12/02/2015 Par FIGARO Vox Medias
FIGAROVOX/ENTRETIEN- Le spécialiste des média, Arnaud Mercier *, revient sur les sanctions prises par le CSA contre les chaînes de télévision après le traitement de la traque des terroristes .
FIGAROVOX: Le CSA a condamné le traitement des attentats et de la traque des terroristes par les chaînes d'information continue. Que vous inspirent ces condamnations symboliques?
ARNAUD MERCIER: Ces sanctions font suite à un séminaire du CSA regroupant, le 15 janvier, tous les acteurs des médias concernés. Donc l'enjeu pour le CSA est d'essayer d'arriver à une prise de conscience collective de l'ensemble du monde de l'information de la nécessité de faire plus attention, pour l'avenir, aux modes de traitement de l'information concernant des actes terroristes. Le fait de prolonger ce séminaire de réflexion par une condamnation est donc symbolique, au sens où il vient «enfoncer le clou», marquer officiellement qu'il existe des limites à ne pas franchir en matière de couverture audiovisuelle des faits de violence terroristes.
Certes, on peut toujours douter de l'efficacité immédiate d'une telle décision, puisque la mise en demeure n'a qu'une valeur d'avertissement à vocation pédagogique. Attention toutefois! La mise en demeure est aussi l'étape préalable indispensable pour infliger ensuite des sanctions, en cas de «réitération d'un manquement de même nature que celui ayant fait l'objet d'une mise en demeure» comme l'explique le CSA. Autrement dit, le CSA vient de se donner les moyens de sanctionner, à l'avenir, toute incartade déontologique du même type. Les sanctions pouvant être pécuniaires ou toucher aux autorisations d'émettre. Les chaines auraient donc tort de prendre l'avertissement par dessus la jambe.
Suite de l’entretien
* Arnaud Mercier est professeur de communication politique à l'Université de Lorraine, à Metz, et responsable de l'observatoire du Webjournalisme.
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