source United States Missile Defense Agency
16 octobre 2011 Par Maxime Perez - israelvalley.com
Combien de temps faut-il à un missile pakistanais pour frapper l’Inde ? Un peu plus de soixante secondes pour atteindre Bombay, capitale économique, trois minutes pour New Delhi et environ huit minutes pour Bangalore, situé dans le sud du pays.
Située dans l’Etat du Karnataka, Bangalore – qui signifie la « ville des haricots bouillis » dans l’idiome locale – abrite la Silicon Valley indienne. Fondé en 1909 par le philanthrope Tata, l’Indian Institute of Science est devenu l’un des centres de recherche asiatiques les plus réputés.
Nouvelles technologies et production de logiciels informatiques, biochimie, aérospatiale font partie des domaines développés dans cette cité où sont aujourd’hui installées des unités de recherche et développement et de nombreuses industries de défense.
Les entreprises indiennes y sous-traitent avec des firmes occidentales en côtoyant les bureaux délocalisés de multinationales (Google, Microsoft, Yahoo, IBM, etc.), attirées par le faible coût d’une main-d’œuvre indienne hautement qualifiée.
A l’évidence, Bangalore constitue un site stratégique. Sauf que jusqu’ici, il ne bénéficiait d’aucune mesure de protection particulière. Désormais, un bouclier antimissile extrêmement polyvalent est en passe de protéger la zone contre toute attaque de missile pakistanais.
Fort de son savoir-faire en la matière et de ses liens privilégiés avec l’Inde, Israël a pris une part très importante dans le déploiement de ce dispositif. Deux systèmes antimissiles ont ainsi été intégrés au bouclier indien : le Arrow (« flèche ») et le Barak-8 (« foudre »). Ils sont appuyés par le puissant radar « Pin vert », lui aussi de fabrication israélienne. Après avoir subi de nouvelles modifications, son balayage tridimensionnel s’effectue sur un rayon de 1000 kilomètres.
Conçu par Rafael et l’IAI, le Barak-8 est missile mer-air, capable d’intercepter toute sorte de projectible dans un rayon de 70 kilomètres : drones, avions de chasse et roquettes. Depuis 2005, il est opérationnel dans la marine indienne.
Fruit d’un programme entamé dans les années 80, le système Arrow (connu sous l’appellation « Hetz » en hébreu) en est aujourd’hui à sa troisième phase de développement. C’est néanmoins le Arrow 2 qui équipe actuellement l’armée de l’air indienne.
Le missile est en mesure de contrer simultanément 14 missiles dans un rayon de 50 à 90 kilomètres. Il est commandé au sol par un centre de gestion réseau-centrique (baptisé « citron doré »), véritablement unique au monde. Le missile intercepteur utilise un détonateur de proximité à guidage terminal pour détruire des cibles situées à 40 kilomètres d’altitude.
Inde-Israël : des partenaires de premier plan
Au début des années 90, l’Inde a développé une étroite coopération militaire et sécuritaire avec l’Etat hébreu, tournant ainsi la page sur des décennies de méfiance mutuelle. Abandonnant sa position de pays non aligné au moment de la chute du bloc de l’Est, New Delhi a rapidement fait appel à l’armée israélienne pour solutionner ses problèmes avec le Pakistan, notamment au Cachemire en matière de lutte anti-terroriste.
Depuis mars 2009, Israël constitue désormais le premier fournisseur d’armes de l’Inde devant la Russie. Le dernier contrat d’armements signé entre New Delhi et Jérusalem a rapporté 1,5 milliard de dollars à l’IAI. Il s’agit de la vente du système de défense antimissile « Barak 8».
En une quinzaine d’années, Israël a ainsi fourni à l’Inde pour près de 9 milliards de dollars d’équipements militaires. Depuis des attentats de Bombay en novembre 2008, le gouvernement indien ne rencontre plus la même opposition de la part d’une frange de sa population musulmane et des parties de gauche qui sont habituellement opposés à un rapprochement stratégique avec l’Etat hébreu.
Récemment, des projets israélo-indiens ont été lancés dans le domaine de la surveillance navale et aérienne. En août 2008, le développement d’une version améliorée du système de missiles sol-air Spyder d’IAI et Rafael a été approuvé par le ministère indien de la Défense.
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