25 nov. 2013, Leparisien.fr
Le ministère de la Défense a présenté lundi la réforme du Service de santé des armées (SSA) à l'horizon 2020, un projet axé sur un rapprochement avec le service public de santé dans un contexte de fortes contraintes financières.
Evoquant la nécessité "de redresser les finances de l'Etat", le ministre, Jean-Yves Le Drian, a rappelé qu'il avait fixé deux principes au projet de réforme.
"Un principe de réalité", "l'adéquation des objectifs que l'on se donne aux moyens dont on dispose", a-t-il dit, et "un principe de territorialité, la répartition de l'offre de soin de façon équilibrée sur l'ensemble du territoire".
Le projet "SSA 2020" marque "une étape décisive dans la relation entre le Service de santé des armées et le service public de santé", a-t-il affirmé devant 600 médecins et infirmiers réunis à l'Ecole militaire à Paris.
Le SSA devra ainsi s'ouvrir au service public de santé, en créant notamment des "partenariats" entre les hôpitaux militaires et les hôpitaux publics, pour réduire les coûts, tout en maintenant un haut niveau de soins, en particulier dans les domaines qui relèvent le plus de la médecine militaire.
Il devra s'ouvrir à d'autres départements ministériels, notamment au ministère de l'Intérieur, pour la prise en charge des blessés graves.
Des militaires blessés en opération pourront par exemple à terme être pris en charge par des hôpitaux publics, notamment pour la rééducation. Les établissements du SSA devront améliorer leur gestion et réaliser "des économies de fonctionnement". Les hôpitaux militaires devront en particulier s'ouvrir plus largement à la population civile pour renforcer l'offre de soins nationale.
M. Le Drian a par ailleurs confirmé le maintien des neuf hôpitaux d'instruction des armées dont chacun a "toute sa place" dans le réseau du SSA. Il a également annoncé que les écoles de praticiens et paramédicaux des armées (PPA) seraient regroupées à Bron (Rhône).
Le Service de santé des armées compte 16.000 personnes, dont 30% de civils, 1.825 médecins et 176 pharmaciens. Ses ressources s'élèvent, selon la défense, "à 1.482 millions d'euros", dont 63% de crédits budgétaires et 37% de recettes liées notamment à son activité hospitalière.
Le SSA compte 55 centres médicaux des armées (CMA), 14 centres médicaux interarmées (CMIA outre mer) et neuf hôpitaux d'instruction des armées (HIA) : le Val-de-Grâce à Paris, Begin à Saint-Mandé, Percy à Clamart, Legouest à Metz, Clermont-Tonnerre à Brest, Desgenettes à Lyon, Robert-Picqué à Bordeaux, Laveran à Marseille et Sainte-Anne à Toulon.
Début 2013, la Cour des comptes avait salué les efforts réalisés par le SSA pour réduire le déficit de ces neuf établissements, qu'elle avait estimé en 2010 "de l'ordre de 280 millions d'euros par an".