron de la DGA explique que ses services "évaluent en permanence" le Patroller "digne d'intérêt".

Patroller - photo Sagem

Patroller - photo Sagem

La décision sera dans les mains du ministre de la Défense. Le Délégué général a d'ailleurs rappelé que c'est Jean-Yves Le Drian qui avait décidé, lors d'un sommet franco-britannique le 31 janvier, "d'explorer une voie qui consiste à mettre en place tout ce qui permettrait l'acquisition du Watchkeeper et en regard de ça tout ce qui permettrait l'acquisition du VBCI par les Britanniques. Après on verra".

 

Le Watchkeeper plaît à l'armée française

Mais l'acquisition d'un même système d'armes par deux pays européens facilite les opérations interarmées et peut réduire les coûts de production et de soutien. Et il plait beaucoup au chef d'état-major de l'armée de terre, le général Bertrand Ract-Madoux. La DGA poursuit actuellement l'évaluation du Watchkeeper, qui a démontré des "progrès sensibles" après avoir laissé les Français "un peu sur leur faim", a-t-il expliqué. Il n'est pas encore arrivé, selon lui, à un "degré de maturité satisfaisant".

Le Watchkeeper a pourtant récemment obtenu début octobre sa certification délivrée par l'autorité de l'aviation militaire du Royaume-Uni en vue de l'intégrer dans le trafic aérien civil. Il doit entrer en service en Grande-Bretagne dans le courant du "premier trimestre 2014", peut-être en "février", affirme-t-on au sein de Thales. En dépit des rumeurs qui ont circulé sur de nouveaux problèmes, il a volé "comme prévu" ces dernières semaines en dehors du centre d'essais, notamment au-dessus d'une station balnéaire cet hiver.

 

Une opération de gouvernement à gouvernement

L'achat des drones Watchkeeper, selon nos informations, passerait, s'il se concrétise, par un accord de gouvernement à gouvernement entre Paris et Londres. Les Britanniques vendraient à l'armée de terre française des systèmes Watchkeeper prévus initialement pour l'armée de terre britannique. La prudence de Laurent Collet-Billon viendrait également du prix du Watchkeeper proposé par les Britanniques.

A Thales UK ensuite de négocier une commande supplémentaire avec l'armée britannique pour revenir au niveau de la cible initiale fixée par la Grande-Bretagne. Car pour le groupe électronique, l'opération entre Paris et Londres serait neutre dans une première étape. Chez Thales, on s'attend à une commande française en 2015. "Il n'y a pas de budget en 2014", explique-t-on à La Tribune. Cette coopération est en revanche "très porteuse" pour le groupe, qui fonde des espoirs sur une commande de l'OTAN.

 

L'armée de terre britannique séduite par le VBCI

C'est étonnant et cela doit être souligné. L'armée de terre britannique est vraiment séduite par le VBCI, le blindés à roues de Nexter, selon nos informations. Les militaires britanniques qui ont souvent accompagné leurs homologues français sur les théâtres d'opérations extérieures, souhaitent disposer du VBCI. Et la complicité entre les deux chef d'état-majors de l'armée de terre français et britannique pourrait débloquer l'opération. L'armée de terre française serait même prête à vendre à son homologue britannique une vingtaine d'exemplaires de VBCI pour une quarantaine de millions d'euros. 

 

Une coopération franco-britannique intense dans les missiles

Le Royaume-Uni est le principal partenaire de la France dans la conduite de programmes de  missiles et d'aéronefs. Signés en novembre 2010, les traités de Lancaster House formalisent la relation prioritaire nouée entre la France et le Royaume-Uni dont le précédent Livre blanc était venu confirmer l'importance. Les deux pays coopèrent sur le futur missile ANL. Embarquant une charge explosive limitée, l'ANL reste un programme d'ampleur assez modeste, visant à assurer des frappes mieux ciblées.

Le programme de missile de croisière SCALP-EG conduit en coopération avec les Britanniques et qu'ils appellent le Storm Shadow fait, quant à lui, l'objet d'une révision. L'ensemble de ces projets dans le secteur missilier inspirent une nouvelle vision stratégique, un effort de consolidation de l'industrie des missiles que nos partenaires nomment One complex weapon ou One MBDA, du nom de l'industriel concerné.

Enfin, la coopération porte sur les systèmes d'information ainsi que sur l'harmonisation des systèmes satellitaires de communication, Syracuse (France) et Skynet (Grande-Bretagne) devant être remplacés.

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 08:55
photo Thales UK

photo Thales UK

Le chef d'Etat-major de l'armée de terre, le général Ract-Madoux, souhaite s'offrir un ou deux drones Watchkeeper en leasing avant leur livraison prévue en 2017

 

12/11/2013 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Les essais mitigés du drone tactique anglo-israélien cet été en France sont aujourd’hui complètement oubliés. L’armée de terre veut le Watchkeeper, le seul drone de ce type sur le marché, assure-t-elle. Son patron, le général Ract-Madoux souhaite d'ailleurs s'offrir un ou deux drones Watchkeeper en leasing avant leur livraison prévue en 2017.

 

Depuis la fin de l'été, Thales a mis les bouchées doubles pour terminer la mise au point du drone tactique anglo-israélien Watchkeeper. Chez l'électronicien, on estime que le drone sera mis en service opérationnel en février dans l'armée britannique et il devrait faire ses premières armes en opération extérieure à l'été en Afghanistan, selon nos informations. Bref, ça plane enfin pour le Watchkeeper.

 

D'autant que "la coopération entre les deux armées de terre (britannique et française, nldr) autour du Watchkeeper fonctionne parfaitement", a affirmé le 16 octobre dernier aux députés le chef d'Etat-major de l'armée de terre, le général Bertrand Ract-Madoux. Et de rajouter qu'il "existe une vraie volonté des autorités politiques et militaires d'avancer sur ce dossier". Ce qui semble mettre définitivement hors-jeu le système proposé par Safran, le Patroller, qui n'a jamais été mis en compétition face au Watchkeeper.

 

Le Patroller exposé à Saumur dans les locaux du CEERAT, dans sa configuration multi-capteur, optronique avec boule Euroflir 410 et sa nacelle Comint. (crédit : Sagem)

Le Patroller exposé à Saumur dans les locaux du CEERAT, dans sa configuration multi-capteur, optronique avec boule Euroflir 410 et sa nacelle Comint. (crédit : Sagem)

Le seul drone européen certifié

 

Début octobre, Thales UK, maître d'œuvre du programme, a en outre annoncé l'obtention d'un certificat STDA (Statement of Type Design Assurance) délivré par l'autorité de l'aviation militaire du Royaume-Uni pour le Watchkeeper en vue d'intégrer ce drone dans le trafic aérien civil. "Cela sous-tend la possibilité de vols militaires dans un espace aérien approprié partout dans le monde", a expliqué Thales dans un communiqué publié le 7 octobre.

 

Surtout, selon Thales, ce certificat ouvre "la voie pour le MoD britannique vers la délivrance de l'autorisation de mise en service initiale" du Watchkeeper, "le seul drone européen certifié pour l'insertion dans un trafic aérien civil dense", selon des propos tenus par le PDG de Thales, Jean-Bernard Lévy, en septembre à l'Assemblée nationale.

La DGA rassurée ?

 

Des bonnes nouvelles qui devraient rassurer le délégué général pour l'armement (DGA), Laurent Collet-Billon, qui avait mis au début du mois d'octobre la pression sur Thales, comme il sait bien le faire pour motiver les industriels sur le mauvais chemin. "Nous avons expérimenté le drone Watchkeeper pendant plusieurs mois dans les établissements de la DGA, a-t-il expliqué le 1er octobre aux sénateurs. La maturité du produit pourrait être meilleure. Pour que nous acceptions de le considérer, il faudra nous démontrer que sa maturité est supérieure à celle que nous avons constatée". Un beau "tampon" sur Thales, comme on dit au rugby.

 

Car la déception a été semble-t-il à la hauteur des espérances. "Pour le Watchkeeper, il y avait quelque chose-là qui était très séduisant qui allait au-delà de la simple acquisition et s'intégrait dans une coopération opérationnelle", a rappelé Laurent Collet-Billon quand un sénateur lui a posé la question sur la nature de la procédure d'acquisition. Il est vrai comme l'avait révélé "La Tribune" que les essais du Watchkeeper l'été dernier à Istres par la direction générale de l'armement (DGA) s'étaient moyennement bien passés. Des essais d'ailleurs coûteux, selon le député Jean-Yves Le Déaut (PS, Meurthe-et-Moselle) : la facture s'élèverait à 8 millions d'euros pour l'armée de terre. Des essais qui ont curieusement portés sur la première génération de drones et pas directement sur la deuxième.

 

Des problèmes de liaison entre le drone et les équipes au sol

 

Que s'est-il passé à Istres cet été ? On en sait un peu plus sur ce qui n'allait pas. "Le drone vole et se pose parfaitement. En revanche, les liaisons entre le drone et le sol ont posé problème", a révélé le général Bertrand Ract-Madoux lors de son audition à l'Assemblée nationale. Et de préciser que "les capacités de vol et d'emport (du Watchkeeper, ndlr) ne sont pas en cause : il est prêt de ce point de vue". C'est pour cela que le DGA avait déclaré que le Watchkeeper n'avait pas atteint son point de maturité.

 

Du coup, Thales a dû se retrousser les manches et accélérer la mise au point du drone pour calmer la DGA. Ce qui a été gagnant visiblement comme l'a assuré le général Ract-Madoux. "Je retiens de mes contacts avec la partie britannique que l'industriel a beaucoup travaillé sur les problèmes de liaisons au cours des deux derniers mois et qu'ils seraient en voie de règlement". Le certificat anglais obtenu par Thales UK semble avoir clos le dossier. "Ce certificat de type du MAA confirme que le Watchkeeper (drone et logiciels systèmes) a atteint un niveau de sécurité et d'intégrité acceptable correspondant à l'état actuel du développement du système", a pour sa part expliqué Thales.

 

L'armée de terre veut des Watchkeeper en leasing

 

En dépit de ces problèmes, l'armée de terre n'est pas du tout inquiète sur les performances de ce drone tactique. "La réalisation du programme Watchkeeper est à notre portée", veut croire le général Ract-Madoux. C'est pourquoi il veut disposer de systèmes bien avant les livraisons prévues en 2017 par la loi de programmation militaire (LPM). "Je souhaite obtenir un ou deux drones Watchkeeper en leasing avant leur livraison prévue en 2017, tant nous en avons besoin", a expliqué le général Bertrand Ract-Madoux.

 

D'autant que Le 61e régiment d'artillerie, qui est actuellement en train de se former avec son équivalent britannique à l'emploi du Watchkeeper, a rapidement pris en main ce matériel. "Les Britanniques ont été impressionnés par l'aisance et la rapidité avec laquelle ils ont pris en main le Watchkeeper", a affirmé le chef d'Etat-major de l'armée de terre.

 

Des perspectives de mutualisation

 

Le patron de l'armée de terre ne fait donc pas mystère de son envie du Watchkeeper. "Je considère que cet appareil offre des capacités très intéressantes d'emport combiné de moyens optiques et électromagnétiques, ainsi qu'une bonne autonomie de vol. Enfin, j'observe une forte volonté, de part et d'autre de la Manche, de lever les dernières difficultés pour faire aboutir ce projet. Sa dimension européenne constitue d'ailleurs un atout supplémentaire : elle ouvre des perspectives de mutualisation non seulement en opérations, mais aussi en matière de formation et d'entraînement", a-t-il expliqué. Ce qui rend ce drone incontournable tant la mutualisation est un concept à la mode actuellement en raison des potentielles économies pour les armées. D'où la pression mise à la fin de l'été sur Thales par le DGA pour mettre au point ce système d'armes.

 

Et le général d'estimer que "l'évaluation du système se poursuit avec des résultats techniques prometteurs mais encore perfectibles, qui permettent d'entrevoir sa maturité prochaine". Pour sa part, le PDG de Thales, Jean-Bernard Levy avait estimé mi-septembre à l'Assemblée nationale que ce drone "paraît parfaitement adapté aux besoins de l'armée de terre pour un coût correspondant aux hypothèses budgétaires de la LPM. Watchkeeper n'a pas la prétention de tout faire en matière de drone mais a le mérite d'être disponible, facteur d'économies, issu d'une chaîne d'approvisionnement européenne, et sous le contrôle exclusif de nos forces, ce qui représente quatre atouts importants".

 

Le seul drone de ce type sur le marché

 

Pour le général Bertrand Ract-Madoux, "le Watchkeeper est un programme majeur pour l'armée de terre". Pourquoi ? Parce que "c'est actuellement le seul drone tactique de cette catégorie disponible sur le marché européen et le seul à avoir reçu une certification lui permettant de voler", a-t-il souligné. Selon lui, il représentera "un atout indispensable pour nos forces en opérations". Car s'agissant des drones tactiques, les engagements récents ont confirmé "l'apport essentiel qu'ils représentent en opérations". "En offrant au chef tactique et aux forces terrestres un appui renseignement immédiat, adapté au rythme des opérations menées au sol, ils contribuent à l'efficacité et à la protection des unités engagées", a expliqué le général Ract-Madoux.

 

Le chef d'Etat-major de l'armée de terre a estimé que l'on ne devait « pas perdre trop de temps. Il ne faut pas reporter la livraison du Watchkeeper à 2018 ou 2019 alors que le SDTI (l'actuel drone tactique en service dans l'armée française, ndlr) sera très difficile à maintenir à niveau au-delà de 2017 ». Il compte d'ailleurs, probablement à l'été, envoyer « des officiers et des sous-officiers de ce régiment en Afghanistan, aux côtés des équipes britanniques, pour tester le comportement de l'appareil sur un théâtre d'opérations ».

 

Selon Jean-Bernard Lévy, "Français et Britanniques pourraient bénéficier de la mise en commun de la doctrine, de la formation et du soutien, partager les coûts d'évolution, tout en conservant la possibilité d'un emploi opérationnel autonome. Ce serait un vrai coup d'accélérateur à la force expéditionnaire franco-britannique conjointe prévue par les accords de Lancaster House".

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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 16:55
Sagem présente son Patroller à l’armée de terre

Le Patroller exposé à Saumur dans les locaux du CEERAT, dans sa configuration multi-capteur, optronique avec boule Euroflir 410 et sa nacelle Comint. (crédit : Sagem)

 

14.10.2013 par Guillaume Belan (FOB)

 

L’industriel français Sagem (groupe Safran), a présenté pour la première fois officiellement son drone Patroller à l’armée de terre la semaine dernière. Le Patroller a notamment été présenté aux spécialistes de la guerre électronique, à l’occasion du 9ème Forum du renseignement de l’armée de terre, organisé cette année à Saumur.

Le drone que Sagem souhaite proposer face au Watchkeeper pour succéder au SDTI (Système de drone tactique intérimaire) a réalisé cet été (juillet/août) 16 vols complémentaires d’essais, en configuration multi-capteurs. Cette campagne de vols fait suite à celle menée en juin dernier (relire l’article de FOB ici). Sagem se félicite des résultats obtenus lors de cette dernière campagne. Ces vols, qui ont été organisés en région parisienne, visaient à valider les performances de l’aéronef muni de son pod de guerre électronique. La charge utile COMINT (COMmunications INTelligence) de Thales et la boule optronique Euroflir 410 (Sagem) combinées, en temps réel depuis la station sol, ont montré de « très bons résultats », notamment pour l’aspect guerre électronique. Les relevés de radio-goniométrie ont révélé une précision élevée sur les émetteurs militaires et civils en plastron, selon l’industriel français. Ainsi qu’une  « sensibilité nominale » à propos de la comptabilité radio-goniométrie avec l’ensemble des équipements radios et électroniques de bords. C’est donc une configuration multi-capteurs dérisquée que propose aujourd’hui Sagem à l’armée de terre, avec un pod guerre électronique calibré pour offrir la précision compatible avec les missions militaires.

 

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26 juin 2013 3 26 /06 /juin /2013 16:55
drone Patroller - photo RP Defense

drone Patroller - photo RP Defense

24.06.2013 Par Guillaume Belan (FOB)

 

Le salon du Bourget qui vient de fermer ses portes a été l’occasion pour Sagem Défense (Groupe Safran) de présenter son drone « made in France ». Le drone Patroller a la semaine dernière réalisé des essais en vol avec une charge guerre électronique (charge COMINT de Thales) depuis Pontoise. Et Sagem porte de grandes ambitions sur son Patroller qui a déjà mené plusieurs campagnes d’essais en vol, dont une notamment au Qatar en mai dernier. Les qataris réfléchissent à l’acquisition d’un drone de surveillance. Et Sagem porte de forts espoirs sur le marché de la sécurité civile. Mais pas seulement ! Car le groupe français compte bien présenter son dernier-né pour succéder au drone Sperwer de l’armée de terre, lui-même fabriqué par Sagem. En clair, Sagem veut offrir une alternative au Watchkeeper britannique de Thales, en cours d’évaluation par l’armée de terre.

 

Le groupe espère ainsi conserver le segment des drones tactiques de l’armée de terre français. Ses atoûts ? Conserver la maîtrise d’œuvre complète sur le système. Alors que le Watchkeeper est basé sur un drone israélien (Elbit) , « le Patroller est une cellule allemande, produite en série, certifiée, présentant des qualités aérodynamiques robustes » selon son directeur commercial Patrick Durieux. Tandis que l’ensemble du système, charges utiles, segment sol, systèmes de missions ou avionique sont entièrement françaises  (boule optronique Euroflir qui équipe également l’hélicoptère Caiman) et permettront une maîtrise complète sur le système ainsi qu’une forte réactivité et une évolution plus facile. Autres avantages : une charge utile maximum de 250 kg, jusqu’à  20 heures d’autonomie, des trains rentrant, ainsi que la possibilité de le doter d’armement air-sol léger type Brimstone.

 

« Un savoir-faire et une solution 100% française » insiste le directeur commercial. Pour Sagem, l’enjeux est important, puisque il s’agit de conserver son savoir-faire et son outils de production avec l’usine de Montluçon qui emploie une centaine de personnes sur le Sperwer.  « Avec le MCO (Maintien en Condition Opérationnelle) nous avons une charge de travail jusqu’à 2017 » précise Patrick Durieux. S’il est difficile d’évaluer les chances du Patroller face à la coopération franco-britannique, qui a le vent en poupe, autour du Watchkeeper, Sagem mise aussi sur l’export. Avec un poids d’une tonne, le Patroller n’est pas soumis à la réglementation contraignante qui ne concerne que les drones supérieurs à 1,5 tonnes. Les prospects les plus imminents seraient du côté des pays du Golfe.

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 16:55
photo RP Defense

photo RP Defense

Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, Paris, le 17 juin 2013. - Sagem

 

Sagem (Safran) vient d’effectuer entre le 10 et le 13 juin 2013 une nouvelle campagne d’essais en vol de son système de drone Patroller™ en configuration multi-capteur multi-mission intégrant à son bord un système de recueil du renseignement d’origine électromagnétique (Roem) Comint (1).

 

Conçu pour les missions militaires, ce système de guerre électronique Comint, intégré par Sagem dans une nacelle sous voilure, apporte une fonction d’interception, de localisation et d’analyse des communications V/UHF, y compris des postes à évasion de fréquences.

 

Au cours de cette campagne de sept vols, le Patroller a démontré sa capacité à accueillir aisément un système de guerre électronique Comint en nacelle, complétant ainsi le système optronique jour-nuit Euroflir 410 de Sagem. Opéré depuis la station sol, le système Comint permet d’orienter en temps réel l’emploi des capteurs optroniques du Patroller pour l’identification visuelle de cibles et leur localisation rapide et précise sur de larges zones d’intérêt.

GCS Patroler - Intelligence post - Photo Ph Wodka-Gallien - Sagem

GCS Patroler - Intelligence post - Photo Ph Wodka-Gallien - Sagem

Conduite depuis le centre R&D drones de Sagem à Eragny (région parisienne), ces essais font suite à une campagne en environnement désertique en mai 2013, au cours de laquelle le système Patroller s’est intégré à un exercice aéroterrestre et aéromaritime.

 

Développé par Sagem, le Patroller est un système de drones de la classe 1 tonne, basé sur un aéronef de type Stemme S15 certifié EASA pour répondre aux besoins des forces armée ou de sécurité. Il tire partie du savoir-faire acquis par Sagem sur le système de drones tactiques Sperwer et du retour d’expérience de neuf années d’utilisation en Afghanistan.

 

Opérant à coûts maîtrisés, le système Patroller s’appuie sur des technologies françaises et européennes, notamment pour la cellule et les capteurs. Grâce à sa conception modulaire, le Patroller peut recevoir une charge utile en cellule ou en pods pour des vols de 20 à 30 heures et jusqu’à 25 000 ft.

 

Le système de drone Patroller en configuration multi-capteur / multi-mission avec une charge utile optronique et Comint, ainsi que son segment sol associé, sont présentés au salon du Bourget sur l’espace ST B59 de l’exposition statique.

 

(1) Communication Intelligence.

* * * *

 

Sagem, société de haute technologie de Safran, est un leader mondial de solutions et de services en optronique, avionique, électronique et logiciels critiques, pour les marchés civils et de défense. N°1 européen et n°3 mondial des systèmes de navigation inertielle pour les applications aéronautiques, marines et terrestres, Sagem est également n°1 mondial des commandes de vol pour hélicoptères et n°1 européen des systèmes optroniques et des systèmes de drones tactiques. Présents sur tous les continents via le réseau international du groupe Safran, Sagem et ses filiales emploient 7 500 personnes en Europe, en Asie du Sud-est et Amérique du Nord. Sagem est le nom commercial de la société Sagem Défense Sécurité.

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 11:55
Le Bourget 2013 : Sagem veut remplacer les Sperwer français avec son drone Patroller

18/06/2013 Par Guillaume Steuer - air-cosmos.com

 

Sagem a profité du salon pour présenter une nouvelle configuration de son drone Patroller, désormais équipé de deux capteurs dont un nouvelle charge utile de guerre électronique intégrée dans l'un des pods disponibles sous voilure.

 

photo RP Defense

photo RP Defense

"Pour nous, le Patroller est réellement le successeur du Sperwer", explique un dirigeant de la société. Avec ce nouveau capteur "champ large", qui s'ajoute à la boule optronique offrant un "champ étroit", Sagem ambitionne de répondre au besoin exprimé par l'armée de Terre pour le remplacement de ses drones tactiques Sperwer, qui avaient également été fournis par Sagem.

 

Ce faisant, le Patroller s'oppose de front au Watchkeeper de Thales, proposé au titre d'un partenariat franco-britannique et qui fait actuellement l'objet d'une campagne d'évaluation en vol menée par la DGA et les opérationnels.

photo RP Defense

photo RP Defense

La charge utile d'écoute électronique (Comint) testée sur le Patroller est d'ailleurs la même que celle proposée pour équiper les Watchkeeper "France", et a été fournie par Thales.

 

Sagem a ainsi annoncé pendant le salon avoir réalisé une nouvelle campagne d'essais en vol avec cette nouvelle charge utile, qui s'est tenue entre le 10 et le 13 juin depuis le site d'Ergany, en région parisienne. Au total, sept vols ont été réalisés avec le nouveau capteur Comint, utilisé en complément de la boule optronique Euroflir 410.

Note RP Defense

 

Le pod Comint pèse 40 Kg. Il se fixe rapidement sous l’aile, comme charge externe : les  seules connecteurs nécessaires sont l’alimentation électrique du Pod et le système de navigation du Patroller. Pour ce type de charge sensible, la position sous l’aile du drone évite les perturbations electromagnétiques liées à la cellule.

Le Bourget 2013 : Sagem veut remplacer les Sperwer français avec son drone Patroller

En opérations, les charges Comint et Optique seront exploitées depuis la station sol (concept multi-capteurs) du drone Patroller, développé dans le cadre d’une maitrise d’œuvre industrielle française.

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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 12:55
Sagem croit au succès de son drone Patroller

03 juin 2013 Par Hassan Meddah - Usinenouvelle.com

 

Si le ministre de la Défense privilégie pour l'instant d'autres fournisseurs, le fabricant français a démontré les performances de son dernier drone à l'étranger notamment au Qatar ou au Kazakhstan. Exposé au prochain Bourget, le Patroller vise également le marché de la sécurité civile.

 

Fabrique-t-on des drones militaires de surveillance en France ? Oui, à Montluçon en Auvergne ! Qui l'eut cru ? Et pourtant, en pleine terre bourbonnaise, dans le hall d'intégration de l'usine de Sagem, trois drones tactiques dont deux portant déjà la cocarde tricolore, sont en cours d'assemblage à différents stades d'avancement, ils vont bientôt effectuer leur premier vol de contrôle et rejoindre les rangs de l'armée française pour remplacer les modèles abimés lors du conflit afghan. Mais ces Sperwer, drones reconnaissables par leur voilure en forme d'aile delta, conçus dans les années 90, ne correspondent plus aux exigences actuelles des armées. Trop petits, ces drones dits tactiques sont désormais limités: aussi bien au niveau de leur autonomie (moins de 10 heures de vol) que de leur charge utile limitée à environ 60 Kg. Des performances qui restreignent de fait leur mission de renseignement. Aujourd'hui, toutes les armées du monde et les forces françaises y compris, rêvent de drones stratégiques ultra-performants dits "MALE" (pour Moyenne altitude longue endurance) voire "HALE" (Haute altitude longue endurance) capables de voler une trentaine d'heures et d'embarquer jusqu'à 2 tonnes de charge utile.

 

3 000 vols

 

Les Sperwer ont toute même fait les beaux jours de Sagem : ce modèle a été produit en série et vendu à 140 exemplaires. Aucun autre fabricant européen ne peut en dire autant. "Ce drone a été développé sur fonds propres. La conception et la fabrication sont totalement françaises ou presque, ainsi que le support en opération. Nous n'avons pas attendu de commandes de l'Etat pour le produire. D'ailleurs la France n'a été que notre quatrième client", explique Patrick Durieux, directeur commercial de l'activité drones de Sagem. Les Pays-Bas, la Suède, la Norvège, la Grèce et le Canada ont largement exploité les Sperwer en Afghanistan. En neuf ans de conflit, ces appareils ont cumulé plus de 3 000 vols. "Nous avons assuré le support en exploitation durant toute cette période. Cela nous confère une expérience unique en Europe dans le domaine des drones", explique le responsable de Sagem.

Grâce à ce savoir-faire, la filiale du groupe Safran veut réitérer ce succès avec son nouveau drone, le Patroller. Un premier exemplaire opérationnel est visible à l'usine de Montluçon à côté de la ligne d'assemblage des Sperwer. Pour le concevoir, Sagem a pris en compte l'expérience accumulée en Afghanistan. Les deux appareils n'ont plus rien à voir. Ainsi le nouveau drone appartient à la famille des MALE légers d'environ 1 tonne plutôt que des drones tactiques. Ses performances ont été démultipliées. Le Patroller s'appuie sur une cellule d'avion piloté, le S-15 de l'avionneur allemand Stemme. Cette plateforme de 18 m d'envergure et déjà certifiée EASA, est capable de voler jusqu'à une trentaine d'heures avec des pointes à 300 km/heure tout en étant relativement silencieuse. 

 

Conception européenne

 

A l'intérieur du cockpit et sous ses ailes, l'appareil peut transporter environ 250 kg de charge utile. Soit une grande variété de capteurs (caméra thermique, équipement optronique, radar, détecteur de balises, systèmes d'écoutes électromagnétiques...) et même des roquettes ou des missiles tactiques. Sa chaîne d'image, 100% Sagem (des capteurs embarqués jusqu'à la station sol en passant par le traitement informatique) permet de distinguer avec netteté des cibles à 3 km de distance. Pour compléter la panoplie de l'avion espion, le Patroller intègre d'autres équipements fournis par des partenaires européens : la transmission par Thales ou Zodiac, le radar par l'italien Selex (groupe Finmecannica), le système de guerre électronique par Thales, l'armement par MBDA...

"Ce drone est de conception européenne sous maîtrise française. On maîtrise 100% les problèmes techniques et on peut réagir très vite pour apporter des évolutions. A contrario, passer un fournisseur non européen, c'est prendre le risque d'acheter des boites noires", explique Patrick Durieux de Sagem. Toutefois, ces performances ne rivalisent pas avec les véritables drones MALE lourds d'environ 5 tonnes qui intéressent actuellement l'armée française, que seuls General Atomics avec son Reaper et l'israélien IAI avec le Heron TP sont capables de fournir. 

Sagem nourrit toutefois d'autres espoirs. Dans la catégorie des drones MALE légers, l'armée française teste avec les forces britanniques le Watchkeeper de Thales. Et tant que la décision d'achat final n'est pas prise, le fabricant français ne désespère pas de faire valoir les qualités de son appareil. Par ailleurs, le Patroller a d'autres débouchés possibles que les forces tricolores. D'autant plus qu'il a été développé sur les fonds propres du groupe comme le Sperwer. Sa polyvalence en termes de capteurs embarqués lui permet de remplir des missions de sécurité territoriale et civile (surveillance des frontières, sauvegarde maritime, détection de départ de feu, surveillance des grands événements...). Le coût d'une heure de vol de drone est en effet moindre, comparée à celle d'une surveillance effectuée par pilote. Et comme pour le Sperwer, Sagem mise également sur les marchés exports. "Le Patroller répond assez bien au cahier des charges qui sortent à l'export notamment au Moyen-Orient, en Asie, en Pologne, au Kazakhstan". Le Patroller a déjà été démontré fin avril au Qatar. Au Bourget, le constructeur ne manquera pas de mettre en avant son appareil sans pilote espérant y séduire les clients potentiels.

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