26 Mars 2015 par Marine Nationale
La protection défense est la mission première des fusiliers marins, leur cœur de métier. Une mission, essentielle et multifacette.
Gérer l’activité
Un des aspects phares de cette réforme est la mise en place de CENTPROFOR[1] au sein de chaque GFM. Ce sont les centres névralgiques des unités de fusiliers marins. Les marins du CENTPROFOR planifient et préparent les projections du personnel (de l’entraînement spécifique à la logistique en passant par les briefings de déploiement), organisent les entraînements du personnel du GFM (séance de tir, combat, technique d’intervention opérationnelle rapprochée (TIOR) etc.) et des équipages des bâtiments de surface (équipe de visite, brigade de protection). Ils préparent l’engagement du personnel dans les exercices majeurs comme Catamaran par exemple (150 fusiliers marins déployés également), et assurent l’évaluation du niveau opérationnel des unités. Le maître-principal Q., 25 ans de métier, affecté au CENTPROFOR Méditerranée, a vu le changement : « Ce que nous appelons le « bureau » n’est pas né de cette réforme, il existait déjà mais était sous-dimensionné et disposait de beaucoup moins de compétences dans tous les domaines. Par exemple, ce qu’on appelle la section « Projection » du bureau, c’était le GIR, ils géraient cela de manière totalement autonome. Désormais, c’est une mission clef en main pour les équipes désignées. » Et, avec le système de rotation entre les compagnies pour tenir les différentes missions, « le personnel est bien plus qualifié dans le sens où tout le monde touche à tout : tirs en mer, hélico, contrôle de zones etc. Dans l’ancien système, il restait toujours dans le même périmètre en exécutant les mêmes tâches. La rotation a permis de créer une dynamique et cela est devenu enrichissant pour tous. »
« Aujourd’hui, nous sommes désormais davantage sollicités et reconnus vis-à-vis d’ALFAN notamment ou des armateurs civils. La réforme a fait de l’ensemble des fusiliers marins une vraie vitrine de la Marine nationale. » Elle génère plus de cohésion puisque les équipes de protection constituées vivent, s’entraînent et sont projetées ensemble et donc un engagement plus fort dans la mission. Un seul regret en revanche, un manque de matériel. « La réforme a entrainé une augmentation du volume de personnel déployé en opérations et sur le terrain ce qui a pour conséquence une augmentation du besoin en équipement et en matériel que nous devons préparer et répartir au CENTPROFOR, j’espère que cela va se résorber ! Mais globalement, la réforme ProDef date de décembre 2013 chez nous au GFM Toulon et elle a apporté d’immenses changements positifs ; aujourd’hui nous ne sommes plus en période de réglage, mais seulement de perfectionnement. »
[1] CENTPROFOR : Centre de protection des force
ILLUSTRATION
Au CENTPROFOR, le MP Q. planifie et prépare les projections des unités de fusiliers marins mais aussi les exercices majeurs et l’entraînement des équipages de la Force d’action navale.
Crédit Marine nationale / J. Triantafyllides
Brief d’une équipe de protection embarquée avant son départ en mission pour la protection d’un navire affrété par le ministère de la Défense. - Crédit Marine nationale / J. Triantafyllides
Avec la réforme PRODEF, les GFM, via les CENTPROFOR peuvent mieux répondre au besoin d’entraînement des équipages de la FAN. Ci-contre, entraînement TIOR pour une équipe de visite. - Crédit Marine nationale / M Denniel
Exercice Espadon à Toulon. Les fusiliers marins participent à tous les exercices de la marine comme Espadon (ci-dessous) et Catamaran en 2014. - Crédit Marine nationale / C. Luu
Un des grands changements de la réforme PRODEF est le rythme des activités. Une cadence dynamique entre service protection, entraînements, projections, permissionss
QUESTION DE RYTHME
Le quartier-maître de première classe B. est chef d’une équipe de protection et d’intervention au GFM Toulon. A 22 ans, après 5 ans de marine et son BAT en poche, il gère à plein temps 6 fusiliers marins : administration, carrière, formation. Il planifie et encadre leurs activités d’entraînement, et les activités de service : définir les patrouilles, gérer les interventions etc. Pour lui, la réforme est un vrai changement de rythme. « On ne raisonne ni en jours ni en semaines mais en mois. Pendant 8 mois, nous alternons : un mois d’entraînement et un mois de service/renfort, puis 4 mois de projections et de missions. Les rythmes de services sont ainsi plus denses, sur des périodes plus longues. Pendant les périodes de service, on voit donc moins la maison qu’avant.
« Sur un mois de service, là encore, c’est une question de rythme : 24 heures de garde, 24 heures d’alerte – cette journée-là est mise à profit pour le suivi des affaires courantes au GFM et on reste en mesure de déclencher un départ sur très court préavis pour intervenir en urgence. »
Pour le QM1 B., les débuts de la mise en œuvre de la réforme ont été complexes. « Il a fallu que chacun comprenne intègre les nouveaux rythmes, et trouve ses marques. Mais désormais, le personnel est bien présent. Avec le nouveau rythme, des entraînements et des projections en équipe, cela permet une bien meilleure cohésion. Nous sommes plus proches les uns des autres, nous nous connaissons mieux. Elle [la réforme] nous demande plus de temps et davantage d’investissement mais cela débouche sur des entraînements et surtout des missions plus enrichissantes ». Côté perspectives de carrière, rien ne change pour le quartier-maître « Mes perspectives restent identiques. A titre très personnel, je souhaiterais me former au maximum et progresser, aller au brevet supérieur, pour pouvoir être officier de permanence protection défense (OPPD) et surtout être de carrière. Je souhaite également participer à un maximum de missions ! »
ILLUSTRATION
Au centre opérationnel protection (COP), le chef de l’élément de patrouille et d’intervention (EPI) assure la coordination des éléments en patrouille et la gestion des systèmes d’alarme et surveillance. - Crédit Marine nationale / JP Pons
L’EPI se prépare à partir en patrouille. Au rythme de la PRODEF, 24 heures de service protection avec patrouilles sur le terrain, 24 heures d’astreinte avec une alerte.
Crédit Marine nationale / JP Pons
Patrouille avec équipe cyno sur la BAN Lann-Bihoué. Chaque EPI compte une équipe cyno.
Crédit Marine nationale / JP Pons
Entrainement des plongeurs du GFM Brest.
Crédit Marine nationale /P Dagois
Entraînement au Tir avec la CIFUSIL de Lanvéoc
Crédit Marine nationale / Audrey Agostinelli
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