10/06/2014 Ph. E – LaDepeche.fr
La Setfa SAS, qui regroupe SNC Lavalin, Aéroport de Blagnac et CCIT, a obtenu mardi dernier la concession pour 45 ans de l'aéroport de Francazal. Elle présente aujourd'hui ses projets de développement.
La Société d'exploitation Toulouse Francazal Aéroport (Setfa SAS) est aux commandes de la plate-forme aéroportuaire de l'ancienne base militaire de Francazal, pour les prochaines 45 années. C'est officiel depuis mardi dernier. La Setfa présente aujourd'hui à la presse ses projets de développement pour la piste historique du Sud-ouest toulousain qui devrait renouer ainsi avec sa vocation aéronautique première, loin des mirages hollywoodiens.
«La concession a été attribuée officiellement au groupement autour de SNC Lavalin mardi dernier», précise Jean-Michel Vernhes. «Elle porte sur les terrains de l'ex base militaire, près de 200 ha», ajoute le président du Directoire d'Aéroport Toulouse Blagnac, associé (avec 39 % des parts dans la Setfa) au groupe canadien Lavalin (51 % des parts) et à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Toulouse (10 % des parts). Le groupement a remporté l'appel d'offres pour l'exploitation de Francazal face au groupe Vinci Aéroport. Jean-Michel Vernhes sera le président du comité de surveillance associant Lavalin, aéroport de Toulouse Blagnac et CCIT. «La Dépêche» avait annoncé, dans son édition du 30 janvier dernier, le choix, par le Conseil d'état, du groupe canadien Lavalin, qui exploite déjà une dizaine d'aéroports en France (dont celui de Tarbes) et plusieurs dans le monde.
«Ce choix a nécessité la signature de plusieurs ministères et a peut-être été retardé par le récent changement de gouvernement», avance Bertrand Bilger, président de la Setfa SAS, pour justifier le délai de cinq mois qui a été nécessaire pour obtenir la concession officielle. Le nouveau patron du site de Francazal, par ailleurs directeur général de l'aéroport de Tarbes, évoque un avenir de Francazal «tourné vers l'aviation d'affaires, en liaison avec Blagnac, et à vocation aéronautique et industrielle. La vocation militaire est aussi affirmée». Transall et A 400 M continueront donc de décoller de Francazal (1 700 mouvements militaires ont été enregistrés, y compris en hélicoptère, sur 3 000 au total, en 2012). «L'armée française ne sera pas la seule à en bénéficier, des exercices comme celui de la semaine dernière par l'armée belge étant toujours possibles», indique Bertrand Bilger.
Lavalin envisage d'investir 10 M€ pour moderniser et reconvertir industriellement le site. Six des sept hangars existant sont déjà occupés par des entreprises issues du secteur de sous-traitance aéronautique dont la principale est Atlantic Air Industries, qui a quitté la Bretagne pour Cugnaux et occupe à elle seule trois bâtiments. 220 emplois directs liés à l'aviation civile ont déjà été générés, dont 150 dans l'industrie.
Ni vols réguliers ni charters
La préfecture de Haute-Garonne a fixé un cadre réglementaire très strict pour l'exploitation de Francazal : «Aucun vol régulier de passagers ni aucun vol de charter ne seront programmés sur cet aérodrome, et aucune subvention publique versée au groupement retenu», ont indiqué les services de l'état dans le document d'appel d'offres initial.
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