30/10/2015 Sources : Marine nationale
C’est dans un contexte stratégique et sécuritaire particulièrement exigent pour nos forces, qui déploient aujourd’hui 17 000 miliaires sur les théâtres d’opération extérieure et sur le territoire national, que se tient le plus important exercice interarmées et interalliés organisé par l’Alliance atlantique depuis 2002 : Trident Juncture 2015.
Du 21 octobre au 6 novembre 2015, 30 nations sont engagées dans cet exercice qui regroupe près de 36 000 joueurs déployés sur quatre sites (Pays-Bas, Italie, Espagne et Portugal). Réalisé sur la base d’un scénario crédible de crise internationale nécessitant un déploiement rapide de forces, Trident Juncture constitue un événement important dans le calendrier opérationnel de l’Alliance et de ses membres.
Cet exercice vise non seulement à certifier la capacité de réaction rapide de l’OTAN pour l’ensemble de ses composantes mais il constitue également une occasion unique d’entraînement interarmées et interalliés. Si l’engagement particulièrement soutenu de nos forces a conduit à limiter notre participation, Trident Juncture 2015 demeure une priorité. En effet, à l’heure où nos militaires sont de plus en plus souvent engagés en coalition, il contribue à leur préparation opérationnelle en permettant d’approfondir leur interopérabilité avec leurs partenaires et leur réactivité. Par ailleurs, comme tout déploiement opérationnel de l’OTAN, cet exercice participe aux mesures d’assurance sur le flanc Est de l’Europe.
Faisant intervenir les composantes de surface, sous-marines, aériennes et amphibies, les deux phases de l’exercice en état-major comme en déploiement réel permettront de tester l’ensemble des niveaux opératifs de l’OTAN (stratégique, opératif et tactique). Pour cette édition, l’expertise des armées française est en bonne place avec, notamment, une unité de soutien pétrolier multinational majoritairement armée par le service des essences des armées. La Marine est également en bonne place. Ainsi, depuis le 21 octobre, le bâtiment de commandement et de ravitaillement Somme, la frégate Surcouf, le chasseur de mines Sagittaire ainsi que deux avions de patrouille maritime Atlantique 2 sont déployés en Méditerranée et en Atlantique.
La Somme a ainsi intégré, sous contrôle opérationnel de l’Otan, le CTF 445 embarqué sur le HMS Ocean en Méditerranée où elle assure le ravitaillement des unités navales des différents task group déployés sur zone dont le SNMG2, dont fait partie le Surcouf. Seul ravitailleur entièrement dédié à l’exercice, la Somme a ainsi ravitaillé, depuis le début de son déploiement, six unités étrangères (turques, allemandes, bulgare, et italienne), délivrant plus de 1 000 mètres cubes de gazole en deux jours. Au sein de la SNMG2, le Surcouf a conduit un exercice de tir avec deux bâtiments italiens, le porte-aéronefs Garibaldi et la frégate Grecale. Les appontages d'hélicoptères étrangers se sont succédés dès le lendemain sur la plate-forme du Surcouf: Lynx allemand de la frégate Hambourg, Merlin anglais du HMS Ocean et AB212 italien de la frégate Zeffiro. Le Sagittairefait quant à lui valoir le savoir-faire français en matière de guerre des mines au sein du task group 445.05 du SNMCMG2 dont la mission est d’assurer la détection et la neutralisation des engins explosifs qui menaceraient la navigation des unités.
Au terme de l’exercice dont le niveau de difficulté est croissant, le poste de commandement de Brunssum (Pays-Bas) doit être apte à prendre l’alerte de l’OTAN et être capable de conduire une opération d’ampleur sous faible préavis.
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