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16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 14:55
Défense : les militaires français sont moins bien payés que les Britanniques et les Allemands

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, va faire partir 5.800 officiers sur la période 2014-2019

 

17/10/2013 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Même si les militaires français sont moins bien payés que leurs homologues allemands ou britanniques, leur système de rémunération n'en demeure pas moins complexe pointe la Cour des Comptes.

 

Attention dossier très sensible. En matière de rémunération des militaires, le rapport de la Cour des Comptes apparaît finalement mitigé. Certes, un très gros travail de simplification et de cohérence semble plus que nécessaire mais, au final, les militaires français ne sont pas si grassement payés. Surtout par rapport à leurs homologues étrangers. Et loin de là. Les Sages de la rue Cambon reconnaissent que la rémunération des militaires français en activité est inférieure à celle des militaires britanniques et allemand. En revanche, le système de pension français est plus généreux, pondère la Cour.

Les dépenses de rémunération des militaires des trois armées, des différents services et de la direction générale de l'armement (DGA), hors gendarmerie, représentent 7,7 milliards d'euros hors dépenses afférentes aux retraites et 20 % des crédits de la mission défense. A ce montant, il faut rajouter 2,6 milliards pour l'ensemble des primes et indemnités diverses versées aux militaires en 2012. "Le niveau de rémunération des militaires n'est pas aujourd'hui en décalage avec celui des fonctionnaires civils", affirme la Cour. 

 

Les militaires britanniques et allemands mieux payés

En Grande-Bretagne, "la comparaison des dépenses de personnel de chacun des deux
ministères rapportées à leurs effectifs révèle que les militaires britanniques sont moins nombreux, mais que les dépenses de personnel sont plus élevées qu'en France, ce qui se traduit par un écart proche de 20.000 euros annuels en moyenne", observe la Cour des Comptes. Clairement, les militaires britanniques sont moins nombreux (191.650 hommes en 2010, contre 235.230) mais ils coûtent beaucoup plus chers. Et pas qu'un peu : 11,1 milliards d'euros, contre 9,3 milliards d'euros.

En Allemagne, la grille de solde des militaires allemands permet également de constater que le niveau de rémunération indiciaire des militaires allemands est supérieur à celui de leurs homologues français. À titre d'exemple, la solde de base du caporal français est comprise entre 1.426 et 1.450 euros par mois alors que celle de son homologue allemand est comprise entre 1.824 et 2.079 euros mensuels. Celle d'un capitaine français est comprise entre 2.250 et 2.600 euros mensuels alors que celle de son homologue allemand est comprise entre 2.600 et
3.900 euros.

Pour autant, en contrepartie d'une réduction de 54.000 militaires entres 2008 et 2014, la Cour rappelle que l'État avait mis en œuvre un plan d'amélioration de la condition miliaire. "Sa principale traduction a consisté en une revalorisation indiciaire et statutaire ambitieuse", rappelle-t-elle. Ce qui pourrait réduire cet écart avec les armées britannique et allemande.

 

174 primes pour les militaires français

Avec 174 primes et indemnités différentes, dont certaines très désuètes, le système indemnitaire des militaires français "apparaît complexe, peu lisible et difficilement contrôlable", estime la Cour. "Un toilettage des primes pour supprimer celles qui n'ont plus de raison d'exister s'impose, recommande-t-elle. En outre, il conviendra de mettre fin à un certain nombre de pratiques contestables". En moyenne, les primes et indemnités représentent 33 % de la masse salariale globale. Si on y inclut les primes afférentes aux opérations extérieures (OPEX), cette part atteint 38 %. "Aucune analyse complète n'a été réalisée depuis 2009, ce qui est préjudiciable à la maîtrise de la masse salariale", regrette la Cour.

En outre, estime-t-elle, "la multiplicité des primes entretient une dynamique inflationniste et induit un coût de gestion. Intrinsèquement, l'absence de visibilité du régime indemnitaire et la difficulté de vérifier la réalité de certaines primes rendent le système hors contrôle".

 

Des économies qui ne sont pas réalisées

La Cour des Comptes l'avait déjà dénoncé dans un précédent rapport publié en juillet 2012. En dépit d'une réduction majeure des effectifs, les dépenses de personnel ont dépassé toutes les prévisions budgétaires. Le ministère de la Défense attendait de la réduction de 23.000 emplois une économie nette cumulée de 1,1 milliard d'euros sur la période 2009-2011. Mais, alors même que cet objectif de suppression d'emplois a été tenu, la masse salariale a progressé de 1 milliard d'euros.

"La masse salariale ne fait pas l'objet d'un réel pilotage des effectifs, le ministère de la défense ayant semblé concentrer ses efforts sur la réduction quantitative des effectifs", regrette-t-elle. Car la réduction a été plus marquée dans les grades les moins élevés, donc les moins coûteux. Ce qui a eu un impact non proportionnel sur les économies attendues. Il y a eu également un impact sur le pyramidage au profit des grades les plus élevés.

 

Les officiers dans la ligne de mire

Pour la Cour des comptes, le ministère de la Défense doit mettre en place "un pilotage resserré et efficient des effectifs et de la masse salariale, une politique de gestion des ressources humaines globale, ainsi qu'une évaluation rigoureuse du coût de la réforme statutaire engagée en 2008".  Une condition indispensable pour que la nouvelle loi de programmation militaire offre un cadre réaliste et financièrement soutenable.

Dans ce cadre, la prochaine LPM prévoit une déflation des effectifs d'officiers qualifiée de "volontariste" par le ministère de la Défense. La diminution annoncée est de l'ordre de 5.800 postes d'officiers. L'étude d'impact du projet de loi précise que, par rapport à la précédente LPM, la réduction annuelle des effectifs d'officiers devrait dépasser 1.000 postes par an en régime de croisière. Soit plus de trois fois et demi la déflation moyenne réalisée sur la période 2008-2013. En outre, pour stabiliser le modèle et l'effort de dépyramidage, la déflation des effectifs serait de l'ordre de 11.200 sous-officiers tandis que le nombre d'hommes du rang diminuerait d'environ 9.300 militaires.

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4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 10:55
La Défense gèle les embauches de civils

03/10 Par Alain Ruello – LesEchos.fr

 

Même si le dérapage de la masse salariale du ministère de la défense se réduit, les recrutements de personnels civils ont été renvoyés sine die. La DGA notamment a gelé 75 embauches d’ingénieurs.

 

Ambiance morose à la Défense. Non seulement le ministère doit encaisser 34.000 suppressions de postes d’ici à 2019, mais en plus les quelques centaines d’embauches de personnels civils prévues cette année ont été renvoyées sine die. C’est la conséquence de la dérive de la masse salariale de la grande muette, même si cette dérive se réduit, a-t-on appris de sources concordantes. Entre 200 et 300 postes seraient concernés.

 

 

L’année dernière, les salaires du ministère a Défense ont dépassé les budgets prévus de plus de 200 millions d’euros. Et encore, c’est sans compter les conséquences des ratés du scandaleux logiciel de paye Louvois. En clair, il a fallu trouver plus de 200 millions ailleurs pour assurer la paye du personnel, civil comme militaire.

 

Réforme des RH

 

Cette année, la masse salariale (le « titre II » dans le jargon budgétaire) va encore déraper, mais nettement moins que l’année dernière. On devrait savoir de combien précisément dans quelques temps. Jean-Yves Le Drian a pris le taureau par les cornes et doit annoncer ce jeudi en milieu d’après midi une grande réforme de la fonction Ressources Humaines de son ministère pour mettre fin à la situation.

 

En attendant, le robinet des recrutements a été coupé. Certains y voient la patte vengeresse de Bercy, ce que l’on dément dans l’entourage de Jean-Yves Le Drian : la DRH du ministère a pris seule cette décision. « Ce n’est pas une mesure définitive. Le gel durera le temps qu’on y voit plus clair sur le titre II », ajoute une autre source proche du dossier.

 

A la DGA, la sanction fait grand bruit. Cette année, la Direction générale de l’armement devait embaucher une centaine d’ICT - ou ingénieurs et cadres technico-commerciaux comme ils sont dénommés en interne. Sur le site du ministère de la Défense, on peut lire que les ICT « sont recrutés sous contrat (...) pour leur expertise de haut niveau ». Leurs contrats sont établis pour une durée de 3 ans, renouvelable une fois, puis convertis en CDI s’ils font affaire.

 

Mauvaise augure

 

Un quart environ des ICT prévus ont bien été embauchés depuis le 1erjanvier, principalement dans le domaine de la cyber-sécurité, l’une des priorités du livre blanc de la défense et de la sécurité nationale. Les autres recrutements ont été ouverts, puis fermés, puis rouverts cet été, pour finir par être renvoyés sine die la semaine dernière.

 

« C’est de mauvais augure », regrette un ingénieur (militaire) pour qui cela pose de gros soucis sur le plan des compétences, car les départs naturels ne sont pas compensés. Comme la charge de travail reste la même, la DGA va devoir redéployer le travail, déshabillant Pierre pour habiller Paul.

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 11:55
La défense, troisième budget de l'Etat, assume 60 % des baisses d'effectifs prévues

25.09.2013 Par Nathalie Guibert LE MONDE

 

Le chef des armées, François Hollande, a choisi de "maintenir" l'effort de défense du pays : le budget doit être stabilisé en valeur au niveau de 2013, pour les trois exercices 2014, 2015 et 2016. Avec 31,4 milliards d'euros par an, il reste le troisième budget de l'Etat après l'éducation et la charge de la dette, et le premier budget d'investissement public (17 milliards).

 

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