Stage sur la gestion de la fatigue en milieu opérationnel. Un stagiaire effectue une micro-sieste après avoir été tenu éveillé plus de 30 heures. - photo DICoD
06/02/2015 C.B. – Ministère de la Défense
Depuis plusieurs années l’unité « fatigue et vigilance » de l’Institut de recherche biomédicale des armées (l’IRBA) mène des recherches sur le sommeil. Des recherches et des expertises qui sont menées au profit des armées.
Le sommeil joue un rôle fondamental pour notre organisme. Il est l'unique moyen de récupérer nos capacités physiques et psychiques. Dormir aide donc l’organisme à se régénérer. L’altération du cycle veille-sommeil induit de nombreuses conséquences sur notre organisme.
L’unité Fatigue et vigilance du département Neurosciences et contraintes opérationnelles de l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) mène des recherches sur le sommeil. « Nous étudions la somnolence dans les sous-marins, la détection de micro-sommeil et d’hypovigilance en vol chez les personnels navigants (A400M, Falcon, Atlantique 2, etc.) ou encore la vigilance des pilotes de drone ou de Super étendard marine… Ces problématiques touchent toutes les armées », souligne le docteur Mounir Chennaoui, chef de l’unité Fatigue et vigilance.
En opération extérieure, les altérations du cycle veille-sommeil sont très fréquentes. Les missions sont longues et le personnel doit gérer au mieux sa récupération physique et mentale. Or des études scientifiques ont démontré que la fatigue altère la vigilance et les performances mentales psychotechniques. Elle diminue également la résistance au stress. Les personnes sont moins aptes à prendre la bonne décision le moment voulu. Lors d’une mission, les conséquences peuvent alors être très graves pour l’individu et le groupe. La restriction de sommeil induit également des conséquences physiologiques avec l’apparition de symptômes métaboliques comme le diabète ou l’hypertension.
Des contre-mesures existent pour pallier aux effets de la fatigue. « Les siestes sont les meilleurs outils pour maintenir la performance et la capacité opérationnelle des hommes », explique le médecin principal Fabien Sauvet. « Il est vérifié scientifiquement que toute période de sommeil est bénéfique à l’organisme. »
Les excitants comme le café ou le thé sont également des moyens employés ainsi que la luminothérapie. L’emploi des techniques d’optimisation du potentiel ou TOP peut également favoriser la récupération physique.L’usage de la pharmacologie est à envisager en ultime recours : l’utilisation en opération de substances qui maintiennent l’éveil ou facilitent un sommeil réparateur étant très réglementée. Les médecins militaires peuvent ainsi prescrire dans des situations particulières des hypnotiques pour favoriser le sommeil, ou des médicaments excitant comme la caféine à libération prolongée. Cette substance qui permet de maintenir une personne éveillée durant six heures a été employée pour la première fois lors de missions aériennes pendant l’opération Harmattan.
10 règles à respecter pour optimiser au quotidien son sommeil :
- favoriser de bonnes conditions (température, bruit, obscurité, confort) ;
- se lever et se coucher à la même heure ;
- pratiquer une activité physique régulière ;
- respecter un rituel du sommeil ;
- faire appel à une activité relaxante le soir (lire, prendre un bain tiède) ;
- éviter les sources lumineuses le soir (smartphone, tablette…) ;
- éviter de regarder la télé au lit ;
- diner léger ;
- s’abstenir de consommer de l’alcool ;
- éviter les excitants –café, thé, nicotine – le soir.
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