14/10/2013 LePoint.fr
Les trois hommes sont accusés d'avoir participé en avril 2009 à l'abordage du voilier puis à la séquestration de son skipper Florent Lemaçon, de sa femme Chloé et de leur petit garçon.
Le procès de trois Somaliens accusés d'avoir participé en avril 2009 à l'abordage du voilier Le Tanit puis à la séquestration de son skipper Florent Lemaçon, de sa femme Chloé et de leur petit garçon s'est ouvert lundi devant la cour d'assises de Rennes. Le procès, prévu sur une semaine, se déroulera en présence de la famille du skipper, qui avait trouvé la mort lors de l'assaut de l'armée française le 10 avril 2009.
"L'enjeu de ce procès pour la famille est de faire connaître la vérité. On a raconté beaucoup de bêtises sur le voyage de Chloé et Florent Lemaçon", a déclaré en marge de l'audience Arnaud Colon de Franciosi, l'avocat de la famille. "Ce n'était pas un simple voyage d'agrément, il y avait un projet humanitaire et toute une démarche derrière", a-t-il précisé, soulignant que, tout en condamnant la piraterie, les proches de Florent Lemaçon avaient "de la compassion pour les gens dans la misère" qui pouvaient commettre ces actes.
Skipper chevronné, Florent Lemaçon, âgé de 28 ans, avait quitté Vannes (Morbihan) avec sa femme, son garçon de trois ans et deux autres équipiers à bord du Tanit au printemps 2009 et se trouvait le 4 avril à 900 kilomètres des côtes somaliennes lorsque le voilier a croisé la route d'une embarcation transportant un groupe de pirates somaliens. Pris en otage, les passagers du Tanit ont été séquestrés à bord durant plusieurs jours tandis que des négociations s'engageaient avec les autorités françaises.
"Un jeune gamin"
Lors de l'assaut du navire, le 10 avril 2009, deux des cinq pirates somaliens ont été tués par les militaires français et une balle tirée par un militaire a tué Florent Lemaçon. "Il a fallu se battre pour que l'État français reconnaisse la vérité", rappelle Arnaud Colon de Franciosi, qui a qualifié l'assaut des forces françaises d'"opération hasardeuse". Cité comme témoin, l'ex-ministre de la Défense Hervé Morin pourrait venir répondre aux questions de la cour mercredi.
Accusés de "détournement de navire par violence", et d'"enlèvement et séquestration arbitraire de plusieurs personnes commis en bande organisée", les trois Somaliens, âgés de 27, 25 et 23 ans au moment des faits, encourent la réclusion à perpétuité. L'un des accusés, qui n'aurait pas participé activement à la prise d'otages et à leur séquestration, a été libéré en 2012 et les deux autres sont en détention depuis leur interpellation.
Selon leurs défenseurs, les trois accusés n'étaient que des exécutants, le chef du groupe de pirates ayant été tué lors de l'assaut des militaires et le commanditaire de la prise d'otages n'ayant pu être interpellé en Somalie malgré son identification par les trois accusés. "Mon client n'était qu'un jeune gamin totalement perdu dans cette histoire", a déclaré avant l'audience Me Ronan Appéré, l'avocat d'un des accusés. Les enlèvements au large de la Somalie sont en baisse régulière depuis 2010 en raison des patrouilles effectuées par une coalition internationale de navires de guerre et l'utilisation de gardes privés sur les navires marchands.
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