04/07/2013 Par Jean Guisnel - Point.fr
En pleine crise sur les interceptions électroniques massives conduites par la NSA sur les communications des Américains et des étrangers, le premier forum Technology Against Crime se tient les 8 et 9 juillet à Lyon. Dans cette rencontre, que ses promoteurs souhaitent voir devenir un Davos de la sécurité, 500 personnalités et industriels se retrouveront autour de Manuel Valls, de la présidente d'Interpol, Mireille Ballestrazzi, et de son secrétaire général, Ronald Noble. Alors que les questions autour des technologies de la sécurité se multiplient, le forum traitera de leurs relations avec les grands sujets de l'heure : criminalité organisée transnationale, tranquillité de l'espace public, protection du droit à l'identité, respect des libertés fondamentales.
Le livre blanc de la défense et de la sécurité nationale récemment publié s'est penché sur l'univers de la sécurité électronique et de la cyberguerre en France. Il a confié la défense des réseaux d'Etat et des entreprises sensibles à l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information. "Le ministère de la Défense a pris en main la protection de ses propres systèmes et celle de plusieurs grandes entreprises qui se font attaquer et ne se défendent pas, confie au Point un haut fonctionnaire.Nous voulons les obliger à prendre en compte les impératifs de sécurité, en les menaçant de rompre avec celles qui ne s'y soumettraient pas !"
Nicolas Sarkozy avait annoncé, en 2008, que la France entendait se doter de capacités informatiques offensives. C'est chose faite ! A l'état-major des armées, le contre-amiral Arnaud Coustillière est chargé de la lutte informatique active. "Le volume des forces, leur organisation et les ambitions fixées sont des informations qui relèvent du secret défense, mais je suis en mesure de vous dire que nous ne sommes pas dépourvus ", déclarait-il récemment devant les députés. La Direction générale pour l'armement recrute et forme près de Rennes, à Bruz, les nouveaux cyberguerriers chargés de pénétrer les ordinateurs distants. Et la DGSE n'est pas en reste. Dans la bataille administrative autour de la cybersécurité, la défense a pris le pouvoir. A l'Intérieur, on veut désormais revenir dans le jeu !
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