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photo Ministère de la Défense
12.03.2015 Par Olivier Berger, grand reporter à La Voix du Nord
Même si le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a feint jeudi d'avoir appris le matin en Conseil de défense qu'un nouveau contrat opérationnel pour la protection du territoire national devait être élaboré, les calculettes chauffent au cabinet et dans les états-majors...
Elément incontournable de base, 7 000 militaires déployés dans la durée pour protéger les sites religieux, cela signifie un total multiplié par trois avec la préparation et les permissions, soit 21 000. Pour l'instant, cette posture est valable jusqu'à l'été et son renouvellement sera discuté lors d'un prochain Conseil de défense. Cela signifie-t-il pour autant qu'à terme, le ralentissement des déflations, annoncé au-delà des 7 500 déjà prévus, sera de ce montant ? C'est loin d'être si simple, évidemment.
En interarmées, on commencerait à se regarder en chiens de faïence. L'armée de terre assure 99 % de l'opération Sentinelle et pourrait donc sauver les meubles en priorité si la mission TN (territoire national) est appelée à se développer. Ce serait logique. Le ministre a dit textuellement que le nouveau modèle de l'armée de terre (dénommé Au Contact !) " permettra d'accroître les effectifs de la force opérationnelle terrestre ".
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09/03/2015 COL Conegero, LTN Facchin - Armée de Terre
Le contrat opérationnel est un cadre structurant pour l’armée de Terre. Il se traduit en capacités qui dotent les forces terrestres du potentiel opérationnel dont elles doivent disposer pour tenir les objectifs qui leur sont fixés.
Le contrat passé entre le CEMA et le CEMAT est un document complexe et classifié. Il porte sur les modules capacitaires et les matériels majeurs associés à des niveaux de disponibilité exprimés selon les normes de l’OTAN (cf. focus sur les ambitions de l’OTAN). Il est défini dans le livret 2, qui y consacre 45 des 500 pages qu’il contient, conformément aux hypothèses d’engagement décrites dans le livret 1, en écho du Livre blanc de 2013. Document cœur du contrat opérationnel, il détermine la composition des trois HE pour les forces terrestres :
- HE 1 : la situation opérationnelle de référence (SOR). La SOR peut être considérée comme le quotidien de la vie des militaires ; armer l’échelon national d’urgence (ENU) et le reconstituer, assurer les missions de dissuasion, protection et prévention ainsi que la gestion de crise (2 à 3 théâtres, 6 000 à 7 000 hommes) ;
- HE 2 : hypothèse d’engagement en urgence dans le domaine de la protection (HE-PROT). Outre la SOR, elle comprend le renforcement du territoire national, sur lequel l’armée de Terre doit pouvoir déployer jusqu’à 10 000 soldats (TN 10 000), le renforcement de la posture permanente de sécurité et de la dissuasion (TN + DOM COM). C’est cette hypothèse d’engagement qui a été appliquée par les armées suite aux attentats de janvier 2015 ;
- HE 3 : outre les missions réalisées dans le cadre de la HE-PROT, et moyennant quelques mutualisations de matériels "échantillonaires", l’hypothèse d’engagement majeur en intervention (HE-INTER) prévoit un engagement en coalition (MJO ou SJO), dans un délai de six mois et pour un engagement intensif de six mois, pour un volume de forces de deux brigades, ainsi que des moyens de commandement et de soutien associés (jusqu’à 21 000 hommes) afin d’honorer l’exigence d’être "nation-cadre".
Au bilan, les hypothèses d’engagement fonctionnent à la manière de poupées russes : la SOR est comprise dans la HE-PROT, elle-même comprise dans la HE-INT, hypothèse la plus dimensionnante.