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20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 12:40
photo SDBR

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20.12.2016 par Alain Establier - « SECURITY DEFENSE Business Review » n°162

 

SDBR: Comment va la Russie aujourd’hui?

Gaël-Georges Moullec * : Il n’y a plus d’ascenseur social dans la Russie d’aujourd’hui, ce qui est un problème moins connu, mais aussi important à terme que les problèmes démographiques ou économiques. Le système est bloqué par des élites qui placent leurs familiers aux postes de responsabilités, écartant ainsi ceux qui pourraient y accéder par le mérite et par leurs capacités. Au temps de Gorbatchev, le peuple a accepté la désintégration du pays car il y avait l’espoir dans l’avenir, la possibilité de se déplacer enfin à l’Etranger ; sous Eltsine, la dégradation économique s’accompagnait pour certains d’une ascension sociale basée sur des privatisations discutables. Aujourd’hui, il y a un danger de « brejnevisation » avec des gens installés aux commandes depuis trop longtemps, ainsi 1% de la population dispose de 70% de la richesse nationale. A cela, il faut ajouter la question de l’avenir de Vladimir Poutine, que certains posent depuis l’été 2016, et l’interrogation sur une éventuelle interruption de son 3ème mandat, sous le prétexte d’une santé défaillante, mais en réalité pour devancer une situation économique qui pourrait devenir catastrophique et recourir par anticipation à des élections présidentielles encore gagnables par un « héritier » désigné d’avance. On observe ainsi la nomination récente, à des postes de gouverneur, d’anciens haut-fonctionnaires des services de renseignement ou des forces spéciales qui pourraient parfaitement tenir, si nécessaire, ce rôle d’héritier.

 

Indépendamment du pétrole et des sanctions internationales, y a t-il une autre cause à la situation économique du pays ?

Il y a quatre causes en fait : des investissements qui n’ont pas été faits en temps utile, une corruption perdurant qui réduit d’autant le montant des investissements d’Etat, la baisse du prix du pétrole et les sanctions occidentales, touchant principalement et individuellement les proches de Poutine. Les sanctions technologiques existaient déjà du temps des Soviétiques et n’avaient pas été réellement levées depuis 1991. Par contre, aujourd’hui les contre-sanctions russes peuvent avoir un effet bénéfique pour le pays, en l’obligeant à redevenir le grand pays agricole qu’il était avant 1917. Cependant, n’oublions pas qu’une certaine caste russe s’enrichit des exportations de pétrole et de gaz et des importations agricoles et industrielles ; elle n’a donc rien à gagner à la relocalisation d’une partie de l’économie et pourrait voir d’un mauvais œil certaines prises de position extérieures offensives (Crimée, Donetsk, Syrie, missiles « Iskander » à Kaliningrad) du Président Poutine.

 

Pourquoi le Président Poutine prend-il ce risque ?

Le président Poutine a deux cerveaux : celui de l’ancien du FSB, patriote, qui a grandi à Leningrad, « berceau de trois révolutions », et celui d’une personne qui a fait son chemin en accumulant une richesse personnelle d’un montant aussi impressionnant que flou. Selon le cerveau qu’il utilise, il prend des décisions dans l’un ou l’autre sens. L’erreur de l’Occident est de ne pas avoir perçu cela et d’avoir transformé une personne qui suivait initialement, comme héritier direct d’Eltsine, son intérêt financier en un patriote capable de mettre entre parenthèse ces mêmes intérêts comme prix du retour de la Russie sur la scène internationale.

 

Pensez-vous que le rattachement de la Crimée à la Russie ait été un acte irréfléchi du président Poutine ?

Il n’avait certainement pas prévu l’ampleur des sanctions personnelles prises par les Européens et les Américains à l’égard d’une centaine de dirigeants russes. A part cela il faut savoir que la Crimée, pour les Russes, c’est un peu l’Alsace-Lorraine pour les Français… La Crimée a été perdue deux fois : une fois contre les Français et les Anglais durant la guerre de Crimée (1853-1856), une fois contre les Allemands durant la grande guerre patriotique (1941-1945). La possibilité que l’OTAN ait pu envisager d’y implanter une base, grâce au retournement de l’Ukraine en 2014, a été le déclencheur de la réaction russe. De plus, les Européens ont complètement occulté le soutien populaire local à l’initiative du président Poutine : sur les 24.000 militaires ukrainiens présents en Crimée en 2014, 18.000 ont choisi de rester, de prendre la nationalité russe et d’opter pour leur intégration dans les forces armées russes. On peut juger à cette aune de leur attachement à l’Ukraine !

 

Pourquoi la Russie s’est-elle engagée auprès de Bashar al-Assad en Syrie ?

En matière de politique étrangère il n’y a pas d’ami ou d’ennemi, il y a des alliances de circonstances. Le président Poutine a le sentiment d’avoir été floué sur l’affaire libyenne en 2011, qui avait donné lieu à un conflit ouvert entre Vladimir Poutine, alors Premier Ministre, et Dimitri Medvedev, alors Président. Ensuite, le terrorisme islamique s’est largement exprimé en Russie par de multiples attentats sanglants et le terrain syrien a donné un espace de formation idéal pour des islamistes russes et de l’ex-URSS appelés à porter ensuite la menace sur le territoire russe, où vivent depuis toujours des Musulmans (15%) ou en Asie centrale. Enfin, la volonté américaine d’utiliser la Syrie, après une victoire de la « démocratie » dans la guerre civile, pour le transit du gaz et du pétrole en provenance d’Arabie Saoudite et de la péninsule arabe était une concurrence directe pour la production russe à destination de l’Europe. Si l’on ajoute la possibilité de bénéficier de facilités militaires portuaires ou aériennes, voila les vraies bonnes raisons de l’engagement russe aux cotés de Bachar el-Assad.

 

Est-ce que le changement de majorité à la Maison Blanche peut changer la position américaine vis à vis de la Russie ?

Ce qui va changer, c’est l’abandon de la position idéologique des Américains face aux Russes : « Le Bien » contre « l’Empire du Mal ». Par contre, le retour aux investissements publics faits sur le territoire des Etats-Unis va permettre la recherche de l’autonomie énergétique des Américains, entrainant de fait la chute des cours du pétrole et donc des difficultés accrues pour la Russie. Les Russes, pour se sortir de ce retournement de situation, devront sans doute investir dans les infrastructures lourdes (autoroutes, chemins de fer à grande vitesse, hubs aériens), dans les vraies technologies hi-Tech, et pas les nanotechnologies « à la Tchoubaïs » et parvenir à une réelle conversion, permettant au secteur civil de bénéficier des avancées technologies issues de la recherche militaire. Ce qu’on observe actuellement des arrestations de responsables (tel le ministre de l’Economie Alexeï Oulioukaïev accusé de corruption et arrêté le 15/11/16) tient dans une expression russe « Tout pour les miens, pour les autres juste la Loi ! ». Ce n’est pas l’abolition de la corruption, c’est plutôt la régulation de la corruption, voir son utilisation à des fins politiques. Pour autant, il est possible pour les entreprises occidentales de travailler en Russie avec des responsables raisonnables, voir honnêtes.

 

Quelle solution politique serait envisageable en Syrie ?

mieux, pour la Russie, nous pouvons imaginer la pérennité du régime syrien et la réintégration de Bachar el-Assad au concert des nations : n’oublions pas qu’il avait été invité à Paris aux fêtes du 14 juillet 2008, comme Kadhafi l’avait été en grande pompe en 2007 ! Le raisonnable pour la Russie serait une solution politique, négociée et agréée par la nouvelle administration américaine, permettant à moyen-terme le renouveau de la Syrie et garantissant les intérêts de la Russie. La plus mauvaise solution pour les Russes serait issue d’un atermoiement de leur part, qui entrainerait une négation des leurs intérêts dans la région par l’Occident : si le président Poutine est toujours au pouvoir, il pourrait y avoir de fortes réactions, si ce n’est plus lui, mais un dirigeant comme Medvedev, il ne se passerait rien...

 

Que dire de la puissance militaire russe ?

La prise de conscience que la Russie est de retour date du 10 février 2007, lorsque le président Poutine prononce son discours à la Conférence de Munich sur la sécurité**. En 2008, lors des événements d’Ossétie du Sud, les Russes avaient compris que leur outil militaire n’était plus adapté, même à une intervention locale, d’où l’injection de sommes immenses pour la modernisation de l’appareil militaire jusqu’en 2020. Le ministre russe de la Défense depuis 2012, Sergeï Choïgou, a une approche pragmatique permettant d’optimiser les sommes investies avec une déperdition minimum. La Russie investit des sommes importantes dans l’armement, mais comparativement relativement faibles au plan mondial (une trentaine de milliards par an), se cantonant souvent dans la production de matériels modernisés, sous-entendu « rétrofité ». Initialement, les stratèges occidentaux s’accordaient à dire que « tout cela n’est que de la quincaillerie », le seul vrai équipement moderne de l’armée russe étant le char T-14 « Armata ». Par contre, au niveau régional, cet armement modernisé place la Russie au rang de superpuissance : en Europe de l’Est, au Moyen-Orient, en Asie Centrale. L’ensemble donne donc à la Russie une place non négligeable, même si elle est encore très loin d’atteindre les capacités globales des Etats-Unis et donc de l’OTAN.

 

Que conseilleriez-vous au prochain responsable de la diplomatie de la France ?

Il faut éviter de donner des leçons aux Russes, travailler ensemble et rester vigilant car ils sont, certes inconstants, mais dans une certaine constance qui veut refaire de la Russie une puissance globale. N’oublions pas qu’ils ont su survivre aux Mongols, à Napoléon, à Hitler et, plus encore, à leurs propres dirigeants… En regardant simplement la carte, on comprend vite qu’il convient, non pas de collaborer avec la Russie, le terme serait impropre, mais d’interagir activement avec elle, tout en défendant âprement nos intérêts biens compris.

 

 

* Gaël-Georges Moullec a publié notamment Rapports secrets soviétiques. La société russe dans les documents confidentiels (1921-1991), Gallimard, 1994. Le KGB dans les Pays Baltes, Belin 2005. Dimitrov, journal 1933-1949, Belin, 2006 et Pour une Europe de l'Atlantique à l'Oural : Les relations franco-soviétiques 1956-1974, paru en russe en 2015 et en français en janvier 2016, https://leseditionsdeparis.com

 

** discours intégral : http://www.alterinfo.net/Discours-de-Vladimir-Poutine-prononce-le-10-fevrier-a-la-Conference-de-Munich-sur-la-securite-texte-integral_a6513.html

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30 septembre 2015 3 30 /09 /septembre /2015 10:30
Credits Stratfor Geopolitical Intelligence

Credits Stratfor Geopolitical Intelligence

La Russie est engagée dans un renforcement de sa présence militaire en Syrie, où elle soutient le régime de Bachar Al-Assad.

 

30.09.2015 Le Monde.fr avec AFP et Reuters

 

A la manœuvre diplomatiquement et militairement dans le dossier syrien, le président russe, Vladimir Poutine, a été autorisé par le Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement, à déployer des soldats à l’étranger, rapporte le Kremlin.

L’examen d’une résolution autorisant l’usage de la force militaire à l’étranger, sans mentionner la Syrie, a eu lieu dans la journée de mercredi, à huis clos, rapportent plusieurs agences de presse russes, citant le président du Conseil de la Fédération. Les 162 sénateurs présents au vote ont approuvé à l’unanimité la demande du Kremlin.

La dernière autorisation donnée au déploiement de troupes russes à l’étranger avait coïncidé avec la prise, puis l’annexion, de la Crimée, en mars 2014.

 

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5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 08:40
ASW ship (BOD) of the Northern Fleet Vice-Admiral Kulakov in the port of Limassol Republic of Cyprus (Oct 2014)

ASW ship (BOD) of the Northern Fleet Vice-Admiral Kulakov in the port of Limassol Republic of Cyprus (Oct 2014)

 

27 Février 2015 rusnavyintelligence.com

 

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue chypriote Nicos Anastsasiades se sont rencontrés à Moscou le 25 février. A l'occasion de la visite du chef d'Etat chypriote, une série d'accords bilatéraux ont été signés, dont un portant sur la coopération navale entre la Russie et Chypre.

 

A l'occasion de la visite de Nicos Anastasiades, la Russie et Chypre ont signé 9 accords de coopération, dont l'un portant sur le domaine militaire. Autant l'affirmer tout de suite : il n'y avait pas, il n'y a pas, et en vertu de cet accord, il n'y aura pas de base navale russe à Chypre.

 

L'accord russo-chypriote signé le 25 février dernier à Moscou vient formaliser une pratique qui a lieu depuis quelques années - le séjour de navires de guerres russes dans le port chypriote de Limassol - en lui fournissant un cadre légal bilatéral. La consolidation du volet naval de la coopération militaire entre la Russie et Chypre vient compléter les facilités aériennes déjà obtenues par Moscou en janvier 2014. L'armée de l'air russe avait en effet reçu l'année dernière le droit d'utiliser la base aérienne Andreas Papandreou, située près de Paphos, en cas de situation de crise et d'urgence humanitaire. Toutefois, les discussions portant sur des facilités d'accès au port de Limassol pour les navires russes opérant en Méditerranée sont à l'oeuvres depuis le début des années 2010, et ont pris une tournure particulière depuis le début de la crise syrienne en 2011. Le sujet avait notamment fait l'objet de discussions entre les autorités chypriotes et le ministre russe de la Défense Sergei Shoigu en mai 2013, puis encore avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, en juin 2013.

 

En vertu de l'accord signé à Moscou le 25 février dernier, les navires russes menant des opérations de lutte anti-terroriste et de lutte contre la piraterie disposeront d'un accès facilité aux infrastructures de Limassol, notamment en matière de ravitaillement (eau, carburant). La partie chypriote a pour sa part obtenue des contreparties : Moscou a accepté de restructurer un prêt de €2,5 milliards octroyés en 2011. Chypre a vu le taux d'intérêt annuel passé de 4,5% à 2,5% avec un rééchelonnement du remboursement pour la période 2018-2021.

 

Il ne s'agit donc en aucun cas d'une base navale au sens où la Russie n'a pas obtenu dans le cadre de cet accord la jouissance d'une emprise terrestre et maritime, avec des quais, des entrepôts, des infrastructures de maintenance pour les navires, des voies ferrées et un aérodromes. Les installations de la marine russe à Tartous, pourtant déjà modestes, sont pourtant bien plus significatives que cette facilité navale accordée par Nicosie. Enfin, la présence militaire russe à Chypre devrait rester sporadique et très limitée en comparaison des 4 500 militaires britanniques stationnées sur la base aérienne de Akrotiri, et des 43 000 soldats turcs déployés sur la partie nord de l'île. D'ailleurs, plus que les Européens et les Américains, se sont probablement les Turcs qui observent avec méfiance la consolidation de l'empreinte stratégique russe en Méditerranée orientale et à Chypre. Nicosie cherche en effet à sécuriser un appui supplémentaire dans son bras de fer avec Ankara autour de la question de l'exploitation des ressources gazières offshore situées au large de l'île. Jusqu'à présent, Moscou a joué de la diplomatie de la canonnière dans cette partie de la Méditerranée afin de dissuader son partenaire turc d'aller trop loin dans les intimidations vis-à-vis de Nicosie.

 

Quelle est la portée de cet accord ?

 

L'accord russo-chypriote du 25 février fournit un cadre légal à la coopération entre les deux pays en matière navale. Il permet en outre à la Russie de ne pas mettre 'tous les oeufs dans le même panier' dans la mesure où l'avenir de son point d'appui logistique à Tartous reste incertain compte tenu de la situation en Syrie (même si le rapport de force sur le terrain semble évoluer en faveur de Damas, ce qui ne semblait pas être le cas il y a quelques mois). Les travaux visant à mettre les installations russes de Tartous à niveau afin d'y créer une base navale à l'horizon 2020 sont d'ailleurs gelés depuis le début de la crise syrienne. Par ailleurs, cet accord est signé alors que cette année, la Russie devrait officialiser la création d'un détachement naval méditerranéen. Là aussi, la réactivation d'une task force méditerranéenne russe vient fournir un cadre formel à une présence navale grandissante et continue de la Russie en Méditerranée orientale depuis le début des années 2010. Chypre se trouve à mi chemin entre les Détroits turcs et la canal de Suez, sur la route qui mène de la mer Noire à l'océan Indien, via la mer Rouge. Il s'agit également d'un point d'appui intéressant pour les navires russes en provenance de la Baltique ou de la flotte du Nord et qui ont fait route depuis leur port d'attache vers le bassin Méditerranéen via l'Atlantique.

 

La signature de cet accord s'inscrit toutefois dans un double contexte : celui de la recherche par la Russie de points d'appui militaires en Méditerranée orientale, et celui de la crise ukrainienne. Moscou aurait cherché à disposer de facilités aériennes et navales dans les Balkans, notamment au Monténégro, où le port de Bar aurait fait l'objet de discussions plus ou moins formelles entre Russes et Monténégrins. En revanche, Moscou a obtenu dès 2011 le droit d'utiliser la base serbe de Nis où elle a ouvert un 'centre humanitaire'. Nicosie appartient par ailleurs aux groupes de pays européens qui, dans le contexte des évènements en Ukraine, sont hostiles à un accroissement des sanctions contre Moscou et plaident au contraire pour leur rapide levée. Dans ce contexte, cet accord représente un point marqué par le Kremlin dans son opposition à Bruxelles et un coup supplémentaire porté au consensus européen vis-à-vis de la crise ukrainienne. Chypre, comme la Grèce, la Hongrie, l'Autriche, la république Tchèque, entre autres, seront en effet amener à se prononcer dès le mois de mars sur la reconduction ou non des sanctions de l'Union européenne pesant portant sur des personnalités russes et pro-russes, avant de voter en juillet sur la reconduction des sanctions économiques.

 

Au-delà des avantages pratiques conférés aux navires russes opérant en Méditerranée, cet accord prépare le terrain à la formalisation prévue cette année du détachement naval russe dans le bassin méditerranée, et représente par ailleurs un gain diplomatique pour Moscou dans le contexte de la crise ukrainienne.

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18 novembre 2014 2 18 /11 /novembre /2014 08:40
Après l’échec du dialogue à Brisbane, sombre avenir pour les relations Est-Ouest

Le président russe Valdimir Poutine en conférence de presse avant son départ du sommet du G20 à Brisbane, en Australie, le 15 novembre 2014 (Service de presse du Kremlin)

 

16 novembre 2014 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca

 

Le départ anticipé du sommet du G20 à Brisbane de Vladimir Poutine, vilipendé par les puissances occidentales, tout particulièrement les pays anglo-saxons, le premier-ministre canadien allant jusqu’à l’attaquer frontalement, laisse présager un durcissement des positions de Moscou, estiment des experts.

 

Dès l’ouverture du sommet vendredi, les puissances occidentales avaient largement attaqué la Russie, qualifiée de «menace pour le monde», accusée de chercher à «restaurer la gloire perdue du tsarisme» et, se référant à l’Ukraine, d’«agresser» des pays plus petits.

En outre, la «main froide» du premier ministre Stephen Harper au président russe au premier jour du sommet a ajouté à l’humiliation du maître du Kremlin.

Rencontrant le président russe au premier jour du sommet, le premier ministre canadien a en effet laissé entendre qu’il n’avait pas tellement le choix de lui serrer la main, mais il en a profité pour lui intimer, sur un ton «reaganien», de «retirer les troupes russes de l’Ukraine».

Finalement, après deux journées de discussions marquées par des attaques de plusieurs dirigeants occidentaux fustigeant «l’agression» de la Russie en Ukraine, le chef du Kremlin a quitté le sommet de Brisbane bien avant ses homologues et avant la publication du communiqué final, l’Iliouchine présidentiel décollant dimanche de Brisbane aux alentours de 14h15, heure locale.

Saluant diplomatiquement une atmosphère et des discussions «constructives» lors de ce sommet, même si «certains points de vue» de la Russie «ne coïncident pas» avec ceux d’autres pays du G20, le président russes est parti en affichant ce sourire qui lui est propre.

 

Humiliation

«Au sommet du G20, les hôtes australiens ont tenté d’humilier Vladimir Poutine de toutes les manières imaginables», a réagi le magazine russe Expert.

Et le magazine pro-gouvernemental russe de rappeler que Poutine était prêt à faire des compromis, mais pas à abandonner les russophones de l’Est ukrainien. À son tour, Moscou et au sommet, et après il a souligné qu’il est prêt à faire des compromis. «Poutine a une fois de plus clairement défini les lignes rouges russes dans le Donbass», écrit Expert.

«Ainsi, Moscou a clairement indiqué que non seulement continueront à envoyer dans la région des convois humanitaires ([la septième, est déjà sur le territoire du Donbass), mais aussi de les protéger [les citoyens de l'Est ukrainien, ndlr] contre l’agression de l’armée ukrainienne.», poursuit le magazine pro-Kremlin.

Le président russe a répété à Brisbane qu’il est encore un partisan du projet d’une Ukraine fédérale. «Pour la Russie, il est important que les intérêts des personnes vivant dans toute l’Ukraine, y compris dans le sud-est soient respectés, qu’ils jouissent des mêmes droits», a redit Vladimir Poutine.

Mais, après l’échec du dialogue à Brisbane, le point de rupture risque d’être atteint et, «Si à Bruxelles ou au moins à Berlin et à Paris, on est pas prêt à négocier avec Moscou dans ces termes pour que le conflit soit résolu, alors tant pis, non seulement pour la Russie mais aussi pour l’Europe», écrit le magazine russe très proche du pouvoir à Moscou.

Le président russe a aussi condamné le blocus économique imposé par le président ukrainien Porochenko à l’Est ukrainien.

«J’ appris par les médias que le président ukrainien a rendu une ordonnance qui revient essentiellement à un blocus économique de Lougansk et Donetsk. Je pense que cela est une grosse erreur car, de cette façon, ils se coupent de ces régions de leurs propres mains», a déclaré le chef du Kremlin.

Quant à savoir combien de temps se prolongeront les perturbations actuelles, avant de quitter le sommet dimanche, Poutine a redit clairement en conférence de presse en réponse à un journaliste que la balle était dans le camp occidental: «Mais si les gens continuent à faire des tentatives pour régler toutes les questions dans leurs seuls intérêts et à faire de leurs intérêts géopolitiques leur seul point de référence, il est difficile de dire combien de temps cette situation pourrait se poursuivre».

 

Et maintenant, la radicalisation

Et maintenant? Pour l’expert Fiodor Loukianov, président du Conseil pour la politique étrangère et de défense, cité aujourd’hui par l’Agence-France-Presse, il faut s’attendre, en réaction, à un durcissement de la position russe.

«Nous assistons à une radicalisation des positions de certains pays occidentaux, avant tout de l’Amérique du Nord et de l’Australie, hôte du sommet», a estimé l’expert interrogé à la radio russe.

«Il n’y a aucune volonté de leur part d’adoucir leurs positions, et cela déborde dans la sphère publique. En conséquence, la réaction de la Russie est prévisible: elle va également durcir sa position», assure-t-il.

Un avis partagé par l’analyste Stanislav Belkovski, de l’Institut de la stratégie nationale, cité lui aussi par l’agence française. «Si M. Poutine quitte le sommet irrité, nous pouvons sans doute nous attendre à une intensification des combats en Ukraine», estime-t-il.

Le départ anticipé de Vladimir Poutine peut aussi être lu comme un message destiné à son opinion publique.

«Tous ses gestes sont destinés à ses soutiens en Russie» qui, selon l’analyste russe Konstantin Kalachev, approuveront son attitude à Brisbane, en se demandant: «Pourquoi le dirigeant national de la Russie doit-il parler à cet Occident décadent?».

 

La Russie: pas si isolée

De plus, la Russie n’est pas si isolée que cela, tant s’en faut, et, avec la confrontation entre Moscou et l’Occident, on pourrait bien assister au retour des «blocs» comme à l’époque de la guerre froide.

Tout cela n’a pas empêché le président russe Vladimir Poutine, vilipendé par l’Occident, particulièrement les pays anglo-saxons, de prendre une part active à une réunion des chefs d’État et de gouvernement du BRICS avant le début des travaux du sommet du G20.

BRICS est l’acronyme anglais du groupe des quatre grandes puissantes émergentes, le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, plus l’Afrique du Sud qui s’est joint au groupe en 2011.

Prenaient part à la réunion du BRICS, outre le le président russe, la présidente du Brésil Dilma Rousseff, le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, le Premier ministre de l’Inde Narendra Modi et le président de la République d’Afrique du Sud Jacob Zuma.

«Permettez-moi de mentionner aussi la réunion du groupe BRICS qui a eu lieu», a souligné Vladimir Poutine à sa conférence de presse avant son départ de Brisbane. «Ces réunions en marge des sommets du G20 sont devenus partie intégrante de nos contacts réguliers. Nous coordonnons nos positions préliminaires avant la rencontre avec nos autres collègues du G20. Ce sont des échanges de vues fructueux que nous concentrer sur nos intérêts mutuels», a déclaré le président russe, ajoutant «Ce fut le cas cette fois encore, et nous allons continuer cette pratique. Le prochain sommet du BRICS, comme vous le savez, aura lieu en Russie, à Ufa au Bachkortostan les 8 et 9 juillet 2015.

Retour à la guerre froide et à la formation de «blocs», situation explosive. L’Ukraine valait-elle tout cela?

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6 septembre 2014 6 06 /09 /septembre /2014 16:40
La Russie perfectionne ses forces nucléaires stratégiques

 

05.09.2014 Par La Voix de la Russie

 

La Russie continuera de perfectionner son potentiel nucléaire dans l'intérêt de sa sécurité. Le président de Russie Vladimir Poutine l'a déclaré pendant le forum des jeunes Séliguer-2014.

 

D'ici fin de l'année, trois régiments des Forces des fusées stratégiques de Russie (RVSN) seront dotés des systèmes de missiles Iars. Ce système de pointe de missiles intercontinentaux a été développé au XXI siècle sur la base du fameux Topol-M. Le missile détruit des cibles à une distance de 12 000 km, son lancement est possible à travers le nuage d'une explosion nucléaire et il est capable de surmonter les systèmes ABM existants et futurs.

 

Les Etats-Unis ont créé deux régions stratégiques de défense antimissile dans l'Alaska et en Californie. La Russie n'en a qu'une seule, dans la région de Moscou. Les Américains se proposent de mettre en place la troisième position de la défense antimissile en Europe. Pour ce faire, ils ont l'intention de déployer ses élements en Roumanie et en Pologne. Cependant le système ABM qui doit être installé en Europe n'aura pas une influence sérieuse sur l'efficacité des Forces des fusées stratégiques au combat, note le directeur du Centre d'études socio-politiques Vladimir Evseev :

 

« Ceci parce que la base de défense antimissile déployée à l'heure actuelle sur le territoire de la Roumanie est une version terrestre du système Aegis avec les missiles anti-missiles SM-3. Leur portée d'interception est limitée à 1000 km. C'est pourquoi il est difficile d'imaginer la situation dans laquelle les missiles balilstiques intercontinentaux de la RVSN puissent être interceptés depuis la base de Roumanie ».

 

La base prévue pour la Pologne sera dotée de missiles anti-missiles plus sophistiqués, pourtant leur développement n'est pas achevé à l'heure actuelle. Voilà pourquoi ce deux bases ne représentent pas une menace notable pour la Russie. Un plus grand danger vient des vecteurs navalisés équipés de missiles anti-missiles SM-3. Il s'agit des destroyers et croiseurs qui peuvent entrer dans la mer Noire, ainsi que dans les mers du Nord, la mer de Barents comprise, poursuit Vladimir Evseev :

 

«En puissance, ils pourraient intercepter les missiles balistiques lancés depuis des sous-marins russes. La Russie est obligée d'y faire face étant donné qu'un tel danger existe et qu'il y a augmentation de l'activité des sous-marins des pays de l'OTAN, des Etats-Unis surtour, dans les mers nordiques. Cette réaction de la Russie se traduit notamment par le renforcement de ses systèmes de défense anti-sous-marins ».

 

De fait, le processus de perfectionnement des Forces des fusées stratégiques ne s'interromp pas. En 2014, un système automatisé de commandement de cinquième génération sera soumis aux essais d'Etat. Cela permettra de commencer, à partir de 2016, à l'installer sur les systèmes de missiles stratégiques du futur. Toutes les composantes électroniques de ce nouveau système sont de fabrication russe

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14 août 2014 4 14 /08 /août /2014 16:40
Crimée: Poutine entérine la création d'un groupement armé autonome

 

 

IALTA, 14 août - RIA Novosti

 

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé jeudi avoir entériné le programme de création d'un groupement armé autonome en Crimée.

 

"J'ai déjà entériné ce programme", a indiqué M.Poutine lors d'une rencontre avec des représentants des groupes parlementaires russes.

 

Il a ainsi commenté la proposition faite par le leader du groupe Russie juste, Sergueï Mironov, de renforcer la sécurité de la péninsule de Crimée qui avait adhéré à la Fédération de Russie en mars dernier. "Il faut créer un commandement autonome, déployer des unités militaires russes dans la péninsule", a déclaré M.Mironov.

 

La Russie doit prévenir d'éventuelles provocations sur fonds de "déclarations belliqueuses" de Kiev, a ajouté le parlementaire.

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2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 12:40
Poutine joue la France et l’Europe contre les États-Unis

Vladimir Poutine Conférence des ambassadeurs de Russie et des représentants permanents à Moscou le 1er juillet 2014 (Service de presse du Kremlin)

 

2 juillet 2014 45eNord.ca (AFP)

 

Vladimir Poutine s’est affiché en défenseur de l’Europe, de son indépendance, et en particulier de la France contre le «chantage» américain, lors d’un discours de politique étrangère qui a réaffirmé les ambitions de la Russie sur le continent.

 

«La politique indépendante de la Russie ne plaît vraiment pas à ceux qui continuent de prétendre à un rôle exceptionnel. Les événements en Ukraine l’ont montré, comme ils ont montré que ce modèle de relations avec la Russie [...] ne fonctionne pas», a lancé, devant le corps diplomatique russe, le maître du Kremlin.

 

Il réaffirmait ainsi, dans une allusion claire aux États-Unis, la rivalité revenue au galop ces derniers mois, au fil des crises syrienne puis ukrainienne, avec l’ancien adversaire de la guerre froide.

 

Il a défendu le droit de la Russie de protéger ses intérêts géopolitiques en Ukraine, affirmant que si elle n’était pas intervenue dès mars en Crimée, les forces de l’Otan se seraient rapidement installées dans la péninsule où est historiquement basée la flotte russe de la mer Noire.

 

«En définitive, tout ce pour quoi la Russie se battait depuis l’époque de Pierre-le-Grand, et même avant, aurait été effacé», a déclaré M. Poutine.

 

«J’espère que le pragmatisme va tout de même l’emporter, que les Occidentaux vont abandonner leurs ambitions [...], vont commencer à construire les relations sur un pied d’égalité, avec respect mutuel», a-t-il conclu.

 

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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 16:40
Douma - photo Rian novisti

Douma - photo Rian novisti

 

24.06.2014 JDD

Vladimir Poutine a demandé mardi au Parlement russe d'abroger la résolution l'autorisant à intervenir militairement en Ukraine. La Douma avait voté le 1er mars un texte donnant le pouvoir au président russe d'envoyer son armée sur le sol ukrainien, pour protéger les populations russophones.

C'est un nouveau signe d'une désescalade qui s'est amorcée lors de la visite des présidents russe et ukrainien en Normandie, pour les commémorations du Débarquement.

 

 

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 18:40
Ukraine: Poutine et Porochenko discutent de moyens pour apaiser les tensions

 

12 juin 2014 Romandie.com (AFP)

 

Moscou - Le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu jeudi par téléphone avec le nouveau président ukrainien Petro Porochenko qui lui a présenté son plan pour tenter d'apaiser les tensions dans l'Est séparatiste prorusse de l'Ukraine, ont annoncé Kiev et Moscou.

 

Le président ukrainien a fait part à Vladimir Poutine de son plan de résolution de la situation dans le sud-est de l'Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences. Il s'agit de la première conversation entre les deux présidents.

 

Les présidents ont aussi discuté du développement des relations bilatérales, a ajouté le porte-parole, qui a précisé que le dirigeant ukrainien avait félicité l'homme fort du Kremlin à l'occasion de la fête nationale russe jeudi, déclarée jour férié.

 

La présidence ukrainienne a confirmé cette conversation qualifiée de longue et substantielle, dans un communiqué. Selon Kiev, les deux dirigeants ont discuté du plan de paix lié à la crise dans l'Est et ont parlé des mesures à prendre pour obtenir un cessez-le-feu et parvenir à une sortie de crise pacifique.

 

Petro Porochenko et Vladimir Poutine s'étaient rencontrés la semaine dernière en France en marge des commémorations du Débarquement allié en Normandie, pour la première fois depuis l'élection du dirigeant ukrainien le 25 mai.

 

Cette rencontre inédite a fait naître l'espoir d'une détente mais le recours à une rhétorique guerrière a de nouveau surgi ces dernières heures. Moscou a dénoncé jeudi l'absence de tout nouvel effort du pouvoir ukrainien, malgré les promesses pour aboutir à une désescalade dans l'Est, Kiev répliquant que la balle était dans le camp de Moscou.

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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 13:15
Ukraine : la Russie rappelle ses troupes et demande à Kiev de faire de même

 

19/05/2014 Le Point.fr (AFP)

 

Selon l'ONU, près de 130 personnes - soldats, séparatistes et civils - ont été tuées au cours de l'opération "antiterroriste" lancée le 13 avril.


Le président russe Vladimir Poutine a ordonné lundi le retrait des troupes qui effectuaient des manoeuvres près de la frontière ukrainienne et a appelé Kiev à retirer "immédiatement" les siennes de l'est de l'Ukraine, a annoncé le Kremlin.

"Vladimir Poutine a donné l'ordre au ministre de la Défense de rappeler les troupes dans leurs garnisons (...) en raison de l'achèvement des exercices qui avaient nécessité leur déplacement dans les régions de Rostov, Belgorod et Briansk", voisines de l'Ukraine, a indiqué le Kremlin, cité par les agences. En Ukraine, "la Russie appelle à mettre fin immédiatement à l'opération répressive et aux violences, ainsi qu'au retrait des troupes et au règlement de tous les problèmes existants par des moyens exclusivement pacifiques", a également déclaré le Kremlin, selon l'agence publique Ria-Novosti, en référence à l'opération "antiterroriste" lancée le 13 avril par l'armée ukrainienne. Selon l'ONU, près de 130 personnes - soldats, séparatistes et civils - ont été tuées dans les violences au cours de l'opération.

 

Référendums

"Le président Vladimir Poutine se félicite des premiers contacts entre Kiev et les partisans de la fédéralisation (de l'Ukraine, NDLR), qui visent à établir un dialogue direct auquel doivent participer toutes les parties concernées", a indiqué le Kremlin. Après une première table ronde mercredi à Kiev, qui n'a débouché sur aucune avancée, les principaux ministres du gouvernement, deux ex-présidents ukrainiens, des parlementaires et des dignitaires religieux se sont rencontrés samedi à Kharkiv (est). Pas plus que la première fois, les insurgés séparatistes, qualifiés de "terroristes" par Kiev, n'étaient représentés, et le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a rejeté le même jour l'idée de fédéralisme.

Moscou, que le pouvoir pro-occidental de Kiev accuse de soutenir les séparatistes dans l'Est, appuie le principe d'une réforme constitutionnelle en Ukraine qui prendrait en compte la volonté des régions pro-russes de l'Est. Des référendums organisés dans ces régions, dénoncés par Kiev et les Occidentaux, ont vu une victoire massive du oui à l'indépendance.

La Russie met en doute la légitimité de la présidentielle anticipée organisée le 25 mai en Ukraine, alors que le gouvernement ukrainien mène une opération armée qu'elle qualifie de "répressive" contre les insurgés séparatistes. Moscou a massé en mars des troupes - jusqu'à 40 000 hommes selon les Occidentaux - au prétexte de manoeuvres près de la frontière ukrainienne, qui ont suscité la crainte d'une invasion. Vladimir Poutine avait affirmé la semaine dernière qu'elles avaient reculé, mais les États-Unis avaient souligné n'avoir pas de preuves de mouvements "pour l'instant".

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 11:50
source http://www.the70th-normandy.com

source http://www.the70th-normandy.com

 

08 mai 2014 Romandie.com (AFP)

 

Paris - Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a jugé jeudi dans l'ordre des choses que le président russe Vladimir Poutine participe le 6 juin à la commémoration du Débarquement allié en Normandie, il y a 70 ans, en dépit de la crise ukrainienne.

 

Je ne vois pas pourquoi on interdirait au président du peuple russe, qui a laissé 9 millions des siens dans la bataille contre le nazisme, de participer à cette commémoration en France, a ajouté le ministre.

 

Selon M. Le Drian, le peuple russe a fait preuve d'un courage, d'une abnégation tels, que je pense que c'est dans l'ordre des choses qu'il vienne, ce serait une insulte à tous ces morts qu'il ne puisse pas le faire.

 

La bataille de Normandie n'aurait pas abouti s'il n'y avait pas eu de l'autre côté le front de l'Est, a souligné M. Le Drian. Dans ces moments de commémoration, il importe que tous les combattants soient là, a conclu le ministre de la Défense.

 

Le Kremlin a indiqué mardi que le président russe n'excluait pas de se rendre aux célébrations du 70e anniversaire du Débarquement allié. Selon une source au Kremlin cité par un quotidien russe, la visite de M. Poutine en France est pour l'heure prévue et on envisage des rencontres bilatérales lors des célébrations auxquelles doivent assister notamment le président Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel.

 

Le président français François Hollande avait précisé en mars qu'il maintenait l'invitation de Vladimir Poutine aux célébrations.

 

Les pays occidentaux avaient toutefois annulé au même moment un sommet du G8 avec M. Poutine prévu en juin à Sotchi (Russie), remplacé par une réunion du G7 les 4 et 5 juin à Bruxelles, sanctionnant Moscou après le rattachement à la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée. Une insurrection prorusse a ensuite gagné les régions de l'est et du sud de l'Ukraine, que les Occidentaux accusent Moscou d'attiser voire d'orchestrer directement.

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 06:40
Poutine hésite entre intervention militaire directe et indirecte en Ukraine

SOURCE: RUSI, Center for Analysis of Strategies and Technologies, Ukraine White Book, International Institute for Strategic Studies, Global Security, National Defense University.

 

04/05/2014 Par Madeleine Leroyer – LeFigaro.fr

 

Les troupes russes sont toujours massées à la frontière ukrainienne alors que Kiev est passé à l'offensive militaire dans l'est du pays.

 

Depuis le 25 avril, les soldats russes sont prêts, massés aux frontières, dans l'attente d'un ordre qui ne vient pas. Que cherche Vladimir Poutine? Un prétexte? Le drame d'Odessa, dont les images défilent en boucle sur les écrans russes, était l'occasion toute trouvée, la preuve manifeste de «l'incurie criminelle» des autorités de Kiev. Et la Russie, comme le répète la propagande, «n'abandonne pas les siens». Pourtant, à en croire son porte-parole, le président russe n'a pas encore pris de décision. «Il réfléchit, car les enjeux sont énormes», observe Pavel Felgenhauer. Expert des questions de défense pour le journal Novaya Gazeta, il avait, dès le printemps 2008, annoncé la guerre de Géorgie pour août. À l'époque, personne ne l'avait pris au sérieux.

Selon lui, le Kremlin planche sur un vaste plan d'annexion de la «Novorossiya» (Nouvelle Russie), terme forgé à l'époque tsariste, qui désigne la ceinture sud de l'Ukraine, du Donbass à la Transnistrie, région séparatiste de Moldavie, où la Russie entretient une garnison. «C'est au Sud que se trouve tout ce qui intéresse Moscou: Odessa, mais aussi Nikolaev et Zaporojié, où sont construits nombre de nos équipements militaires.»

Pour cela, il faut des hommes. Or, Vladimir Poutine s'est déjà engagé à démobiliser 130.000 appelés d'ici à la mi-mai. «Les 40 ou 50.000 hommes massés aux frontières sont tout ce dont la Russie dispose à court terme. Rationnellement, nous n'avons pas les moyens de nous lancer dans une telle opération», observe l'expert militaire indépendant Alexander Golts. «La fenêtre de tir est étroite, nuance Pavel Felgenhaeur. Soit Poutine y va maintenant, soit il faudra attendre la fin de l'été, le temps de former de nouveaux soldats.» Autre élément, tout sauf anecdotique, les conditions météorologiques défavorables. «Notre aviation n'aime pas le mauvais temps», lance Felgenhauer.

La pluie pour sauver l'Ukraine? On s'étouffe. Autre piste: une confédération très lâche, qui permettrait à la Russie d'assujettir la «Novorossiya» sans ouvrir le feu aux portes de l'Europe. C'est pour Moscou le sens de l'accord de Genève, brandi par Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, comme la seule issue au conflit. «Nous sommes allés si loin qu'il est presque impossible de trouver un compromis, s'inquiète Alexander Golts. Il faut s'attendre à une déstabilisation durable des régions de l'Est et du Sud, ce qui va permettre à la Russie de décréter la présidentielle du 25 mai illégitime et surtout de prouver à l'Occident que toute incursion dans l'espace post-soviétique est vouée à l'échec et au chaos.»

Pour cela, point besoin de chars. Quelques «petits hommes verts» bien entraînés suffisent. Pour Pavel Felgenhauer, l'implication des forces spéciales russes dans l'est de l'Ukraine ne fait plus de doute. «Tout s'est clarifié avec l'opération lancée par l'armée régulière sur Sloviansk (le 2 mai, NDLR). Les hélicoptères de l'armée ont été abattus par des lance-roquettes qui ne peuvent être maniés que par du personnel soigneusement formé. Pour moi, c'est la preuve définitive que le noyau dur des combattants de Sloviansk est composé des “spetznaz” du GRU (le renseignement militaire russe, NDLR), probablement des officiers à la retraite, pilotés directement par le Kremlin.»

La libération subite des otages de l'OSCE s'inscrit dans ce contexte. Vladimir Loukine, le médiateur russe dépêché vendredi à Sloviansk, «n'a rien négocié du tout, ironise Felgenhauer. Il a suffi d'un coup de fil de Moscou.» Guerre ouverte ou guérilla téléguidée? Quelle que soit la décision de Vladimir Poutine, l'Ukraine, sous sa forme actuelle, semble condamnée.

Note RP Defense : lire Russia’s buildup on the Ukraine border - By Gene Thorp-The Washington Post, Published: May 2, 2014

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29 avril 2014 2 29 /04 /avril /2014 12:40
La Russie peut contourner sa dépendance de l'industrie ukrainienne de la défense, déclare Poutine

 

 

2014-04-29 xinhua

 

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré lundi que la Russie est capable de remplacer les importations ukrainiennes liées à la Défense dans les deux ans et demi à venir.

 

"La Russie et son industrie militaire est capable financièrement et technologiquement de substituer les importations (de produits ukrainiens liés à la Défense)", a déclaré M. Poutine lors d'une réunion des législateurs dans la ville de Petrozavodsk (nord-ouest).

 

Le président a souligné la différence entre la dépendance de la Russie et de l'Ukraine de cette industrie, qualifiant la dépendance de la Russie de "décisive" et celle de l'Ukraine de " cruciale".

 

Pour remplacer les produits fabriqués en Ukraine, les Russes auront besoin de 1,5 à 2,5 ans et d'argent, a-t-il indiqué.

 

M. Poutine a ordonné au gouvernement de mettre en place des mesures pour remplacer progressivement les importations ukrainiennes mais a fait savoir qu'il espère que la coopération bilatérale russo-ukrainienne dans l'industrie militaire continuerait.

 

Par ailleurs, il a invité les travailleurs qualifiés de l' industrie ukrainienne de la Défense à venir en Russie en leur promettant des salaires décents et des logements.

 

"Tous les fonds nécessaires pour cela seront alloués. Bienvenue! ", a promis M. Poutine.

 

La Russie et l'Occident connaissent leur pire impasse depuis la Guerre Froide. La Russie a déployé des troupes et des hélicoptères aux frontières avec l'Ukraine, alors que l'OTAN a envoyé des forces supplémentaires en Europe de l'est.

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28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 15:56
photo Ria Novisti

photo Ria Novisti

 

28/04/2014 Par Le Figaro.fr avec Reuters

 

Les Etats-Unis ont imposé des sanctions contre sept responsables et 17 entreprises russes jugés proches du président Vladimir Poutine en raison de l'attitude de la Russie à l'égard de l'Ukraine. Les personnes sanctionnées, dont l'identité n'a pas été dévoilée, sont notamment frappées par un gel des avoirs et une interdiction de visa pour se rendre aux Etats-Unis, a précisé la Maison blanche. Parmi elles figurent deux membres du premier cercle de Vladimir Poutine.

 

Les Etats-Unis vont aussi rejeter toute demande d'autorisation d'exporter des équipements de haute technologie susceptibles de renforcer les capacités militaires de la Russie, a ajouté la Maison blanche.

 

Les départements d'Etat et du Commerce vont annuler toutes les autorisations existantes qui remplissent ces conditions.

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28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 12:40
Ukraine: les sanctions américaines viseront l'industrie de la défense russe

 

27/04/2014 lorientlejour.com (AFP)

 

Le prochain volet de sanctions américaines à l'encontre de Moscou en raison de son rôle dans la crise ukrainienne viseront principalement l'industrie de la défense russe, ainsi que des personnes et des sociétés proches du président Vladimir Poutine.

 

"A partir de cette semaine, en coordination avec nos alliés et partenaires, nous allons accroître la pression sur ses proches (de Vladimir Poutine), les sociétés qu'ils dirigent, et l'industrie de la défense", a déclaré dimanche matin le conseiller adjoint américain à la sécurité nationale Tony Blinken dans une interview sur CNN.

 

Les nouvelles sanctions internationales, qui pourraient être imposées dès lundi, sont destinées à faire cesser les "provocations" de Moscou dans l'est de l'Ukraine, a expliqué un peu plus tôt le président Barack Obama.

 

"Il est important que nous prenions de nouvelles mesures pour faire comprendre à la Russie que les actes de déstabilisation qui se déroulent en Ukraine doivent cesser", a déclaré le président américain au cours d'une conférence de presse en Malaisie.

 

Cependant, Washington n'acceptera pas la demande d'assistance militaire des Ukrainiens face aux menaces que représentent les troupes russes stationnées près de ses frontières, selon M. Blinken.

 

"Même si on leur envoyait des armes cela ne changerait en rien leur capacité à s'opposer à la Russie", a-t-il noté.

 

Le conseiller a précisé qu'à la place, les Etats-Unis allaient se concentrer sur leur aide économique à Kiev.

 

Les sept principaux pays industrialisés (G7) ont décidé samedi d'étendre les sanctions contre Moscou face à la montée des tensions dans l'Est séparatiste de l'Ukraine, où les rebelles détenaient toujours dimanche une équipe d'observateurs militaires internationaux.

 

La Russie, que Kiev et les Occidentaux accusent de fomenter les troubles en Ukraine, a massé jusqu'à 40.000 hommes à sa frontière occidentale et y mène depuis quelques jours "des manoeuvres".

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 20:40
After Crimea: Putin’s balance sheet

 

Alerts - No24 - 04 April 2014 - Nicu Popescu

 

When it comes to foreign policy, Russia is good at sprinting, while the West – and especially the EU – is better at marathons. The use of kinetic military force by Moscow is to a large extent a sign that other, long-term foreign policy means failed in Ukraine: Russian coercive diplomacy – based on sticks (embargoes and sanctions) and carrots (offers of cheaper gas and greater market access) – did not have the desired effect.

Moscow believes it can achieve its goals with rapid bursts of sprinting, and that the West will not quicken its pace in response. In Crimea, the territory was captured in a manner that was both quick and bloodless, with the weak state institutions of Ukraine simply crumbling in the face of Russian aggression. The problem is that other post-Soviet states are equally weak (or even weaker) and although they have successfully withstood periodic Russian embargoes over the last two decades, they are unlikely to be able to resist any form of military action. Worryingly, the option of sending armed, masked men to take over public buildings in a third state is very much on the table – particularly because this has proved not only easy, but also effective – and is therefore dangerously appealing.

 

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 19:08
source Vladislav Seleznev

source Vladislav Seleznev

 

 

31.03.2014 Romandie.com(ats)

 

La Russie retire progressivement ses troupes massées à la frontière de l'Ukraine. Ces manoeuvres suscitent des espoirs de détente, malgré l'échec des pourparlers la veille entre Moscou et Washington à Paris.

 

Le ministère russe de la Défense a annoncé le retrait d'un de ses bataillons de la zone frontalière situé à l'est, et le président russe Vladimir Poutine en a informé la chancelière allemande Angela Merkel, a indiqué le gouvernement allemand.

 

L'information avait auparavant été annoncée par le ministère ukrainien de la Défense. L'expert militaire Dmytro Tymchuk a estimé sur son blogue à 10'000 les effectifs stationnés. "La probabilité d'une invasion a nettement diminué".

 

A Kiev, le président par intérim Olexandre Tourtchinov a cependant assuré que le pays restait sur le pied de guerre. La présence de ces soldats faisait craindre à Kiev une invasion de sa partie orientale, en grande partie russophone. Et une répétition du scénario qui a conduit à la perte de la Crimée.

 

Medvedev en Crimée

 

La péninsule de la mer Noire, passée en moins de trois semaines du statut de république autonome ukrainienne à celui de sujet de la Fédération de Russie, a reçu la visite du Premier ministre russe Dmitri Medvedev.

 

Premier dirigeant de haut rang à se rendre dans ce territoire depuis son rattachement, il a dirigé une réunion consacrée au "développement socio-économique de la Crimée et de la ville de Sébastopol", avec les autorités locales. Après son rattachement à la Russie, "pas un seul de ses habitants ne doit perdre quoi que ce soit, chacun doit y gagner", a-t-il déclaré.

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29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 13:40
Crimée: Kiev récupérera les équipements des unités loyales

 

MOSCOU, 28 mars - RIA Novosti

 

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné de remettre à l'Ukraine les armes et les équipements des unités militaires de la république de Crimée restées fidèles aux autorités de Kiev.

Vendredi, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a fait savoir que les effectifs des unités ayant choisi de poursuivre leur service sous les drapeaux ukrainiens s'étaient retirés du territoire de la Crimée.

Par la suite, M.Choïgou a demandé au chef du Kremlin d'autoriser la remise à l'Ukraine des armes et des équipements militaires appartenant à ces unités.

"Je suis d'accord, procédez-y ", a ordonné M.Poutine.

Mercredi 26 mars, le chef d'état-major général des Forces armées de Russie Valeri Guerassimov a déclaré que des drapeaux russes ont été hissés dans l'ensemble des 193 unités militaires de la république de Crimée, officiellement entrée au sein de la Fédération de Russie le 21 mars dernier.

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29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 12:40
Ukraine : Poutine discute avec Obama d'une sortie de crise

 

28/03/2014 Par Laure Mandeville – LeFigaro.fr

 

Le président russe a appelé vendredi son homologue américain au sujet de l'Ukraine. Les services de renseignement américains craignent une intervention militaire comparable à celle en Crimée.

 

Pour la première fois depuis que Washington a imposé de nouvelles sanctions contre de hauts responsables russes, Vladimir Poutine a appelé vendredi Barack Obama pour parler de la proposition américaine de sortie de crise en Ukraine. Cette proposition déjà formulée par les États-Unis va faire l'objet de discussions directes entre les chefs de la diplomatie des deux pays, John Kerry et Sergueï Lavrov, a précisé la Maison-Blanche.

Un peu plus tôt, le président américain avait exhorté la Russie à retirer les troupes déployées le long de la frontière orientale. «Il se peut que les Russes tentent d'intimider l'Ukraine, mais il est possible aussi qu'ils aient d'autres projets», a-t-il dit à CBS, en allusion à une possible invasion par l'est ou par le sud. Les officiels du renseignement américain estiment leur nombre à 50.000 hommes. Mais le Pentagone multiplie depuis quelques jours les déclarations alarmistes sur les mouvements de troupes russes et s'inquiète du camouflage délibéré de leurs positions et de la mise en place de lignes d'approvisionnement logis­tique susceptibles d'être utilisées pour un déploiement de longue durée, note le Wall Street Journal. Dimanche, le commandant en chef des forces alliées de l'Otan en Europe, Philip Breedlove, avait évoqué «une force russe d'ampleur et très, très préparée». «Il y a assez de troupes positionnées sur la frontière orientale pour courir vers la Transnistrie séparatiste si la décision était prise», avait-il ajouté, craignant que la Moldavie devienne le lieu de la prochaine déstabilisation.

Le secrétaire à la Défense Chuck Hagel affirme que le chiffre des soldats russes ne cesse de croître. «J'ai demandé à mon homologue russe pourquoi ils renforçaient leur frontière occidentale (avec l'Ukraine). Il m'a dit qu'ils n'avaient pas l'intention de franchir la frontière.»

 

Scénario du pire

Un officiel américain confie au Wall Street Journal que «ce n'est pas le nombre de troupes qui importe: ils ont assez pour entrer et… pour être dangereux. Ce qui importe est leur intention. Et nous n'avons pas d'idée claire là dessus.» Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a indiqué vendredi qu'il avait reçu des assurances de Vladimir Poutine qu'il n'avait «aucune intention» d'envahir le sud ou l'est de l'Ukraine.

Les officiels du renseignement reconnaissent avoir du mal à intercepter des messages russes, en raison de la qualité de la sécurisation des communications. Constatant «qu'il n'y a pas de manœuvres russes» dans la région, le Pentagone a tendance à penser que les troupes amassées pourraient être destinées à déstabiliser l'Ukraine. Ces craintes reflètent la grande peur de Maïdan et du gouvernement ukrainien: que Poutine laisse pourrir la situation à Kiev, en suscitant division et chaos pour ramasser le fruit mûr le moment venu, en prêtant main-forte à une cinquième colonne ukrainienne qui demanderait l'aide amicale de la Russie pour ramener «l'ordre».

Mais, curieusement, à Washington, il semble y avoir une sorte de divorce entre les militaires, inquiets de l'accumulation de faits peu rassurants, et le monde des experts et responsables civils de politique étrangère, qui se refusent à croire au scénario du pire.

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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 13:40
Les événements de Crimée ont montré les "nouvelles capacités" de l'armée russe (Poutine)

 

MOSCOU, 28 mars 2014 marine-oceans.com  (AFP)

 

Le président russe Vladimir Poutine a souligné vendredi que le rôle joué par les soldats russes en Crimée avait montré les "nouvelles capacités" de l'armée, dont il s'est employé à rétablir la puissance.

 

"Les événements de Crimée ont été un examen. Ils ont démontré les nouvelles capacités de nos forces armées, et le moral solide des hommes", a déclaré le président, confirmant implicitement la participation des militaires russes à la prise de contrôle de la péninsule ukrainienne.

 

Il a remercié "le commandement et les hommes de la Flotte de la mer Noire et des autres unités déployées en Crimée pour leur retenue et leur courage", lors d'une cérémonie de remise de décorations au Kremlin, retransmise à la télévision.

 

Le professionnalisme des militaires russes "a permis d'éviter les provocations et d'empêcher l'effusion de sang, de garantir les conditions d'un référendum libre et pacifique", a ajouté M. Poutine.

 

"Il faut maintenant poursuivre le développement des capacités de combat des unités de nos forces armées. Y compris dans l'Arctique", a encore déclaré le président russe.

 

M. Poutine avait demandé, et obtenu fin février du Sénat russe l'autorisation de faire intervenir l'armée en Ukraine. Des hommes en armes très bien équipés mais sans signe distinctif avaient pris le contrôle des infrastructure de la péninsule de Crimée, mais il n'y a eu aucune confirmation officielle de l'intervention de militaires russes avant le référendum du 16 mars et le rattachement de la Crimée à la Russie.

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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 08:40
L'entrée de la Crimée dans le giron russe se concrétise

 

18.03.2014 Romandie.com (ats)

 

Le président russe Vladimir Poutine a informé officiellement le Parlement et le gouvernement russe de la demande de la Crimée de faire partie de la Russie. Il s'agit de la première étape législative nécessaire pour pouvoir incorporer la péninsule dans la Fédération russe.

 

Conformément à la Constitution, M. Poutine a informé les deux chambres du Parlement, la Douma et le Conseil de la Fédération, ainsi que le gouvernement russe, a indiqué mardi le Kremlin. Il doit s'exprimer plus tard dans la journée sur le sujet devant les deux chambres du Parlement russe, les dirigeants des régions russes et les représentants de la société civile.

 

Lundi soir, le président russe a signé un décret reconnaissant l'indépendance de la péninsule séparatiste ukrainienne de Crimée, défiant les pays occidentaux qui ne reconnaissent pas les résultats du référendum de dimanche, qui a plébiscité le rattachement de la péninsule à la Russie.

 

Sanctions occidentales

 

De leur côté, les Occidentaux ont réagi sans tarder au plébiscite des Criméens en faveur de leur rattachement à la Russie. L'Union européenne (UE) et les Etats-Unis ont imposé des sanctions à des responsables ukrainiens et russes.

 

Vladimir Poutine ne figure pas directement sur la liste américaine de gel des avoirs et d'interdiction de voyage contre onze personnes. En revanche, deux proches collaborateurs de M. Poutine sont concernés. Le président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch est également visé.

 

Le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine ainsi que le "Premier ministre" pro-russe de Crimée, Sergueï Axionov, figurent également sur la liste, de même que des députés de la Douma, la chambre basse du parlement russe.

 

21 personnes visées par Bruxelles

 

Concernant les représailles européennes, les sanctions visent treize responsables russes et huit Ukrainiens pro-russes. Le "Premier ministre" de Crimée fait partie des 21 personnes. Cette liste ne devait pas intégrer directement des membres du gouvernement russe.

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16 mars 2014 7 16 /03 /mars /2014 22:50
Poutine à Obama : le référendum en Crimée pleinement conforme au droit international

 

16 mars 2014 Romandie.com (AFP)

 

MOSCOU - Le président russe, Vladimir Poutine, a maintenu dimanche, appelé par son homologue américain Barack Obama, que le référendum en Crimée était pleinement conforme au droit international, a indiqué le Kremlin.

 

Le référendum a été pleinement conforme aux principes du droit international et à la Charte de l'ONU, et a pris en compte notamment le précédent du Kosovo, la province serbe à majorité albanaise devenue indépendante avec le soutien des Occidentaux, a déclaré M. Poutine, selon le Kremlin.

 

Les habitants de la péninsule (de Crimée) ont eu la garantie de pouvoir exprimer librement leur volonté, a ajouté M. Poutine à propos du référendum dénoncé par les Occidentaux, par lequel 95% des habitants de cette région russophone d'Ukraine se sont prononcés pour le rattachement à la Russie, selon des résultats préliminaires.

 

Vladimir Poutine a mis l'accent sur l'incapacité et l'absence de volonté des pouvoirs actuels à Kiev de juguler les groupuscules ultranationalistes et radicaux qui déstabilisent la situation et terrorisent la population, y compris la population russophone, a encore indiqué le Kremlin.

 

A propos de la possibilité, évoquée par les Occidentaux, d'envoyer en Ukraine davantage d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), M. Poutine a souligné que de son point de vue l'activité d'une telle mission devait s'étendre à toutes les régions ukrainiennes.

 

MM. Poutine et Obama ont convenu que malgré les différences d'appréciation, il était nécessaire de chercher ensemble des moyens de stabiliser la situation en Ukraine, a également indiqué le Kremlin, soulignant que l'entretien téléphonique avait eu lieu à l'initiative du président américain.

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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 20:40
Crimée: crise en Europe, bruits de tambours et manoeuvres militaires

 

13 mars 2014 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca

 

À trois jours du référendum en Crimée, on entend le bruit des tambours. Tout le monde est sur un pied de guerre:la Russie mène des manoeuvres militaires aux portes de l’Ukraine qui annonce ce jeudi se doter d’une Garde nationale pendant que l’OTAN intensifie sa présence, rassurante pour les pays voisins comme la Pologne, irritante pour les Russes et leurs alliés.

 

Moscou a annoncé ce jeudi 13 mars le lancement de manoeuvres militaires dans plusieurs régions situées à la frontière avec l’Ukraine.

« Le but principal de ces mesures est de vérifier l’aptitude des troupes à mener des exercices de combat », a affirmé le ministère russe de la Défense, précisant que les exercices militaires auraient lieu jusqu’à la fin du mois dans les régions de Rostov, Belgorod, Tambov et Koursk.

Dans la région de Rostov-sur-le-Don,notamment, 4.000 hommes d’unités de parachutistes, 36 avions et environ 500 véhicules participent notamment aux manoeuvres, rapporte aujourd’hui l’agence russe Itar-Tass.

Par ailleurs, alors que l’OTAN a intensifié les vols de reconnaissance de ses avions-radar AWACS au-dessus de la Pologne et de la Roumanie, dans le cadre de «la surveillance» de la crise en Ukraine,l’Armée de l’Air russe a envoyé six chasseurs Su-27 et trois avions de transport militaire à l’aérodrome Bobruisk en Biélorussie ce jeudi 13 mars, rapporte l’agence Itar-Tass, citant le ministère de la Défense du Bélarus.

« En cas de poursuite de l’accumulation de troupes dans les États voisins, le Bélarus, prendra en réponse des mesures adéquates sur son territoire», a déclaré pour sa part le ministère biélorusse de la Défense.

Hier, mercredi, le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait déclaré que le Bélarus pourrait offrir à la Russie de déployer jusqu’à 15 avions de combat de plus sur le territoire biélorusse en raison de l’activité de l’OTAN près de sa frontière ,

« Le Bélarus va réagir de façon adéquate au renforcement des forces de l’OTAN à proximité des frontières biélorusses », a-t-il annoncé, notant que le Bélarus avait « réagi calmement jusqu’à ce qu’un grand exercice commence dans le sud de la Pologne ». « Cette escalade ne se se produit pas en Syrie, en Libye ou en Irak, mais près de nos frontières. Elle affecte nos intérêts », a conclu le président Loukachenko

Pendant ce temps, les Occidentaux jettent leurs dernières forces pour tenter d’infléchir la position de Vladimir Poutine, qui n’a pas manifestement l’intention de reculer défend le droit à être rattachée à la Russie de la Crimée où 1,5 million de personnes ce cette région russophone et russophile doivent se prononcer sur le rattachement de la région à la Russie après que le parlement local a déclaré mardi faire sécession de l’Ukraine.

La Crimée est désormais quasiment coupée du reste du pays, les forces russes en contrôlant les points stratégiques. Tout est en place pour une sécession rapide: le « Premier ministre », Serguiï Axionov, s’est autoproclamé « chef des armées » et les habitants n’ont désormais plus accès qu’aux chaînes de télévision russes. Des hommes en treillis fouillent tout voyageur arrivant à Simféropol et seuls les vols en provenance de Moscou peuvent y atterrir

 

Une Garde nationale ukrainienne de 60.000 hommes

L’armée ukrainienne n’interviendra pas dans la péninsule de Crimée contrôlée par les forces russes afin d’éviter de dégarnir sa frontière à l’est avec la Russie, avait pour sa part déclaré mardi le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov.

Mais les députés ukrainiens ont décidé ce jeudi 13 mars de créer une Garde nationale qui viendrait prêter main forte à l’armée ukrainienne et ses 130.000 hommes, dont une moitié de conscrits, alors que la Russie dispose au total d’une armée de 845.000 soldats.

Cette Garde nationale, placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur et qui pourrait compter jusqu’à 60.000 hommes, sera notamment composée des mêmes groupes d’ »autodéfense » qui étaient en première ligne à Kiev pendant les trois mois de contestation.

Quelques 40.000 volontaires se seraient déjà présentés aux centres de recrutement de l’armée.

Cette nouvelle force se forme dans l’urgence alors que les Ukrainiens s’inquiètent d’un déploiement des Russes dans l’est du pays, voulant avant tout empêcher une intrusion des forces russes dans l’est du pays, région où vivent aussi de nombreux Ukrainiens d’origine russe.

Pendant ce temps, les Européens accélèrent le rapprochement avec l’Ukraine. Le volet politique de l’accord d’association avec l’Union européenne pourrait être signé au cours du prochain sommet de l’UE, prévu à Bruxelles les 20 et 21 mars.

Les chefs des diplomaties américaine, John Kerry, et russe, Sergueï Lavrov vont quant à eux se rencontrer une nouvelle fois vendredi à Londres, mais, pour l’instant, ça ressemble de plus en plus à Obama qui met Poutine en garde qui lui-même met Obama en garde…

Incompréhension totale, chacun poursuit sur sa trajectoire et, tant pis s’il y a une collision!

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 16:40
Plus qu'une guerre froide, un défi stratégique pour l'Europe

 

05 mars 2014 par Laurent Marchand – Tout un monde

 

Est-ce une facilité de langage ? Un parallèle fondé ? Une image trompeuse ? Toujours est-il que depuis quelques mois une expression est revenue dans le débat international. Vingt-cinq ans après la chute de l’URSS, une nouvelle guerre froide pointerait son nez. Sur les droits de l’homme en Russie, la crise syrienne,  l’Ukraine. On croyait le cauchemar fini, le voici réapparaître. Qui plus est, sous un visage parfait pour le rôle. Celui de Vladimir Poutine, dont le pédigrée soviétique ne fait aucun doute.

 

Est-on vraiment entré dans une nouvelle guerre froide ? Plusieurs éléments, et de taille, manquent à l’appel. De 1947 à 1989, l’opposition entre Washington et Moscou reposait sur deux modèles idéologiques et économiques totalement antagonistes. Les deux superpuissances nourrissaient une vocation universaliste, mais étaient militairement presque à égalité. Occupant toutes deux une Europe qui, en deux guerres, s’était suicidée. Enfin, leur terrain de jeu était planétaire, à tel point d’ailleurs que la guerre qu’elles se livraient sur les autres continents  n’avaient, elle, rien de froid.

Tout ceci n’existe plus aujourd’hui. La mondialisation financière a, en outre, brouillé les pistes. Parler de guerre froide a donc davantage pour effet de réactiver une peur que d’élucider une situation. Or, ce qu’il se passe en Ukraine est complexe et dangereux, mais n’a rien d’impromptu. Et on ne saurait tout réduire à la seule volonté néo-impérialiste (pourtant réelle) de Poutine.

Le fil de cette crise peut être ramené loin en arrière dans l’Histoire. Un tournant, pourtant, a eu lieu en novembre. Au sommet de Vilnius, l’Union européenne entendait couronner son partenariat oriental par la signature d’un accord d’association avec plusieurs pays, dont l’Ukraine. Vu d’Occident, où les bonnes intentions démocratiques ne manquent jamais, cela signifiait placer ces pays sur une pente vertueuse. La contamination par le libre-échange et l’Etat de droit était censé opérer sur les rives du Dniepr comme cela avait été le cas, il y a dix ans, sur celles du Danube ou de la Vistule.

Vu de Moscou, en revanche, l’accord était en soit vécu comme une ingérence. Une intrusion dans la « sphère d’intérêts privilégiés », comme l’appelle la doctrine militaire russe. D’où le projet alternatif d’Union eurasiatique concoctée par Moscou pour placer Kiev (et d’autres) non plus entre deux mondes (l’Europe et la Russie) mais face à un choix (l’Europe ou la Russie). Comme deux régionalismes qui s’affrontent. Exclusifs l’un de l’autre.

A Bruxelles, on aime rappeler que les cartes de l’UE et celles de l’Otan ne coïncident pas. A Moscou, depuis 1991, on n’imagine jamais l’une sans l’autre. En promettant en décembre quinze milliards de dollars à une Ukraine en banqueroute, Poutine lançait un « alt ! » à l’UE. En prenant de facto le contrôle de la Crimée ce week-end, c’est à l’Otan que le message est adressé.

Repliée sur elle-même, l’Amérique ne se battra pas pour Kiev. Elle a du gaz, du pétrole et, commercialement, échange relativement peu avec la Russie. 40 milliards de dollars par an, contre les 460 milliards d’import/export entre les pays européens et la Russie (lire article du NYT). Ce qui facilite pour Washington la voie des sanctions économiques. L’Europe, elle, commerce dix fois plus avec Moscou. Certes, le levier énergétique se neutralise (l’Europe dépend du gaz russe tout comme Gazprom dépend d’elle), mais un défi stratégique est lancé à l’Europe. Où entend-elle placer ses propres lignes rouges? Si celles de Washington ont tendance à pâlir, celles de Moscou sont, elles,  toujours aussi nettes.

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 17:40
Ukraine : Poutine rappelle les soldats russes dans leurs bases

 

04 mars 2014 par Julien Baldacchino, France Bleu

 

Le président russe Vladimir Poutine a appelé, ce matin, les soldats russes qui effectuaient des exercices militaires inopinés à regagner leurs bases. Ces exercices avaient été ordonnés la semaine dernière par Poutine lui-même. Selon le ministre russe de la Défense, ce rappel n'a rien à voir avec la situation en Ukraine.

 

Surprise, ce mercredi matin : Vladimir Poutine a ordonné aux soldats russes qui effectuaient des exercices militaires "de rentrer dans leurs bases permanentes", selon le porte-parole du Kremlin. Une marche-arrière pour le président russe, puisque c'est lui-même qui avait ordonné, mercredi dernier, ces exercices inopinés. Quelque 150.000 soldats des districts militaires de l'Ouest du pays devaient procéder à ces exercices.

 

Pour Moscou, ces opérations n'ont rien à voir avec la situation en Ukraine et, plus particulièrement, dans la péninsule de Crimée. Pourtant, les manoeuvres des soldats ont été ordonnées quelques jours seulement avant le déploiement de soldats russes en Crimée.

 

Un ultimatum russe lancé à l'Ukraine ?

 

Mais les soldats envoyés en Crimée ne sont pas assumés par Moscou : même si leurs véhicules ne laissent aucun doute sur la nationalité des militairess, ils ne portent pas d'insigne. Résultat : ils ne sont pas concernés par l'ordre de retour aux bases formulé par Vladimir Poutine ce mardi.

 

Des premières sanctions ont été annoncées dans la nuit de lundi à mardi par les Etats-Unis : Washington a suspendu toute coopération militaire avec la Russie, alors que, selon les autorités ukrainiennes, la Russie a lancé un ultimatum à l'Ukraine : "reconnaître les nouvelles autorités en Crimée, dposer les armes et s'en aller, ou être prêt à subir un assaut". Une information démentie par la Russie.

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