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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 12:13
Poutine juge que l'usage de la force militaire en Ukraine «n'est pas nécessaire pour le moment»

 

 

04/03/2014 Par Le Figaro.fr avec Agences

 

Le président russe Vladimir Poutine assure ce matin qu'il n'est pas nécessaire d'user de la force militaire en Crimée actuellement, même si la Russie en garde la possibilité. Il s'agirait d'une décision de dernier recours.

 

Il affirme également qu'un "coup d'Etat anticonstitutionnel" a eu lieu en Ukraine. Il dénonce une "prise de pouvoir par les armes". Pour Vladimir Poutine, Viktor Ianoukovitch est le seul président légitime en Ukraine, même s'il n'a pour l'instant plus aucun pouvoir.

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 07:40
Ukraine: Poutine accepte un groupe de contact pour entamer un dialogue

 

02 mars 2014 Romandie.com (AFP)

 

BERLIN - Vladimir Poutine a accepté une proposition d'Angela Merkel sur la création d'un groupe de contact pour entamer un dialogue politique sur l'Ukraine, a indiqué dimanche le gouvernement allemand, après un entretien téléphonique de la chancelière allemande avec le président russe.

 

Le président Poutine a accepté la proposition de la chancelière d'établir immédiatement une mission d'enquête ainsi qu'un groupe de contact, éventuellement sous la direction de l'OSCE, pour entamer un dialogue politique, selon un communiqué du gouvernement allemand.

 

Lors de leur entretien téléphonique dimanche soir, la chancelière a reproché au président russe d'avoir violé le Droit international par l'intervention russe, inacceptable, en Crimée, selon ce communiqué.

 

Mme Merkel lui a notamment reproché une violation du mémorandum de Budapest de 1994, dans lequel la Russie s'était engagée à respecter l'indépendance et la souveraineté de l'Ukraine dans ses frontières existantes, ainsi que le traité sur la flotte russe de la Mer noire de 1997.

 

La chancelière a par ailleurs de nouveau exhorté M. Poutine à respecter l'intégralité territoriale de l'Ukraine, selon le communiqué.

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 12:40
Poutine ordonne d'augmenter la présence militaire russe dans l'Arctique

 

 

10 décembre 2013 Romandie.com (AFP)

 

MOSCOU - Le président russe Vladimir Poutine a ordonné mardi d'augmenter la présence militaire russe dans l'Arctique, après le lancement d'une procédure par le Canada pour étendre sa souveraineté dans la région.

 

Je demande d'accorder une attention particulière au déploiement d'infrastructures et d'unités militaires dans l'Arctique, a déclaré M. Poutine lors d'une réunion au ministère de la Défense retransmise à la télévision publique.

 

La Russie s'investit de plus en plus dans cette région d'avenir, y revient et doit y disposer de tous les leviers pour assurer sa sécurité et défendre ses intérêts nationaux, a ajouté le président.

 

Il a notamment indiqué qu'il s'agissait de remettre en service l'aéroport militaire de Tiksi, en zone polaire au nord de la Iakoutie (Sibérie orientale) et de mener des travaux sur celui de Severomorsk, sur la mer de Barents dans le nord-ouest de la Russie.

 

Le Canada a indiqué lundi avoir déposé un dossier devant une commission spécialisée de l'ONU pour étendre sa souveraineté sur le pôle Nord géographique, défiant en particulier la Russie qui y a déjà planté son drapeau.

 

Le Canada veut prouver que la dorsale de Lomonossov constitue une avancée du plateau continental canadien et revendiquer ainsi le pôle Nord, selon le dossier présenté lundi par le gouvernement et déposé vendredi à une commission spécialisée des Nations unies.

 

C'est au sommet de cette chaîne de montagne sous-marine qui traverse l'océan Arctique sur 1.800 km de long, entre les eaux sibériennes et l'île canadienne d'Ellesmere, qu'une mission russe avait déployé à l'été 2007, par 4.200 mètres de profondeur, à la verticale du Pôle Nord, le drapeau blanc, bleu et rouge de la Russie.

 

A l'époque, cette opération très médiatisée avait mis en valeur la suprématie russe dans le Grand Nord (Ottawa ne dispose d'aucun port en eau profonde à ces latitudes ni de brise-glace nucléaire) et suscité l'ire du gouvernement canadien.

 

La Russie a de son côté fait montre en septembre de la défense jalouse de ses intérêts dans l'Arctique, en faisant arraisonner par un commando héliporté un navire de l'association écologiste Greenpeace dont des membres avaient tenté d'escalader une de ses plateformes pétrolières en mer de Barents.

 

Les trente membre d'équipage, dont 26 étrangers, d'abord inculpés de piraterie, charge remplacée ensuite par l'accusation de hooliganisme qui leur fait encourir jusqu'à sept ans de prison, ont été maintenus en détention provisoire pendant deux mois malgré les protestations internationales, puis remis en liberté avec interdiction de quitter le territoire russe.

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 17:35
Le laboratoire de recherches nucléaires de Yongbyon - GeoEye Satellite Image

Le laboratoire de recherches nucléaires de Yongbyon - GeoEye Satellite Image

 

 

MOSCOU, 2 décembre - RIA Novosti

 

Le président russe Vladimir Poutine a signé lundi un décret introduisant des sanctions à l'encontre de la Corée du Nord approuvées par le Conseil de sécurité de l'Onu en mars dernier,  le document ad-hoc étant publié lundi sur le site officiel de l'information judiciaire.

 

Le décret présidentiel interdit aux compagnies étatiques, commerciales et industrielles russes de fournir à Pyongyang toute aide consultative ou technique en matière de création de missiles balistiques. Les navires nord-coréens refusant d'être inspectés seront interdits d'entrée dans les ports russes. Quant aux autorités, elles feront preuve de vigilance en travaillant avec les diplomates nord-coréens. 

 

Le document en question dresse en outre une liste de citoyens nord-coréens impliqués dans le programme nucléaire du pays. 

 

La Corée du Nord, qui s'est proclamée puissance nucléaire en 2005, a réalisé trois essais nucléaires souterrains, provoquant les protestations de la communauté internationale. Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté plusieurs résolutions appelant Pyongyang à cesser ses activités nucléaires.

 

Le 7 mars dernier, le Conseil de sécurité a approuvé un nouveau train de sanctions visant, entre autres, à réprimer les activités illégales de diplomates nord-coréens, en permettant notamment d'inspecter les valises diplomatiques pour empêcher le transport de sommes importantes en espèces destinées à financer le programme nucléaire et balistique de Pyongyang.

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 12:40
L'armée russe recevra 22 missiles intercontinentaux en 2014 (Poutine)

 

SOTCHI, 27 novembre - RIA Novosti

 

Vingt-deux missiles balistiques intercontinentaux seront mis à la disposition des Troupes de missiles stratégiques de Russie (RVSN) en 2014, a annoncé mercredi à Sotchi le président Vladimir Poutine.

 

"Cette année, deux régiments ont été dotés de nouveaux systèmes mobiles de missiles. Il est également prévu de fournir l'année prochaine à titre supplémentaire 22 missiles balistiques intercontinentaux basés au sol aux troupes RVSN", a déclaré M.Poutine lors d'une réunion consacrée au développement de ces troupes.

 

"Nous continuerons à développer prioritairement la principale composante de nos forces stratégiques nucléaires", a ajouté le président russe.

 

Selon lui, ces forces "doivent rester à la fois puissantes et modernes".

 

Cela signifie qu'elles "doivent être capables de percer tout système de défense antimissile et ce, non seulement aujourd'hui, mais aussi à l'avenir, vu le perfectionnement technique de ces système de défense", a précisé le chef de l'Etat russe.

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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 18:40
TOR M2E firing a 9M331 interceptor

TOR M2E firing a 9M331 interceptor

 

MOSCOU, 19 novembre - RIA Novosti

 

La Russie envisage de renforcer sa défense antiaérienne commune avec la Biélorussie et de mettre en place des systèmes de défense analogues avec l'Arménie et le Kazakhstan, a déclaré mardi le président Vladimir Poutine lors d'une cérémonie de promotion d'officiers supérieurs.

 

"Nous envisageons de renforcer notre système antiaérien commun avec la Biélorussie et de lancer la formation de système régionaux similaires avec l'Arménie et le Kazakhstan", a affirmé M. Poutine. Selon lui, une telle coopération est susceptible d'améliorer le potentiel défensif de la Russie et de ses partenaires, et de renforcer la paix et la sécurité dans l'espace eurasiatique.

 

Après avoir rappelé le succès de l'exercice stratégique russo-biélorusse Zapad-2013, le président a annoncé la décision de créer des groupes armés régionaux intégrant des troupes arméniennes, biélorusses, kazakhes et tadjikes.

 

"Nous continuerons à élargir la coopération avec nos partenaires et alliés traditionnels, en premier lieu avec les pays membres de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et de la Communauté des Etats indépendants", a ajouté M. Poutine.

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 07:40
Zapad-2013: Moscou et Minsk en route vers la compatibilité opérationnelle (Poutine)

KALININGRAD, 26 septembre - RIA Novosti

 

Le président russe Vladimir Poutine a salué jeudi le bilan des exercices stratégiques russo-biélorusses Zapad-2013 (Occident-2013), les qualifiant de nouveau pas vers la mise en place d'une compatibilité opérationnelle des forces armées de l'Union Russie-Biélorussie.

 

"Les troupes ont manifesté un niveau suffisamment élevé de concertation et ont agi en commun lors de l'accomplissement des tâches au combat. On a tout lieu d'affirmer qu'elles ont réalisé un nouveau pas vers une complète compatibilité des forces armées de l'Union Russie-Biélorussie", a déclaré le chef de l'Etat à l'issue des exercices.

 

Les exercices Zapad-2013 ("Occident 2013"), dont le principal objectif est de perfectionner les actions militaires communes, sont chapeautés par les ministres de la Défense russe et biélorusse sur cinq polygones en Biélorussie et dans la région russe de Kaliningrad.

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12 juillet 2013 5 12 /07 /juillet /2013 16:40
Manœuvres de grande envergure en mer Noire (archive)

Manœuvres de grande envergure en mer Noire (archive)

PROKHOROVKA (sud), 12 juillet - RIA Novosti

 

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné de lancer dans la nuit du 12 au 13 juillet une inspection surprise des troupes de la Région militaire de l'est.

 

"J'ordonne de procéder à une inspection surprise de la Région militaire de l'est, de notifier ma décision à tous les effectifs concernés et de mettre les troupes de la Région militaire de l'est en état d'alerte à une heure du matin du 12 au 13 juillet afin de leur faire gagner ensuite les zones d'exercice et les polygones", a déclaré le président lors d'une rencontre avec le ministre de la Défense Sergueï Choïgou.

 

Ce n'est pas la première fois que le chef de l'Etat russe, qui assume également les fonctions de commandant en chef des forces armées du pays, ordonne la tenue d'exercices militaires surprises.

 

Fin mars dernier, il avait déjà donné l'ordre de procéder sans délai à des manœuvres de grande envergure en mer Noire.

 

Ces manœuvres avaient impliqué 36 navires et près de 7.000 militaires des troupes d'intervention rapide, des troupes aéroportées, ainsi que des unités des troupes spéciales de l'état-major général des Forces armées. Jusqu'à 250 véhicules blindés, ainsi que plus d'une vingtaine d'avions et hélicoptères de combat avaient alors pris part à l'exercice.

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 12:50
Les ambitions retrouvées de l'ex-armée Rouge

04/07 Benjamin Quénelle, Les Echos

 

Après avoir souffert, dans ses finances et son amour-propre, de la chute de l'URSS, l'armée russe se réforme. Vladimir Poutine a promis un « réarmement sans précédent ». Mais le complexe militaro-industriel peine à se moderniser...

 

Face aux Occidentaux, notre armée tient à nouveau la comparaison ! » Sergeï Skorniakov, commandant adjoint du « Iaroslav Moudrï », fleuron de la flotte de la Baltique, s'enthousiasme. Amarré à un quai de la base navale de Kaliningrad, l'enclave russe coincée entre Pologne et Lituanie, où le Kremlin menace de déployer ses missiles de courte portée Iskander et ses nouvelles batteries antiaériennes S-400, ce navire de guerre est présenté comme le symbole de la « renaissance » de la marine nationale. La majorité des hommes y sont désormais sous contrat, et non plus des appelés. Les salaires ont doublé, pour le commandement comme pour les marins sur le pont. A bord, tous le répètent : ils se sentent enfin respectés grâce aux réformes de l'armée lancées par Vladimir Poutine, l'ex et nouveau chef du Kremlin.

 

Mais, à lui seul, le « Iaroslav Moudrï » résume aussi les limites de cette modernisation. Carcasse de 4.500 tonnes, ce navire lourdement armé, sorti des chantiers navals en 2008, a été conçu sur un modèle datant de l'URSS... A l'image de cette salle des commandes encore décorée d'étoiles rouges, symboles du régime soviétique. Ici, rares sont les ordinateurs. Et les instruments de communication paraissent venir d'un navire musée.

 

« La modernisation est en cours. Progressivement, nous nous équipons avec de nouveaux armements », se défend pourtant le commandant général de la flotte baltique, le vice-amiral Viktor Tchirkov. Une priorité à l'échelle de toute l'armée. Vladimir Poutine a en effet promis un « réarmement sans précédent ». Quelque 23.000 milliards de roubles, soit près de 600 milliards d'euros, seront dépensés d'ici à dix ans dans le complexe militaro-industriel russe. Plus de 10 % de cette somme seront consacrés à la seule modernisation de ses usines. Le chef du Kremlin, dont la réforme vise à transformer une armée de 1 million d'hommes sous-payés, mal équipés et démotivés en une armée professionnelle devant passer à 145.000 soldats en 2020, s'est fixé des objectifs ambitieux : pour les dix ans à venir, 400 missiles balistiques modernes devront être livrés, ainsi que 8 sous-marins stratégiques, 20 sous-marins polyvalents, 50 navires de surface, une centaine d'appareils spatiaux à fonction militaire, 600 avions modernes, 1.000 hélicoptères, 28 nouvelles batteries antiaériennes...

 

Le frein de la corruption

 

Des chiffres qui laissent les experts perplexes. La plupart d'entre eux louent pourtant les réformes voulues par Poutine, et orchestrées par le ministre de la Défense, Anatoli Serdioukov. Mais, dans les faits, le plan de marche est tout bonnement « impossible » à respecter, tranche Alexandre Konovalov, expert indépendant. « Le complexe militaro-industriel vit encore trop sur les ruines de l'époque soviétique, incapable de satisfaire une armée moderne », explique-t-il. « Pour obtenir un réarmement d'une telle ampleur, Poutine devra répéter au sein du complexe ce qu'il a fait dans l'armée : réformer de fond en comble ! », prévient Alexandre Golts, autre commentateur militaire réputé.

 

« Poutine le reconnaît lui-même : le problème, ce n'est pas l'argent, c'est notre capacité de production », s'inquiète Ruslan Pukhov dont le think tank, Cast, est proche des milieux industriels. « Nous sommes sur la bonne voie. Poutine veut 70 % d'armes nouvelles d'ici à 2020. Aujourd'hui, le niveau est de 15 %. Si on passe à 50 %, cela sera déjà bien », estime Igor Korotchenko, rédacteur en chef de « Natsionalnaia Oborona » (« Défense nationale »). Avant de prévenir : « Tout dépend de l'efficacité des contrôles sur les dépenses... » Une manière de pointer du doigt l'un des principaux freins à cette modernisation : la corruption, que le procureur militaire a lui-même qualifiée d' « astronomique ».

 

Car les procédures particulièrement peu transparentes de fixation des prix lors des commandes militaires profitent à l'enrichissement personnel de beaucoup. Pour mettre un peu d'ordre, le ministère de la Défense exige désormais, avant de payer, que lui soient communiqués en détail les coûts de fabrication. Et, afin d'éviter les abus, le Kremlin veut limiter la rentabilité des entreprises d'armement à 20 % (25 % dans le secteur marin). « Il faut des règles claires. La corruption a déjà diminué grâce la régularisation de la pratique des offres d'achat », assure Ivan Konovalov, autre journaliste spécialisé dans les questions de défense. « Mais la tentation est d'autant plus grande que le gouvernement met sur la table d'importantes sommes pour financer la modernisation. Les lobbies sont puissants. Et, comme trop souvent, ceux qui commandent des équipements sont proches de ceux qui contrôlent les procédures d'achat... »

 

Les problèmes sont aussi structurels. A l'époque de l'URSS, de très nombreuses industries fournissaient d'une manière ou d'une autre l'armée, les usines civiles fabriquant souvent sur des lignes parallèles des pièces à finalité militaire. Ce système fonctionnait sous un régime qui, prêt à mener des guerres sur plusieurs fronts, ne jurait que par la production en masse d'armes. Ce n'est plus le cas. Désorganisées, les chaînes de livraison souffrent aujourd'hui de défaillances chroniques dans les systèmes de contrôle de qualité. Victime parmi d'autres : le missile intercontinental boulava qui, censé incarner la nouvelle haute technologie des forces stratégiques, doit devenir le fleuron des équipements nucléaires. Entre 500 et 1.000 fournisseurs, selon les évaluations, ont été impliqués pour la production des premiers exemplaires. Mais les déficiences du contrôle sur cette longue chaîne d'approvisionnement ont abouti à de retentissants échecs lors des tirs tests.

 

Missile mer-sol d'une portée de 8.000 kilomètres et pouvant être équipé de 10 ogives nucléaires, le boulava est désormais prêt. D'ici à la fin de l'été, le premier des 8 nouveaux sous-marins construits pour en être équipés doit entrer en fonction. « C'est une réussite, mais les succès de ce type sont encore rares », s'inquiète Ruslan Pukhov. « Pour le moment, nos entreprises sont bonnes soit pour le développement, soit pour la production, mais rarement pour les deux à la fois. C'est un handicap... »

 

Insuffisance de cadres

 

Ces problèmes ont plusieurs causes. Après la chute de l'Union soviétique, l'industrie s'est éclatée en de multiples entreprises dont on ne sait pas toujours identifier les propriétaires. Le Kremlin a tenté de les regrouper au sein de vastes conglomérats. « Mais ces intégrations verticales ont été menées de force. Sans vraie évaluation des capacités de production. Et, surtout, sans contrôle sur les finances », regrette Alexandre Golts. « La solution : privatiser, mieux définir les priorités et financer des projets plutôt que des conglomérats. Sans céder à la pression des lobbies poussant à un réarmement tous azimuts pour satisfaire tout le monde », conseille Alexandre Konovalov.

 

Autre explication : entre les jeunes recrues inexpérimentées et les préretraités post-soviétiques, le complexe militaro-industriel souffre d'une insuffisance de cadres de 30-40 ans parmi les ingénieurs et les techniciens. Sans parler du manque de bons managers. Alors que beaucoup de spécialistes sont partis vers des secteurs mieux rémunérés, le secteur de l'armement n'attire plus comme sous l'URSS les meilleurs diplômés de l'Académie des sciences. Résultat : peu d'innovations. C'est pour attirer de nouvelles recrues que le gouvernement songe à créer une agence qui servirait de laboratoire à idées. « Une solution bureaucratique à un problème de fond... », craint, sceptique, Alexandre Golts.

 

Certains grands chantiers ont certes été lancés, tel Armata, qui, confié au producteur de tanks Uralvagonzavod, doit aboutir à des modèles entièrement robotisés. Mais, pour le moment, le parc industriel vit en majorité sur ses modèles et ses usines soviétiques. Et, régulièrement, éclatent au grand jour des conflits entre le ministère de la Défense et ses fournisseurs. Sur la fin des achats du vieux char T-90, faute d'une modernisation technologique suffisante, par exemple. Sur le prix d'un nouveau sous-marin, jugé deux fois trop élevé par les militaires. Ou sur le sort des kalashnikov, dont l'armée ne sait que faire (elle en possède 11 millions d'unités, selon certaines estimations) mais que l'usine d'Izhmash veut continuer de produire.

 

La commande à la France, l'an passé, de deux porte-hélicoptères Mistral a aussi créé des tensions. Car le message du ministère était clair : si les industries ne se modernisent pas, l'armée est prête à acheter à l'étranger. Pour le complexe, cette leçon a été d'autant plus dure que la Russie, peu habituée à importer ses armes, est au contraire l'un des leaders mondiaux sur les marchés d'exportation. Avec, l'an dernier, un nouveau record de ventes : plus de 12 milliards de dollars.

 

Les ambitions de Sukhoï

 

Ces marchés à l'export ont sauvé plusieurs entreprises russes, les commandes extérieures leur ayant permis de survivre pendant dix années, malgré l'absence de commandes nationales après la chute de l'URSS. Parmi elles : Almaz Antey, avec ses systèmes de défense antiaérienne (dont désormais le S-400). Un groupe qui, aujourd'hui, n'a pas assez de capacités de production pour satisfaire la nouvelle demande intérieure et qui, du coup, envisage la construction de deux usines supplémentaires.

 

Autre exemple parmi les géants soviétiques qui ont jusque-là bien survécu grâce aux exportations vers la Chine, l'Inde et d'autres pays en voie développement aujourd'hui saturés de modèles post-soviétiques et demandeurs d'armements plus modernes : Sukhoï, avec ses légendaires avions de combat. C'est lui qui est derrière le développement du T-50. Présenté en concurrent du F-22 américain, cet avion de chasse de cinquième génération doit équiper les forces aériennes à partir de 2016. Avec des ambitions déclarées de quelque 1.000 appareils sur le marché international.

 

Echecs cuisants

 

Mais le complexe a connu aussi de cuisants échecs. Quelque 5 milliards de roubles (125 millions d'euros) ont ainsi été engloutis par la société Vega pour concevoir un nouveau drone. Le projet a finalement dû être confié à une entreprise issue du civil privé et, en attendant un hypothétique avion russe, Moscou a été contraint de se fournir en Israël. La guerre contre la Géorgie, en août 2008, avait pourtant révélé cette défaillance, l'une parmi tant d'autres d'une armée en manque d'équipements modernes à la hauteur de ses ambitions : la Russie avait certes gagné, mais en combattant à l'ancienne. « La majorité des guerres aujourd'hui sont pourtant régionales », rappelle Alexandre Golts. « L'armée doit donc se réarmer en fonction des conflits auxquels elle doit se préparer. Avec pour priorités : drones, "smart weapons" et moyens de communication. » Un message qui a encore du mal à passer dans la hiérarchie militaire et, plus encore, dans un complexe industriel trop marqué par l'époque soviétique.

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