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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 11:30
Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, Emir de l’Etat du Qatar - photo PR Elysée

Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, Emir de l’Etat du Qatar - photo PR Elysée

Dans le domaine de l'armement, le jeune émir Tamim ben Hamad Al Thani fait lanterner la France.

 

23/03/2015 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Sait-on en France qui décide au Qatar à l'exception de l'émir ? Pas sûr car cela semble aujourd'hui éminemment plus complexe... C'est d'ailleurs peut-être pour cela que la France avance en aveugle sur le Rafale à Doha, qui n'a toujours pas répondu à un courrier envoyé par François Hollande il y a une vingtaine de jours environ.

 

Mais que veut finalement Doha? C'est la question qui trotte dans la tête de la plupart des dirigeants des grands groupes de l'armement français. Car, près de deux ans après son accession au trône, le jeune émir Tamim ben Hamad Al Thani n'a conclu ni dans un sens dans l'autre aucune des campagnes commerciales qui sont très prometteuses pour la France, y compris celles où un protocole d'accord a déjà été signé comme pour les (hélicoptères de transport NH90 (Airbus Helicopters) et les avions ravitailleurs MRTT (Airbus Defence).

Toutefois, ces campagnes prometteuses le sont depuis plus de trois ans maintenant alors que la Coupe du Monde, prévue en hiver 2022, approche à grand pas. "Nous avons deux interrogations, résume pour "La Tribune" un patron du secteur, nous ne connaissons pas clairement les objectifs de Qatar en matière d'achats d'armement et nous n'avons pas identifié quels sont les leviers à actionner pour faire avancer un dossier quand il arrive au Palais". Car, clairement une fois qu'un dossier est transmis par le ministère de la Défense au Palais de l'émir, il se perd dans les couloirs.

 

Le Palais, une boite noire?

"Le Palais est une véritable boite noire, nous ne savons pas ce qui s'y passe", confirment des sources concordantes, qui connaissent pourtant très bien le pays. "Au Qatar, c'est extrêmement compliqué, souligne un industriel qui négocie depuis plus de 20 ans avec les Qataris. Et si l'on regarde ce qu'a fait Hamad Ben Khalifa Al-Thani dans l'armement, il n'a pas fait une seule opération d'envergure entre 1995-2013, mais en revanche il a beaucoup pratiqué la diplomatie financière. Conclusion, le Qatar fait très peu d'acquisition dans la défense à l'exception du domaine défense anti-aérienne pour protéger les installations gazières".

Ce qui fait dire aujourd'hui à certains grands industriels que la garde rapprochée de l'ancien émir, et/ou ce dernier lui-même tire encore les ficelles. Toutefois, Tamim ben Hamad Al Thani s'appuierait beaucoup sur le chef d'état-major des forces armées qatariennes, le général Ghanim bin Shaheen al Ghanim qui aurait sa confiance.

 

Une lettre de François Hollande à Al Thani

Du coup, la France rame. Mais le fil des discussions n'est pas rompu. Loin de là. En piste pour la vente de 24 Rafale (+ 12 option), Dassault Aviation et ses partenaires (Safran et Thales) ont récemment envoyé une proposition engageante (Best and final offer) à Doha, qui aurait fait tiquer. Dans la foulée, François Hollande a envoyé il y a une vingtaine de jours un courrier à l'émir Al Thani. Pas de réponse à ce jour, selon nos informations, alors qu'en novembre l'émir souhaitait pourtant conclure les négociations sur le Rafale avant la fin de 2014. D'ailleurs, il aurait été très mécontent que l'Égypte lui souffle le premier contrat Rafale, et l'aurait fait savoir à son équipe de négociateurs.

L'autre dossier prioritaire concerne la vente des trois frégates ATBM (défense antimissile balistique) de 4.000 tonnes, armées de missiles Aster 30 (MBDA et Thales) et de missiles mer-mer Exocet (MBDA). Un dossier à 2,5 milliards environ (sans les armements) qui avance plutôt bien.

 

Et les États-Unis?

Ce qui vaut pour la France, vaut également pour les autres pays. Y compris les États-Unis, qui ont pourtant convoqué les Qataris à Washington pour les obliger à signer des contrats. Mais à ce jour, selon les sources interrogées par La Tribune, rien n'a été signé, y compris les accords d'une valeur de 11 milliards de dollars annoncés en juillet 2014 entre Doha et Washington (missiles Patriot et hélicoptères Apache).

Lors de IDEX à Abu Dhabi en février, de très nombreux hauts responsables qataris sont partis en plein cœur du salon pour Washington pour négocier d'autres accords d'une valeur de plus de 20 milliards de dollars. Notamment l'acquisition d'environ 70 avions de combat F-15 de Boeing avec un volet support très complet, comprenant la mise à disposition de pilotes américains. "Les F-15 pourraient passer avant le Rafale", craint-on même à Paris.

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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 18:30
Et si le Qatar montait à bord du Rafale en juin

Le nouvel émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, pourrait annoncer lors de sa visite à Paris avant l'été le choix du Rafale

 

03/04/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Le Qatar pourrait annoncer son choix en faveur du Rafale lors de la visite officielle à Paris au mois de juin du nouvel émir, cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani.

 

Et si le Qatar annonçait sa décision de choisir le Rafale en juin lors de la visite à Paris du nouvel émir, cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani ? En tout cas, toute la filière industrielle aéronautique militaire française l'espère. Tout comme le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui a bâti la loi de programmation militaire sur un contrat export de l'avion de combat fabriqué par Dassault Aviation. "Raisonnablement, nous pouvons croire à une telle annonce avant l'été de la part du Qatar", explique l'un des industriels contactés par "La Tribune". La signature d'une lettre d'intention (LoI) entre le Qatar et Dassault Aviation pourrait être signée à cette occasion. Inch Allah, comme se le répètent en boucle les industriels...

Selon nos informations, les discussions ont toutefois repris depuis le mois de mars après une période où Doha avait semble-t-il, mis en suspens ce dossier. Durant trois mois environ, les Qataris n'ont plus donné signe de vie sur le Rafale. Pour autant, à Paris, durant cette période, les industriels et les étatiques ne semblaient pas trop inquiets de ce silence. "Il faut s'inscrire dans la durée avec Doha, ils ont leur propre tempo", expliquait-on à "La Tribune". Et c'est en mars que les Qataris ont finalement repris langue avec le Team Rafale (Dassault Aviation, Thales et Safran) en posant par salves de nouvelles questions sur l'avion de combat.

 

72 avions de combat

De douze appareils - des Mirage 2000-5 -, le Qatar voudrait augmenter sa flotte d'avions de combat à 72, dont un premier lot de 36. En tout cas c'est que Doha souhaitait l'été dernier. Un client qui a de toute façon les moyens de s'offrir 72 avions de combat. Dans ce cadre, l'émirat avait envoyé en août dernier un appel d'offres (Request for Proposal) à trois candidats : Dassault Aviation, Lockheed Martin et le consortium Eurofighter. Selon un calendrier informel, le Qatar devait choisir un fournisseur pour un premier lot de 36 appareils d'ici à la fin 2013 et entrer ensuite avec ce constructeur en négociations exclusives. Dassault Aviation tenait la corde pour ce premier lot.

Mais le calendrier a dérapé en raison, notamment, du jeu étrange des Américains. Mi-septembre, Londres, qui propose Eurofighter Typhoon, et Paris, qui soutient le Rafale (Dassault Aviation), avaient rendu leur offre conformément au calendrier fixé par Doha. Mais pas Washington. Du coup, les deux enveloppes contenant les offres du consortium Eurofighter (BAE Systems, EADS et l'italien Finmeccanica) et de Dassault Aviation ont dormi plusieurs mois au fond d'un coffre avant d'être décachetées… une fois la réponse des Américains réceptionnée par les Qataris. Et curieusement, les États-Unis n'ont finalement pas proposé le F-35, selon des sources concordantes.

 

La LPM prévoit la livraison de 26 Rafale

Le ministre de la Défense a fait un sacré pari en inscrivant la livraison de seulement 26 Rafale dans la LPM (2014-2019). Elle fixe la livraison de 11 Rafale en 2014 puis 2015, quatre en 2016 et puis aucun entre 2017 et 2019. Pour compenser l'absence de livraisons de 11 Rafale par an, Jean-Yves Le Drian a fait le pari de l'export. Aujourd'hui on est entré dans le "money time" pour conclure un contrat à l'exportation. Car il faut en moyenne trois ans pour fabriquer un Rafale à partir de la signature du contrat.

S'il réussit, le ministère pourra économiser la livraison de 11 Rafale, soit autour de 1 milliard par an. A contrario, il s'expose à des pénalités très lourdes de Dassault Aviation, qui lui-même fait vivre 500 fournisseurs dont Thales et Safran, ses principaux partenaires. "Le contrat stipule la livraison annuelle de onze Rafale. "C'est la cadence minimale fixée au regard de la continuité industrielle et de la capacité des fournisseurs de Dassault à produire les équipements nécessaires", avait expliqué en 2012 le délégué général pour l'armement (DGA), Laurent Collet-Billon. Si un contrat export n'était pas signé, la LPM prévoit une clause de revoyure pour trouver de nouvelles solutions.

 

Avions ravitailleurs et hélicoptères NH90 pour le Qatar

Fin mars, le Qatar a déjà signé une lettre d'intention pour l'achat de 22 hélicoptères NH90, pour un montant de près de deux milliards d'euros. Il s'agit de douze appareils en version TTH (transport tactique) et de dix NFH (lutte anti-surface et anti-sous-marine). Programme lancé par l'OTAN (via l'agence NAHEMA), le NH90 est produit par NHIndustries, un consortium regroupant Airbus Helicopters, l'Italien AgustaWestland et le néerlandais Fokker Aerostructure. Les Qataris avaient également annoncé leur intention d'acquérir deux avions ravitailleurs MRTT.

L'Italie et l'Espagne peuvent également remercier le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui a arraché le dernier jour du salon naval de défense (DIMDEX) cette annonce, qui a même surpris certains industriels. C'est AgustaWestland qui assemble la version navale du NH90 sur son site de Venise, à l'exception de ceux destinés à la France. Et c'est en Espagne que les A330-200 fabriqués à Toulouse (un tiers du prix de l'avion) sont convertis à Getafe (Espagne) en A330 MRTT.

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