3 février 2015 par Jacques N. Godbout - 45eNord.ca
Face aux nouveaux défis au Moyen-Orient et en Ukraine, l’administration Obama a proposé lundi 2 février un budget de base de 534 milliards $ US, plus un fonds de guerre de 51 milliards, exhortant également le Congrès à mettre fin aux réductions de dépenses que la Maison Blanche veut afin de stopper l’érosion de la puissance militaire américaine.
Le budget de base proposé dépasse le plafond de dépenses fédérales de 499 milliards $ US pour l’année fiscale 2016, forçant un débat avec le Congrès sur le bien fondé de poursuivre de profondes coupes dans les dépenses discrétionnaires fédérales ou, au contraire, de modifier les limites fixées dans une loi de 2011 qui visait à réduire le déficit budgétaire américain.
Les responsables de la Défense ont reconnu que la demande budgétaire de 534 milliards $ US dépassent les limites de dépenses fédérales, mais le général Martin Dempsey, le chef d’état-major interarmées armées des États-Unis, a déclaré que ce budget «représente le niveau de ressources minimum nécessaire pour rester une force capable, prête et de taille appropriée en mesure de respecter nos engagements mondiaux».
Le chefs d’état-major interarmées adjoint, l’amiral James Winnefield, a déclaré pour sa part que, même avec ce budget, le pentagone est à la limite du «risque gérable».
Le budget proposé inclus 5,3 milliards $ US pour les opérations contre les militants du groupe État islamique en Syrie et en Irak, dont 1,3 milliards $ US pour former et équiper les combattants de l’opposition syrienne.
En outre, pour rassurer les alliés européens inquiets des actions de la Russie en Ukraine et ailleurs dans la région, le budget propose également 789 millions $ US pour renforcer les déploiements militaires et accroître la formation et les exercices militaires avec des partenaires en Europe.
«Les événements géopolitiques de l’année écoulée ne font que renforcer la nécessité d’augmenter les du ministère de la Défense au niveau de financement demandé par le président par opposition à la loi actuelle», insiste le Pentagone dans un communiqué.
Le budget fait suite en effet à plusieurs années de compressions dans les dépenses, aussi connu sous le nom de «séquestration».
Sous l’empire de la «séquestration», honnie par les militaires, les dépenses de défense projetées devaient être réduites d’environ un trillion $ US sur une décennie, mais les responsables n’ont cessé de répéter que pareilles coupes automatiques de la défense érodaient gravement les capacités militaires américaines après 15 années de guerre.
«Un retour au niveau de financement tel que prévu en vertu de la «séquestration» serait irresponsable et dangereux et aurait pour effet une force trop petite et mal équipée pour répondre à l’éventail complet des menaces potentielles pour la nation», a déclaré le Pentagone.
Le budget proposé, lui, permettrait aux forces américaines d’avoir suffisamment de membres en service actif, malgré une légère baisse par rapport à son plan après les guerres en Irak et en Afghanistan. Mais le Pentagone a prévenu que, si la «séquestration» reste en vigueur, les forces américaines devraient être réduites à un niveau qui rendrait plus difficile le respect des engagements.
Le Pentagone a aussi de nouveau sollicité l’approbation de plusieurs réformes auquel s’oppose le Congrès, y compris la mise à la retraite de l’avion de soutien A-10 «Warthog», une nouvelle série de fermetures de bases américaines et la limitation de la hausse du coût des salaires et des avantages sociaux des militaires, des projets de réformes électoralement impopulaires qui, dans certains cas, heurtent les élus de plein fouet dans leur circonscriptions.
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