17 mars 2014 par Nicolas Laffont - 45eNord
Au cours d’une conférence de presse, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a présenté lundi sept propositions afin de relancer la construction navale au Québec et demandé à ce qu’Ottawa rouvre son appel d’offres pour la construction de navires.
La vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, a souligné qu’il est essentiel de permettre aux chantiers navals de jouer un rôle à la mesure de leurs pleines capacités au Québec, étant aussi au cœur de la voie d’accès à l’intérieur du continent nord-américain.
Particulièrement visé: Seaspan (Vancouver Shipyards) et son contrat de construction des navires non destinés au combat, incluant le brise-glace polaire, les deux navires de soutien interarmées, le navire hauturier de sciences océanographiques et les trois navires hauturiers de recherche sur les pêches.
Selon la CSN, le contrat de 8 milliards $ attribué à Seaspan devrait être revu «compte tenu de son inexpérience dans le type de construction requis et de la déficience de ses installations».
En entrevue pour 45eNord.ca, Mme Lévesque a estimé que cela fait maintenant près de 40 ans que le gouvernement fédéral plombe l’industrie de construction navale du Québec.
Cela remonterait même aux années 1960, lorsque le gouvernement canadien n’a pas réagi aux subventions des pays asiatiques, puis à son refus d’augmenter ses tarifs douaniers pour compenser ces subventions «déloyales». «Le gouvernement canadien n’a pas non plus réussi à ouvrir le marché du cabotage américain aux constructeurs canadiens et québécois, malgré la négociation de deux ententes de libre-échange.»
Davie, fleuron québécois
Le chantier Davie, à Lévis, sur la Rive-Sud de Québec, a déjà été le plus important chantier naval au pays.
Fondé en 1825, il possède encore la plus grande cale sèche disponible au sein de l’industrie navale canadienne.
Au début des années 90, le chantier Davie avait procédé à l’inauguration de frégates appartenant à la Marine royale canadienne qui avaient alors été construites et assemblées en partie à Lévis.
Le chantier maritime Davie avait déclaré faillite en 2010, mais a été repris en 2012 par Zafiro Marine.
Francine Lévesque nous a indiqué que la CSN poursuivra ses démarches auprès du gouvernement fédéral afin que les chantiers du Québec reçoivent leur juste part des contrats. «Mais nous profiterons aussi de la campagne électorale québécoise pour interpeller les chefs de partis et leurs candidats pour qu’ils prennent position sur les recommandations que nous présentons».
De plus, toujours selon Mme Lévesque, «le gouvernement du Québec doit appuyer la candidature des chantiers d’ici».
La Première ministre du Québec Pauline Marois, en pleine campagne électorale, a justement rendu visite aux employés du chantier Davie, le 13 mars dernier. Elle a, à cette occasion, indiqué qu’elle s’engageait à continuer à «soutenir» l’entreprise et à «se battre» pour qu’elle ait sa juste part d’éventuels contrats du fédéral.
La visite de Pauline Marois marquait l’embauche du 850e travailleur sur le chantier depuis la relance des activités.
Dans un courriel adressé à 45eNord.ca, Travaux publics et services gouvernementaux Canada nous a précisé que «le vérificateur général du Canada a conclu, en novembre 2013, que le processus de sélection des chantiers a été « efficient et couronné de succès », que le gouvernement gère l’acquisition des navires militaires en temps opportun et de manière abordable, efficiente et transparente, ce qui permettra de soutenir l’industrie de la construction navale pour de nombreuses années à venir. Il a également recommandé au gouvernement que le modèle de la SNACN soit appliqué aux futurs grands projets d’approvisionnement.
Les chantiers navals canadiens qui n’ont pas été sélectionnés dans le cadre de la Stratégie nationale d’approvisionnement pourront soumissionner de façon concurrentielle pour la construction de petits navires (jusqu’à $2 milliards en contrat). La construction des nouveaux petits navires devrait débuter en 2014 et sera réalisée au cours des sept prochaines années.
Ces chantiers navals pourront aussi soumissionner pour le soutien en service des Navires de patrouille extracôtiers et de l’Arctique (NPEA) et des Navires de soutien interarmées (jusqu’à $5 milliards en contrat).»
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