10 juillet 2013 Romandie.com (AFP)
BEYROUTH - La principale formation de la rébellion armée syrienne a rejeté mercredi les accusations de la Russie qui a affirmé la veille avoir la preuve que les rebelles avaient utilisé du gaz sarin lors d'une attaque le 19 mars près d'Alep (nord).
Sur le terrain, des militants anti-régime ont pour la première fois manifesté à Alep pour appeler les insurgés à lever leur siège, qui prive de nourriture les habitants de la zone contrôlée par l'armée syrienne, a affirmé mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les informations de la Russie sur l'utilisation par les révolutionnaires de gaz sarin sont fausses et montées de toute pièce, a affirmé à l'AFP le coordinateur politique et médiatique de l'Armée syrienne libre (ASL), Louay Moqdad.
Il a également assuré que les rebelles ne disposaient pas de telles armes, accusant la Russie, allié clé du régime du président Bachar al-Assad, de chercher à couvrir le régime.
Mardi, l'ambassadeur russe auprès de l'ONU Vitali Tchourkine, avait dit que Moscou disposait de preuves de l'utilisation par les rebelles de gaz sarin.
M. Moqdad a accusé les forces du régime d'avoir utilisé des armes interdites et pris pour cible au moins 15 endroits en Syrie.
Les preuves selon lui ont été recueillies sur le terrain et les corps de victimes, dont certains ont été transférés hors de Syrie et sur des munitions non explosées tirées par des avions de guerre.
A l'occasion du début du ramadan, la Coalition de l'opposition a appelé la communauté internationale à faire pression sur le président Assad afin qu'il accepte une trêve à Homs, ville dévastée dans le centre de la Syrie, pour faire cesser l'effusion de sang syrien pendant le mois sacré de jeûne musulman.
Cet appel a été lancé lundi à Istanbul par le nouveau chef de la Coalition, Ahmad Assi Jarba, et mis en ligne mercredi.
Les troupes loyalistes ont progressé dans le quartier rebelle de Bab Houd à Homs, au 13 ème jour de leur offensive massive contre les quartiers tenus par les insurgés, a indiqué l'OSDH.
Selon un militant, des centaines d'habitants manquent de nourriture alors que débute le ramadan.
La situation alimentaire était également très difficile dans les quartiers tenus par le régime à Alep (nord), en raison d'un siège imposé par les rebelles, a expliqué l'OSDH.
Une vidéo diffusée mercredi par l'OSDH, montre une vingtaine de jeunes rassemblés mardi près d'un barrage séparant Boustane al-Qasr, aux mains des rebelles, de Machariqa, tenu par le régime, scandant notamment à l'adresse des insurgés: le peuple veut briser le siège.
Sur une autre vidéo, filmée dans le même quartier, une femme accompagnée d'un enfant tire une poussette chargée de sacs, assuant être venue d'un quartier contrôlé par le régime pour acheter de la nourriture.
J'ai quatre enfants dont un malade, dit-elle. Nous n'avons rien, nos enfants meurent de faim.
A Damas, après une réunion avec des représentants de l'ONU, un haut responsable du ministère syrien des Affaires étrangères, a affirmé aux journalistes que de l'aide serait envoyée à Alep.
Signe que le conflit syrien continue de déborder sur les pays voisins, un groupuscule rebelle syrien peu connu, baptisé Brigade 313 des forces spéciales, a revendiqué mercredi l'attentat à la voiture piégée qui a fait 53 blessés la veille dans la banlieue sud de Beyrouth. Il a dit riposter à l'implication du Hezbollah libanais dans les combats aux côtés du régime en Syrie.
L'ASL a néanmoins dénoncé cet attentat comme terroriste.
Sur le plan humanitaire, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à une aide sans précédent au Liban pour l'accueil de centaines de milliers de réfugiés syriens.