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03 février 2014 lalibre.be(Belga)
Le ministre de la Défense, Pieter De Crem, a exclu lundi toute participation significative de l'armée belge à l'opération militaire européenne en préparation en Centrafique à moins d'un financement spécifique, soit national, soit européen. "Il est pour nous impossible de participer d'une manière considérable à toute opération (en République centrafricaine) s'il n'y a pas une contre-valeur financière", a-t-il dit devant les chefs de postes diplomatiques et consulaires belges à l'étranger, réunis à Bruxelles pour les "journées de contact diplomatiques" organisées par les Affaires étrangères.
"Je pense que l'on devrait avoir quelques garanties sur le financement" pour une participation éventuelle, a ajouté M. De Crem (CD&V).
La Défense a fait, comme d'autres départements, l'objet en fin d'année dernière d'une réduction de ses possibilités d'investissements - une centaine de millions d'euros - au nom de la "prudence budgétaire" décidée par le gouvernement.
Les membres de l'Union européenne, qui ont décidé le 20 janvier dernier de lancer une opération militaire en République centrafricaine (RCA), doivent prêter main forte aux 4.000 militaires africains de la force de l'Union africaine (Misca, censée passer à 6.000 hommes) et aux 1.600 soldats français de l'opération Sangaris.
Cette opération, baptisée Eufor RCA, vise, selon l'UE, à contribuer, pour une période pouvant aller jusqu'à six mois, à fournir un environnement sûr et sécurisé dans la région de Bangui, l'objectif étant de passer à terme le relais à l'Union africaine (UA). Elle a reçu l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU et devrait rassembler de 500 à 1.000 hommes, selon de premières estimations.
M. De Crem a rappelé lundi que la Belgique avait déjà mis un avion de transport C-130 "Hercules" à la disposition de l'opération française Sangaris en répondant positivement à une demande bilatérale spécifique de Paris datant de décembre dernier. Cet appareil vole depuis le 21 janvier au profit de l'armée française au départ de Libreville, la capitale du Gabon voisin.
Cet appareil est mis en œuvre par une équipe de quelque 35 militaires pour assurer des liaisons internes au théâtre d'opération africain, à la fois entre Libreville et Bangui et à l'intérieur de la Centrafrique. Il a pour mission de transporter du matériel français et africain de la mission de l'Union africaine en Centrafrique (Misca) entre les capitales concernées et Bangui.
Selon des sources informées, la question d'une participation belge à l'opération Eufor-RCA devrait être évoquée lors de la visite que le roi Philippe et la reine Mathilde effectueront jeudi en France, en compagnie du Premier ministre Elio Di Rupo. Le président français François Hollande devrait en parler avec le chef du gouvernement, a prédit une de ces sources.
Au prochain gouvernement de décider du maintien de la présence en Afghanistan
La décision de participer à une - toujours éventuelle - mission de formation de l'Otan en Afghanistan à partir de l'an prochain incombera au gouvernement qui sortira des élections générales du 25 mai, a affirmé lundi le ministre de la Défense, Pieter De Crem. "C'est le prochain gouvernement qui décidera sur une participation" belge à cette mission et sur les conditions dans lesquelles" la Belgique participera à cette opération de formation, de conseil et d'aide" aux forces de sécurité nationales afghanes (ANSF) - provisoirement baptisée "Resolute Support" ("Soutien résolu") -, a-t-il dit devant les chefs de postes diplomatiques et consulaires belges à l'étranger, réunis à Bruxelles pour les "journées de contact diplomatiques" organisées par les Affaires étrangères.
La Belgique participe depuis plus de dix ans aux opérations militaires en Afghanistan, menées sous l'égide de la force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf, dirigée par l'Otan). Les effectifs engagés n'ont cessé de varier, passant de quelques dizaines d'hommes à plus de 600, à l'instigation de M. De Crem (CD&V), avant de se réduire à quelque 200 personnes actuellement.
La mission de combat de l'Isaf doit prendre fin en décembre prochain. Mais l'Otan prépare une mission de suivi, chargée de "la formation, du conseil et de l'aide" aux forces de sécurité nationales afghanes (ANSF), encore sous-équipées et peu organisées. Pour peu toutefois que les autorités afghanes acceptent de donner à cette présence internationale une base légale en signant le traité bilatéral de sécurité (BSA) conclu entre Kaboul et les Etats-Unis et en approuvant l'accord régissant la présence de troupes étrangères connu sous le nom de Sofa ("Status of Forces Agreement").