21/01/2015 ASP Nelly MOUSSU - Ministère de la Défense
En cette première journée du Forum international de la cybersécurité à Lille, le mardi 20 janvier 2015, un étudiant de l’École pour l’informatique et les techniques avancées (EPITA) est parti à la rencontre des réservistes citoyens cyber.
Les cheveux négligemment dressés et un sac sur le dos : rien ne distingue, en apparence, Eric des autres étudiants venus au Forum international de la cybersécurité. A ceci près qu’il a saisi l’occasion de cet événement pour en apprendre davantage sur la Réserve citoyenne cyber (RCC). Il a déjà glané quelques informations lors d’une intervention dans son école du vice-amiral Arnaud Coustillière, officier général de cyberdéfense au ministère de la Défense. Mais il voulait en savoir plus. Alors, fraîchement arrivé à Lille sur les coups de 10 heures, il a filé directement vers le stand de la RCC, situé à proximité de celui de la Direction générale de l’armement (DGA), du Commandement des forces terrestres (CFT) et du Centre d’analyse de lutte informatique défensive (CALID).
Les pirates sont d’un côté, les gentils de l’autre
A 22 ans, Eric est un passionné d’informatique et de sécurité. Il a intégré l'École pour l'informatique et les techniques avancées (Epita) à Paris il y a 5 ans, avec le rêve, accompli, de suivre la filière SRS, Système Réseau Sécurité. « Chaque jour apparaissent de nouveaux incidents : la cybersécurité est un domaine dans lequel la problématique est mouvante, le défi permanent. Je me suis orienté vers ce secteur pour mettre mes capacités à disposition, et également pour faire partie de cette course effrénée, où les pirates sont d’un côté et les gentils de l’autre. »
Le jeune homme a depuis longtemps choisi son camp. Son éthique, il l’avait avant d’intégrer son école, conscient du bien-fondé d’une action, ou à l’inverse de son amoralité. L’Epita a renforcé ses convictions : « Il y a un discours constant sur l’éthique et la légalité. C’est fondamental, car les techniques qu’on nous enseigne pourraient, si elles étaient mal utilisées, impacter gravement des systèmes. Or, nous voulons au contraire, apporter aux gens plus de sécurité, et qu’ils perçoivent ça comme un atout et non une contrainte ! »
Ses valeurs en bandoulière, Eric s’est naturellement adressé à la RCC. Patientant derrière deux personnes pressant de questions les réservistes, l’étudiant découvre leurs « outils ». « La RCC a réalisé un jeu de plateau ludique pour transmettre l’ensemble des problématiques de cybersécurité au grand public. A côté, on trouve des fiches visuellement très attractives. Certains jugeront que les termes y sont trop vulgarisés, mais c’est justement ce qui les rend compréhensibles par le plus grand nombre. L’une d’elle présente les spécificités du secteur de la santé et, à ce niveau, les citoyens ne s’imaginent pas les risques encourus… les responsables du secteur non plus d’ailleurs ! »
« J’ai la fibre, celle de servir une cause globale ! »
Arrive enfin le moment pour Eric d’interroger deux réservistes, âgés de 25 et 35 ans et issus de formations techniques. Ils le surprennent en lui révélant que la raison d’être de la Réserve citoyenne cyber est le rayonnement. « Nous sommes tous des bénévoles en provenance de la vie civile. Nous agissons à Paris et en régions pour sensibiliser différentes cibles (des PME, des élus, des jeunes…) à la problématique de cybersécurité afin qu’elles intègrent cette notion dans leurs activités quotidiennes. »
L’éthique est bien présente. L’étudiant questionne alors ses interlocuteurs sur son éventuel engagement au sein de la RCC. On l’informe : « La RCC est ouverte à tous ! La sélection se fait au cas par cas, en fonction des besoins et des compétences. » « Et le critère le plus important, c’est la motivation. Et je suis motivé, s’enthousiasme Eric. Ca me permettrait d’agir au niveau national et de rencontrer des professionnels de tous bords, concernés par la cybersécurité. Mais avant de me décider, je dois déterminer si je peux dégager du temps pour ça, car je ne voudrais pas m’engager à la légère… »
Une dernière question le taraude : « Vous croyez que je pourrais intégrer un jour une réserve opérationnelle cyber ? » L’un des réservistes marque un temps puis lâche : « Les autorités mènent actuellement une réflexion à ce propos. » En attendant, Réserve citoyenne cyber ou Réserve opérationnelle, il y a fort à parier qu’Eric s’engagera au profit des citoyens et de l’Etat. Comme il le dit lui-même : « J’ai la fibre, celle de servir une cause globale ! » Avec la RCC, il tire dans le mille.
Eric a participé à l’élaboration de défis informatiques pour le challenge FIC, un événement organisé par son école, l’Epita, et parrainé par la Réserve citoyenne cyber. Les participants remportent une épreuve lorsqu’ils découvrent un scénario d’attaque ou un mot de passe. « Parrainer le Challenge est un excellent moyen pour la RCC de rayonner et toucher différents milieux », souligne l'étudiant.