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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 17:50
Défense : comment Dassault a tissé sa toile

 

 

30.01.12 Dominique Gallois LE MONDE ECONOMIE

 

Les questions de défense entrent en campagne, avec la visite, lundi 30 janvier, de François Hollande sur la base des sous-marins nucléaires de l'Ile-Longue, à Brest. Début mars, le candidat socialiste précisera sa politique, notamment en matière industrielle. Partout dans le monde, les budgets militaires sont en baisse, notamment aux Etats-Unis, ce qui va pousser les industriels américains à chercher d'autres marchés à l'étranger. La compétition, déjà sévère, s'annonce encore plus rude avec la montée en puissance des acteurs russes, chinois, coréens, indiens. Or, les Européens se présentent en ordre dispersé. L'exemple le plus flagrant est l'aéronautique militaire. Sauf rebondissement (édition abonnés), le Gripen suédois l'a emporté en Suisse face au Rafale français et à l'Eurofighter Typhoon, un avion germano-hispano-italo-britannique. Le Rafale et l'Eurofighter se disputent aussi le "contrat du siècle", la vente de 126 avions à l'Inde.

 

Si l'industrie de défense est concentrée au Royaume-Uni autour de BAE Systems et en Italie autour de Finmeccanica, respectivement 2e et 8e mondiaux, il n'en est rien en France. Six groupes figurent dans les cinquante premiers mondiaux, du franco-allemand EADS (7e) à Dassault Aviation (54e), selon le palmarès annuel du magazine américain Defense News.

 

Le plus petit de ces acteurs n'en est pas moins celui qui bénéfice le plus des faveurs de l'Etat. Avec son soutien, Dassault est devenu l'actionnaire industriel du groupe d'électronique Thales, qui pourrait être le pivot d'un pôle de défense français regroupant les activités maritimes de DCNS et demain l'armement terrestre de Nexter.

 

Les questions sont nombreuses autour de ce projet. A commencer par les fonds que cela nécessitera. L'Etat est impécunieux et Dassault n'a peut-être pas l'envie d'investir assez dans ces domaines pour en prendre le contrôle. L'autre hypothèque tient au futur du groupe Dassault. Les enfants de Serge Dassault auront-ils la même stratégie que leur père lorsqu'ils en prendront les rênes ?

 

Quel que soit le prochain président, il devra aborder le futur de l'industrie de défense. L'Etat en tant que client, garant de la souveraineté nationale, mais aussi actionnaire des grands groupes, aura un rôle clé. Mais Dassault restera incontournable.

 

La montée en puissance de Dassault au sein de l'industrie de défense a lieu en trois étapes : d'abord la conquête de l'indépendance, puis celle de Thales (électronique de défense), et enfin la montée en puissance chez DCNS (sous-marins et navires) et Nexter (véhicules blindés et canons).

 

CONTRÔLE DE LA SOCIÉTÉ

 

En ce printemps 2002, Charles Edelstenne, le patron de Dassault Aviation, est satisfait : la famille Dassault vient de franchir la barre des 50 % en acquérant en Bourse le 1 % manquant pour détenir le contrôle de la société. "Pendant vingt-cinq ans, on nous a fait chanter. Aujourd'hui, nous sommes libres de nos mouvements", lit-on dans Le Monde du 29 mai 2002.

 

Dégagé de la menace des droits de vote double que revendiquait l'Etat français, libéré du pacte d'actionnaires avec EADS, qui est devenu simple minoritaire avec 46 % du capital, le PDG envisage avec sérénité les prochaines échéances stratégiques, qui se feront "à son rythme et à ses conditions", affirmait-il. Il soulignait aussi que les succès de son avion d'affaires, le Falcon (75 % du chiffre d'affaires), libéraient Dassault de la dépendance vis-à-vis des commandes militaires du gouvernement, et lui donnaient plus de marge de manoeuvre.

 

M. Edelstenne évoquait également son intérêt pour le groupe d'électronique de défense Thales, dans lequel il avait pris près de 6 % en échange de l'apport de ses activités électroniques. Il entendait ainsi profiter du désengagement annoncé d'Alcatel.

 

Viendra alors la deuxième étape, celle du renforcement de la participation de Dassault chez Thales, pourtant également convoité par EADS. Le groupe bénéficiera pour cela de l'appui de Nicolas Sarkozy, que Serge Dassault a largement soutenu dans sa course à l'Elysée.

 

Elu en 2007, le président de la République, Nicolas Sarkozy, n'a rien à refuser au sénateur UMP et au propriétaire du Figaro. Il se fait d'ailleurs fort de vendre le Rafale à l'étranger, une façon de rappeler que son prédécesseur, Jacques Chirac, n'y était jamais arrivé. Le chef de l'Etat s'engagera au Brésil et aux Emirats arables unis... pour l'instant en vain.

 

Informé dès le printemps 2008 d'un projet de reprise de Thales par EADS, l'Elysée fera savoir qu'il n'y est pas favorable. Mieux, il éconduira le groupe franco-allemand, dont il est pourtant actionnaire et bien que son offre soit financièrement plus avantageuse que celle de Dassault.

 

L'un des arguments évoqués est de privilégier une filière franco-française plutôt que de donner la gestion de Thales à un groupe franco-allemand. Dassault obtient ainsi d'entrer chez Thales sans lancer d'offre publique d'achat (OPA), et de participer à sa gouvernance. Il devient alors l'opérateur industriel d'un groupe trois fois plus important que lui.

 

BÉMOL

 

Fin 2011 intervient la troisième étape, avec la montée en puissance de 25 % à 35 % de Thales chez DCNS, tandis qu'est évoquée une prise de participation dans Nexter (ex-GIAT). Celle-ci serait dans un premier temps de 25 %. Avec, là encore, la bénédiction de l'Etat, ce dernier étant propriétaire des deux groupes.

 

Le groupe Thales, opéré par Dassault, pourrait alors faire une offre complète sur tous les marchés, en regroupant des fabricants de plateformes (chars, avions de combat, navires) et un fournisseur d'équipements électroniques tels les radars ou les équipements de télémesure.

 

Seul bémol, "Dassault n'a qu'une participation minoritaire dans Thales et ne peut rien faire s'il n'en prend pas le contrôle", note un banquier. Or, cela ne serait possible qu'avec le soutien de l'Etat, auquel Dassault est lié par l'intermédiaire d'un pacte d'actionnaires. Mais l'un et l'autre des actionnaires ont-ils la volonté ou la possibilité de financer une telle opération ?

 

aaa Pour l'Etat, la réponse est négative, la priorité étant désormais à la réduction des déficits budgétaires, qui pourrait passer au contraire par des cessions de participations.

 

Pour Dassault, c'est différent. "Toute la question est de savoir si Dassault veut développer cet ensemble ou faire fructifier son placement en réorganisant Thales, estime un analyste. La deuxième hypothèse semble la plus probable." Mais pour l'instant, en raison de la chute des marchés boursiers, l'investissement de l'avionneur s'est déprécié.

 

Le durcissement de la compétition mondiale peut toutefois changer la donne. Les grands groupes ayant déjà une présence internationale sont mieux armés pour s'affirmer sur le marché mondial et initier des rapprochements. C'est le cas d'EADS, de Safran et de Thales. Mais en fait, seuls les deux premiers ont la capacité financière pour mener de véritables regroupements.

 

SUCCESSION

 

Une première tentative s'est esquissée durant l'été 2011. Des rumeurs ont évoqué la possibilité d'une OPA lancée sur Thales par Safran. Un montage auquel se serait opposé... Dassault, même si le prix proposé aurait été celui qu'il avait payé pour son entrée dans Thales. L'Etat, pourtant actionnaire de deux groupes concernés, n'aurait pas donné suite. L'idée était de constituer un grand groupe fournisseur d'équipements et de grands systèmes d'aéronautique dans les domaines civils et militaires.

 

Les cartes pourraient à nouveau être rebattues, sauf si Dassault décroche entre-temps un contrat pour le Rafale aux Emirats arabes unis. Une telle commande permettrait d'alimenter ses bureaux d'études, et surtout ceux de Thales, pendant près de quatre ans. Autre avantage, cela permettrait au ministère de la défense d'étaler le programme de livraison des Rafale à l'armée française, la priorité étant donnée aux éventuels clients à l'exportation. Ainsi pourraient être financés d'autres projets.

 

Mais il faudra d'abord régler les questions de gouvernance, notamment la succession de Charles Edelstenne qui, l'année prochaine, quittera à 75 ans son poste de PDG. L'inconnue majeure reste la stratégie des enfants Dassault quand l'heure sera venue de remplacer leur père, Serge, âgé de 86 ans. "Il n'y aura pas de vacance de pouvoir dans la société, la continuité sera assurée. Chaque chose viendra en son temps et sans l'avis de tous ces "fameux experts"...", affirmait en décembre, dans Le Figaro, M. Edelstenne. Une manière de rappeler que toute décision appartient... à la famille.

 


La France au 4e rang des exportateurs d'armes

 

Rang Avec 6% du marché mondial (un peu plus de 5 milliards d'euros), la France se maintient en 2010 au 4e rang des exportateurs d'armes, après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie.

 

Emplois L'industrie de la défense représente 165000 emplois directs, au moins autant d'emplois indirects et un chiffre d'affaires de 15 milliards d'euros, dont le tiers environ est donc réalisé à l'exportation.

 

Budget En 2012, le budget du ministère de la défense augmente de 1,6%, pour atteindre 30,6 milliards d'euros. La part prévue pour les équipements est de 16,5 milliards (+ 500 millions).

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 17:45
Rafale : contre-offre de Dassault en Suisse

Rafale atelier – photo Dassault

30 janvier 2012 par Rémy Maucourt – L’USINE NOUVELLE

La Suisse préfère le Gripen de Saab au Rafale Et si le Rafale remportait sa 1ère victoire en Suisse ? liens sponsorisés

Alors que le gouvernement suisse a choisi en novembre le Gripen suédois, Dassault Aviation adresse le 19 janvier une offre à prix cassé au parlement helvète.

L'appel d'offres suisse est officiellement perdu pour Dassault, mais le français tente une dernière manoeuvre. Le constructeur a envoyé un courrier aux parlementaires suisses pour leur proposer l'acquisition de 18 Rafale pour 2,7 milliards de francs suisses (CHF) soit 2,24 milliards d'euros. C'est le jounal Le Matin Dimanche qui révèle cette information.

Dassault a perdu en novembre un appel d'offres pour remplacer la flotte vieillissante de l'armée de l'air suisse. Le gouvernement fédéral lui a préféré le Gripen, produit par le Suédois Saab, en achetant 22 exemplaires au prix de 3,1 milliards de francs (2,57 milliards d'euros au cours actuel). Mais le Parlement doit encore valider le contrat.

Dassault propose donc aux Suisses un contrat moins onéreux. En comparant avec l'offre de Saab, la nouvelle proposition française coûte 400 millions de francs suisses de moins, mais pour la fourniture de 18 avions contre 22. Argument de Dassault : 18 Rafale peuvent remplir les mêmes missions que 22 Gripen. Un haut gradé de l'armée suisse a confirmé ce point au Matin.

Prochaine étape le 13 février

Cette nouvelle offre de Dassault est soutenue au plus haut niveau de l'état français. En cas d'achat du Rafale, la France s'engage en effet à offrir à l'armée suisse un accès illimité à ses bases aériennes. Les pilotes suisses pourraient ainsi atterrir en France durant la journée mais également y séjourner plusieurs semaines. Cette proposition présente un intérêt bien spécifique : "cette possibilité se révèle surtout intéressante en été afin de limiter les nuisances sonores en Suisse" commente Le Matin.

La commission de la Défense du parlement suisse, qui doit valider la position du gouvernement, se réunit le 13 février prochain. Un des députés qui y siège a confirmé que l'ultime offre de Dassault Aviation serait examinée à ce moment là.

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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 22:15
La contre-offre de Dassault: des avions à prix cassés

 


Battu au Conseil fédéral, le constructeur français a écrit une lettre aux parlementaires suisses pour leur proposer 18 Rafale pour 2,7 milliards de francs. Plus modernes, ils feraient mieux que 22 Gripen. La proposition française est de 400 millions de francs moins chère que les Gripen

29.01.2012 Par Titus Plattner - lematin.ch

Si la France ne vend pas ses Rafale, la chaîne de production risque d’être arrêtée, a récemment dit le ministre de la Défense, Gérard Longuet.

La méthode est cavalière, mais l’enjeu est faramineux. Dans une lettre adressée le 19 janvier aux présidents des Commissions de la politique de sécurité, le constructeur français Dassault propose 18 Rafale pour 2,7 milliards de francs. Selon lui, cette solution serait à la fois plus efficace et moins chère que les 22 Gripen. Le 30 novembre dernier, le Conseil fédéral avait décidé d’acheter ces derniers pour 3,1 milliards de francs. «Ce n’est pas le meilleur appareil du monde, mais c’est celui qui présente le meilleur rapport qualité-prix et qui correspond le mieux à nos besoins», s’était alors justifié le ministre de la Défense Ueli Maurer.

Dans le courrier d’une page, auquel «Le Matin Dimanche» a eu accès, Dassault affirme n’avoir jamais eu l’opportunité d’optimiser le rapport coût-efficacité. «J’ai bien reçu cette lettre», confie Hans Hess qui en discutera avec ses collègues de la commission du Conseil des Etats le 13 février. Le libéral-radical obwaldien ne se souvient toutefois plus très bien des chiffres qui y figuraient. «Nous avons bien écrit une lettre à la commission», se borne à confirmer de son côté le service de presse de Dassault. Le constructeur réserve ses commentaires à la commission si elle le désire.

Selon nos informations, l’offre française concerne les mêmes avions et les mêmes investissements en Suisse. Par rapport à l’offre évaluée en novembre par le Conseil fédéral, le nombre d’appareils a été réduit de 22 à 18. Ceux-ci ont été optimisés, afin de mieux correspondre aux besoins de la Suisse. La capacité air-sol a ainsi été légèrement réduite, en renonçant par exemple aux pylônes d’attache pour les grosses bombes. L’avionique (équipements électroniques, électriques et informatiques) reste en revanche la même. «Et la capacité opérationnelle des Rafale pour assurer une permanence aérienne est rigoureusement identique», assure notre informateur.

Selon les Français, ces 18 avions rempliraient largement la tâche de 22 Gripen. «C’est exact», confirme un haut gradé suisse sous couvert de l’anonymat. Le module qui avait évalué la capacité de chacun des constructeurs à maintenir sur la durée différents types de mission, explique-t-il, arrivait à un rapport de 3 Rafales ou 3 Eurofighter pour 5 Gripen.

Concessions maximales

Cette différence s’explique notamment par la plus faible autonomie de l’avion suédois. Plus un avion doit retourner souvent à la base pour faire le plein de carburant, plus il faut engager de pilotes et d’avions pour maintenir une zone d’exclusion aérienne, comme c’est par exemple le cas ces jours-ci au-dessus de Davos.

Pour convaincre les parlementaires suisses, les Français comptent aussi sur leur paquet «coopération militaire», qui était lui aussi sorti en tête lors de l’évaluation, comme nous le confirme une source chez Armasuisse.

La France a ainsi offert un accès 24 heures sur 24, été comme hiver, à toutes ses bases aériennes. Du point de vue des Forces aériennes suisses, cette possibilité se révèle surtout intéressante en été afin de limiter les nuisances sonores en Suisse. D’autant que les pilotes suisses peuvent aller pour la journée sur ces bases et rentrer chez eux le soir. Mais l’accord que propose la France leur permet aussi d’y rester plusieurs semaines durant. L’utilisation des zones de tir et des zones d’entraînement supersonique au-dessus de la mer Méditerranée est également prévue. Tout comme un accès aux simulateurs de vol et la possibilité de profiter de la logistique française lors des exercices internationaux.

Ueli Maurer prêt à recommencer

Mais ce qui distingue la proposition de la France de celles de ses concurrents allemands et suédois, c’est l’accès aux satellites militaires pour la reconnaissance Hélios 1 et 2. Ainsi que la possibilité d’obtenir les données radars des Awacs. «Ces offres ont été approuvées au plus haut niveau», par la présidence de la République, explique notre haut gradé suisse.

En novembre, les Français étaient convaincus de remporter le marché, tant ils avaient marqué des points lors de l’évaluation. Ils pensaient aussi pouvoir vendre leurs avions au prix fort. Aujourd’hui, avec un coût par appareil de plus de 15% meilleur marché, ils redeviennent compétitifs. Cette concession gigantesque s’explique par leur difficulté à conclure des ventes au Brésil, en Inde et aux Emirats arabes unis. Mais la concession vient un peu tard.

A moins qu’au mois de juin le Parlement ne rejette l’achat des Gripen proposé par le Conseil fédéral. «Dans ce cas, explique aujourd’hui le ministre de la Défense, Ueli Maurer, dans une interview à la SonntagsZeitung, il faudrait recommencer l’évaluation au début, afin de mettre tout le monde sur un pied d’égalité.»
 


2,7 milliards

C’est le montant en francs formulé par Dassault dans sa lettre aux Commissions de politique de la sécurité. Il inclut 18 Rafale, l’armement et les équipements qui vont avec. Ce chiffre est à comparer aux 3,1 milliards pour les 22 Gripen suédois décidés par le Conseil fédéral en novembre. Dassault, qui proposait alors 22 Rafale pour 4 milliards, a drastiquement revu son prix à la baisse.

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 08:25
Temporary Plateau For Indian Defense Spending

photo Sirpa Air

Jan 19, 2012 By Neelam Mathews - defense technology international

New Delhi - The Indian defense budget for fiscal 2012 (April 2012-March 2013), adjusted for the 12.9% decline in the value of the rupee to the dollar last year, is less than 2011 in real terms. Plans are to allocate $36 billion, or 2.6% of GDP, to defense this year. In 2011, the budget was $35.2 billion, or 2.03% of GDP.

Based on the current value of the rupee, this yields a budget with buying power of $31.4 billion in 2011 dollars. And while the defense budget’s share of GDP is up 28% from 2011, India’s rate of GDP growth was 16.6% less than in 2010—7.5%, compared with 9%.

The rupee’s loss of value is attributable to worried investors selling emerging-market assets on the presumption that Europe’s debt crisis will lead to global recession. Nevertheless, major programs are under way by the air force, navy and army, as India undertakes a $50 billion modernization drive in the next five years that will improve the capabilities and power projection of its forces. One factor driving modernization is the rise of China as a regional power, expanding its presence in the Indian Ocean and building forces and infrastructure in Tibet and Pakistani-occupied Kashmir. India lags China in ICBMs, nuclear submarines, antisatellite weapons and fifth-generation fighter aircraft. The defense budget seeks to fill at least some of these gaps.

The biggest deal this year is the $11 billion Medium Multi-Role Combat Aircraft (MMRCA) program for the air force, which will see a bidder selected for the 126 aircraft by March—at least according to the current timeline. The downselected bidders are Dassault Aviation with the Rafale and Eurofighter with the Typhoon. If the deal goes as planned, it will boost the air force’s share of the defense budget to a projected 35% this year from 28%. This in turn will affect allocations for the army, which received 51% of the budget last year, and the navy, which got 15%. (Allocations for these services had not been announced at press time.)

On the other hand, homeland security, which is under the jurisdiction of the Home Affairs Ministry, has a budget that will increase, says Laxman Behera, research fellow at Indian Defense Strategic Affairs. Homeland security’s budget was $4.4 billion last year. “Internal security has urgent needs that cannot wait. Overall, we are compelled to modernize forces including the police,” adds Behera. The homeland security budget will be announced on Feb. 29.

International defense and aerospace companies are seizing opportunities in India’s competitive and rapidly expanding market. India’s modernization plans and recent upgrades mean the military is importing more than 70% of its arms. Factors behind this effort include protection of its robust economy based on trade and challenges ranging from border conflicts with Pakistan and China to terrorism and piracy.

Meanwhile, with contracts for the long-delayed upgrades of 51 Dassault Mirage jets signed and the down payment made in late 2011, the $2.4 billion project is finally underway. Dassault and Thales will modernize onboard equipment and systems to bring the aircraft to Mirage 2000-5 standards. Clearance for procurement has also been given for 450 MICA multitarget air-to-air intercept and combat missiles from MBDA for the Mirages. MICA has a maximum operating range of 60 km (37 mi.).

The upgrade involves new avionics including the Thales RDY2 multimode radar, as well as new navigation and electronic countermeasures. The MPDU mission computer, also on the Rafale, will be installed in the Mirages. Thales will now need to tap current and potential partners for offsets and finalize its joint venture with Samtel.

The first two Mirage aircraft will be upgraded in France within 44 months. The next two will be modified over 14 months by Dassault, Thales, and government contractor Hindustan Aeronautics Ltd. (HAL) in Bengaluru (formerly Bangalore). HAL will then upgrade the rest.

A contract to integrate Rafael Advanced Defense System’s Derby medium-range air-to-air missile with India’s Tejas light combat aircraft is in the works. Delivery of the missiles is expected in the second half of 2012. The active radar- and infrared-guided Derby, which provides all-weather, beyond-visual-range capability, has been acquired for the navy’s Sea Harrier FRS51 fighters, 14 of which have been modified for the missile.

The Defense Research and Development Organization will spend $4 billion over the next three years on locally manufactured strategic and tactical missiles, including the Astra air-to-air missile, BrahMos supersonic cruise missile, Akash surface-to-air missile and the Shourya ballistic missile. Also scheduled for production are 1,100 Pinaka rockets, 1,000 84-mm rocket launchers and 7,500 missiles.

Honeywell became the sole vendor in a bid to re-engine the air force’s Jaguar fleet when Rolls Royce pulled out. Honeywell will supply its F125IN engine, which has 9,850 lb. of thrust. It is projected to save the service $1.5 billion in lifecycle costs. The engine includes a dual full-authority digital engine control system, modular construction, integrated engine-monitoring system and high thrust-to-weight ratio, according to Honeywell.

The air force has started taking delivery of six Lockheed Martin C-130J transports. A letter of request has been sent to the U.S. for procurement of six more, according to Defense Minister A. K. Antony.

HAL is planning to modernize its facilities to better handle impending orders for such aircraft and programs as the fifth-generation fighter, a joint project with Russia; the medium transport aircraft, a joint venture with Irkut Corp. and Ilyushin Design Bureau of Russia; indigenous light combat aircraft; the light combat helicopter; MiG-29 upgrades; and the intermediate jet trainer.

Navy leaders are working to give India a new fleet with greater range. Navy Chief Admiral Nirmal Verma says force levels will increase to 150 warships and 500 aircraft. The navy’s current fleet strength is 118 surface ships, 14 submarines and 216 aircraft. When he speaks of range, he means “deployment at long distances with the ability to stay for some time.” In other words, “reach and sustainability.”

India’s plans to construct its first indigenous aircraft carrier at Cochin Shipyard suffered delays following problems in design and integration of the propulsion system and procurement of critical equipment. Verma says the carrier should be launched “by the middle of 2012, or so.”

The navy plans to soon commission the refitted aircraft carrier INS Vikramaditya (formerly the Soviet carrier Admiral Gorshkov). It also wants to add nine surface warships. These include a Shivalik-class frigate; Kolkata-class destroyer; antisubmarine warfare corvette; offshore patrol vessel; two Talwar-class frigates from Russia; three catamaran survey vessels; and 25 fast interceptor craft.

The largest army initiative, a $13 billion modernization program, will add 90,000 soldiers and raise four new divisions along India’s border with China. “The army will purchase 2,600 vehicles as part of its future combat vehicles program, and is likely to see strong public and private sector participation from ordnance board and industry players such as Tata Group,” says Rahul Gangal, defense advisory and investments director at aerospace specialist Aviotech of Hyderabad.

The purchase by the army of 197 light helicopters has been re-tendered, following an objection by Bell-Boeing. This delays the award to one of two short-listed contenders: Eurocopter with its Fennec AS550 C3, and Kamov with the 226T. There has been no indication as to when the contract will be announced.

Defense Minister Antony told parliament recently that priority was being “given to ensure that artillery units are equipped with modern weapons.” The army reportedly needs 1,580 155-mm/53-caliber towed guns; 180 155/52 wheeled and self-propelled guns; 145 155/39 ultra-light howitzers; and 100 more 155/52 tracked guns.

Analysts advise that India should sustain its defense expenditures at a consistent pace for an extended period. This is likely, given that defense is in modernization mode. If the current momentum of budgeting is sustained, defense spending is likely to be around $100 billion by the end of 2021, resulting in significant market opportunities for industry in India and outside.

Until recently, the defense ministry has been unable to spend all of its annual allocations due to complicated procurement procedures. As a result, large programs have suffered delays, which in turn led to cost escalation and technology obsolescence. This situation is changing, though it remains to be seen to what extent.

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 17:30
Fillon désavoue Longuet et défend le Rafale

 

 

12-12-11 par la rédaction de Challenges.fr (Avec AFP)

 

Le Premier ministre a indiqué que la France ne comptait en aucun cas renoncer à son avion de chasse et arrêter sa chaîne de production si l'avion n'est pas vendu à l'étranger.

François Fillon vient à la rescousse du Rafale. Le Premier ministre a assuré lundi 12 décembre sur la base militaire de Saint-Dizier que la France ne comptait "en aucun cas renoncer" à l'avion de Dassault et arrêter à terme sa chaîne de production si l'avion n'était pas vendu à l'étranger.

"Notre volonté, c'est développer ces savoir-faire et ces compétences avec des partenaires stratégiques qui partagent avec la France une ambition pour leur outil de défense", a ajouté le Premier ministre. "C'est le sens des efforts que nous faisons avec le Brésil, avec les Emirats arabes unis et avec l'Inde", des pays auxquels la France tente de vendre des Rafale, a-t-il ajouté.

Dans un entretien au Figaro, Charles Edelstenne, P-DG de Dassault Aviation fait quant à lui face à la salve de critiques.

 

Trop cher mais militairement au point

Le ciel du Rafale s'est pourtant assombri la semaine passée, lorsque le ministre de la Défense a déclaré mercredi que "si Dassault ne vend pas son appareil (le Rafale) à l'étranger, la chaîne sera arrêtée et les appareils seront naturellement entretenus". Après Abu Dhabi et ses propos peu amènes sur sa compétitivité, et Berne qui a finalement opté pour le concurrent suédois, Gerard Longuet  n'a pas véritablement aidé l'avenir de l'avion.

Il a toutefois précisé que cela se ferait une fois que l'armée française aurait eu livraison de tous les appareils commandés, ajoutant que "l'étalement était jusqu'en 2018 au moins". Ensuite, "ce sera fini pour le constructeur, pas pour l'utilisateur", a-t-il dit lors de Questions d'Info, l'émission de LCP/France Info/Le Monde/AFP. Il a toutefois précisé que "parallèlement l'avion fera l'objet d'évolutions entre 2020 et 2030"...

Pour "un appareil quel qu'il soit, l'achat représente un tiers et la vie représente les deux tiers. Donc pour l'industrie aéronautique et pour les responsabilités de l'armée de l'air, il faut savoir que pour un Rafale, sur sa durée de vie d'une quarantaine d'années, on paiera deux fois le prix. Donc, l'industrie sera servie", a-t-il fait valoir.

Questionné sur les raisons pour lesquelles Dassault ne parvenait pas à vendre le Rafale à l'étranger, le ministre a souligné que cet appareil "était plus cher que l'avion américain (qui est) amorti sur des séries beaucoup plus longues".

"Lorsque nous, nous commandons 200 Rafale en dix ou quinze ans pour un programme, les Américains font 3.000 appareils", a-t-il dit. "En revanche, pour les missions de haute gamme à forte valeur militaire, le Rafale est incontestablement bien placé", a-t-il poursuivi.

 

L'inde va-t-elle sauver le Rafale?

Le sort du Rafale va se jouer très prochainement car il reste en compétition en Inde. New Delhi doit décider d'ici mi-décembre si son choix portera sur le Français ou bien sur l'avion du consortium européen Eurofighter. Le gigantesque contrat de 126 avions de chasse donnerait en tout cas une sacrée bouffée d'oxygène à Dassault.

Le Rafale se retrouve également en compétition au Brésil où il doit faire face avec le F/A18 Super Hornet de l'américain Boeing et le Gripen NG de Saab. Il faisait office de favori jusqu'à ce que la présidente Dilma Rousseff n'ajourne sa décision –au mieux à 2012- en raison de coupes budgétaires.

L'avion de Dassault se retrouve enfin dans la position d'outsider sur le marché malaisien, où le ministre de la Défense a toutefois montré sa préférence pour le concurrent développé par EADS, BAE et Finmeccanica.

 

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 08:55
Rafale : «Pas de cadeau fait par l'État à Dassault Aviation»

 

11/12/2011 Par Etienne Mougeotte – LeFigaro.fr

 

INTERVIEW - Charles Edelstenne, PDG de Dassault Aviation, affirme que l'avion de combat français répond à un besoin exprimé par les états-majors de l'armée et que le coût du programme a été maîtrisé.

Dassault Aviation (1) vient de vivre une quinzaine de jours agités, durant lesquels ses produits et sa stratégie ont été remis en cause. Négociation complexe avec les Émirats arabes unis ; choix par la Suisse du Gripen suédois contre le Rafale ; rejet par le Sénat du projet de drone franco-israélien Dassault IAI ; déclaration du ministre de la Défense, Gérard Longuet, sur le Rafale.Autant de sujets sur lesquels répond le PDG de Dassault Aviation, Charles Edelstenne.

 

LE FIGARO. - Charles Edelstenne, commençons par le Rafale, où en êtes-vous?

 

Charles EDELSTENNE. - Que le programme Rafale concentre des critiques parce qu'il n'est pas exporté, je peux le comprendre et j'y reviendrai. Mais les deux premières questions à se poser sur ce programme ne sont-elles pas d'abord: cet avion répond-il aux besoins des militaires et les autorités françaises ont-elles fait avec ce programme le choix le plus raisonnable économiquement? Sur la première question, Dassault Aviation et ses partenaires industriels n'ont pas réalisé le Rafale juste pour se faire plaisir, mais pour répondre à un besoin exprimé par les états-majors et la Direction générale de l'armement. Je constate la satisfaction des opérationnels sur les nombreux théâtres d'opérations où ils ont été engagés avec cet avion. Lors de la crise libyenne, le Rafale a fait la démonstration de sa parfaite polyvalence, c'est-à-dire de sa capacité à remplir toutes les missions afférentes à l'arme aérienne, ce qui le distingue de tous ses compétiteurs.

 

Quant à la seconde question et quelles que soient les critiques de certains, le Rafale a, sans aucun doute possible, été le choix le plus raisonnable que la France pouvait faire dans le domaine des avions de combat. En effet, la polyvalence du Rafale va permettre une rationalisation de l'arme aérienne qui, de 1995 à 2030, va passer de plus de 650 avions de combat à 286, comme vient de le rappeler le ministre de la Défense mercredi dernier. À titre d'illustration, un Rafale remplit les missions de deux Mirage 2000. Les armées françaises opéreront  donc un seul appareil pour l'armée de l'air et l'aéronavale, entraînant d'importantes économies en termes de soutien, là où les Anglais auront deux avions et les Américains trois!

 

Par ailleurs, à l'heure où l'emploi reste une préoccupation pour tous, il n'est pas inutile de rappeler que 100 % du Rafale sont fabriqués en France et qu'il procure de la charge de travail à près de 500 entreprises, dont de très nombreuses PME-PMI innovantes.

 

 

Le coût du programme est présenté comme pharaonique.  Que pouvez-vous répondre?

 

Malgré les critiques répétées sur son poids financier, le Rafale est le seul programme de cette ampleur dont les coûts ont été maîtrisés par un effort constant de la DGA et des industriels, et ce malgré un retard de dix ans en raison des contraintes pesant sur nos finances publiques. À ce sujet, je lisais récemment un article faisant mention d'une augmentation sensible du coût du programme, alors qu'il ne s'agissait que d'une actualisation de coût pour donner un montant en valeur économique de l'année. Tous ces éléments doivent être maniés avec précaution afin de ne pas induire les lecteurs en erreur. D'après le ministère de la Défense, le Rafale est resté dans son épure initiale ; le prix de série n'augmentant que de 4,7 %, alors que ses concurrents ont connu des dérives non maîtrisées de leurs coûts. La Cour des comptes britanniques, le NAO, a dénoncé cette année une dérive de 75 % du programme européen EF-2000. Pour ceux qui ont encore des regrets sur la sortie de la France de ce programme, il faut bien comprendre qu'un tel choix aurait augmenté de près de 50 % le coût pour le contribuable par rapport au Rafale.

Le JSF F-35 américain est, quant à lui, soumis au contrôle du Congrès pour une dérive de plus de 77 % de ses coûts depuis son lancement, en 2002. Et le développement n'est pas terminé: ce programme est d'ailleurs qualifié outre-Atlantique de «trillion programme«.

 

Il n'en reste pas moins que vous pesez lourdement sur l'exécution de la loi de programmation militaire, dont l'équilibre reposait sur une baisse des cadences de livraison des Rafale français…

 

Là encore, il y a des vérités qu'il est nécessaire de rétablir et des amalgames à corriger. Les livraisons annuelles de Rafale n'ont pas comme finalité de faire tourner les chaînes de production de Dassault Aviation. Elles sont là pour répondre aux besoins des forces. Dans le cadre de la préparation de la loi de programmation militaire, j'ai accepté, considérant les contraintes budgétaires, que dans l'hypothèse où l'appareil serait exporté d'ici à 2011, les cadences minimales de livraison à la France de onze avions par an, déjà en net recul par rapport aux cadences qui avaient été garanties précédemment, puissent être décalées d'un avion sur deux et compensées par les livraisons à l'export. L'export, pour des raisons liées aux aléas inhérents aux contrats internationaux, se décalant, il était indispensable de maintenir la cadence minimale initiale de onze avions par an, en deçà de laquelle toute l'équation industrielle aurait été déstabilisée. Il n'y a donc pas de cadeau fait par l'État à Dassault Aviation avec la livraison aux forces armées de onze Rafale par an. Ce qui se traduit, je vous le signale, par une cadence «infernale« d'un avion par mois sur onze mois ouvrables.

 

Pourtant, certains dénoncent un Dassault Aviation qui, fort de son monopole, vivrait au crochet de l'État.

 

Pour ceux qui continuent à penser que nous sommes un arsenal vivant grassement aux crochets de l'État, je veux juste leur indiquer que 75 % du chiffre d'affaires de notre société repose sur la vente d'avions civils et que les commandes de l'État ne représentent en moyenne que 20 % de notre activité! Par ailleurs, j'ai lu qu'il serait anormal que Dassault Aviation, entreprise privée, bénéficie d'un monopole en France sur les avions de combat. Je répondrai à cela que je ne suis pas sûr que la France ait les moyens d'entretenir deux bureaux d'études concurrents, ce que, d'ailleurs, même les Américains ne font plus. Ce serait contraire à la volonté maintes et maintes fois exprimée de rationalisation industrielle. D'autre part, Dassault n'a jamais failli dans la gestion de ses programmes et a toujours respecté ses engagements en termes de coûts, de délais et de performances, contrairement à tant d'autres…

 

Venons-en à l'export. On entend beaucoup dire que le Rafale est trop cher, inexportable, et que vous ne vous intéressez pas assez à l'export militaire. Qu'en pensez-vous?

 

Au regard de la qualité opérationnelle de cet avion, de l'engagement des personnels de l'entreprise, vous comprendrez que mon impatience à exporter le Rafale puisse être encore plus grande que celle de la presse!

D'abord un constat: l'exportation est une nécessité vitale pour l'industrie d'armement. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les industriels du programme Rafale ont accepté, fait unique dans l'industrie aéronautique mondiale, de financer 25 % de son développement. Rien que pour les Émirats arabes unis, plus de 100 personnes de Dassault Aviation, et je ne compte pas ceux de nos coopérants Thales et Snecma, sont mobilisées dans les négociations Rafale depuis plus de deux ans. Croyez-vous que je dépenserais autant d'énergie juste pour faire de la figuration si je n'en étais pas convaincu?

 

Les effets de style sur l'exportabilité du Rafale sont dérisoires. De quoi parle-t-on? D'abord, de compétitions internationales où nos principaux concurrents sont américains et bénéficient d'une prime de compétitivité mécanique de 40 % grâce à la parité euro-dollar. Ensuite, les ventes d'avions de combat, parce qu'elles touchent au cœur de la souveraineté des États, sont avant tout des ventes où la dimension politique est essentielle. Les États-Unis mettent tout leur poids politique dans la balance pour empêcher l'exportation du Rafale. Ils savent qu'ils hypothéqueraient, ainsi, l'avenir de cette filière en France et en Europe. Ils y gagneraient un double monopole, militaire évidemment, mais aussi technologique, car l'aéronautique irrigue, par les technologies qu'elle développe, des pans entiers de l'économie.

 

Il reste tout de même le prix du Rafale!

 

Je rappelle d'abord que 70 % du coût d'un Rafale proviennent de nos partenaires et de l'ensemble de nos sous-traitants. Que nos prix sont validés par l'État, qui se porte garant qu'il n'y a pas de surmarge dans nos offres. Enfin, à l'export, il faut comparer le Rafale à ce qui lui est comparable. Si vous m'autorisez une métaphore que je tire de mon expérience de la fabrication, les industriels se sont dotés, en production, de machines-outils cinq broches en remplacement des machines à une ou deux broches pour optimiser leurs chaînes et réduire leurs coûts. Le Rafale, grâce à sa polyvalence, permet de remplacer plusieurs types d'avions différents, ce qui contribue à réduire la quantité d'avions nécessaires pour remplir les missions qui relèvent de l'aviation de combat. Il n'est donc pas possible de comparer un pour un.

 

Pour conclure sur ce registre du prix, je note que l'EF2000 a été vendu à l'Autriche par EADS Allemagne à un prix très largement supérieur à ceux du F-16 et du Gripen, et, étonnamment, cela n'a choqué personne. De même, en Arabie saoudite, quand soixante-douze appareils sont vendus pour 20 milliards de livres, il n'y a pas davantage de difficultés…

Je note également que la presse fait état, en relation avec des ventes de certains de nos concurrents, d'instructions judiciaires qui, quelques fois ont mêmes été arrêtées par les pouvoirs publics locaux. Je tiens à rappeler que notre société, qui opère dans le monde entier, respecte les lois votées par les élus de la nation.

 

Concrètement, quel est votre marché export et comment expliquer ces échecs?

 

Le marché traditionnel des avions de combat français est constitué des pays qui ne veulent pas acheter d'avions américains ou des pays qui veulent une double source. Des compétitions ont été organisées en Corée du Sud, à Singapour et aux Pays-Bas. Dans ces pays, les armées de l'air étaient alors uniquement équipées d'avions américains. Ces pays ont toujours eu des liens très étroits avec les États-Unis, pour des raisons géostratégiques en ce qui concerne la Corée ou Singapour. Pour des raisons de confort aux Pays-Bas, membre fondateur de l'Union européenne, mais farouche partisan de la préférence américaine pour ce qui relève de leur aviation de combat, souvenez-vous du marché du siècle! Nous avons peut-être commis une erreur en participant à ces premières compétitions, où nos chances étaient, dès le départ, assez limitées. Mais si nous ne l'avions pas fait, personne ne l'aurait compris. À chaque fois, nous avons éliminé l'EF2000 et nous nous sommes retrouvés en finale contre des avions américains.

 

Comment expliquez-vous l'échec marocain?

 

En 2007, c'est un véritable cafouillage étatique français en période électorale qui a fait perdre à la France un contrat, alors que les Marocains avaient la volonté de choisir français. Suite à cet échec, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a décidé une reprise en main des contrats stratégiques, avec la création de la «war room« à l'Élysée, afin de coordonner la politique d'exportation française. Ce volontarisme présidentiel s'est traduit par une relance rapide des projets Rafale export, avec notamment les EAU (Émirats arabes unis) et le Brésil.

 

Précisément, où en êtes-vous de vos prospects export?

 

Les trois dossiers les plus avancés sont les Émirats arabes unis, l'Inde et le Brésil. Commençons par les EAU. Nous sommes depuis 2008 en négociation avec ce pays. Les EAU sont un client partenaire qui nous a toujours amenés à faire mieux. Les négociations se poursuivent, et la société s'emploie à développer des partenariats locaux qui, si le dossier Rafale aboutissait, devraient permettre de renforcer la relation stratégique entre nos deux pays sur la base d'une coopération industrielle et technologique élargie autour du Rafale.

 

En Inde, nous sommes en phase finale contre l'EF2000 d'EADS. Je ne ferai aucun commentaire sur ces négociations, mais je veux souligner tout l'intérêt que Dassault Aviation porte à ce client historique de l'aéronautique de combat française. Nous sommes très attachés à répondre aux préoccupations d'indépendance et de souveraineté des Indiens, qui veulent consolider une base industrielle déjà très performante.

 

Enfin, au Brésil, le volontarisme du président français a permis que le Rafale soit considéré au plus niveau par les autorités brésiliennes. La présidente Dilma Rousseff a décidé de geler le processus d'acquisition compte tenu de la situation économique mondiale. Nous attendons la reprise de la compétition pour 2012. Nous ne restons évidemment pas inactifs et nous avons là encore, parce que telle est l'ambition des autorités brésiliennes, multiplié les accords et partenariats technologiques, universitaires et industriels afin d'assurer les responsables brésiliens de notre volonté sans réserve de transférer le savoir-faire et les technologies qui assurent au Brésil le renforcement de sa souveraineté sur son arme aérienne.

 

Qu'en est-il de la décision suisse?

 

Les autorités militaires helvètes, dans le cadre d'un processus rigoureux d'évaluation, ont plébiscité le Rafale pour l'adéquation de ses performances au regard de leur besoin opérationnel. D'ailleurs, le rapport publié dans la presse suisse souligne la prééminence du Rafale sur ses deux concurrents. Le Conseil fédéral a annoncé qu'il orientait son choix vers le Gripen NG, le moins bien classé des trois avions en lice. Mais le choix d'un avion de combat est toujours un choix politique qui prend également en compte la qualité des relations bilatérales. Or celles-ci, vous le savez, ne sont pas en ce moment au beau fixe…

 

En juillet dernier, le ministre de la Défense a annoncé dans le domaine des drones Male avoir opté pour une solution proposée par Dassault Aviation sur la base du Heron TP de l'israélien IAI. Cette décision vient d'être durement mise en cause par le Sénat. Qu'en pensez-vous?

 

Avant de répondre directement à votre question, permettez-moi juste de la replacer dans son contexte pour que l'on en comprenne bien les enjeux.

 

Partant du constat que le futur avion de combat européen ne sera pas lancé avant 2030-2035, Dassault Aviation est confronté à la question centrale du maintien des compétences et du savoir-faire de son bureau d'étude en matière militaire. Il nous faut conserver la capacité de faire évoluer le Rafale en fonction des progrès technologiques et de l'évolution des menaces pendant les quarante ans de son activité dans les forces armées françaises, tout en se préparant au développement de l'avion qui un jour le remplacera.

 

Notre stratégie du maintien des compétences repose sur trois piliers, qui sont tous indispensables parce que complémentaires: les avions civils, qui nous permettent de développer les compétences duales, les évolutions Rafale France et export, et les drones. Dans ce dernier domaine, nous ne sortons pas du néant, mais avons depuis 2000 mis en œuvre une politique empirique.

 

En 2000 et en 2003, nous avons fait voler sur autofinancement des démonstrateurs l'AVE-D et l'AVE-C, qui nous ont permis notamment de valider les technologies des vols télécommandés et du vol d'une plate-forme sans dérive.

En 2003, Dassault Aviation s'est vu confier le plus important projet de recherche et technologie européen dans le domaine de l'aéronautique de combat, avec le démonstrateur d'avion de combat non piloté baptisé «nEUROn«. Ce projet est un double laboratoire: d'abord, de développement des technologies liées à la furtivité, à l'emport en soute, au vol automatique… pour une plate-forme de la taille d'un Mirage 2000 ; mais aussi de coopération européenne innovante, avec la sélection de cinq partenaires européens (Saab, Alenia, EADS-Casa, Ruag et HAI) choisis pour leurs compétences et soutenus financièrement ab initio par leur État.

 

Qu'en est-il de la coopération franco-britannique et du projet Heron TP?

 

En 2010, à la suite du traité franco-britannique de Lancanster House, une coopération dans le domaine des drones de surveillance Male (Medium Altitude Long Endurance) a été amorcée pour répondre aux besoins des forces armées des deux pays. Dans ce cadre, Dassault Aviation et BAE Systems ont proposé un projet de drone Male baptisé «Télémos«. Ce projet doit permettre, à l'horizon 2020, de fournir aux forces armées française et britannique un drone de surveillance reposant sur des technologies 100 % européennes! Cela vous montre que si, avec BAE, nous sommes concurrents aujourd'hui dans les avions de combat, nous sommes conscients que notre avenir passe de façon pragmatique par des coopérations. Le drone Male doit ouvrir cette voie.

 

Il s'agit là d'une perspective à l'horizon 2020. En parallèle des enjeux industriels, il existe des besoins militaires. Le conflit libyen a démontré la dépendance des armées françaises aux renseignements fournis par les Américains, faute de disposer de drones adaptés et modernes. Cette carence a été soulevée par des rapports parlementaires. Pour combler ce déficit capacitaire, le comité d'investissement du ministère de la Défense a décidé, en juillet dernier, d'entrer en négociation avec Dassault Aviation pour la fourniture d'une version francisée et évolutive du Heron TP israélien.

 

C'est cette décision qui est aujourd'hui reprochée au ministre de la Défense, le drone américain Predator semblant avoir de nombreux partisans, notamment au Sénat…

 

Face à cette carence capacitaire, les alternatives étaient pour le ministère de la Défense en vérité assez simples. D'un côté, un achat sur étagère auprès des Américains permettant de combler ce déficit, mais qui ne se traduisait par aucun transfert d'expérience et de savoir faire vers le territoire national et les industriels français. L'Amérique, vous le savez, ne partage pas! Pensez-vous que la France serait mieux traitée avec le Predator que ne le sont les britanniques avec le JSF F-35?

 

De l'autre côté, le choix d'une plate-forme israélienne, qui sera un peu plus onéreuse que le Predator en raison des travaux de francisation, gage de notre indépendance nationale. Ce projet est très important au plan industriel. Il va permettre à Dassault Aviation, en application de l'accord intergouvernemental franco-israélien, de bénéficier de transferts d'expériences de la part de la société israélienne IAI et de la connaissance approfondie des systèmes Male. Nous aurons, en outre, la responsabilité de l'ensemble des travaux de francisation et d'intégration de système.

Ce choix va conforter toute une filière industrielle française cohérente autour de Dassault Aviation, dans l'optique de mettre l'équipe France en position de force pour aborder la coopération franco-britannique. Je m'engage à ce que ce projet franco-israélien tienne toutes ses promesses, tant en termes de prix que de délais ou de performances. Je sais que les attentes sont fortes.

 

Dassault Aviation et Thales ont été l'objet d'une violente campagne médiatique. Où en êtes-vous avec Thales à ce jour?

 

Je ne suis pas devenu actionnaire de Thales en investissant deux milliards d'euros pour être juste un «sleeping partner«, mais avec la mission, confiée par l'État, d'opérateur industriel. Cette mission m'oblige à ne pas rester passif devant les difficultés. Or Thales, qui est un des fleurons technologiques français, a traversé une période difficile en raison d'une gestion que je qualifierais au minimum de hasardeuse! Je ne rentrerai pas dans le détail de mes découvertes, mais je rappelle que nous avons trouvé un certain nombre de contrats accusant des pertes pharaoniques de près de 2,5 milliards d'euros. Ceci a conduit Thales à faire trois «profit warning«. Alors que les Cassandre annonçaient l'effondrement de l'entreprise et l'incapacité de son nouveau président, la société est aujourd'hui gérée et contrôlée. Les commandes et le chiffre d'affaires sont au rendez-vous, les résultats annoncés au marché sont tenus et ceci sans avoir sacrifié les investissements de recherche, contrairement à certaines allégations, là encore mensongères.

 

Mon ambition d'opérateur industriel est claire. D'abord, assainir la situation dans laquelle se trouve Thales pour en faire un acteur industriel compétitif et flexible. Une fois ces fondamentaux restaurés, il sera possible de s'atteler à relever de nouveaux défis. J'aspire à ce que Thales devienne le champion européen dans les domaines des hautes technologies stratégiques, de l'aéronautique et de l'espace, de la défense et de la sécurité, à l'instar de ce qui s'est fait en Grande-Bretagne autour de BAE, tout en poursuivant la diversification vers des activités civiles pour équilibrer les cycles et compenser la baisse des budgets militaires.

 

On dit volontiers que Dassault Aviation est vieillissant, tant dans son actionnariat que dans son management?

 

Nous sommes, Serge Dassault et moi-même, extrêmement sensibles à ces marques d'intérêt pour notre santé. Je voudrais d'abord les rassurer tous, à moins que cela ne les inquiète davantage: il n'y aura pas de vacance de pouvoir dans la société, la continuité sera assurée. Chaque chose viendra en son temps et sans l'avis de tous ces «fameux experts«…

 

Dassault Aviation présente l'avantage d'être une société contrôlée par un actionnaire majoritaire. C'est une véritable chance pour elle, car cela permet une gestion sur le long terme, cohérente avec le cycle de nos produits, et sans que le management ait les yeux rivés sur les cours de l'action.

 

C'est également une chance pour la France que cet actionnaire s'intéresse à la défense, car ce n'est pas l'activité la plus lucrative pour les investisseurs, si j'en juge par les difficultés rencontrées en Allemagne pour trouver un actionnaire de substitution à Daimler chez EADS, où les candidats ne se sont pas bousculés! Il est certainement plus rentable d'investir dans le luxe que dans l'aéronautique et la défense!

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 19:55
Du Rafale aux drones, Dassault perd des soutiens…

 

9 décembre 2011 by Nicolas Gros-Verheyde (BRUXELLES2)

 

Infoutu de vendre le merveilleux avion à l’export alors que les Européens arrivent à placer l’Eurofighter et les Suédois le Gripen (en Suisse), Dassault peut se faire un peu de mourron. Car les soutiens nationaux commencent à être moins enthousiastes, que ce soit pour la fabrication du Rafale ou son option d’importer un drone israélien.

 

La chaîne du Rafale interrompue en 2018 s’il ne trouve pas de client à l’export

 

Cela a été sensible lors de la dernière intervention du ministre de la Défense, Gérard Longuet, sur LCP-FranceInfo-LeMonde, le 7 décembre. Le ministre a eu cette phrase qui en dit long sur une certaine confusion. « Si Dassault ne vend pas son appareil à l’étranger, la chaîne sera arrêtée » non pas en 2013 car il reste des commandes à assurer pour l’armée française mais en « 2018 ». Tout ne sera pas perdu pour l’industriel cependant a tenu à rassurer le ministre. Car dans le prix d’un avion « l’achat représente un tiers et la vie deux tiers. Lorsqu’on a un Rafale, sur sa durée de vie, on paiera deux fois le prix normal. Donc l’industrie sera servie. » a-t-il expliqué avant de défendre « Le Rafale est un avion réellement polyvalent qui permet le combat aérien, surveillance, frappes au sol. » Et s’il ne se vend pas c’est peut-être tout simplement une question de « savoir où on place son ambition » a-t-il ajouté.

 

La bataille des drones

 

Mais l’attaque majeure est venue du Sénat qui a choisi de frapper … au portefeuille. Dans son rapport sur le budget 2012, voté début décembre, le Sénat a, en effet, revu le choix effectué par le ministère de la Défense. Une révision effectuée – faut-il préciser – de façon non partisane puisque l’amendement a été proposé par des députés PS (Daniel Reiner), comme UMP (Xavier Pintat). Il a estimé qu’en comparant le projet de drone israélien Heron TP fabriqué par IAI et adapté par Dassault et celui du drone amériain Reaper, il y avait matière plutôt à opter pour le second, ce à la fois pour des raisons économiques que militaires.

 

Le drone Heron TP d’IAI (promu par Dassault) est un drone de surveillance produit à 7 exemplaires, qui n’est pas encore opérationnel dans l’armée israélienne. Pour le rendre apte au combat, il faudrait aussi modifier la liaison satellitaire (satcom) qui le relie au segment sol. La francisation, effectuée par Dassault, revient à 370 millions d’euros pour sept véhicules aériens et deux stations sol, maintien en conditions opérationnelles compris pour dix ans et francisation incluse. Mais ce drone ne pourrait pas être disponible « dans le meilleur des cas », pas avant 2015, voire après. Il est « 30 % plus cher, 20 % moins performant » a reconnu lui-même le ministre de la Défense Gérard Longuet lors des auditions.

 

Le drone Reaper de l’industriel américain General Atomics, « produit à plus de 150 exemplaires,  est un drone de maraudage et de combat ». Son coût est de 209 millions d’euros. Avec la francisation qui peut être effectuée par EADS, on arrive à « un coût total à 297 millions d’euros pour sept véhicules aériens et deux stations sol, maintien en conditions opérationnelles compris pour dix ans. Et sa disponibilité pourrait être un peu plus rapide : entre deux ou trois ans » selon que l’on « francise » ou non l’appareil.

 

Le choix du Sénat

 

Entre les deux programmes, il n’y a pas photo selon le Sénat. L’option du ministère de la Défense choisir le drone Héron TP, sans appel d’offres, est « difficile à comprendre : elle est financièrement désavantageuse, militairement contestable et industriellement hasardeuse, puisque selon l’offre de mai 2011 la Société Dassault ne serait responsable outre l’intégration de la satcom et des capteurs supplémentaires, que de l’importation, de la certification et des essais en vol. En outre, elle ne permettrait de satisfaire le besoin opérationnel qu’après la fin du contrat de maintien en conditions opérationnelles du drone Harfang, engendrant de ce fait une rupture capacitaire. » Du coup le Sénat a voté à la majorité de ses membres une coupe de 80 millions d’euros, laissant sur le programme 146, 289 millions d’euros pour acheter le drone Reaper (209 millions d’euros) et traiter les obsolescences du drone Harfang (29 millions d’euros). Les 80 millions d’euros économisés ne seront pas perdus pour la défense, ils seront affectés au programme de drone du futur.

 

Le mauvais choix du gouvernement

 

Non contents d’avoir opérés cette recomposition, les principaux artisans de cet amendement, UMP comme PS, cosignent un article publié dans le Monde aujourd’hui, intitulé « le mauvais choix du gouvernement », les sénateurs descendent en flamme le drone Heron. « Il est grand, lent et vulnérable face à des conditions météorologiques dégradées. Il a été conçu pour évoluer au-dessus du territoire réduit d’Israël afin d’écouter et d’observer à ses frontières. Il n’est pas armé et ne pourra jamais emporter un armement polyvalent en raison de son architecture. Enfin, il est produit à moins d’une dizaine d’exemplaires et n’est technologiquement pas abouti. »…

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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 13:50
Pour Dassault et l'Etat, l'avenir du Rafale se joue à Abu Dhabi

 

06/12/2011 Alain Ruello, journaliste chargé des questions de défense aux « Echos »

 

Après les déclarations assassines des Emirats arabes unis lors du Salon aéronautique de Dubaï, puis la fin de non-recevoir de la Suisse, qui lui a préféré le Gripen suédois, le Rafale court toujours après son premier succès à l'export. Avec, en filigrane, une question clef, rarement évoquée : le maintien des compétences françaises en matière d'avion de combat. Intervenant il y a quelques jours lors d'un colloque sur la guerre en Libye et en Afghanistan, Laurent Collet-Billon, le délégué général pour l'armement, n'a pas esquivé le sujet. Le maintien des compétences ? « C'est plus facile avec un contrat export », a-t-il lâché devant un parterre de militaires et d'attachés de défense étrangers. Le nom des Emirats arabes unis, qui négocient depuis trois ans l'achat de 60 exemplaires de l'avion de combat français, n'a pas été cité. Mais l'auditoire a compris le message. En jugeant récemment le prix de Dassault « inacceptable », Abu Dhabi a douché les espoirs de signer rapidement. Pour l'Etat, qui compte désespérément ses sous, la perspective de financer à deux les évolutions du bijou de l'armement national a pris du plomb dans l'aile.

 

Les médias ont beau en avoir fait une cible facile, le Rafale concentre une vingtaine de technologies stratégiques que très peu de pays maîtrisent. Il s'agit du radar, des équipements de guerre électroniques ou encore de l'optronique ou du guidage inertiel. Contrairement, là encore, à ce que certains estiment, l'avion tricolore n'est pas dépassé, quand bien même son premier vol remonte au milieu des années 1980. Ses concurrents américains, F16 de Lockheed Martin par exemple, affichent bien plus d'ancienneté au compteur. Autrement dit, et c'est un point largement oublié, un avion de combat vit longtemps, très longtemps, parfois jusqu'à cinquante ans.

 

Le Rafale, qui est entré en service opérationnel dans l'aéronavale en 2004 et dans l'armée de l'air deux ans plus tard, n'échappe pas à la règle. Il devrait voler dans l'armée française jusqu'en 2040 au moins. A condition bien sûr de rester au goût du jour de la technologie. La DGA finance pour cela des évolutions périodiques de l'appareil, qu'on appelle « standard » dans le jargon militaire et qui correspondent à une configuration donnée pour une période donnée. Actuellement, la version en service, la plus moderne donc, est le standard dit « F3 », qui autorise l'emport du missile nucléaire ASMP-A, de l'Exocet dernier cri ou encore de l'armement par guidage laser.

 

La suite est déjà dans les cartons des ingénieurs de la DGA. Pour rester au top le plus longtemps possible, une autre grosse modification du Rafale sera nécessaire. Quand ? Les plans actuels tablent sur une mise en service entre 2020 et 2025, à condition de démarrer les travaux vers 2013. Certaines évolutions sont déjà connues. Cela concerne par exemple la nacelle de désignation de cibles Damoclès, qui guide les missiles. Conçu et produit par Thales, cet équipement date de la génération Mirage 2000. D'autres restent à préciser, dans le domaine de la furtivité par exemple. La feuille de route n'est pas complètement arrêtée, mais la facture pour le contribuable, elle, ne fait pas de doute : elle se chiffrera en centaines de millions d'euros. C'est le prix à payer si la France veut rester une nation militaire majeure. Et c'est là que l'export, et plus particulièrement aux Emirats, prend toute son importance.

 

Quand ils ont accepté en 2008 de négocier l'achat de 60 Rafale, Paris et Abu Dhabi se sont entendus sur un point crucial : en cas d'accord, le contrat portera sur une version améliorée « et » commune de l'avion. En d'autres termes, les deux pays sont prêts à harmoniser leurs besoins et donc à partager le financement de ce futur standard. Dans les autres pays où Dassault espère décrocher la timbale, ce n'est pas le cas. S'ils se prononcent pour l'avion de Dassault, le Brésil et l'Inde ne souhaitent que peu d'évolutions par rapport à la configuration en service dans l'armée française. Les Suisses n'en demandaient aucune.

 

Pour la DGA, qui sait que l'après-2013 va être dur, c'est du pain bénit. Que les Emirats signent, et ce sera autant d'économisé pour les finances publiques. Il en va de centaines d'emplois hautement qualifiés dans les bureaux d'études de Dassault, Thales ou Safran, pour ne reprendre que les trois principaux partenaires du Rafale. S'ils ne signent pas, il sera dur de maintenir cette compétence. Au mieux, compte tenu des coupes budgétaires à venir, cela se fera au détriment d'autres programmes d'armement. Au pis, il faudra que les politiques assument des choix difficiles. Le théorème ne souffre pas d'exception : s'il faut des décennies pour se forger une expertise de pointe, il ne faut que quelques mois pour la laisser filer. Les Anglais en ont fait l'amère expérience, obligés de faire appel à des ingénieurs américains pour concevoir la prochaine génération de leurs sous-marins nucléaires lanceurs d'engins.

 

Boeing est dans la même situation avec son F15 et son F18. S'il veut maintenir les bureaux d'études, l'américain doit accrocher un client export prêt à payer la modernisation des deux avions de combat puisque le Pentagone ne mise que sur le F35 de Lockheed Martin. Ses clients nationaux le lâchant en partie faute d'argent, l'Eurofighter a le même souci. En Suisse, l'appel d'offres spécifiait que l'avion choisi serait l'avion testé. Saab va pourtant essayer de se servir de Berne pour donner un coup de jeune à son Gripen, qui date de 1996.

 

Sans sombrer dans le chauvinisme industriel, il faut donc souhaiter que le gouvernement, durant les quelques mois qu'il lui reste, ou le suivant, sans trop tarder, trouve un accord avec les Emirats. Pour violente qu'elle ait été, la rebuffade d'Abu Dhabi vis-à-vis de Dassault ne signifie pas que les jeux sont faits, même si les concurrents du Rafale ont été invités au bal. Désigné pilote en chef des négociations par Nicolas Sarkozy, Alain Juppé maintient le contact. Le problème, c'est que cheikh Mohammed ben Zayed al Nahyane, le numéro deux du royaume, celui sans qui rien ne peut se faire, est en position de force. Avec 80 F16 et 60 Mirage 2000 qui lui donnent entière satisfaction, il a tout son temps...

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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 12:30
La Suisse opte pour le JAS39 Gripen au détriment du Rafale de Dassault

La Suisse a finalement préféré de JAS39 Gripen de Saab au Rafale de Dassault - photo Forces Aériennes Suisses

 

6 décembre 2011 par Rédaction – Aerobuzz.fr

 

La Suisse a choisi de doter ses forces aériennes du JAS39 Gripen suédois de Saab. Après la Corée du sud, le Maroc, Singapour, la Libye, les Emirats Arabes Unis, c’est au tour de la confédération helvétique d’écarter l’avion de combat français Rafale.

 

C’était pourtant bien parti. Les forces helvètes qui cherchent depuis des années à remplacer leurs vénérables F5E Tiger II par 22 avions modernes avaient d’emblée éliminé les avions d’origine américaine et russes pour diverses raisons. Ne restaient alors que le JAS 39 Gripen et le Typhoon face à un Rafale au mieux de sa forme.

 

Depuis des mois Dassault n’avait pas ménagé ses efforts pour séduire les autorités suisses. L’enjeu pour le constructeur français était toujours de trouver un premier client export pour son biréacteur et réitérer le succès français des années 60 avec le mirage III. Or, contre toute attente c’est le monoréacteur suédois qui a été choisi.

 

Cette fois encore n’en déplaise aux mauvaises langues, le Rafale n’est pas à mettre en question, puisque les autorités suisses reconnaissent bien volontiers que le JAS39 Gripen et le Typhoon avaient reçu une note de 6,2 contre 8,2 pour le Rafale lors des évaluations technico opérationnelles. Non le choix est plutôt d’ordre politique. Le Parlement suisse qui ressent la nécessité de faire des économies préfère le petit monoréacteur suédois, bien moins cher mais aussi moins performant que ses deux concurrents. Pour la Suisse, le point fort du JAS39 Gripen réside avant tout dans son prix bien sûr, mais aussi dans sa facilité à s’accommoder facilement des infrastructures existantes. En choisissant la solution suédoise, la Suisse sait qu’elle fait un choix douloureux.

 

Le JAS39 Gripen suédois dont la conception fait appel à de nombreux composants américains comme le moteur est certes moderne, maniable, puissant et bien équipé, mais il n’est pas au niveau de ses concurrents mondiaux en termes de polyvalence, de performance pure et de capacité d’emport. Son rapport prix/performances imbattable le positionne au niveau de ce que fut le F5E en son temps, et c’est précisément l’avion qu’il s’agit de remplacer [1].

 

Allez soyons beaux joueurs et reconnaissons que la France a perdu en s’étant bien battue sur le plan commercial et marketing. A la fin, c’est le client qui décide. Néanmoins, il est difficile de ne pas évoquer les tensions franco suisses nées de la volonté française d’obtenir une plus grande transparence des banques helvétiques. Des tensions qui auront pesé lourd sur un choix crucial pour Dassault, toujours en manque de client export pour son avion de combat.

 

Les réussites du JAS39 Gripen à l’export démontrent que de nombreux pays qui recherchent un successeur au MIG21, F5E Tiger II ou encore aux F16A/B, aux Mirage III/V/50 et F1 sont prêts à signer pour un avion polyvalent et économique tels que le JAS39 Gripen ou le F16 block 52/60. Dès lors on peut s’interroger sur le choix par la France de ne pas avoir poursuivi la lignée du Mirage 2000. Un delta élégant et économique qui moyennant une motorisation plus puissante et un radar à antenne active pourrait encore damer le pion à des concurrents low cost présents tels que le JAS39 Gripen aujourd’hui, et le JF17 chinois demain…

 

Pour le Rafale, désormais les échéances à venir sont indienne et brésilienne…

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 20:45

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/operations/autres-operations/harmattan/110320-libye-poursuite-des-operations/libye-poursuite-des-operations-1/1126165-1-fre-FR/libye-poursuite-des-operations-1.jpg

photo Armée de l'Air - sources EMA

 

02/12/2011 Par Jean Guisnel -  Le Point.fr

 

La Suisse n'a pas voulu de l'excellentissime Rafale. Un échec de plus que le consortium français impute... au client !

 

Quand un commerçant rate une vente, deux attitudes s'offrent à lui. La première consiste à faire son autocritique, à disséquer les raisons de son échec avant de changer de stratégie. Tout simplement pour que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets la fois suivante. La seconde option est plus risquée. Elle impose de faire porter le poids du revers au client, qui a si mal évalué ses propres intérêts qu'il en est venu à opter pour une solution ne les satisfaisant pas.

 

Après son récent échec en Suisse le consortium français (Dassault Aviation, Snecma, Thales), qui proposait son avion Rafale face à l'Eurofighter Typhoon (BAE Systems, EADS et Finmeccanica) et au Gripen NG de Saab - le vainqueur -, a joué les mauvais perdants. Dans un communiqué, il reprend les déclarations du ministre de la Défense Ueli Maurer exprimant sans langue de bois le point de vue du gouvernement qui a "sciemment décidé de ne pas positionner la Suisse au plus haut niveau européen s'agissant des performances des nouveaux avions de combat". Et on peut la comprendre : la Confédération helvétique s'est-elle trouvée une seule fois ces dernières années en nécessité de disposer d'une aviation de combat aux performances les plus élevées ? Jamais ! Cette position changera-t-elle à l'avenir ? Certainement pas...

La meilleure armée du monde ?

Là où la plupart des pays européens ont engagé des forces aériennes pour afficher leurs multiples solidarités avec les autres puissances (Afghanistan ou Libye, pour ne prendre que les plus récentes), les Suisses sont restés calfeutrés dans leurs montagnes. En raison de leur neutralité, ils ne participent d'ailleurs logiquement à aucune alliance (Otan ou Europe de la défense), n'envoient jamais de troupes où que ce soit, ne considèrent pas l'action militaire comme un vecteur de puissance. Ils préfèrent laisser accroire qu'ils possèdent la meilleure armée du monde, attitude facile quand on ne se confronte jamais avec personne, et exercent autrement leur influence internationale sur les terres de conflits : avec le Comité international de la Croix-Rouge, par exemple, ou bien en agissant diplomatiquement pour imposer des règles de bonne conduite aux sociétés militaires privées. Pour se défendre et protéger ses bastions, l'armée suisse a évalué deux critères : les performances - celles du Gripen lui paraissent suffisantes - et le prix. Ses arguments ont été longuement expliqués, qui expriment un choix souverain.

Conjonction de facteurs

"Les États n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts", disait le général de Gaulle. La Suisse indépendante a parfaitement défendu les siens en choisissant l'avion de combat qui lui semble le mieux adapté à ses besoins. Il ne manquerait plus que Paris lui dicte ses choix ! D'ailleurs, à force de faire valoir cette bien curieuse conception voulant qu'acheter le Rafale soit une obligation pour tout pays prétendant au soutien de notre pays, on se tire des balles dans le pied ! La preuve... En cas d'échec de la vente, les relations changeraient-elles d'un iota ? Évidemment, non... Où a-t-on vu que la France a modifié son attitude après l'échec de cet avion aux Pays-Bas, au Maroc, en Arabie saoudite, à Singapour, ou ailleurs ?

 

Paris ne peut ignorer que les échecs des grands contrats commerciaux (comme celui des réacteurs EPR aux Émirats, par exemple) sont liés à une conjonction de facteurs. La qualité des produits (de ce point de vue, le Rafale est inattaquable) en est un. Leur prix - mais la qualité se paye ! - et leur conformité aux besoins sont deux autres critères. L'une des spécialités des Français consiste à expliquer aux clients qu'ils ont tort, que c'est le vendeur qui a le bon point de vue. Peine perdue ! Possédant déjà des avions très haut de gamme (les F/A-18 C/D Super Hornet préférés au Mirage 2000-5 voici quelques années), les Suisses se dotent d'avions moins performants, moins chers, moins puissants. De ce point de vue, le Gripen est le choix qui leur convient. En renonçant à produire l'excellentissime Mirage 2000, la France et ses industriels ont fait leur choix. Ils n'ont plus aujourd'hui qu'un seul avion de combat à vendre, et à ce jour, aucun pays n'en a voulu. Est-ce vraiment la faute du client ?

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 07:45

http://www.lepoint.fr/images/2011/12/01/rafale-449253-jpg_302186.JPG

 

La Suisse a préféré le Gripen suédois au Rafale français tout en reconnaissant

que l'avion de Dassault était "le meilleur". © Ibo/Sipa

 

01/12/2011 De notre correspondant à Genève, Ian Hamel - Le Point.fr

 

Le gouvernement helvétique a finalement préféré l'avion suédois au français. Paris paye-t-elle ses attaques contre le secret bancaire ?

 

En accusant la Suisse d'être toujours un paradis fiscal, lors du G20 à Nice en novembre dernier, Nicolas Sarkozy a-t-il définitivement torpillé le Rafale de Dassault ? Depuis quatre ans, l'avion français était en concurrence avec le Gripen du suédois Saab et l'Eurofighter d'EADS pour remplacer les vieux chasseurs Tiger datant des années soixante-dix. Un marché estimé entre 2,5 et 3,3 milliards d'euros pour livrer à la Confédération, d'ici 2015, 22 avions de combat. Mercredi 30 novembre, le Conseil fédéral (gouvernement) a tranché en faveur du Gripen, tout en reconnaissant qu'à défaut d'être l'avion le plus performant, il avait essentiellement pour avantage d'être le moins cher.

 

Ueli Maurer, le ministre suisse de la Défense, n'est peut-être pas un fin stratège, mais il est au moins sincère. Il a reconnu que le gouvernement a "sciemment décidé de ne pas positionner la Suisse au plus haut niveau européen s'agissant des performances des nouveaux avions de combat". En clair, Ueli Maurer, dirigeant de l'Union démocratique du centre (UDC), la formation la plus à droite de l'échiquier politique, reconnaît que son pays se contente d'un second choix...

 

Vengeance contre Paris

 

En effet, de l'avis des évaluations menées par des pilotes, le Gripen était l'appareil le moins performant. Il n'aurait obtenu que 6,2 sur 10, contre 8,2 pour le Rafale (et 6,2 pour l'Eurofighter). Dès l'annonce du choix gouvernemental, Fernand Carrel, le commandant des forces aériennes, s'est précipité au micro de la radio suisse romande pour lancer que "tous les spécialistes savent que le Rafale de Dassault est le meilleur". En revanche, il était le plus cher et aurait coûté un milliard de francs suisses (800 millions d'euros) supplémentaires au budget de la Défense.

 

La presse n'est pas dupe. Dans son éditorial daté du 1er décembre, le quotidien Le Temps explique l'échec du Rafale "en raison des agressions verbales et de l'attitude arrogante des dirigeants français envers la Suisse". Berne n'a jamais pardonné à Éric Woerth, l'ancien ministre du Budget, d'avoir brandi des données volées dans une banque genevoise. Encore moins à Nicolas Sarkozy d'avoir montré du doigt la Suisse lors du dernier G20, coupable de refuser de procéder à l'échange automatique d'informations avec les autres autorités fiscales européennes.

 

Projet de référendum

 

La Tribune de Genève va plus loin encore en écrivant : "La France et son Rafale ont-ils payé le fait qu'il y a un contentieux fiscal avec la Suisse ? Ueli Maurer n'a pas caché hors conférence de presse qu'il avait tenté de lier les deux dossiers." Dassault, qui essuie un nouvel échec après celui infligé il y a quelques jours par les Émirats arabes unis, n'avait pourtant pas lésiné pour emporter la décision. En sponsorisant notamment le Solar Impulse, l'avion solaire du Suisse Bertrand Piccard, et en finançant le musée de l'aviation militaire de Payerne.

 

Le remplacement des F5 Tiger obsolètes, qui divise la classe politique suisse depuis déjà des années, risque de connaître d'autres soubresauts. La gauche et les écologistes ne sont guère convaincus de l'utilité, pour un si petit pays, de se doter d'avions de chasse qui quittent l'espace aérien helvétique en un quart d'heure ! Cet achat à 3 milliards de francs suisses (2,5 milliards d'euros) risque donc d'être soumis à un prochain référendum.

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 12:30

http://www.usinenouvelle.com/mediatheque/8/4/0/000146048_5.jpg

 

30 novembre 2011 par Astrid Gouzik L’USINE NOUVELLE

 

Alors qu’il partait favori, le Rafale de Dassault n’a visiblement pas séduit nos voisins helvètes. Le Gripen de Saab l'emporte notamment en raison de son faible coût d'acquisition et d'entretien.

 

Après quelques heures d'attente et de rumeurs, le Conseil fédéral l'a confirmé : il a bien choisi le Gripen de Saab pour remplacer les chasseurs F-5 Tiger vieillissants des forces aériennes suisses. Il laisse ainsi sur le tarmac le Rafale de Dassault et l’Eurofighter du consortium EADS-Cassidian.

 

Derrière ce choix de la Suisse, c'est le remplacement de la flotte de Northtrop F-5 Tiger qui est en jeu, mais aussi un contrat industriel dont le groupe national Ruag pourrait profiter. L'entreprise nationale, confrontée à des difficultés économiques fae à la hausse du franc suisse, serait en effet associée à la construction des 22 chasseurs commandés pour les forces aériennes suisses.

 

Avec ce contrat évalué par le ministère de la Défense à 3,1 milliards de francs suisses (2,5 milliards d'euros environ), Saab signe là une belle victoire pour son chasseur JAS-39 E/S Gripen NG. L'appareil était donné bon dernier dans les deux rapports d'évaluations techniques établis en 2008 et 2009 face à ses concurrents, le Rafale et l'Eurofighter. Son premier atout reste son prix catalogue, le plus bas de tous : une cinquantaine de millions d'euros selon des estimations diffusées par la presse suisse, contre 110 millions environ pour le Rafale. Ses prix s'entendent avion nu, sans pièces de rechange et armements.

 

Dans un communiqué, le Conseil fédéral suisse précise d'ailleurs les arguments économiques de son choix : "le Gripen est sensiblement plus avantageux que les deux autres offres, non seulement à l'acquisition mais aussi en ce qui concerne les coûts d'entretien. Cette décision permet d'acquérir un avion performant sans compromettre d'autres domaines de l'armée ni leurs équipements indispensables."

 

Reste que le Gripen proposé par Saab est un modèle encore en développement. Il s'agit du NG, version améliorée du Gripen C/D testé en 2008 par les pilotes suisses. Le constructeur suédois le dote d'un nouveau radar notamment et d'un nouveau moteur plus puissant fourni par l'américain GE. Saab Group doit maintenant régler les modalités de la commande avec ses interlocuteurs suisses. Le contrat final étant soumis pour validation au Parlement du pays en février 2012.

 

Outre l'armée suédoise, Saab a déjà livré son Gripen en Afrique du Sud et en Thaïlande. Il reste en compétition au Brésil face au Rafale et au F/A-18 Super Hornet de Boeing.

 

Pour le français Dassault, le choix suisse obscurcit encore davantage les chances d'exportation de son Rafale. En effet, pour le moment le seul acheteur pour son avion de combat est l’Etat français… Les gros espoirs qui reposaient sur les épaules de la Suisse sont aujourd’hui déçus.

 

La chance la plus proche maintenant est en Inde. Dassault attend en effet une décision des autorités indiennes qui devrait intervenir d’ici à la mi-décembre pour un duel entre le Rafale et l'Eurofighter.

 

Le Gripen en démonstration en Suisse en septembre 2011

 

 


 

 

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 17:40
Le Rafale recalé en Suisse

 

30/11/2011 latribune.fr

 

Le gouvernement suisse vient d'annoncer qu'il a décidé d'acheter vingt-deux avions de combat Gripen au groupe suédois Saab, préférant cet avion au Rafale du français Dassault et à l'Eurofighter du groupe EADS.

 

Nouvel échec pour le Rafale français ! Le gouvernement suisse a décidé d'acheter vingt-deux avions de combat Gripen au groupe suédois Saab, pour remplacer ses F5 Tiger obsolètes, a-t-il annoncé ce mercredi.

 

Berne a préféré cet avion au Rafale du français Dassault et à l'Eurofighter du groupe EADS, également en lice pour ce contrat de plusieurs milliards de francs suisses.

 

Mi-novembre, le Rafale, qui n'a jamais encore pu être exporté, avait connu un échec similaire aux Emirats arabes unis, après une autre déconvenue au Brésil.

 

Le Rafale est encore en compétition pour un marché en Inde.

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 12:30
L'Eurofighter défie le Rafale aux Emirats arabes unis

13/11/2011 Michel Cabirol, laTribune.fr

 

Les Emirats arabes unis, agacés par la gestion brouillonne des Français, font monter les enchères et demandent à BAE Systems de concurrencer l'offre de Dassault Aviation avec leur Eurofighter.

Douche glacée pour le Rafale et la France ce dimanche lors de l'inauguration du salon aéronautique, le Dubaï Airshow. Les Emirats arabes unis (E.A.U.), jusqu'ici en négociations exclusives avec Dassault Aviation pour l'acquisition de 60 Rafale, pour un montant éstimé entre 6 à 8 milliards d'euros, ont révélé avoir demandé au consortium Eurofighter (BAE Systems, EADS et l'italien Finmecannica) de lui faire une offre commerciale (« Request for proposal » ou RFP). Une annonce qui a complètement pris au dépourvu tous les industriels et officiels français présents au salon.

Les discussions entre Abu Dhabi et BAE Systems, qui porte la proposition commerciale de l'Eurofighter aux Emirats, ont débuté il y a moins d'un mois. Le 17 octobre dernier, le groupe britannique a présenté l'Eurofighter Typhoon aux Emiriens, qui, dans la foulée, ont demandé à BAE Systems de formuler un RFP.

Pris à froid, les industriels et officiels français, interrogés au Dubaï Airshow par « La Tribune », minimisent ce coup de théâtre. Ils assurent pour la plupart qu'il s'agit d'une tactique des E.A.U. pour faire baisser le prix du Rafale, jugé trop cher. La ficelle semble grosse mais aujourd'hui les industriels veulent croire à leur analyse. « Est-ce un moyen de faire courir un lièvre devant Dassault Aviation ou les E.A.U. cherchent-ils vraiment une alternative », se demande un industriel tricolore. « Il y a différentes grilles de lecture celle que l'on privilégie pour le moment, c'est celle d'une tactique de négociations des Emiriens », estime un autre. Il est vrai que les E.A.U. avaient déjà fait en 2010 à Boeing une demande d'information technique pour le F/A-18 Super Hornet. Sans aller beaucoup plus loin.

Pas de pilote dans l'avion

Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, confirme que « cette demande de cotation apparaît plus comme une mesure d'animation de la procédure ». Il veut encore croire que la France est proche « du point final d'une négociation très bien engagée ». « Selon la position que l'on occupe, chaque froncement de sourcils peut rapporter ou coûter quelques centaines de millions d'euros », dit-il. Une chose est sûre, si Abu Dhabi choisit l'Eurofighter, il ne pourra plus compter sur la France pour lui reprendre les 60 Mirage 2000-9 que l'Emirat avait la possibilité de céder en cas d'accord sur le Rafale.

Pourtant, depuis plusieurs semaines, les clignotants s'étaient mis au rouge pour l'avion de combat de Dassault Aviation. La décision des E.A.U. de mettre en piste l'Eurofighter est donc clairement « un signal envoyé à Dassault Aviation », estime un industriel. L'échec cuisant du Rafale au Maroc a été semble-t-il aujourd'hui trop vite oublié. Et pourtant ce n'était qu'en 2007, un temps pas si lointain où Nicolas Sarkozy voulait constituer une équipe de France unie, qui parle d'une seule voix à l'exportation pour gagner les grands appels d'offres internationaux civils et militaires en général, et ceux concernant le Rafale en particulier. Car le chef de l'État s'est secrètement fixé le défi d'être celui qui vendra enfin l'avion de combat tricolore à un pays étranger. Pour ce faire, il avait nommé un pilote, Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Élysée, en qui il avait toute confiance, et créé un outil, la « war room », censée impulser une stratégie et une cohérence à ce qu'il appelait « l'équipe de France ». Le bilan est plutôt mitigé au bout de cinq ans mais au moins, la France parlait d'une seule et même voix à ses interlocuteurs.

Las. Claude Guéant, parti au ministère de l'Intérieur, la cacophonie semble être revenue dans cette « équipe de France » privée de capitaine. Chassez le naturel il revient au galop. C'était le cas il y a peu de temps encore pour le Rafale aux Emirats. Abu Dhabi, qui a relancé les négociations en plein été et a maintenu un rythme intensif, y compris lors du ramadan en août, entendaient depuis quelques semaines plusieurs sons de cloche au gré des visiteurs venus vendre les qualités et les prouesses du Rafale. « Les Emirats avaient trop d'interlocuteurs, l'industriel mais aussi beaucoup trop d'étatiques », confirme-t-on au ministère de la Défense, qui stigmatise plutôt « l'État et ses chapelles trop nombreuses ». Il manque visiblement à nouveau un pilote d'autant que le nouveau secrétaire général de l'Élysée, Xavier Musca, n'a vraiment pas le temps de gérer ce dossier jugé « mineur » au regard de toutes les catastrophes qui s'abattent les unes après les autres sur la zone Euro. Par défaut, le dossier échoit au chef d'état-major particulier du président de la République Benoît Puga, un officier de la Légion étrangère, ancien patron des opérations spéciales et qui était auparavant à la tête de la Direction du renseignement militaire. Le général, qui a remarquablement géré l'intervention militaire française en Libye (opération Harmattan), selon la plupart des observateurs, est semble-t-il moins aguerri sur ce type de dossier.

Incompréhensions

À Abu Dhabi, l'incompréhension monte de plus en plus. À tel point que furieux le prince héritier d'Abu Dabi, Cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, qui a l'impression que les Français ne l'écoutent plus, fait une visite express de quelques heures à Paris après l'été en septembre pour rencontrer Nicolas Sarkozy à l'Élysée. Mal préparée, la visite, censée tout remettre en ordre, ne fait pas avancer d'un pouce le dossier du Rafale. Bien au contraire. Mal briefé, le chef de l'État, pensant que le dossier Rafale était enfin réglé, aborde cette rencontre avec un angle de politique régionale, évoquant entre autre la question de la Palestine. Cheikh Mohamed repart de Paris sans avoir les réponses qu'il attendait. D'autant qu'il se plaindrait d'un gros écart de prix. C'était pourtant l'une de ses trois demandes personnelles à Nicolas Sarkozy : obtenir un prix raisonnable. Ses deux autres souhaits : disposer d'un avion plus performant que le Mirage 2000-9 et que la France finance une partie des coûts « non récurrents » du Rafale.

« Le débriefing de la visite de Cheikh Mohamed à l'Élysée est violent », rapporte un observateur. Conséquence, quelques jours plus tard, Nicolas Sarkozy décide de confier le dossier au ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. « Il fallait une personne de poids pour remettre le dossier à l'endroit », explique-t-on à « La Tribune ». La « nomination » d'Alain Juppé, en tant que nouveau patron des négociations, a semble-t-il permis de remettre le dossier sur les rails. Trop tard ? Les E.A.U., boudeurs, ont quant à eux mis très longtemps pour désigner un nouveau patron des négociations. Et ont décidé de mettre à l'épreuve les Français avec l'Eurofighter. Mais, dans le camp français, certains, comme Gérard Longuet, continuent de parier sur la possibilité d'une annonce le 2 décembre, jour du quarantième anniversaire de la fédération des E. A. U... 

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 17:30

http://blog.avionslegendaires.net/wp-content/uploads/2011/11/rafale-vente-emirat-suisse-inde-564x272.jpg

 

2 novembre 2011 par Gaëtan - blog.avionslegendaires.net

 

Le constructeur Dassault Aviation ainsi que le gouvernement français attendent, dans les prochaines semaines, avec impatience les décisions respectives de trois pays où le Rafale est dans la course finale : les Emirats arabes unis, l’Inde et la Suisse.

 

 

Les prochains mois s’annonce cruciaux pour l’avenir du Rafale à l’exportation… Bien évidemment si aucun nouveau coup de théâtre ou report des votes des éventuels acheteurs ne se reproduisent. Actuellement trois pays ont formulé un vif intérêt pour l’avion de combat Rafale de Dassault Aviation. Un appareil qui capitalise aujourd’hui sur ses performances opérationnelles de haut niveau en Libye et en Afghanistan. Même si ces concurrents directs, que sont l’Eurofighter Typhoon et le Saab Gripen ont aussi été engagés, le Rafale a démontré de façon exemplaire qu’il pouvait remplir les besoins opérationnels de nombreux pays. Cela pourrait faire pencher la balance en faveur d’un appareil qui a pataugé jusqu’ici à l’export. La France, après la déconvenue brésilienne, dispose de réelles chances de succès aux Emirats arabes unis, en Inde et en Suisse. Reste à transformer ces signaux favorables en contrats fermes et définitifs. Il y a plus de 200 appareils en jeu dans ces différents appels d’offre

E.A.U.

Les Emirats arabes unis (EAU) ont toujours été de fidèles consommateurs des produits Dassault. L’enjeu de cette vente porte sur 63 Rafales. Malheureusement, ils sont aussi très susceptibles et un article dans un journal détenu par le groupe Dassault a failli anéantir les efforts commerciaux. Cela les à au moins retardés. Ainsi une visite expresse du prince héritier d’Abu Dabi, Cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, à l’Élysée, s’est plutôt mal passée.

 

L’autre point d’achoppement c’est la rétrocession des excellents Mirage 2000-9, dernière version de l’appareil spécialement conçue pour Abu Dhabi, et qui a également participé aux côtés des Français à l’opération Harmattan. Ce modèle a même été capable de descendre un F-22 en combat simulé. Mais ces clients capricieux exigeraient la reprise de leurs Mirage 2000-9, certes anciens mais toujours opérationnels. Dassault devrait les racheter donc pour … les revendre ensuite. Reste à qui ?

 

Enfin, il faut aussi insister sur le fait que ces derniers mois, les discussions ont aussi porté sur la volonté d’obtenir une version améliorée de l’appareil. Un Rafale doté d’un moteur plus puissant d’une poussée de 9 tonnes et équipé d’un radar de dernière génération. Mais les performances de l’avion de chasse lors des combats en Libye auraient rassuré les acheteurs.  Ils sembleraient aujourd’hui se ranger aux équipements standards.

Seul point positif, les Emirats arabes unis se sentent quelque peu redevables à l’égard de la France après sa décision d’implanter une base interarmées française dans ce pays du Golfe. D’après les dernières annonces officielles, cette vente serait sur le point d’être conclue.

Inde

Pour l’Inde, la date importante pour le Rafale, c’est demain le 4 novembre. Le jour où New Delhi va ouvrir les enveloppes commerciales de Dassault Aviation et d’EADS concernant l’appel d’offre pour l’acquisition de 126 avions de combat. Le programme MMRCA (remplacement des Mig-21) qui a été lancé en août 2007 après six années de longues  réflexions devrait toucher à sa fin prochainement. Pour ce dernier moment, il reste seulement deux finalistes : le Rafale et l’Eurofighter, défendu par le consortium BAE Systems, EADS et l’italien Finmeccanica. L’Inde avait déjà écarté les américains de Lockheed Martin et de Boeing, avec leurs F-16 IN Super Viper et F/A-18E/F Super Hornet  ainsi que l’avion russe MiG-35 et le  Saab Gripen suédois.

 

On en saura plus sur les chances de victoire de l’avion de combat français pour ce contrat évalué entre 10 et 12 milliards de dollars. Les experts indiens devront examiner les offres pour savoir si les deux industriels évoquent bien le même périmètre industriel, technique, opérationnel au regard des prix avancés. L’Inde n’achète pas seulement un avion de combat mais aussi toute la gestion opérationnelle et le support au regard du coût de possession des deux appareils. Selon des règles indiennes, le soumissionnaire le moins-disant (c’est à dire le moins cher) est considéré comme le gagnant. Si l’on se réfère au cas de la Suisse, l’Eurofighter a été jugé trop cher par rapport au Rafale, nous verrons si cela se vérifie en Inde.

 

Par contre l’Eurofighter est régulièrement présenté comme le favori de la compétition indienne car EADS possède une grosse capacité de lobbying développée à travers les instances diplomatiques des 4 pays partenaires et en particulier par les liens entre Britanniques et Indiens. Ensuite selon les termes de l’appel d’offres, 18 appareils seront directement fournis au pays tandis que 108 autres avions seront fabriqués directement en Inde par Hindustan Aeronautics à la suite d’un transfert de technologies. Le premier lot de ces avions devrait être livré dès 2014.

Suisse

La Suisse, dont la flotte est composée en partie de (très) vieux Northrop F-5 Tiger II, pourrait acquérir entre 22 appareils en une ou plusieurs tranches. Le Conseil Fédéral qui avait pourtant repoussé sine die l’acquisition d’avions de combat, est aujourd’hui très pressé. À tel point que le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) veut  décider avant le 14 décembre, date des élections au Conseil fédéral.

 

Les concurrents se trouvent face à une demande claire de la Suisse : 22 avions pour un budget maximum de 5 milliards de francs suisses. Une somme assez juste pour combler le départ à la retraite des vénérables F-5 et assurer à la Suisse sa protection. A l’issu de l’évaluation technique, c’est le Rafale qui a été classé en tête de liste, car répondant quasiment parfaitement au cahier des charges. Le Rafale dispose donc de sérieuses chances, en dépit de son prix plus élevé que celui du Gripen NG (version qui n’existe que sur le papier, rappelons-le). De nombreuses compensations seront accordées à l’industrie suisse, qui concerne plus de 300 entreprises de tous les cantons. De plus l’Armée de l’Air propose à la force aérienne helvète de s’entraîner dans l’espace aérien français (tout proche) et de disposer d’une base de soutien commune avec les Rafale français (certaines bases aériennes sont à quelques minutes de la Suisse). C’est là l’un des points forts de l’offre de Dassault.

Patience donc…

Et le Brésil dans tout ça… Comme on l’avait souligné dans un article précédent, les brésiliens sont « à sec » et ne pourront acheter de Rafale qui sembleêtre leur préféré (pour le gouvernement), ni d’autres avions de chasse récents d’ailleurs. A la rigueur à nos « amis » brésiliens pourraient récupérer en attendant les Mirage 2000-9 émiratis d’occasion, afin de compenser le départ à la retraite de leurs très vieux Mirage, qui eux n’attendront pas la relève.

 

Donc, si Dassault fait le « Hat Trick » (comme on dit en football), c’est tout de même la production de 211 Rafales en perspective et sa présence sur de nombreux fronts à l’avenir.

Suite au prochain épisode…

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 12:00
PLF 2012 : le budget de défense en croissance

30 septembre 2011 par J H l- DSI n°74, octobre 2011

 

Selon le projet de loi de finance 2012, le budget de défense va connaître une croissance à 31,72 milliards d’euros (39,37 milliards avec les pensions, soit 1,9 % du PIB), soit 550 millions d’euros de plus qu’en 2011. Boosté par des recettes exceptionnelles qui n’ont manifestement pas toutes été versées à la défense (elles se montent à 1,09 milliard), le budget comprend toujours un poste « équipement » de 16,5 milliards d’euros (16 en 2011).

 

Ce montant, toutefois, doit être relativisé, dès lors qu’il comprend les infrastructures mais aussi le Maintien en Condition Opérationnelle (MCO). Concrètement, l’équipement stricto sensu et hors dissuasion représente 7,8 milliards d’euros. La dissuasion (y compris ses infrastructures, études, etc.) représente 3,4 milliards. Le MCO passe à 3 milliards, en augmentation. Plus largement, la masse salariale hors-pension passe de 11,7 milliards en 2011 à 11,6 en 2012.

 

Concrètement, seront reçus en 2012 : 1 C-160 Gabriel rénové, 7 nacelles de reconnaissance Areos, 11 Rafale, 2 Falcon 2000 LX, 5 CN235, 228 AASM, 2 systèmes SAMP/T et 61 missiles Aster, 10 missiles MICA, 15 Mistral rénovés, 3 EC725 Caracal, 8 NH90, 4 Cougar rénovés, 6 Tigre, 4 036 FELIN, 100 VBCI, 38 VHM, 16 Exocet MM40 bloc 3, 1 frégate FREMM, 1 BPC, 1 500 Ensembles de parachutage du combattant (EPC), 200 véhicules Petits véhicules protégés (PVP); 3 Système de Pose Rapide de Travure (SPRAT), 12 réseaux navals RIFAN étape 2, 51 stations ASTRID phase 2, 11 stations navales et 1 téléport TELCOMARSAT, 17 kits de numérisation SI Terre, 10 stations sol et navales SYRACUSE III.

 

Sont au programme pour 2012, pour la dissuasion, la commande d’une tranche de production du missile balistique M51.2 ; le lancement de la réalisation du programme TRANSOUM relatif aux transmissions stratégiques ; la poursuite de la rénovation des C135. En matière de commandement et maîtrise de l’information, sont programmés la poursuite de la réalisation de deux satellites optiques à très haute résolution MUSIS ; la poursuite de la numérisation des forces et la modernisation de leurs moyens d’information et de communication avec les commandes de 19 réseaux navals RIFAN étape 2 et de 8 systèmes de drones tactiques SDTI ; la réalisation de travaux de développement pour le programme CONTACT (réseau de radiocommunication tactique) ; le lancement des travaux de développement du Système d’information des armées (SIA).

 

En matière de combat, sont prévus le lancement de la rénovation des avions de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2), la préparation du prochain arrêt majeur du porte-avions Charles-de-Gaulle et du développement du missile Antinavire Léger (ANL). La projection devrait compter sur 2 avions Falcon 2000 LX, la rénovation de 5 Cougar ; 1 500 EPC ; 34 NH90 ; 100 PVP. En matière de sauvegarde/protection, sont au programme 1 Bâtiment de Soutien et d’Assistance Hauturiers (BSAH) ; 3 systèmes de Détection et d’identification d’agents Biologiques (DETECBIO) ; 3 patrouilleurs de type Supply Ship.

 

Consulter le budget 2012 de la défense : mindef_VF[1]

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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 16:55
Rafale au Brésil : la France fixée début 2012

 

11 juillet 2011 par Ana Lutzky – L’USINE NOUVELLE

 

La décision brésilienne sur l'achat éventuel d'avions de combat français Rafale, attendue pour le printemps, est reportée à "début 2012". C'est ce qu'a annoncé samedi le ministre de la Défense brésilien Nelson Azevedo Jobim.

 

Interrogé sur le calendrier de la décision, Nelson Jobim a indiqué qu'elle n'interviendrait qu'en début d'année prochaine. Une déclaration faite en marge des "Rencontres économiques" d'Aix-en-Provence.

 

Il a expliqué ce contre-temps par le changement politique occasionné par l'élection à la présidence de Dilma Rousseff en novembre, qui a succédé au président Luiz Inacio Lula da Silva. "Pour le moment, nous nous concentrons sur des questions de politique intérieure, avec le nouveau gouvernement", a-t-il justifié.

 

Le Rafale de Dassault est en compétition avec le F/A-18 Super Hornet de l'américain Boeing et le Gripen NG du suédois Saab, pour un marché évalué entre quatre et sept milliards de dollars.

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 21:35

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/15/Stormshadowcrop.JPG

 

21/06/2011 AEROCONTACT

 

LE BOURGET, 21 juin (Reuters) - MBDA a organisé mardi au salon du Bourget une conférence de presse avec deux pilotes de chasse pour illustrer le rôle joué par ses missiles, notamment le Storm Shadow/SCALP de précision, dans l'opération militaire aérienne en cours en Libye.

 

La résolution 1973, adoptée en mars par le Conseil de sécurité des Nations unies, vise à mettre en place une zone d'exclusion aérienne protégeant les populations civiles contre les bombardements de l'aviation kadhafiste. L'opération dure maintenant depuis plus de quatre mois.

 

Deux pilotes britanniques de Tornado GR4 sont venus détailler sur le stand de MBDA l'armement qu'ils ont embarqué fin mars-début avril lors d'une de leurs missions dans le ciel libyen, et l'usage précis qui en a été fait pour détruire des objectifs stratégiques au sol.

 

"Certains disent que plus l'intervention dure, plus les risques augmentent, je ne partage pas cet avis", a déclaré James Cooke, l'un des deux militaires. "Nous sommes bien équipés pour continuer ce travail, à savoir traiter des cibles avec le moins de pertes humaines possible".

 

Dans un communiqué, le missilier a rappelé que l'armée britannique avait déjà employé en opération des missiles SCALP avant l'intervention en Libye, mais qu'il s'agissait pour la France d'une première.

 

Le 24 mars, deux Mirage 2000D et quatre Rafale ont tiré plusieurs de ces missiles contre une base aérienne des forces loyalistes libyennes.

 

MBDA, détenu à 37,5% par BAE Systems et par EADS et à 25% par Finmeccanica, a réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de 2,8 milliards d'euros pour un carnet de commandes de 10,8 milliards d'euros.

 

(Gilles Guillaume, édité par Benoît Van Overstraeten)

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 07:15
L'aviation navale européenne

21/06/2011 MER et MARINE

 

A l'occasion du salon du Bourget, nous faisons un point sur les principaux programmes d'avions maritimes développés en Europe. De la chasse embarquée à la surveillance et la patrouille maritime, les industriels proposent différents produits destinés à remplacer les appareils anciens et mieux répondre aux besoins des militaires dans un contexte géostratégique nécessitant polyvalence et souplesse d'emploi.


Rafale M emportant un Exocet AM39 (© : DASSAULT AVIATION)

AVIATION EMBARQUEE

Rafale Marine : Fer de lance de l'aéronavale française

Arrivé à partir de 1999 dans l'aéronautique navale française, au sein de la flottille 12F, le Rafale Marine est mis en oeuvre à partir du porte-avions Charles de Gaulle. Engagé depuis plusieurs années sur le théâtre afghan et ayant participé à de nombreux exercices internationaux, l'avion de combat de Dassault Aviation, après une longue montée en puissance, tient ses promesses et démontre ses performances. Son engagement en Libye depuis plus de trois mois, notamment depuis le porte-avions Charles de Gaulle, permet, pour la première fois, de déployer l'ensemble des nouvelles capacités. Ainsi, le Système de Protection et d'Évitement des Conduites de Tir du Rafale (SPECTRA) a été utilisé dans un véritable environnement de guerre, face à des stations radars et des moyens antiaérien, alors que les avions ont tiré leurs premiers missiles de croisière Scalp EG et de nombreux Armement Air Sol Modulaire (AASM) ont fait mouche avec une remarquable précision. Quotidiennement, le Rafale sert également aux missions de reconnaissance, dont les renseignements, précieux, permettent de repérer les cibles et juger de l'efficacité des attaques.


Rafale M emportant un Scalp EG (© : MARINE NATIONALE)

Avec la mise en service du standard F3 fin 2009 et l'ouverture en 2010 de nouvelles capacités opérationnelles, le Rafale présente aujourd'hui une polyvalence impressionnante. Défense aérienne, assaut contre cibles terrestres ou navales, dissuasion nucléaire, reconnaissance, ravitaillement en vol... Le Rafale est devenu un véritable « couteau suisse ».
Doté d'un canon de 30mm, il peut emporter des missiles air-air Mica EM et Mica IR, des bombes à guidage laser GBU, l'Armement Air Sol Modulaire (AASM) et le missile de croisière Scalp EG. Le Rafale M est aussi qualifié pour la mise en oeuvre de l'Exocet AM39 Block2 Mod2, version numérisée du missile antinavire spécialement développée pour lui. En 2010, l'avion a également été déclaré apte au déploiement du nouveau missile nucléaire ASMP-A. Cette même année, les premières nacelles de désignation laser Damoclès, qui permettent des tirs autonomes, ont été livrées. Le Rafale acquière, dans le même temps, un rôle de reconnaissance, avec l'arrivée des premiers pods Reco NG. On notera enfin qu'une capacité « nounou » existe pour le ravitaillement en vol. Dans cette configuration, l'avion emporte des bidons supplémentaires, afin de ravitailler d'autres appareils et augmenter, ainsi, le rayon d'action ou l'autonomie du groupe aérien embarqué.


Rafale doté d'un pod Damoclès (© : DASSAULT AVIATION)


Rafale au catapultage sur le Charles de Gaulle (© : EMA)


Rafale Marine (© : DASSAULT AVIATION)

C'est donc avec des capacités aériennes nettement accrues que le Charles de Gaulle est désormais déployé. Remplaçant les Crusader, aujourd'hui retirés du service, ainsi que les Super Etendard Modernisés (SEM), qui cesseront de voler en 2015 ; les Rafale doivent être livrés à 60 exemplaires à la marine. Mi-2010, le 30ème appareil, sur 58 avions commandés en quatre tranches ; avait été livré. Après la 12F, une seconde flottille, la 11F, passera du SEM au Rafale entre 2011 et 2012. Puis ce sera au tour de la 17F, qui doit effectuer la transformation d'ici 2015. Malgré tout, la jonction avec la fin de vie du SEM reste tendue, l'aéronautique navale ne comptant qu'une vingtaine de Rafale en ligne. En raison des contraintes budgétaires, la cadence de production demeure lente et les marins ont perdu accidentellement, en 2009 et 2010, les M18, M22 et M25. De plus, les 10 premiers Rafale M ne sont pas disponibles. Le M1 sert à l'expérimentation de nouveaux équipements et les M2 à M10, livrés au standard F1, ne reprendront du service qu'entre 2014 et 2017, à l'issue d'un retrofit qui les portera au standard F3. D'ici là, le Rafale aura intégré de nouvelles évolutions. Le nouveau radar RBE-AESA à antenne active de Thales équipera le M34, qui sera livré en 2012 et achèvera le développement des senseurs de nouvelle génération. En plus de ces améliorations, la préparation d'un nouveau standard a débuté. Le Rafale F4 disposera notamment du missile air-air à longue portée Meteor.


ASMP-A sur le Rafale (© : ARMEE DE L'AIR)

ASMP-A La mise en service opérationnelle de la nouvelle arme de dissuasion aéroportée française est intervenue en juillet 2010. Déployée depuis le Rafale, l'ASMP-A emporte une nouvelle tête nucléaire TNA d'une puissance de 300 kilotonnes, sa portée étant donnée à 500 kilomètres en tir à haute altitude. Pesant 850 kilos pour une longueur de 5.25 mètres, ce missile à statoréacteur peut atteindre Mach 3 et voler à très basse altitude. Ses capacités de pénétration et de précisions sont accrues par rapport à celles de son aîné, l'ASMP, qui était mis en oeuvre par le Super Etendard Modernisé. Les soutes du porte-avions Charles de Gaulle ont été adaptées pour recevoir le nouveau missile.


AASM sur le Rafale (© : SAGEM)

AASM L'Armement Air Sol Modulaire de Sagem équipe le Rafale, soit six engins de 250 kg par avion. Pouvant être tiré à basse altitude, avec un fort dépointage de la cible, de jour comme de nuit et par tous les temps, l'AASM offre une précision de l'ordre du mètre et une portée supérieure à 50 km. En juin 2010, le premier tir d'un engin à guidage terminal laser a été réalisé, complétant les versions GPS/inertiel et GPS/inertiel/infrarouge déjà qualifiées. L'AASM permet d'engager des cibles mobiles manoeuvrantes, terrestres ou marines. Il est constitué d'un kit de guidage et d'un kit d'augmentation de portée s'adaptant aux corps de bombe existants de 250 kg et, à terme, de 125, 500 et 1000 kg.


Le Meteor (© : MBDA)

METEOR C'est le nouveau missile air-air à longue portée développé pour équiper le Rafale, l'Eurofighter et le Gripen. Mené par l'Allemagne, l'Espagne, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et la Suède, ce programme est porté industriellement par MBDA UK. Long de 3.65 mètres, le Meteor est propulsé par statoréacteur. Sa vitesse devrait être supérieure à Mach 4 et sa portée sera d'une centaine de kilomètres, avec une zone d'interception assurée dans laquelle la cible ne pourra s'échapper. La mise en oeuvre du Meteor sur Rafale est espérée en 2017. Pour les missions de combat aérien, l'avion français pourra embarquer jusqu'à quatre munitions de ce type, en complément des Mica EM et IR.


Pod Damoclès sur le Rafale (© : DASSAULT AVIATION)

RECO NG Avec le système de reconnaissance de nouvelle génération, dont les premiers exemplaires ont été livrés en 2010 par Thales, le Rafale remplace le SEM pour les missions de reconnaissance. Le pod Reco NG permet d'augmenter les capacités de renseignement et transmettre les images au sol, ou sur navire, via liaison de données (L16). Permettant le recueil d'informations de jour comme de nuit, à toute altitude, à grande distance et forte vitesse, il est interfacé avec le système local de préparation et de restitution de mission (SLPRM) et avec le système d'aide à l'interprétation multi-capteurs (SAIM). Qualifié en octobre 2009, Reco NG a été mis en service cette année dans la marine française.


F-35 B (© : LOCKHEED-MARTIN)

F-35 : Les essais se poursuivent

Porté par le groupe américain Lockheed-Martin et impliquant de nombreux acteurs internationaux, notamment britanniques, Italiens et néerlandais, le programme Joint Strike Fighter (JSF) en est toujours au stade des essais. Marqué par d'importants retards et surcoûts, ce programme fait actuellement l'objet d'une reprise en main, imposée par le Pentagone. Depuis 2006, plusieurs centaines de vols d'essais ont été réalisés et les tests ont redoublé ces derniers mois. La version catapultée, le F-35 C, a décollé pour la première fois en juin 2010, le troisième prototype étant livré en mai 2011. Variante à décollage court et appontage vertical, le F-35 B, doté d'une soufflante intégrée au fuselage et d'une tuyère orientable vers le bas, a réalisé son premier atterrissage vertical en mars 2010. Le 12 mai 2011, le prototype BF-01 réalisait son 100ème décollage vertical, 106 manoeuvres de ce type étant prévues cette année. Quant à la variante conventionnelle, le F-35 A, elle a récemment atteint Mach 1.53, la plus importante vitesse enregistrée jusqu'ici pour l'appareil. Conçu pour être embarqué sur porte-avions, le F-35 C, avec train avant renforcé et crosse d'appontage, doit être livré à partir de 2014 à l'US Navy, où il remplacera les F/A-18 A et F/A-18 D Hornet. Ce modèle a également été retenu par la Royal Navy, qui devait initialement s'équiper de F-35 B pour constituer le groupe aérien de son futur porte-avions et remplacer les Harrier GR9 mis en oeuvre auparavant sur les porte-aéronefs de la classe Invincible. Pour des raisons d'économies et d'interopérabilité avec ses alliés américains et français, la Grande-Bretagne a, néanmoins, décidé fin 2010 de modifier le design de son nouveau porte-avions. Abandonnant le tremplin situé à l'avant, le futur HMS Prince of Wales (qui sera peut être rebaptisé), livrable en 2018, sera doté de deux catapultes et d'une piste oblique avec brins d'arrêt.


F-35 B (© : LOCKHEED-MARTIN)


F-35 B (© : LOCKHEED-MARTIN)


F-35 C (© : LOCKHEED-MARTIN)


Le futur porte-avions britannique (© : BAE SYSTEMS)


Le BPE Juan Carlos I (© : ARMADA ESPANOLA)


Le Cavour (© : MARINA MILITARE)

Malgré ce retrait britannique, le F-35B, dont l'avenir paraissait un temps menacé, doit toujours équiper l'US Marine Corps pour embarquer sur les porte-hélicoptères d'assaut de l'US Navy. Mais cet appareil est aussi vital pour les aéronautiques navales espagnole et italienne. Il n'existe, en effet, aucun autre remplaçant au Harrier, qui équipe le porte-aéronefs Principe de Asturias et le porte-hélicoptères d'assaut Juan Carlos I de l'Armada, ainsi que le nouveau porte-aéronefs Cavour de la Marina militare (le Garibalidi ne peut embarquer le F-35). Pour l'Italie et l'Espagne, qui ont spécialement conçu leurs nouveaux bâtiments dans la perspective d'embarquer le F-35 B, voir le programme mené à son terme est donc une priorité. D'autres marines sont également intéressées par cet appareil embarqué, comme l'Australie, qui a commandé deux sisterships du Juan Carlos I (BPE) et pourrait ainsi recouvrer une aviation embarquée, capacité perdue depuis le désarmement du porte-avions HMAS Melbourne en 1982. Egalement impliquée dans le programme JSF, la Turquie s'est également vue proposer le BPE espagnol.


Le Sea Gripen (© : SAAB)

Gripen : Saab propose une version navalisée

Début 2010, Saab a créé la surprise en présentant une version navalisée du Gripen. Cette nouveauté fait suite à une demande d'informations exprimée par l'Inde, qui va renouveler son parc d'avions embarqués avec l'arrivée de ses nouveaux porte-aéronefs, les Vikramaditya et Vikrant. Même si des MiG-29K ont été commandés pour équiper ces bâtiments, New Delhi a souhaité se renseigner sur d'autres appareils. Et Saab a profité de l'occasion pour ajouter une corde à l'arc du Gripen. L'avionneur suédois propose une version modifiée du Gripen NG. Le Sea Gripen pourrait être soit catapulté, soit utilisé à partir de porte-aéronefs dotés d'un tremplin. Le retour se ferait au moyen de brins d'arrêt. Saab fait valoir la petite taille du Sea Gripen, qui permettrait d'embarquer un groupe aérien plus important sur des plateformes aux dimensions réduites. Outre le MiG-29K, l'avion de Saab pourrait alors concurrencer le F-35 B, avec un prix d'achat moins élevé. Dans cette optique, des marines européennes comme l'Espagne ou l'Italie pourraient s'y intéresser. Certains experts doutent néanmoins qu'une version navalisée du Gripen puisse être développée sans consentir d'importants investissements sur la cellule pour la rendre apte à la mise en oeuvre sur porte-aéronefs. Saab, de son côté, rétorque que la structure de son avion, conçue dès l'origine pour être très résistante, permettrait d'obtenir à moindre frais une variante répondant aux contraintes de la navalisation.


Atlantique 2 (© : MARINE NATIONALE)

PATROUILLE ET SURVEILLANCE MARITIME

Si l'aviation embarquée ne touche en Europe que quelques marines, le marché des avions de patrouille et de surveillance maritime (PATMAR/SURMAR) est, quant à lui, beaucoup plus vastes. Chaque pays a, en effet, besoin d'appareils spécialisés dans le contrôle des espaces maritimes, la lutte anti-sous-marine et antinavire, ainsi que le sauvetage en mer. Si, pour les missions de SURMAR, une offre existe pour doter les marines ou armées de l'Air de moyens performants et peu coûteux, la problématique est beaucoup plus complexe dans le domaine de la PATMAR. En effet, les flottes sont vieillissantes et, faute d'un nouveau programme européen, les marines se contentent, au mieux, de moderniser les avions existants. Même si ces outils sont essentiels, notamment pour les pays disposant d'une dissuasion nucléaire, les crédits nécessaires au développement d'une nouvelle plateforme sont difficiles à obtenir et ces projets, très onéreux, ne sont pas pour le moment érigés en priorité. Même la Grande-Bretagne a renoncé au programme Nimrod MRA-4, au risque de fragiliser la crédibilité de sa dissuasion. Plus réaliste, la France vient de lancer la modernisation de ses Atlantique 2 en attendant un nouvel avion vers 2030.
Dans ce contexte, et alors que certaines marines manquent d'options pour renouveler leur PATMAR (comme l'Allemagne qui a acheté d'occasion des P-3 Orion américains pour remplacer leurs vieux Atlantic et l'Italie qui envisage l'acquisition de P-8A Poseidon), certains industriels, comme Airbus Military, développent de nouvelles solutions. L'avionneur européen a, ainsi, lancé à partir de son avion de surveillance maritime CN235 un petit PATMAR à même de faire de la lutte anti-sous-marine et antinavire.


Atlantique 2 (© : MARINE NATIONALE)

Atlantique 2 : Une nouvelle jeunesse

Livrés à la marine française entre 1989 et 1997, 22 avions de patrouille maritime Atlantique 2 vont bénéficier d'une importante modernisation pour voler jusqu'en 2030. Il s'agit de traiter les obsolescences et redonner du potentiel au calculateur central de contrôle de mission, qui arrive à saturation après l'intégration de nouvelles capacités, comme la liaison 11 en 1998 et la torpille MU90 en 2010. Dans le domaine de la lutte anti-sous-marine, l'ATL2 va voir son sous-système acoustique modernisé. Il sera, vers 2014, capable de déployer et traiter les signaux de bouées acoustiques numériques, tout en s'inscrivant dans une logique de « multi-statisme », dans laquelle capteurs et plateformes travaillent en réseau. Entre 2015 et 2020, une seconde phase de modernisation doit porter sur la mise à niveau du radar, la veille et l'identification (FLIR), les communications (L16 ou L22) et l'autoprotection (leurres). Considéré comme une frégate volante, l'ATL2 peut voler 14 heures et embarquer six torpilles MU90 ou deux missiles antinavire Exocet AM39. Très polyvalent, il assure la protection des sous-marins stratégiques, participe à la surveillance et la protection des approches maritimes, à la lutte contre les trafics illicites et la piraterie, aux missions de sauvetage, ainsi qu'au renseignement et à l'appui des troupes terrestres.


C295 MPA lançant une torpille (© : AIRBUS MILITARY)

C295 & CN235 : Airbus mise sur les PATMAR et SURMAR

Airbus Military, filiale d'EADS, a développé une gamme d'avions de surveillance et de patrouille maritime sur la base des appareils de transport de la famille Casa. A l'été 2010, les autorités espagnoles ont délivré la certification du C295 Maritime Patrol Aircraft dans sa version de lutte anti-sous-marine. Au printemps précédent, l'avion, fabriqué par l'usine de Séville, avait procédé avec succès au largage mer d'une torpille. Capable d'emporter deux munitions de ce type sous les ailes, le C295 MPA est doté du Fully Integrated Tactical System. Développé par Airbus, le FITS est chargé de traiter les données recueillies par les moyens de détection et d'écoute (dont bouées acoustiques) et de mettre en oeuvre les armes. On notera que le FITS peut être, selon la volonté des clients, remplacé par un autre système de mission, comme l'AMASCOS de Thales.


C295 MPA chilien (© : AIRBUS MILITARY)


C295 MPA doté du FITS (© : AIRBUS MILITARY)

Le C295 MPA affiche une autonomie de 11 heures (9 heures de patrouille à 200 nautiques) et peut remplir différentes missions, comme la lutte ASM ou antinavire, la surveillance de ZEE, la détection de pollutions maritimes et le sauvetage. Disposant d'un système de contre-mesures, notamment des leurres, le C295 compte six points d'emport pour torpilles, missiles air-mer, mines, charges de profondeur ou pods de reconnaissance. Cet appareil est présenté par Airbus comme une alternative aux gros avions de patrouille maritime, comme le P-3 C Orion américain. Cela n'empêche toutefois pas l'avionneur européen de travailler sur les programmes de modernisation des actuels avions de PATMAR. Ainsi, Airbus travaille actuellement sur la remise à niveau de 9 P-3 de l'armée de l'air brésilienne, acquis auprès des Etats-Unis entre 2002 et 2004. Ces appareils vont, notamment, mettre en oeuvre le système de mission FITS et de nouveaux moyens de détection et d'écoute.


A319 MPA (© : AIRBUS MILITARY)


A319 MPA (© : AIRBUS MILITARY)

De plus, pour compléter sa gamme de produits, Airbus propose une solution neuve sur le segment des avions de patrouille maritime à long rayon d'action. Ainsi, le groupe a développé l'A319 MPA à partir de son biréacteur civil monocouloir A319. Capable de voler à basse altitude et présentant une vitesse de transit élevé, cet avion est clairement conçu pour le marché de remplacement de l'actuelle flotte de P-3 Orion et d'Atlantique 2. L'A319 MPA serait doté du FITS et de différents senseurs, dont un radar, un système électro-optique, un dispositif de contre-mesures et des moyens de détection sous-marine, comme un système de détection d'anomalie magnétique (MAD). Son système serait à même de gérer différentes liaisons de données (L11, L22, L16, TCDL). Côté armement, l'appareil a été conçu pour mettre en oeuvre, sous voilure, des torpilles et missiles antinavire. La cabine, très vaste, permettrait d'abriter six consoles pour les opérateurs (avec de l'espace pour des unités additionnelles), un espace de restauration, un espace de couchage avec lits superposés, ainsi qu'un poste d'observation sur l'arrière.


CN235 Persuader (© : AIRBUS MILITARY)

Le développement d'une gamme d'avions de patrouille maritime découle de l'expérience acquise par Airbus dans le domaine de la surveillance maritime. Adoptée notamment par l'US Coast Guard, une version dédiée à la surveillance maritime, le CN235 Persuader, est, ainsi, en service depuis 1994. Cet appareil embarque aussi le FITS, la configuration typique incluant deux consoles d'opérateurs, un radar, un système électro-optique FLIR, un AIS et une liaison de données. Grace à sa porte arrière, le CN235 peut aussi mener des opérations logistiques. Mi-2010, Airbus Military avait vendu 47 CN235 et C295 MPA à 9 pays.


Falcon 50M (© : DASSAULT AVIATION)

Falcon : Dassault Aviation renouvelle sa gamme

En France, comme aux Etats-Unis, une distinction très claire est faite entre PATMAR et SURMAR. La première met en oeuvre des appareils à grand rayon d'action et fortes capacités, notamment en emport d'armes et de senseurs. Plus légers, les avions de surveillance maritime sont destinés à veiller sur les Zones Economiques Exclusives (ZEE). Dépourvus d'armement, ils disposent de moyens de détection et de secours en mer (chaînes Search and Rescue - SAR). C'est dans cette catégorie qu'évoluent les Gardian et Falcon 50M de la marine française. Produits par Dassault Aviation, ces appareils doivent être remplacés à partir de 2015 dans le cadre du programme AVSIMAR (Avion de surveillance et d'intervention maritime). Dans cette perspective, Dassault propose de nouveaux appareils issus de sa gamme civile. Biréacteur, le Falcon 2000 MRA, d'une masse maximale de 19 tonnes, peut atteindre Mach 0.8, opérer jusqu'à 47.000 pieds et patrouiller durant 7 heures à 200 nautiques de sa base, ou bien durant 2 heures à 1200 nautiques. Doté d'un radar, d'une boule FLIR rétractable et d'une rampe SAR, le Falcon 2000 MRA dispose de deux postes d'observateurs et deux postes opérateurs.


Falcon 2000 MRA (© : DASSAULT AVIATION)


Falcon 2000 MRA (© : DASSAULT AVIATION)

Plus puissant, le Falcon 900 MPA est un triréacteur de 22 tonnes. Cet appareil, notamment en raison de potentielles opportunités à l'export, est à mi-chemin entre SURMAR et PATMAR. Capable d'atteindre Mach 0.87 et d'opérer à 51.000 pieds, il peut évoluer durant 5 heures à 600 nautiques de la côte. Il compte un 3ème poste opérateur et peut mener des missions de lutte antinavire ou anti-sous-marine. A cet effet, le Falcon 900 MPA dispose d'un système de mission AMASCOS, développé par Thales. Ce système redondé dispose de consoles totalement reconfigurables, capables de gérer tous les senseurs et armes de l'appareil, y compris dans le domaine de la lutte anti-sous-marine. Le Falcon 900 MPA peut être doté d'un radar Ocean Master, d'un FLIR Agile, d'un ESM Vigile et d'une liaison de données. L'appareil est aussi conçu pour emporter sous voilure deux armes de types AM39 et MU90.


Falcon 900 MPA (© : DASSAULT AVIATION)

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 19:00
Saab keeps watch on Indian fighter contest

 

09/06/11 By Craig Hoyle SOURCE:Flight International

 

Saab has not given up hope of winning the Indian air force's medium multi-role combat aircraft (MMRCA) contest, despite having failed to make the service's shortlist when it narrowed the field to two European models early last month.

 

"We were not selected - at least not yet," said Saab chief executive Håkan Buskhe. Attributing New Delhi's "rather surprising decision" to concerns over the developmental status of his company's Gripen NG, he said "what we can do is give them our explanation if we feel they have misjudged something".

 

Speaking in London in late May, Buskhe said: "We have a list of things that they have some questions about, and we have been looking at those."

 

India narrowed its MMRCA contest to the Dassault Rafale and Eurofighter Typhoon, effectively eliminating the Gripen NG, Boeing F/A-18E/F Super Hornet, Lockheed Martin F-16 and RSK MiG-35 from the $10 billion-plus, 126-aircraft deal.

 

But with extended bids from the remaining contenders valid only until late December, Saab has decided to maintain a presence in support of the campaign in India. "We will wait and see," said Buskhe.

 

The Saab official also was part of a business delegation that accompanied Swedish prime minister Fredrik Reinfeldt to Brazil last month. "We have a fair chance to make it," Buskhe said, referring to Saab's campaign to offer the Gripen NG to meet the nation's F-X2 fighter requirement.

 

"We believe we have an extremely strong offer, with the transfer of technology and co-operation with Brazilian industry." The company again faces competition from the Rafale and Super Hornet, with a decision now expected during 2012.

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 16:30

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/actualites/images-actu/a-400m/1211868-1-fre-FR/a-400m.jpg

 

13/05/2011 par Linda Verhaeghe MINISTERE DE LA DEFENSE

 

 

La Commission de la Défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale a auditionné Gérard Longuet, mardi 3 mai 2011. Ce fut l’occasion pour le ministre de la Défense et des Anciens combattants de présenter « une vision globale de l’action  [du] ministère  », selon ses propres termes.

 

 

Les membres de la Commission de la Défense nationale et des forces armées ont aussi bien entendu Gérard Longuet sur les opérations extérieures, la réorganisation du ministère, les industries d’armement – et en particulier les exportations des avions de chasse Rafale  et de transport A 400M -, que sur les besoins des armées en drones, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, mardi 3 mai 2011. 

 

Le Vbci Le Vab Le Rafale
 
 

 

Le ministre de la Défense et des Anciens combattants a entamé son intervention en déclarant que « Les promesses faites hier sont aujourd’hui des engagements tenus . Les parlementaires y ont été largement associés (…) ».

 

La réforme du ministère de la Défense,  « fondée sur la diminution des effectifs, le regroupement d’unités et l’organisation en bases de défense,  s’est traduite par des mouvements spectaculaires »  ; le ministre a rappelé que « l’effort demandé a été particulièrement difficile pour les personnels : réduction de 54 000 postes civils et militaires, fermeture de 82 unités, dont 20 régiments sur 110, et de 11 bases aériennes sur 37  ».

 

Mais il a tenu à « souligner  » plus spécifiquement que « les dividendes de la réforme  […] ont été totalement réinvestis au profit, d’une part, de la condition du personnel et, d’autre part, des équipements  ».

 

« Pour ce qui est des réinvestissements dans des matériels nouveaux, on peut évoquer les VBCI – véhicules blindés de combat d’infanterie -, le canon Caesar, qui apparaît comme une réponse judicieuse aux besoins de soutien de l’infanterie, le VAB – véhicule de l’avant blindé – télé-opéré, qui est adapté aux combats dans lesquels nous sommes engagés, ou la mise en place de la tenue Felin – fantassin à équipements et liaisons intégrés -, dernier maillon de la numérisation du théâtre d’opérations  », a précisé Gérard Longuet.

 

Le ministre a ajouté que des « véhicules d’ouverture d’itinéraire pour lutter contre les engins explosifs  », ont également été mis en place pour les opérations en Afghanistan.

 

Concernant l’avion de transport A 400M,  le ministre a souligner que « l’aéromobilité est un devoir absolu  ». « C’est pourquoi l’arrivée de l’A 400M est très importante  ».

 

Alors que le Rafale  est actuellement employé dans le cadre des opérations en Libye, « l’on peut mesurer la différence entre un avion polyvalent, capable de faire de la reconnaissance, du combat aérien et de l’attaque au sol, et les systèmes concurrents qui font appel  à plusieurs types d’appareil et ne permettent pas à certaines aviations alliées d’accomplir leur mission  », a-t-il ajouté.

 

Gérard Longuet a ensuite dressé un bilan des opérations menées dans ce pays et plus particulièrement sur les « choix opérationnels en matière aérienne  » : « si nous avons évité le pire à Benghazi, c’est parce que l’aviation française a pu agir avant que ne soient mêlés, dans les faubourgs de la ville, des blindés gouvernementaux et des forces insurgées … »

 

Néanmoins, le ministre a déclaré que « les opérations extérieures font apparaître deux faiblesses principales  » : le fait que « nous ne disposons pas de drones d’observation Male – moyenne altitude longue endurance – de qualité suffisante  », ainsi que, en matière de transport aérien, une flotte actuelle (Transall, Hercules) vieillissante dont l’entretien est très onéreux.

 

« Les Airbus A 400M seront donc les bienvenus – le premier appareil sera livré en 2013  […] Nous attendons avec impatience les  [hélicoptères] NH90 car les Puma sont très anciens  », a-t-il précisé.

 

Dans le domaine des industries de défense,  le ministre a rappelé que « le contexte se caractérise par une baisse des crédits partout en Europe  », notamment.

 

Cependant, « il faut maintenir l’investissement [en direction de l’innovation] en dégageant trois priorités pour la période 2011-2014 : la dissuasion  […]  ; la coopération avec le Royaume-Uni  ; l’offre technique de la France à  l’Otan dans le cadre de la défense antimissile balistique  ».

 

Le ministre a terminé son intervention en évoquant le coût des opérations extérieures, estimant que « si les opérations  [en Libye] devaient se prolonger, un problème de financement se poserait inéluctablement en fin d’année  ».

 

 

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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 16:35
Afghanistan : Première mission des Rafale

 

12/08/2008 Sources : EMA

 

Le 11 février 2008, trois jours après leur arrivée, sur la base OTAN de Kandahar, deux Rafale de l'escadron de chasse 1/7 " Provence " en patrouille avec 2 Mirage 2000D de l'escadron de chasse 3/3 " Ardennes " ont effectué leur première mission d'appui au profit des troupes de l'ISAF.

 

Avec le détachement de trois Rafale de l'escadron 1/7 " Provence ", ce sont 55 techniciens, mécaniciens, informaticiens, logisticiens et pilotes qui sont venus s'intégrer au sein du détachement air de la base de Kandahar. Au total, le détachement Air compte maintenant 165 militaires français.

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4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 16:35
Afghanistan : les Rafale sont de retour dans le ciel afghan

 

04/08/2011 Sources : EMA

 

Le 2 août 2011, trois Rafale C de l’escadron de chasse 01.007 Provence de la base aérienne 113 de Saint-Dizier se sont posés sur la base aérienne de Kandahar. Ils sont venus relever les trois Mirage F1 CR de l’escadron de chasse 02.033 Savoie qui ont définitivement quitté le théâtre le 31 juillet après un déploiement d’environ quatre ans.

 

Depuis le début du mois d’août, les trois Rafale et les trois Mirage 2000-D déployés à Kandahar assurent  donc conjointement les missions chasse de l’opération Pamir.

 

Ce n’est pas le premier déploiement des Rafale en Afghanistan. Deux détachements ont déjà été déployés en 2007, puis en mai 2009. Depuis, les équipements de ce chasseur omni rôle de l’armée de l’Air ont beaucoup évolué. En effet, le Rafale F3.2 intervient désormais équipé du pod laser Damoclès permettant de désigner une cible avec un faisceau laser. Grâce à ce pod, le Rafale peut donc également emporter des bombes à guidage laser GBU 12 ou des bombes guidées AASM (armement air-sol modulaire). Enfin, ses missions peuvent avoir lieu de jour comme de nuit.

 

Une cérémonie solennelle s’est déroulée sur la base de Kandahar le 29 juillet en présence de tout le détachement Air, durant laquelle le Mirage F1 CR a  « cédé » les clefs des hangarettes au Rafale.

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