14/04/2014 CNE A. Philibert - Armée de Terre
L’actualité récente, au Mali et en RCA, a encore démontré la nécessité d’un dispositif prêt à partir ; le commandement des forces terrestres (CFT) a décidé, depuis 2013, de normaliser la préparation opérationnelle des unités prenant l’alerte opérationnelle par une mise en condition Guépard (MC GPD).
Préparer son alerte
Le centre d’entraînement des postes de commandement (CEPC) a proposé au CFT de concevoir et conduire un exercice au profit des états-majors prenant l’alerte. L’objectif est de leur permettre de travailler les procédures, revoir les savoir-faire tactiques fondamentaux et se préparer intellectuellement à une projection sur très court préavis. La montée en puissance du Guépard s’inscrit dans une démarche de préparation opérationnelle générique, orientée en fonction des engagements les plus probables au moment de la désignation.
Configuration intellectuelle
Aboutissement de la mise en condition du Guépard, l’exercice MONCLAR1 du CEPC restitue au mieux la réalité et la complexité des engagements actuels. « Les scénarii sont écrits en s’inspirant directement des RETEX dont dispose le centre. En effet, le CEPC capitalise sur sa connaissance des théâtres d’opérations actuels, acquise par le biais des exercices des mises en condition avant projection (Afghanistan, Liban, RCI, Mali, RCA). Enfin, nous intégrons les éléments structurants que nous fournit l’état-major opérationnel Terre (EMOT) : les forces pré-positionnées, la prise en compte de l’interarmées et la conduite d’opérations conjointes entre les forces conventionnelles et les forces spéciales », explique le lieutenant-colonel Renaud Rondet, chef du bureau entraînement et responsable de la conception des thèmes puis de la conduite de l’animation. L’objectif final pour l’état-major entraîné est de roder ses procédures, prendre en compte l’intégration des renforts (forces aériennes, renseignement, forces spéciales, logistique) et de se mettre dans une configuration intellectuelle d’engagement opérationnel. Cet exercice comprend trois phases qui couvrent la majorité des actions envisagées pour une unité d’alerte Guépard : le renforcement des forces pré positionnées par les unités d’alerte, une RESEVAC2 au plus près de la réalité des engagements actuels et une action de coercition pour garantir la qualité de l’entraînement, en travaillant les savoir-faire fondamentaux de la manœuvre interarmes.
Les premiers jours s’organisent autour d’un cycle de conférences sur les zones probables de crise, d’un rappel sur les modalités de déclenchement et de préacheminement du Guépard et d’une présentation sur l’emploi de fonctions opérationnelles spécifiques qui n’appartiennent pas organiquement à la brigade (logistique avec le bataillon logistique, renseignement avec les sous-groupements de renseignement multi-capteurs, groupement aéromobile). Dans ces domaines, des experts de tous niveaux et d’origines variées sont amenés à intervenir pour donner au futur détachement les connaissances nécessaires à une prise d’alerte efficace. « Cet entraînement permet de perfectionner des procédures internes déjà bien rodées dans un exercice clé en main. Il nous a également permis de tester le centre opérations (CO) GUEPARD 72 h, à effectif contraint, lors d’un scénario de type RESEVAC (évacuation de ressortissants), avec un nombre important d’incidents simultanés », précise le lieutenant-colonel Denis Bretaudeau, chef CO depuis le mois d’août 2013. « Le rythme de l’exercice est très dense. Il faut faire preuve de souplesse et s’adapter très vite à ce nouvel environnement », souligne l’adjudant-chef Steve Chabrol du régiment médical (RMED) de la Valbonne.
« La finalité du dispositif Guépard est de mettre à la disposition du commandement une force constituée, apte à faire campagne en tout lieu et pour tout type de mission, sur très court préavis. Sa montée en puissance s’inscrit donc, par essence, dans le cadre de la préparation opérationnelle générique. » Directive du CFT sur la mise en condition Guépard du 11 juin 2013.
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