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24 avril 2017 1 24 /04 /avril /2017 09:55
ITW du GCA (2S) Alain Bouquin, Conseiller Défense du Groupe Thales - @SDBRNews

 

Interview par Alain Establier - SDBR N°170 daté du 25/04/2017

 

SDBR : Général, vous avez eu de nombreuses responsabilités au sein de la Légion étrangère*. Pourquoi fait-on le choix d’intégrer un groupe industriel comme Thales ?

Bouquin : C’est une excellente question. D’abord, au cours de ma carrière je n’ai pas fait que la Légion et j’ai une double culture : une culture opérationnelle (légionnaire) et une culture capacitaire (opérations d’armement, programmes, préparation de l’avenir). La dimension capacitaire m’avait permis de connaître le monde industriel. Ensuite et c’est le plus important, je continue à servir mon pays. En France, nous avons le défaut de considérer que la seule manière noble de défendre son pays c’est par les armes. Je suis persuadé que servir dans l’industrie de défense est une autre manière de servir mon pays et j’ai l’ambition que mon pays soit doté des meilleurs équipements, des meilleurs matériels et des meilleures capacités pour permettre à ses armées de remplir leur mission.

 

Quel est votre rôle au sein de Thales ?

Je suis conseiller de défense, pour faire du lien entre l’industriel et l’opérationnel. L’industriel a besoin de comprendre le besoin des militaires mais il a aussi besoin de comprendre leur environnement, la complexité militaire et ce ne sont pas de simples spécifications posées sur un papier qui permettent à l’industriel de correctement appréhender le vrai besoin des Forces. A l’inverse, les Forces ont besoin de connaître les contraintes de l’industriel (certaines technologies ne sont pas matures, certains équipements coûtent très cher) donc il est nécessaire de se parler pour converger vers ce qui sera accessible à un horizon donné : répondre efficacement aux besoins en restant raisonnables. Mon rôle est aussi de préserver un certain équilibre entre l’Homme et la machine. L’Homme doit rester dans la boucle, sinon l’industriel risque de produire une très belle solution complètement automatisée, avec beaucoup d’intelligence artificielle, des logiciels, etc. mais, en opération, le militaire veut garder le contrôle. Donc il faut, dans tout système délivré aux Forces, une place pour que le militaire conserve la maitrise de l’emploi de l’équipement. Cela ne veut pas dire que certains automatismes ne seront pas acceptés, mais il faut que l’équipement soit débrayable pour que le militaire conserve la maitrise du feu, par exemple pour éviter le tir fratricide ou l’erreur de tir.

 

En juin prochain, au Paris Air Show, les SALA (Systèmes d'Armes Létaux Autonomes) seront probablement très visibles. Les Forces Spéciales de demain seront-elles robotisées ?

Je ne le pense pas, car il y aura toujours des cas non conformes. Le chef militaire est là pour prendre des décisions et ses responsabilités dans des situations complètement inimaginables. C’est ce qui fait souvent la différence de culture entre l’ingénieur et l’officier. L’officier doit décider car, à la guerre, il y a toujours des décisions à prendre. Il y aura donc toujours la présence d’un Homme en charge de ce qui va se produire. La « guerre des étoiles » ne remplira pas toute son efficacité face à des situations complètement originales où seule l’intelligence humaine reste pertinente. A cela, il faut ajouter les problèmes éthiques posés : nos démocraties peuvent-elles accepter qu’un jour un adversaire soit éliminé non pas sur une décision humaine mais sur la décision d’une machine ? Donc je reste persuadé que les systèmes que nous allons concevoir, même bourrés de logiciels et d’intelligence artificielle, laisseront place à l’Homme dans les boucles de décision. La force aérienne demain sera sans doute mixte, composée d’appareils pilotés et de drones de combat complètement automatiques ou pilotés depuis le sol. C’est imaginable dans le milieu aérien qui est un milieu homogène.

 

Et dans le milieu terrestre ?

C’est beaucoup plus compliqué en milieu terrestre, mais nous pouvons imaginer une force mixte composée d’hommes et de robots terrestres qui, dans un premier temps, assureront les servitudes les plus simples : transport, logistique, fourniture d’énergie. Progressivement, nous pourrons avoir des robots capteurs et de surveillance, voire de combat. Un tourelleau téléopéré sur un char n’est-il pas déjà un embryon de robot de combat ? Aujourd’hui, le tourelleau est téléopéré par un opérateur mais, demain, peut-être fonctionnera-t-il seul à l’aide de ses capteurs intelligents ? Et s’il est posé sur un socle à roulette, il deviendra un robot de combat… Tout cela viendra progressivement, mais il faudra d’abord apprendre à faire coopérer l’Homme et le robot sur le terrain, en faisant en sorte que l’Homme ait toujours la main. L’avantage du robot est tout de même sa réactivité et parfois son efficacité : exemple, un drone de combat aérien encaisse plus de G qu’un pilote, voit plus vite que le pilote grâce à ses senseurs tous azimuts et peut déclencher un départ missile plus rapidement qu’un pilote.

 

L’amiral Isnard, G-COS, évoquait au Sofins le temps d’avance nécessaire pour les Forces Spéciales. Que signifie pour vous ce temps d’avance ?

Je vous donne un exemple. Aujourd’hui, la vision nocturne est un différenciateur majeur face à nos adversaires. Il y a peu d’écarts sur l’armement, grâce à des fusils d’assaut de calibre 5.56 aux précisions équivalentes. En revanche, le vrai différenciateur des Forces Spéciales est l’aptitude à voir l’ennemi quand lui ne peut pas vous voir ; sauf que, dans 5 mois ou dans 5 ans, l’ennemi pourra acquérir les mêmes lunettes de vision nocturne que celles produites aujourd’hui par Thales. Il faudra donc imaginer un autre différenciateur dans le duel : meilleure résolution, meilleure portée, etc. Nous avons un temps d’avance sur la vision nocturne actuellement. Mais, me direz-vous, les Forces Spéciales sont rarement « au contact », alors pourquoi se préoccuper de la vision nocturne ? En fait, les Forces Spéciales sont un outil d’action dans la profondeur, au même titre qu’un missile de croisière ; elles n’agissent pas sur la ligne de front (s’il y en a) mais beaucoup plus loin dans la profondeur stratégique. En revanche, là où est leur action, elles sont face à un ennemi tactiquement à une distance courte (15/20 mètres). Elles agissent donc « au contact », avec discrétion et discernement.

 

Les Forces Spéciales agissent-elles seules ?

Et non. Elles agissent seules dans la conduite de l’action proprement dite, dans l’exécution de leur mission principale : destruction d’une infrastructure, libération d’un otage, etc. Par contre, elles s’appuient sur le Groupement d’Appui aux Opérations Spéciales (GAOS) pour tout ce qui est appui, soutien ou service : appui feu, logistique, énergie de leurs radios ou essence des véhicules, maintenance de leurs armes, pour traverser un champ de mines (sapeurs), etc. pour se concentrer sur leur mission majeure et ne pas perdre en efficacité en dispersant leur ressources sur des missions annexes.

 

Y a-t-il des relations particulières entre les Forces Spéciales et les industriels ou la DGA ?

La DGA est une interface indispensable pour les industriels et pour les Forces, faisant un métier que les Forces ne peuvent pas remplir, à savoir traduire un besoin opérationnel en une spécification technique, à chiffrer un coût, à estimer ce qui est accessible et ce qui ne l’est pas, puis à passer un marché public. La DGA fait remarquablement ce métier, le militaire ne saurait pas le faire. Ce qu’on peut en revanche parfois reprocher à la DGA, c’est un cloisonnement un peu trop hermétique alors que les Forces et les industriels ont besoin de se parler en tête à tête pour mieux se comprendre. L’industriel doit parler avec le militaire pour mieux prendre la mesure de ses besoins ; les attendus d’un document contractuel ne suffisent pas.

 

Et le processus classique est donc trop lourd et trop long pour les Forces Spéciales ?

Forces Spéciales revendiquent leur particularisme et leur réactivité avec un tempo réduit, idéalement de l’ordre de 6 mois : elles cherchent donc des méthodes d’acquisition qui permettent de réduire les délais. Elles peuvent par exemple prendre le prototype d’un industriel, avec encore des défauts, s’il leurs donne le temps d’avance dont elles ont besoin. C’est une logique d’urgence opérationnelle qui bouscule les états-majors, les industriels et bien sûr la DGA. Les Forces Spéciales partagent d’ailleurs cette vision avec la DRM. Pour que les industriels s’adaptent à ce tempo, il faut qu’ils sachent être réactifs. C’est pourquoi un industriel comme Thales est friand du RETEX des Forces Spéciales, par exemple sur un prototype de vision nocturne pour en faire de l’adaptation réactive et gagner des mois de mises au point.

 

N’est-ce pas un chemin risqué pour la garantie de prix raisonnables ?

Je ne le pense pas car nous sommes challengés par des PME innovantes et les « start-up », et si Thales veut rester dans la course à l’innovation face aux PME, il faudra rester sur le même tempo qu’elles et sur des registres de prix comparables. Sur l’aspect réactivité, il est possible de gagner du temps en sélectionnant des produits sur étagères qui conviennent à peu près, pour un certain emploi, et en demandant à la DGA d’en faire des opérations d’expérimentation réactives (OER) : cette procédure peut faire gagner plusieurs mois de délais. Ceci étant, l’acquisition de produit sur étagère ne peut pas se faire sur l’ensemble du spectre. Pour les produits susceptibles d’être exposés à des menaces électromagnétiques et cyber, nous devons être très prudents et passer par des produits durcis et normalisés.

 

A propos d’innovation, Thales a évoqué récemment quelques avancées sur des armes non létales. Pouvez-vous nous en parler ?

Nous réfléchissons de plus en plus au non-cinétique. Depuis l’invention de la poudre, le mot arme fait penser à arme à feu. Demain, nous aurons des effecteurs qui reposeront sur d’autres effets : jet de particules, émission électromagnétique de forte puissance, émission laser, etc. Beaucoup de travail reste encore à faire pour les rendre portables, mais ces outils fonctionnent. Par exemple, le projet REPTILE (micro-onde de forte puissance), capable de faire un trou dans une plaque métallique à 200 mètres, peut faciliter la chasse aux minidrones ou la progression de troupes. Le projet PEPS est capable de délivrer des émissions magnétiques micro-ondes pour détruire par impulsion toute l’électronique embarquée d’un objet non durci : par exemple, pour stopper un véhicule suspect à un barrage. Voilà des exemples de ce que Thales peut apporter aux Forces Spéciales en matière d’innovation.

Nous sommes à l’aube d’une belle histoire à construire avec les Forces Spéciales, en les convaincant que Thales est un partenaire de confiance, avec une panoplie d’outils qui couvrent déjà un large spectre pour elles, que nous ne sommes pas simplement des électroniciens de très haut niveau et que nous pouvons mettre en place une organisation de proximité avec elles.

 

* Saint-Cyrien de la promotion général ROLLET, le général BOUQUIN a été affecté au 4ème Régiment étranger en 1980 puis au 2ème REP en 1981. Il y occupera successivement jusqu'en 1990 les fonctions de chef de section, d'officier adjoint, de commandant de compagnie puis d'officier traitant au bureau opérations instruction. Après différentes responsabilités à l’EMA, en 2000 il prend le commandement du 2ème REP. En 2009, il prend le commandement de la Légion étrangère jusqu’en 2011. Il est officier de la Légion d'honneur, officier de l'ordre national du mérite, titulaire de la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze et de la croix du combattant.

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7 novembre 2015 6 07 /11 /novembre /2015 16:55
« Faire preuve d’initiative et d’audace » - photo État-major des armées

« Faire preuve d’initiative et d’audace » - photo État-major des armées

 

06/11/2015 Sources : État-major des armées

 

Déterminé à faire progresser la cohérence entre les besoins des militaires engagés au combat et les moyens dont ils doivent disposer, le général d’armée Pierre de Villiers a réuni à Balard les industriels de la défense pour leur présenter un retour des expériences tirées des opérations en cours afin d’améliorer la réponse industrielle aux besoins des forces.

 

S’inscrivant dans une logique « gagnant-gagnant », le chef d’état-major des armées a fait part aux industriels de sa conviction « qu’il est toujours possible de mettre en œuvre des solutions innovantes et pragmatiques, dès lors que nous unissons nos volontés dans l’objectif commun de donner la primauté à l’opérationnel ». Conçu comme un « trilogue » Armées – DGA – Industrie, ce séminaire était co-présidé par M. Collet-Billon, délégué général pour l’armement.

 

« Faire preuve d’initiative et d’audace » - photo État-major des armées

« Faire preuve d’initiative et d’audace » - photo État-major des armées

Repère :

Le séminaire RETEX Armées – DGA – Industrie est organisé chaque année et rassemble, autour du CEMA, du DGA et des présidents directeurs généraux des principales entreprises de défense, les acteurs du débat capacitaire.

L’objectif du séminaire 2015 était de réfléchir ensemble à une meilleure prise en compte de l’environnement de mise en œuvre des équipements militaires (soutien logistique, maintien en condition opérationnelle, partages Etat-industrie, ressources humaines,…)

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30 septembre 2015 3 30 /09 /septembre /2015 07:50
The transformation of NATO, in the General’s footsteps (JDef)



29 sept. 2015 Ministère de la Défense

 

At the NATO Summit, one of the two Supreme Commanders of the Organization, the French general Paloméros, was charged with the transformation of the Alliance. A team from the Journal de la Défense was allowed to accompany him for almost two weeks. From visits with his new Chief of Staff in Norfolk, to meetings of the Chiefs of Defense in Brussels, you will witness how and why NATO is transforming itself. We will enable you to explore the backstage workings of the Atlantic alliance, as well as its places of influence, decision making and command.
General Paloméros granted us several interviews during our reporting. His unpublished accounts enabled us to bring to light a major topic for France and the Alliance : NATO’s transformation.

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12 mars 2015 4 12 /03 /mars /2015 12:55
« Être ops’ »

 

12/03/2015 COL Conégéro, LTN Facchin - armée de Terre

 

Protéger, dissuader et intervenir. En tous temps et tous lieux, le militaire doit remplir les missions qui lui sont assignées. Qu’il soit d’alerte ou non, son entraînement doit être quotidien et sa préparation avant projection ciblée. TIM a rencontré le 92e régiment d’infanterie (92e RI) de Clermont-Ferrand : vision "gauloise" du contrat opérationnel.

 

« Nous sommes prêts à partir n’importe où et n’importe quand, et pas seulement les unités de Guépard. Si une compagnie part, il faut de la régénération. La base arrière doit également être prête et disponible », écrit dans son plan d’action le colonel Nicolas Guisse, chef de corps du 92e RI. « En unité élémentaire, le contrat opérationnel est l’objectif que le chef de corps nous fixe, explique le capitaine Olivier Vivet, commandant d’unité. Cela peut se traduire par la capacité à remplir une mission intérieure ou extérieure, pérenne ou ponctuelle. En fonction de la mission et du terrain sur lequel elle se déroule, nous nous entraînons au quartier ou dans les centres d’entraînement spécialisés (CES) tel que le CENZUB  ou le CEITO,  poursuit-il. Les CES permettent d’entraîner un SGTIA (sous-groupement tactique interarmes), correspondant à une compagnie d'infanterie renforcée d’éléments d’appui (artillerie, génie). Combat, tir, connaissance du VBCI, contre-IED, NBC…, tous les fondamentaux de l’infanterie ainsi que les instructions spécialisées sont programmés, continue le CNE Vivet. L’entraînement et les missions, qui parfois se chevauchent, remplissent le quotidien. Ma compagnie est d’alerte ENU pour 6 mois depuis le 28 septembre. Durant ce laps de temps, nous remplissons d’autres missions, telles que Vigipirate et poursuivons nos entraînements. À part l’effort sur la mise à jour de la partie administrative, notre quotidien n’est pas "transformé" par une alerte. » « Nous devons être prêts en permanence. La condition, c’est l’entraînement, complète un de ses chefs de section, l’adjudant Sébastien Paco. La finalité, c’est la projection. On n’attend pas d’être d’alerte pour être "ops". Et si l’alerte se déclenche, ce qui nous traversera l’esprit, ce sera : O.K. on part, mais on part où ? »

 

Clé de réussite

 

« Le régiment est l’outil de mise en œuvre du contrat opérationnel, avance le lieutenant-colonel Hauray, chef du bureau opérations et instruction (BOI) du 92e RI. In fine, le contrat opérationnel est un outil pour le régiment, un outil pérenne nous apportant cohérence et visibilité. » Lorsque les missions opérationnelles sont données, le BOI est en mesure de planifier et d’anticiper les phases de préparation opérationnelle, pour  cibler au mieux l’entraînement et sensibiliser pleinement le personnel sur l’importance des procédures administratives. « Tout soldat comprend l’intérêt d’avoir son arme réglée, ses PSC 1 et 2  validés mais aussi d’avoir son panorex  ou ses assurances à jour, poursuit-il. Pour les parties du contrat opérationnel non prévisibles, telle que l’engagement de l’ENU,  étudier les RETEX  est primordial. Celui de l’opération SERVAL indique qu’une des clés de la réussite d’un ENU est de mettre en place un petit centre des opérations, contrôlant la montée en puissance de la mission. Une réserve de personnel n’étant pas d’alerte est dédiée à la conduite de l’opération. Si l’alerte est déclenchée, nos soldats et leurs cadres se consacrent uniquement à leur préparation. » Les restructurations de l’armée de Terre ont conduit à une redistribution des matériels via la politique d’emploi et de gestion de parcs. « La difficulté majeure consiste à pouvoir fournir tout ce que nous n’avons pas physiquement dans le parc régimentaire, témoigne le commandant Pons, chef du bureau maintenance et logistique (BML) du 92e RI. Si l’ENU est activé, une logistique d’acheminent des matériels et des véhicules se met en place. Cela passe par une phase de perception dans les parcs ou autres régiments. Ensuite, la partie conditionnement et colisage de ces derniers se réalise au quartier. » Le contrat opérationnel offre un cadre, des prérequis et des besoins capacitaires se déclinant à tous les niveaux. L’anticipation, la préparation permanente et la réactivité permettent d’en honorer les termes.

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11 décembre 2014 4 11 /12 /décembre /2014 17:20
photo US Army

photo US Army

 

01.12.2014 par Frédéric Lert (FOB)
 

A l’été 2009, la 5ème Stryker Brigade Combat Team (SBCT) de la 2ème division d’infanterie (5/2 Stryker) débarquait dans la région de Kandahar, dans le sud de l’Afghanistan avec ses véhicules de combat d’infanterie à roues M1126 Stryker. L’heure était alors au « surge » décidé par le président Obama, et la 5/2 faisait alors partie des 17.000 soldats américains transférés d’Irak en Afghanistan pour aider à stabiliser le pays en vue des élections générales qui devaient suivre. La 5/2 était alors composée de quatre bataillons qui furent tous installés dans le sud du pays, dans la région de Kandahar.

 

L’US Army publie aujourd’hui un compte-rendu décoiffant de l’action de l’un de ces bataillons, le 1er bataillon du 17ème régiment d’infanterie, au cours des opérations Buffalo Stamped et Opportunity Hold conduites dans la vallée d’Arghnadab. Cinq avant le déploiement afghan, les 8×8 Stryker avaient séduit en Irak par leur rapidité de déplacement et leur force de frappe face à un mouvement de guérilla. L’ambition américaine était bien entendu de renouveler la bonne opération en Afghanistan. Mais face à un terrain très difficile et à un adversaire intelligent et réactif, solidement retranché sur son terrain de chasse, les choses furent nettement moins faciles. Le 1-17 comptera finalement 22 tués sur un effectif total de 750 hommes.

 

Le récit (en anglais) très détaillé et signé de Kevin Hymel, est publié par l’US Army Combined Arms Center de Fort Leavenworth et il est disponible sous forme de PDF en libre accès ICI. En une centaine de pages, il détaille tous les aspects de l’engagement des Stryker et se lit d’une traite.

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16 novembre 2014 7 16 /11 /novembre /2014 17:56
GIRO 2014 2e session

 

17/10/2014   CDEF/Comm

 

Placé sous la présidence du général Jean-Jacques Toutous, directeur du CDEF, et du général de corps d’armée (2S) Jean-Tristan Verna, vice-président Public Affairs France  d’AIRBUS GROUP, la seconde réunion du Groupe d’information et de réflexion opérationnelle (GIRO) rassemblant une soixantaine d’experts de l’industrie de défense, a eu lieu le 9 octobre dernier à l’École militaire.

 

Des officiers de l’État-major de l’armée de Terre, de la Section technique de l’armée de Terre et du Centre de doctrine d’emploi des forces, ont présenté des points de situation sur l’actualité de l’armée de Terre, un RETEX sur l’engagement des matériels de l’armée de terre en opérations et l’actualité doctrinale de l’armée de Terre. Une période d’échanges a conclu cette matinée d’information.

 

Qu’est-ce que le du Groupe d’information et de réflexion opérationnelle (GIRO) ?

 

Ce groupe réunit une centaine de membres œuvrant au sein de l'industrie de Défense nationale, auquel s’associent, en fonction des thèmes retenus pour les réunions, des représentants de l’État-major de l’armée de Terre (EMAT), du Commandement des forces terrestres (CFT), de la Section technique de l’armée de Terre (STAT), de la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelles des matériels terrestres (SIMMT) ou du Centre interarmées de concepts, de doctrine et d’expérimentations (CICDE). Organisées par le Centre de doctrine d’emploi des forces (CDEF), les deux réunions annuelles du GIRO, ont pour but de faciliter les échanges d’information entre des représentants de l’armée de Terre et les industriels de Défense et de débattre sur des sujets d’intérêts communs.

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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 13:45
Le Woodstock du terrorisme (première partie).

 

 

5 décembre, 2013 Frédéric Lert - FOB

 

L’assemblée nationale accueillait hier le colloque de doctrine de l’armée de Terre sur l’opération Serval et les enseignements pouvant en être tirés. En voici quelques morceaux choisis, la palme de la bonne formule revenant au général Barrera, qui commandait la brigade Serval en début d’année :

 

« On a découvert un Woodstock terroriste » a-t-il expliqué à propos des caches découvertes pendant l’opérations dans l’Adrar des Ifoghas. « Il y avait de tout… des garages, des ateliers, des centres de formation… Il était temps que l’on y aille et que l’on démonte tout ça… »

 

L’amiral Guillaud, chef d’état-major des armées, a rappelé en ouverture du colloque que si l’opération Serval est une référence, elle n’est aujourd’hui qu’une référence parmi d’autres. Rappelant l’excellente connaissance que possédait la France du théâtre d’opération, l’amiral Guillaud a détaillé les quatre facteurs opérationnels ayant permis selon lui le succès de l’opération : la faculté d’adaptation du soldat français, sa capacité à conjuguer rusticité et technologie, la pratique de l’interarmées jusqu’au niveau le plus bas de la hiérarchie. Et enfin, last but not least, la maîtrise de la force qui a débouché sur l’absence de dommages collatéraux. Plusieurs intervenants ont également rappelé l’impact qu’a pu avoir l’emploi de matériels modernes tels que le Tigre, le VBCI ou le Caesar. « Des matériels qui ont fait la différence et ont épargné la vie de nos soldats ». Des matériels également engagé dans une manœuvre qui a surpris et bousculé l’ennemi par sa rapidité. Sortant de dix ans d’engagement quasi statique en Afghanistan, l’armée de Terre a donc réussi une remise en question dans la planification et la conduite des opérations qui a été saluée par tous. Les faiblesses n’ont pas été oubliées au cours du colloque, avec en particulier les fragilités capacitaires en matière renseignement et de logistique. FOB reviendra sur ce dernier thème, mais on peut d’ores et déjà rappeler qu’un peu plus de la moitié du fret transporté et des besoins en ravitaillement en vol ont été assurés par les moyens aériens des alliés de la France.

 

« Cette opération n’a pas été gagnée par des génies militaires » a également lancé le général Barrera avec un humour bien senti. « Mes parents m’ont appelé Bernard, pas Bonaparte. On a simplement respecté les doctrines d’emploi, les principes tactiques, les règles simples. Centralisation dans la conception, décentralisation dans l’exécution. (…) Culture de la prise de risque judicieuse. On a combattu dans un climat de confiance permanente. Le commandement de la force terrestre nous a fait confiance, les chefs de corps étaient de grande valeur et nous avons aussi eu de la chance… »

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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 12:55
Séminaire « frappes de précision dans un environnement complexe »

19/11/2013 CNE Laetitia Périer

 

Le ministère de la Défense participera au séminaire « frappes de précision dans un environnement complexe » qui se tiendra du 27 au 29 novembre à Paris (8e). Organisé par l’association aéronautique et astronautique de France et destiné aux industriels européens et aux journalistes de la presse spécialisée, l’événement permettra à la Défense de s’exprimer sur l’utilisation de certains de ses matériels en opérations et d’apporter son expérience et ses réflexions sur cette thématique.

 

A l’occasion du séminaire « frappes de précision dans un environnement complexe » qui se tiendra du 27 au 29 novembre à Paris (8e), le ministère de la Défense participera aux échanges sur cette thématique qui intéresse les industriels européens et les journalistes de la presse spécialisée.

 

Séminaire « frappes de précision dans un environnement complexe »

Seront notamment évoqués l’emploi du Tigre et du Rafale en opérations (Afghanistan, Libye, Mali) et les leçons qui en ont été tirées, ainsi que les attentes des forces en matière d’équipements. La Défense apportera également son expérience et ses réflexions sur les opérations en environnement complexe, notamment urbain, les règles d’engagement et la nécessité d’éviter les dommages collatéraux. Des représentants de l'armée de Terre, de l'armée de l'Air, de la Marine nationale et de la Direction générale de l'armement feront part de leur retour d'expériences opérationnelles et développeront des éléments doctrinaux.

 

>>> Suivez le séminaire (en anglais) sur Twitter : hashtag #PrecisionEffects

 

Séminaire « frappes de précision dans un environnement complexe »

Centre Etoile Saint-Honoré, 21-25 rue Balzac, 75008 Paris

27 au 29 novembre 2013

 

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