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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 17:45
photo DCSCA

photo DCSCA

 

08/12/2015 Sources : DCSCA

 

Le SCA est aujourd’hui engagé dans une transformation majeure qui vise à amener l’administration générale et le soutien commun au meilleur niveau pour accompagner nos soldats sur l’ensemble du spectre de leurs missions. L’aspect opérationnel, essentiel, exige en effet du soutien commissariat la  même excellence que celle qui anime les forces. Pour ce faire, les expérimentations conduites avec  l’ensemble des acteurs du soutien commissariat visent à concevoir un soutien rénové s’appuyant sur toutes les opportunités, en métropole, outre-mer mais aussi à l’étranger et en opération.

 

Présent dès le début d’un engagement, et sous l’autorité du centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), le SCA met en œuvre une chaîne de soutien opérationnel qui permet de garantir la continuité du soutien ainsi que la simultanéité du soutien courant et du soutien des engagements opérationnels. Cette chaîne fait intervenir la direction centrale, l’état-major opérationnel (EMO), le centre interarmées d’administration des opérations (CIAO), les centres experts, les établissements logistiques (ELOCA), et les directions du commissariat en opération extérieure (DIRCOM).

 

Afin d’assurer, sous l’autorité de l’ASIA* de théâtre, nos missions tactiques sur les théâtres d’opérations, le fuseau Ouest de l’opération Barkhane va connaître dès le mois de février 2016 une expérimentation d’un nouveau concept d’emploi : le soutien « commissariat en opération ». Ainsi, s’il assure actuellement sur les théâtres d’opérations les fonctions d’administration générale au sein des DIRCOM (expertise administrative générale, finances, achats, solde, contentieux et aide juridique au commandement, état-civil, gestion du personnel civil de recrutement local et contrôle interne), il ne met pas en œuvre ses fonctions logistiques (soutien de l’homme, habillement, restauration-hôtellerie-loisirs, gestion base-vie). Il les anime au niveau stratégique mais c’est l’armée de terre, au sein des bataillons logistiques (BATLOG), qui les met en œuvre sur les théâtres. Par ailleurs, les fonctions « alimentation » et « gestion base-vie » manquent de coordination ou sont assurées par d’autres opérateurs.

 

L’expérimentation menée à Barkhane vise donc, pour le SCA, à assurer l’ensemble de ses fonctions logistiques pour assurer un soutien commissariat intégré sur les théâtres d’opérations.

Plusieurs axes sont définis :

- améliorer la coordination de la fonction « soutien de l’homme » ;

- identifier le périmètre d’un « soutien de base-vie » dont la mise en œuvre échoirait au SCA, en cohérence avec les autres acteurs du soutien et le commandement, en y intégrant les détachements

- mettre en place sur le théâtre un détachement de « soutien base-vie », en prenant en compte les attributions de l’ *adjoint soutien interarmées (ASIA), du centre de soutien des opérations et des acheminements (CSOA), du J4 de théâtre et de la DIRCOM, tout en définissant les prérogative respectives du SCA et du commandement de théâtre ;

- mettre en œuvre une préparation collective des modules de soutien « commissariat ».

 

Évolution significative du soutien des opérations par le SCA, l’expérimentation, qui s’étendra de février à septembre 2016, sera conduite sous l’autorité de l’ASIA* et verra un détachement «commissariat » s’occuper des domaines suivants :

- alimentation-loisirs : restauration, condition du personnel en opération, vivres opérationnels, boulangerie de campagne,

- gestion des sites : hébergement, entretien, gestion des déchets, prévention contre l’incendie, maintenance,

- gestion des équipements « commissariat » : tenues de combat, effets de protection balistique, matériels de vie en campagne, équipements de protection individuelle et tenues professionnelles, affaires mortuaires.

 

Expérimentation Barkhane : dispositif soutien de l’homme sur le fuseau ouest

L’opération Barkhane se déroule dans cinq pays de la bande sahélo-saharienne : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Nier, Tchad. Regroupant 3 000 militaires, une vingtaine d’hélicoptères, 200 véhicules de logistique, 200 blindés, 6 avions de chasse, 3 drones et une dizaine d’avions de transport, elle est séparée en deux fuseaux, est et ouest, permettant de prendre en compte l’immensité du théâtre.

L’expérimentation « soutien commissariat » aura lieu dans le fuseau ouest de février à septembre 2016.

1 800 militaires seront soutenus par un détachement commissariat de 83 personnes ( À noter : N’Djamena au Tchad Antenne Détachement commissariat : 4 militaires ).

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27 novembre 2015 5 27 /11 /novembre /2015 13:55
Logistique militaire : la Défense se réinvente une supply chain

Dans sa démarche, le projet militaire n’est pas différent des problématiques actuelles d’optimisation logistique de bout en bout des entreprises civiles, dont l’élément fondamental est le désilotage. photo MinDefFR

 

26.11.2015 Par Luc Battais wk-transport-logistique.fr

 

L’État-major des armées françaises s'est engagé dans une vaste refonte de la supply chain militaire. Un chantier colossal qui doit répondre aux nouveaux besoins des armées, très sollicitées sur tous les fronts. Décryptage.

 

Le chantier de refonte de la supply chain militaire mené l’État-major des armées françaises (EMA) depuis plusieurs mois couvre l’armée de l’Air, de Terre, la Marine nationale, les directions et les services. Les militaires, eux aussi, "désilotent".

Ce chantier mobilise une équipe projet de soixante spécialistes des armées, pilotée par le général de division Richard Bienfait (lire l'interview du général Bienfait : "Le projet supply chain est en réalité une refonte complète de la logistique des armées" - accès abonnés), assisté du lieutenant-colonel Stéphane Gauthier, avec l’appui du cabinet EY.


La fin de l'organisation en silo

Dans sa démarche, le projet militaire n’est pas différent des problématiques actuelles d’optimisation logistique de bout en bout des entreprises civiles, dont l’élément fondamental est le désilotage. Mais c’est une révolution copernicienne pour les trois armées françaises, longtemps habituées à disposer chacune de leur propre organisation, de leur territoire d’influence au sein du ministère de la Défense, sur la base de leur culture interne.

Plus précisément, s’agissant du chantier supply chain, c’est la continuation d’un mouvement de désilotage engagé au début des années 2000, notamment avec la création de la Structure intégrée de maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels aéronautiques du ministère de la Défense (Simmad), qui permet de mutualiser un certain nombre de fonctions de maintenance de tous les aéronefs de la Défense.


Pourquoi un changement de modèle ?

Le changement de modèle est guidé par la nécessité d'adapter l'organisation des armées à des missions qui ont évolué avec le nouvel état du monde et les nouvelles contraintes budgétaires. Les armées font la guerre plus souvent et plus loin, avec des matériels de plus en plus coûteux. Parallèlement, elles réinvestissent aussi le territoire national en réponse, notamment, aux attentats sur le sol français.


De multiples défis logistiques

Les questions de mise à niveau et d’harmonisation des process, des référentiels et des outils constituent partout ailleurs un corpus impressionnant de défis logistiques. Mais s’agissant des armées, les conditions actuelles de soutien à la préparation opérationnelle et à l’engagement lié aux cadres d’action des forces françaises créent un niveau de complexité sans égal dans l’organisation.

Le général Richard Bienfait explique : "Dans le domaine de la logistique, le ministre de la Défense a demandé au chef d’État-major des armées de lui proposer et de mettre en œuvre une nouvelle organisation permettant d’améliorer la disponibilité des parcs, de contenir la hausse des coûts de maintien en condition opérationnelle, de diminuer les coûts logistiques et d’optimiser la gestion des stocks tant dans le flux de rechanges que dans leurs modes d’entreposage. Bref, de repenser, selon une logique de bout en bout et de cohérence fonctionnelle, l’ensemble des chaînes de soutien des forces armées".

Le lieutenant-colonel Stéphane Gauthier, référent supply chain à l’État-major des armées, précise : "Au moins pour la logistique physique, tous les types de soutien sont concernés : maintenance des matériels (MCO), soutien du combattant, carburants, munitions, santé… Le projet couvre les processus de supply chain management et l’ensemble des problématiques liées à la logistique physique d’entreposage et d’acheminement, en métropole et hors des frontières nationales". (...)
 

Lire l'intégralité de cet article dans Logistiques Magazine n° 304 de novembre 2015 : "La Défense se réinvente une supply chain" (accès abonnés)

 

Consulter les autres articles du dossier "Supply chain militaire" (accès abonnés) :

> L'interview du Général Richard Bienfait : "Le projet supply chain est en réalité une refonte complète de la logistique des armées"

> Supply chain des matériels aéronautiques : "La Simmad: une mutation en plein décollage"

> La chaîne de distribution du fret banalisé : "Réforme du plan de transport terrestre"

> Reportage : "Moulins, fer de lance de l’armée de Terre"

> Métiers : "La formation, enjeu majeur pour la supply chain"

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14 septembre 2015 1 14 /09 /septembre /2015 14:35
Les soutiens des opérations en images (UED2015)


14 sept. 2015 Ministère de la Défense

 

#UED2015 : Illustration des soutiens en opérations assurés le service du commissariat des armées, le service des essences des armées et le service de santé des armées.

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7 janvier 2015 3 07 /01 /janvier /2015 12:55
"Défense : tous les pays qui se sont lancés dans l'externalisation ne sont jamais revenus en arrière" (Veronika Roux, Sodexo)

 

07/01/2015 Propos recueillis par Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Le groupe Sodexo, qui réalise 700 millions d'euros de chiffre d'affaires dans le domaine de la défense, mise beaucoup sur l'externalisation en France du marché du soutien et vise un chiffre d'affaires supérieur à 50 millions d'euros vers 2016. Au total, Sodexo a pour objectif de doubler ses ventes à cinq ans. Dans une interview accordée à La Tribune, la présidente de Sodexo Défense Services, Veronika Roux, estime que le ministère de la Défense va économiser avec Balard.

 

Pourquoi Sodexo est-il dans la défense ?
Parce qu'au même titre que d'autres secteurs (éducation, santé, etc..) c'est un marché d'externalisation. Et le groupe considère que le marché défense représente un très fort potentiel. Cette activité constitue aujourd'hui 4 % du chiffre d'affaires global du groupe, soit environ 700 millions d'euros. Nous avons par ailleurs une société commune avec Serco en Australie, Serco Sodexo Defense Services (SSDS) dont le chiffre d'affaires en 2013 s'élevait à environ 290 millions d'euros. Depuis quatre ans, la part des activités défense a doublé pour passer de 2 % à 4 % du chiffre d'affaires de Sodexo. C'est un marché prometteur qui reste encore à développer, notamment en Europe où l'externalisation commence à se mettre en place. Cette activité au sein de Sodexo bénéficie pleinement de la présence internationale du groupe dans 80 pays. Nous sommes maintenant actifs sur le segment de la défense dans 25 pays. D'une façon générale, la défense a toujours fait partie de l'ADN du groupe. Le fondateur de Sodexo Pierre Bellon a ainsi commencé par fournir les premiers services à la Marine nationale à Marseille.

 

Quelles sont les ambitions de Sodexo dans la défense ?
Nous souhaitions définitivement nous positionner comme le spécialiste des services de soutien à la défense. Nous estimons le marché mondial du soutien dans la défense à peu près à 50 milliards d'euros. Bien sûr ce marché est globalement beaucoup plus important mais l'externalisation du soutien n'est pas encore généralisée. Actuellement Sodexo Defense s'intéresse aux bases américaines en Europe dans la mesure ou leur gestion est totalement externalisée. Ce marché est évalué à plus de 10 milliards d'euros par an. Nous avons restructuré notre activité en Europe pour répondre aux prochains appels d'offres avec le concours de Sodexo USA.

 

Combien visez-vous de chiffre d'affaires à cinq ans ?
Sur cinq ans, nous comptons doubler notre chiffre d'affaires dans la défense. Pour y parvenir, le groupe s'est organisé par segments de marché, dont la défense. Ce qui permettra à cette activité de capitaliser sur notre connaissance des clients de Sodexo dans le monde entier et d'être encore plus pertinents dans notre positionnement d'expert des services de qualité de vie pour réussir l'objectif de doubler notre chiffre d'affaires.

 

Quels sont vos plus grands clients ?
La Grande-Bretagne et les États-Unis sont nos deux principaux clients dans la défense. Pourquoi ? Parce que cela fait 30 ans que les Britanniques externalisent les services. Les États-Unis où nous gérons notamment des bases pour le Corps des US Marines ont quant à eux un potentiel immense. La Grande-Bretagne et les États-Unis représentent chacun un tiers des 700 millions de chiffre d'affaires. Le dernier tiers regroupe le reste du monde, y compris la France, qui externalise progressivement.

 

Et la France, que représente-t-elle pour Sodexo ?
Pour le moment, le chiffre d'affaires est modeste. Avec un an et demi d'existence juridique, Sodexo Defense Services est, en France, une entité récente, mais qui a démarré très fortement en particulier avec le gain du contrat Balard. Après trois ans d'activité, nous visons un chiffre d'affaires supérieur à 50 millions d'euros par an.

 

Que représente le marché du soutien en France ?
Le marché de soutien est évalué en France dans le domaine de la restauration et des services à environ 1 milliard d'euros, dont seulement un petit tiers est externalisé. Le Commissariat aux armées travaille actuellement à mieux structurer l'externalisation du soutien aux militaires français. Avec pour objectif d'économiser des crédits et de réinjecter ces gains dans les capacités militaires de l'armée française.

 

Comment pouvez-vous changer votre image en France, et notamment dans le domaine de la défense, où Sodexo est plutôt perçu comme un acteur de la restauration collective et non comme une société en capacité de gérer des dossiers complexes multi-services?
Sodexo dispose d'une expérience pratiquement sans équivalent dans le domaine de l'ingénierie et de la construction. Par exemple sur la base de l'Otan de Kandahar en Afghanistan, Sodexo a construit en cinq mois des infrastructures tel qu'entrepôts de plusieurs milliers de mètres carrés, deux restaurants (DFAC) destinés à accueillir 10.000 militaires par jour. Cela a nécessité la mise en place de chaines logistiques complexes (air, mer, terre) Nous avons servi le premier petit-déjeuner cinq mois après la notification du contrat. Si notre métier historique est la restauration, nous nous sommes structurés pour conquérir des marchés plus techniques nécessitant des compétences en ingénierie pour concevoir, construire et opérer... Et lorsque le client nous fait confiance, nous lui devenons indispensables ! En France, ces compétences restent méconnues mais les contrats Balard et Telsite contribuent à notre notoriété.

 

Avec Balard, le ministère de la Défense va-t-il vraiment économiser de l'argent ?
Bien sûr. Il faut comparer ce qui peut l'être. Beaucoup de choses, souvent erronées, ont été dites sur ce projet. Balard sera un centre interarmées, le ministère de la Défense économisant déjà le soutien des bâtiments qui seront vendus. Et je rappelle que nous avons obligation de restituer le site de Balard au bout de 27 ans comme neuf. À l'évidence, les coupes budgétaires des ministères ciblent en priorité le soutien, notamment aux bâtiments. Nos études montrent que l'externalisation de la restauration, de l'hébergement et de la gestion des loisirs permet d'économiser 20% par rapport à ce qui se fait aujourd'hui dans les armées. En outre, les militaires sont gagnants en termes de qualité de services qui contribuent à leur qualité de vie. L'expérience montre que tous les pays qui se sont lancés dans l'externalisation ne sont jamais revenus en arrière. Ils ont constaté qu'ils faisaient des économies d'échelle et que la privatisation n'impactait pas la continuité de la mission.

 

Pouvez-vous donner un exemple où un pays a fait des économies en externalisant ?
L'Australie. Sur les sept dernières années d'externalisation, l'armée australienne a économisé 18% de son budget. Elle a investi cet argent pour acquérir des armements, comme les NH90, les hélicoptères de transport d'Airbus ou à investi dans des capacités opérationnelles. Ces économies sont parfaitement traçables. Malgré un budget de la défense australien global en baisse, le ministère de la Défense dispose de plus de capacités opérationnelles grâce à l'externalisation. Nous apportons des réponses à leurs problèmes. Dans le cadre des réductions budgétaires, nous fournissons des services de haute qualité, et généreront des économies substantielles.

 

Que représente Balard pour Sodexo ?

Ce contrat emblématique est très important pour Sodexo. Nous y travaillons beaucoup avec nos partenaires Thales et Bouygues, qui est le maître d'œuvre. Ce contrat représente pour SDS un chiffre d'affaires entre 27 et 30 millions d'euros par an, ce qui s'est considérable pour un seul site. Nous avons été sélectionnés pour offrir 15 prestations de services différentes qui nécessiteront l'emploi d'environ 500 collaborateurs. Balard est pour Sodexo une formidable vitrine de notre savoir-faire en matière de services. 60% de notre palette de services y sont déployés. Nous gérons totalement le site avec la restauration, le nettoyage des locaux, l'accueil et le gardiennage, la gestion d'un hôtel de 750 chambres, la gestion des espaces verts, la gestion des déchets et toute la partie logistique, l'approvisionnement, la levée des drapeaux, la gestion de la piscine à l'intérieur d'un complexe sportif.

 

Avez-vous des objectifs de performances ?
Des pénalités assez élevées nous sont applicables si nous n'atteignons pas les ratios de performances exigés, qui se situent d'ailleurs à un niveau d'exigences très élevé. Mais Sodexo a montré son savoir-faire en matière de bases de défense comme celle de Brest, l'école de Bourges, l'école d'hélicoptères de Dax...

 

Mais avec Balard, vous passez un cap dans la chaine de valeur...
C'est vrai que Sodexo gérait il y a peu encore en France des services focalisés sur la restauration, l'hébergement et les loisirs. Nous sommes désormais prêts à répondre à des appels d'offre portant sur la gestion globale d'une base. Notre objectif est clairement d'accompagner en France la transformation des armées dans le cadre des réductions budgétaires qui vont orienter la défense vers une externalisation optimisée. Nous avons les compétences requises grâce à notre longue expérience en Grande-Bretagne où Sodexo travaille depuis 30 ans avec le ministère de la Défense britannique, mais aussi en Australie, Etats Unis et dans plusieurs pays du Moyen Orient. . Nous pouvons apporter beaucoup, beaucoup d'idées à ce sujet. Depuis deux ans, nous essayons d'être force de propositions auprès du ministère de la Défense, pour contribuer de façon innovante à la transformation du soutien des armées.

 

Ce qui est le cas avec le contrat Telsite que vous avez remporté auprès du ministère de la Défense ?
Oui en quelque sorte. Nous avions deux problématiques à résoudre pour gagner ce contrat. Il fallait travailler avec une PME bretonne, qui réalise 1 million d'euros de chiffre d'affaires annuelle, et intégrer dans notre proposition des retombées économiques pour la Polynésie. Pour que cette PME puisse construire la base-vie sur l'atoll de Mururoa qui coûtera plusieurs millions d'euros, Sodexo a dû apporter le financement. Nous avons donc aidé cette PME conformément aux objectifs que le ministère de la Défense a défini : faire accéder des PME à des marchés stratégiques en apportant des processus, des standards, un support financier, des techniques de gestion de projets et de maitrise des risques associées aux opérations sur un site extrêmement isolé.

 

Sodexo accompagne-t-il les armées françaises dans des opérations extérieures ?
Nous sommes présents depuis longtemps auprès des armées françaises en particulier sur les opérations extérieures. Nous avons commencé au Kosovo. Nous les avons accompagnées en Afghanistan où Sodexo a également travaillé avec l'Otan et l'armée américaine. En 2009, nous avons participé à la construction de la base-vie du Groupement Tactique Interarmées français de Surobi (FOB Tora) pour accueillir et soutenir 300 hommes dans la vallée de la Kapisa. Ce fut une expérience difficile mais enrichissante. Nous l'avons opérée et démobilisée au moment du retrait de la France d'Afghanistan. D'une manière générale, nous savons accompagner les armées, y compris dans des délais de projection contraints en opérations extérieures. Il existe très peu de sociétés françaises capables de se projeter aussi vite avec les armées. C'est le point fort de Sodexo, qui est déjà prépositionné dans 80 pays. Ce qui n'est pas le cas de la plupart de nos concurrents.

 

Comment assurez-vous la sécurité de vos équipes ?
C'est un sujet qui n'est pas simple. Nous privilégions les contrats opérés sur l'emprise de nos clients (armée française TORA, ISAF Kaboul et Kandahar), mais, quand une société comme la nôtre opère dans des régions à risques, elle peut avoir à recourir à des sociétés de sécurité privées qui protègent les hommes et les convois. Il n'existe malheureusement pas de sociétés françaises de ce type en raison de la législation en France. C'est pourtant un marché de 3 milliards d'euros par an qui s'accroit chaque année et est capté par les seules entreprises anglo-saxonnes. Nous savons aussi dire non quand nous évaluons un facteur risque trop élevé. Ainsi, par exemple, dans le cadre de la mission des Nations-Unies en Centrafrique, nous avons refusé de répondre à un appel d'offre pour des raisons de sécurité. Nous ne prenons pas à la légère la sécurité des hommes.

 

Le marché des Nations-Unies est-il accessible pour un groupe comme Sodexo ?
C'est un marché extrêmement décevant pour toutes les sociétés françaises. Cela fait plusieurs années que nous travaillons, et en particuliers depuis quatre ans en partenariat avec Thales, pour pénétrer ce marché... on s'arrache les cheveux ! Nous avons tout essayé. L'armée française a fait un travail extraordinaire au Mali mais les sociétés françaises n'en profitent pas. Pas un seul contrat, à l'exception d'un petit pour la réfection des aéroports de Gao et Tessalit, alors que les sociétés françaises sont très présentes en Afrique à l'image du groupe Bolloré, l'un des premiers logisticiens du continent. Pourtant avec 480 millions d'euros environ, la France est le troisième contributeur au budget des Opérations de Maintien de la Paix (OMP) des Nations-Unies.

 

Pourquoi les entreprises américaines sont-elles mieux servies ?
Les États-Unis sont les premiers contributeurs. Au contraire des Français, les Américains assurent leur contribution par des retours économiques : « on vous donne tant et en contrepartie on veut tant de contrats ». Mais les Nations-Unies font peu de cas de l'engagement de la France et des moyens déployés au Mali ou ailleurs. La France doit taper du poing sur la table pour faire changer cela.

 

A combien s'élève le marché de soutien des Nations-Unies ?
Pour les OMP, il représente environ deux milliards d'euros par an. Sur ce montant, la France représente 1,1%, soit 20 millions d'euros sur la partie soutien et sur la partie équipement. C'est un désastre qui illustre une triste réalité.

 

Quels sont les pays les plus avancés en termes d'externalisation et où est présent Sodexo?
Royaume-Uni, Australie et Etats-Unis ! En Australie, nous avons géré pour le compte de l'armée australienne les terrains et les infrastructures de manœuvres et d'entrainement au tir, aussi bien terrestre qu'aérien. Nous assurions la sécurité des terrains et la coordination des tirs en partenariat avec eux. Nous allons très, très loin dans le service. On nous a également confié à l'étranger des projets d'externalisation que la France ne donnerait pas à des sociétés privées. L'armée française n'est pas prête à externaliser certaines prestations telles que la gestion des munitions ou encore la préparation des équipements des forces combattante dans le cadre de missions de projection. L'Australie, comme la Grande-Bretagne, nous ont pourtant confié ce type de missions.

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23 décembre 2014 2 23 /12 /décembre /2014 18:55
Les fans Facebook se mobilisent pour les soldats en OPEX


23/12/2014 Armée de Terre

 

Depuis le début du mois, notre communauté de fans sur Facebook nous a fait parvenir plusieurs centaines de messages de soutien aux soldats qui passent les fêtes à l’étranger, loin de leurs proches.

 

Qu’il s’agisse de petits mots, de poèmes, de photos ou encore de dessins, découvrez l’ensemble de ces témoignages en téléchargeant le PDF.

 
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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 07:55
Impact du Livre Blanc sur les entreprises spécialisées dans le soutien et la logistique

Mai 2013 – Le point de vue de StratAdviser Ltd

 

Le contexte

 

Le livre Blanc de la Defense Nationale vient d’être remis au Chef de l’État. Quatre priorités stratégiques sont définies :

 

    la spirale Caucase/Proche-Orient/Méditerranée

    l’Afrique

    l’océan Indien

    les DOM-TOM

 

– auxquels il convient d’ajouter les enjeux stratégiques de « l’arctique » dont la France ne pourra pas s’exclure – qui conditionnent la répartition de l’enveloppe de quelque 30 milliards d’euros entre nos trois armées (Terre, Air et Marine) par la prochaine Loi de programmation militaire (LPM).

 

La combinaison de prétentions stratégiques ambitieuses avec une dotation contrainte de moyens impose, pour maintenir une fonction souveraine de défense cohérente, 3 changements de paradigmes :

 

    repenser les  états-majors existants en créant des structures de commandement sur mesure de type « Groupes Interarmes » ;

    abandonner la « logique régimentaire » pour faire place à la formation de nouvelles unités tactiques, modulables et redimensionnables en fonction des nécessités propres à chaque mission (Afghanistan : 3 500 ; Mali : 3 000 ; …) ;

    renforcer le recours à une sous-traitance compétente, hyperspécialisée, parfaitement au clair avec les enjeux stratégiques et leurs déclinaisons tactiques, s’intégrant « naturellement », de manière « transparente » dans les dispositifs.

 

Les récentes opérations menées en Lybie et au Mali démontrent la nécessité pour les entreprises spécialisées dans le soutien et la  logistique militaires de s’intégrer dans une logique de mutualisation et du partage de l’effort de défense tout en développant leur capacité d’adaptation des matériels et services de soutien (transports, logistique, restauration, santé …) à des opérations non prévues, menées pour une période indéterminée sur des théâtres peu ou mal connus, dont les deux caractéristiques clés sont « l’étirement » et « l’instabilité ».

photo ECPAD

photo ECPAD

Cette opportunité de développement pour les entreprises spécialisées dans le soutien et la logistique  de défense  va aller croissant. Des initiatives comme le SOFINS (Special Operation Forces Innovations Network Seminary) organisé par le Commandement des Opérations Spéciales (COS) – premier rassemblement en Europe des responsables et acteurs des forces spéciales avec une centaine de PME françaises – démontre l’importance croissante de cette sous-traitance compétente, hyperspécialisée destinée à s’intégrer de manière « transparente » dans les dispositifs.

 

L’impact sur la médecine militaire

 

Au delà de l’aptitude à identifier les appels d’offre, à déchiffrer le cahier des clauses administratives particulières (CCAP) et le cahier des clauses techniques particulières (CCTP), à constituer, le cas échéant, le groupement momentané d’entreprises (GME) – étapes qui constituent un prérequis incontournable souvent maitrisé – la différentiation se fera désormais sur la démonstration de 2 capacités essentielles :

 

    la capacité à rassurer le représentant du pouvoir adjudicateur (RPA) sur l’adaptabilité des matériels et services de la PME ou du GME aux deux caractéristiques clés que sont « l’étirement » et « l’instabilité » des théâtres à venir d’une part, à intégrer les contraintes « santé » au sens large d’autre part ;

    la capacité à rassurer les futurs expatriés impliqués dans la garantie de bonne fin de l’exécution du contrat sur le fait qu’ils bénéficieront d’une sécurité individuelle optimale et d’une prise en charge médicale de premier plan quel que soit le théâtre concerné.

 

Démontrer ces deux capacités essentielles ne s’improvise pas. Il convient de faire valider les matériels et services proposés par des experts et consultants maitrisant toutes les dimensions de la médecine militaire en opération (réglementation, y compris STANAG ; prévention des risques, y compris environnementaux et NRBC ; hygiène et amélioration des conditions de travail, y compris ergonomie et ambiance tactiques ; soutien de proximité ; évacuation tactiques ou stratégiques ; …). Il convient aussi, de mettre en place, au profit de vos expatriés, une chaîne logistique santé adaptée à la mission  que vous leur confierez et au théâtre où ils seront déployés.

 

*** StratAdviser Ltd, grâce à ses consultants et à son réseau de plus de 150 experts, vous apporte une évaluation et des conseils d’amélioration des aspects « santé » de vos appels d’offres à destination du ministère de la défense ou des industriels  majeurs comme, par exemple, le Groupement des Industries Françaises de Défense Terrestre (GICAT), et au-delà, des acteurs européens de la défense.

 

StratAdviser Ltd à travers DI2M (sa Division Internationale Médecine Militaire) et MEDCO (sa direction dédiée aux conseils « santé » à destination des entreprises) est à votre disposition pour étudier les solutions à même d’assurer le soutien santé optimal de vos expatriés.

 

N’hésitez pas à nous contacter : contact@stratadviser.com pour aller plus loin.

 

StratAdviser Ltd

2nd Floor, Berkeley Square House,

London,

W1J 6BD UK

Phone:  +44 (0) 207 8874510

Fax:+44 (0) 207 8876001

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