25/02/2014 Par Julien Bergounhoux - industrie-techno.com
La guerre menée par la CIA contre le terrorisme, notamment Al-Qaïda au Pakistan, s'appuie fortement sur les drones. Ces mêmes drones qui sont devenus en à peine dix ans une composante essentielle du renseignement aérien. Cette technologie est pourtant relativement jeune et beaucoup reste à y faire. General Atomics, acteur majeur du secteur, continue d'innover avec l'Avenger, qui pourrait être mis en service cette année.
Les drones de surveillance et de combat de la famille "Predator", développés par General Atomics, sont parmi les plus utilisés au monde. Principalement par les différentes branches de l'armée américaine, mais aussi entre autres par la France, le Royaume-Uni, l'Italie ou les Pays Bas. Le dernier modèle en date, le Predator C Avenger, est opérationnel après avoir complété une nouvelle phase de test, et son déploiement pourrait commencer cette année.
Le premier Predator était une évolution du GNAT, un drone de reconnaissance développé pendant les années 1980. Originellement destiné lui aussi à la surveillance et appelé RQ-1 Predator par l'armée de l'air américaine (R pour reconnaissance, le Q faisant référence à son statut de drone), il a officiellement changé de nom en 2002 après son adaptation à des missions de frappes militaires à l'aide de missiles Hellfire, devenant le MQ-1 Predator (le M signifiant multi-rôles). Il devint alors le principal drone d'attaque utilisé lors des missions en Afghanistan et au Pakistan.
UNE MONTÉE EN PUISSANCE
Anticipant les besoins de l'armée, General Atomics commenca rapidement le développement du Predator B, que l'armée renomma MQ-9 Reaper lors de son entrée en service en 2007. Equipé d'un turbopropulseur Honeywell en remplacement du moteur Rotax 914F de son précécesseur, il est plus grand (20 m d'envergure), quatre fois plus lourd (2 220 kg à vide), peut emporter beaucoup plus de munitions, et sa vitesse maximale et son plafond de vol sont doublés, atteignant respectivement 480 km/h et plus de 15 000 m.
Fort de son succès lors de multiples opérations (Irak, Lybie, Mali, etc.) et conscient de la demande croissante en matière de drones, General Atomics mit directement en branle le développement du modèle suivant : le Predator C Avenger. Il utilise les mêmes matériaux et la même avionique que le Reaper et est compatible avec son infrastructure au sol (GCS), mais emploie un turboréacteur Pratt and Whitney qui lui confère une vitesse maximale de 740 km/h.
FURTIF ET LONGUE PORTÉE
L'accent a de plus été mis sur la furtivité, avec notamment des baies internes pour les munitions et un échappement en forme de S pour réduire les signatures radar et thermiques. Il est aussi équipé du même système de visée que le F-35 Lightning II, baptisé Alert (Advanced Low-observable Embedded Reconnaissance Targeting), et est prévu pour être capable à terme de voler et d'attaquer en essaim.
Sa capacité de charge est à nouveau doublée (8 255 kg en charge maximale, incluant 2 948 kg de munitions dont 1 588 kg en interne), et si son temps de vol se voit réduit (passant de 27 à 18 heures), son rayon d'action, lui, augmente considérablement. Là où le Reaper ne pouvait parcourir que 1 850 km, l'Avenger peut en faire 2 900.
Un atout qui ne laisse certainement pas l'état major américain de marbre, à l'heure où ses bases en Afghanistan risquent d'être démantelées lors du retrait complet des troupes, prévu pour cette année. D'autres bases plus éloignées devront alors être utilisées pour les opérations visant les bastions d'Al Qaïda au Pakistan. Son autre avantage décisif est son coût : entre 12 et 15 millions de dollars estimés par appareil, soit beaucoup moins cher qu'un avion de chasse (un F-22 coûtant 150 millions), pour des capacités qui s'en rapprochent peu à peu à chaque nouveau modèle (voir la fiche technique de l'Avenger).
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