13 mars 2014 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca
À trois jours du référendum en Crimée, on entend le bruit des tambours. Tout le monde est sur un pied de guerre:la Russie mène des manoeuvres militaires aux portes de l’Ukraine qui annonce ce jeudi se doter d’une Garde nationale pendant que l’OTAN intensifie sa présence, rassurante pour les pays voisins comme la Pologne, irritante pour les Russes et leurs alliés.
Moscou a annoncé ce jeudi 13 mars le lancement de manoeuvres militaires dans plusieurs régions situées à la frontière avec l’Ukraine.
« Le but principal de ces mesures est de vérifier l’aptitude des troupes à mener des exercices de combat », a affirmé le ministère russe de la Défense, précisant que les exercices militaires auraient lieu jusqu’à la fin du mois dans les régions de Rostov, Belgorod, Tambov et Koursk.
Dans la région de Rostov-sur-le-Don,notamment, 4.000 hommes d’unités de parachutistes, 36 avions et environ 500 véhicules participent notamment aux manoeuvres, rapporte aujourd’hui l’agence russe Itar-Tass.
Par ailleurs, alors que l’OTAN a intensifié les vols de reconnaissance de ses avions-radar AWACS au-dessus de la Pologne et de la Roumanie, dans le cadre de «la surveillance» de la crise en Ukraine,l’Armée de l’Air russe a envoyé six chasseurs Su-27 et trois avions de transport militaire à l’aérodrome Bobruisk en Biélorussie ce jeudi 13 mars, rapporte l’agence Itar-Tass, citant le ministère de la Défense du Bélarus.
« En cas de poursuite de l’accumulation de troupes dans les États voisins, le Bélarus, prendra en réponse des mesures adéquates sur son territoire», a déclaré pour sa part le ministère biélorusse de la Défense.
Hier, mercredi, le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait déclaré que le Bélarus pourrait offrir à la Russie de déployer jusqu’à 15 avions de combat de plus sur le territoire biélorusse en raison de l’activité de l’OTAN près de sa frontière ,
« Le Bélarus va réagir de façon adéquate au renforcement des forces de l’OTAN à proximité des frontières biélorusses », a-t-il annoncé, notant que le Bélarus avait « réagi calmement jusqu’à ce qu’un grand exercice commence dans le sud de la Pologne ». « Cette escalade ne se se produit pas en Syrie, en Libye ou en Irak, mais près de nos frontières. Elle affecte nos intérêts », a conclu le président Loukachenko
Pendant ce temps, les Occidentaux jettent leurs dernières forces pour tenter d’infléchir la position de Vladimir Poutine, qui n’a pas manifestement l’intention de reculer défend le droit à être rattachée à la Russie de la Crimée où 1,5 million de personnes ce cette région russophone et russophile doivent se prononcer sur le rattachement de la région à la Russie après que le parlement local a déclaré mardi faire sécession de l’Ukraine.
La Crimée est désormais quasiment coupée du reste du pays, les forces russes en contrôlant les points stratégiques. Tout est en place pour une sécession rapide: le « Premier ministre », Serguiï Axionov, s’est autoproclamé « chef des armées » et les habitants n’ont désormais plus accès qu’aux chaînes de télévision russes. Des hommes en treillis fouillent tout voyageur arrivant à Simféropol et seuls les vols en provenance de Moscou peuvent y atterrir
Une Garde nationale ukrainienne de 60.000 hommes
L’armée ukrainienne n’interviendra pas dans la péninsule de Crimée contrôlée par les forces russes afin d’éviter de dégarnir sa frontière à l’est avec la Russie, avait pour sa part déclaré mardi le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov.
Mais les députés ukrainiens ont décidé ce jeudi 13 mars de créer une Garde nationale qui viendrait prêter main forte à l’armée ukrainienne et ses 130.000 hommes, dont une moitié de conscrits, alors que la Russie dispose au total d’une armée de 845.000 soldats.
Cette Garde nationale, placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur et qui pourrait compter jusqu’à 60.000 hommes, sera notamment composée des mêmes groupes d’ »autodéfense » qui étaient en première ligne à Kiev pendant les trois mois de contestation.
Quelques 40.000 volontaires se seraient déjà présentés aux centres de recrutement de l’armée.
Cette nouvelle force se forme dans l’urgence alors que les Ukrainiens s’inquiètent d’un déploiement des Russes dans l’est du pays, voulant avant tout empêcher une intrusion des forces russes dans l’est du pays, région où vivent aussi de nombreux Ukrainiens d’origine russe.
Pendant ce temps, les Européens accélèrent le rapprochement avec l’Ukraine. Le volet politique de l’accord d’association avec l’Union européenne pourrait être signé au cours du prochain sommet de l’UE, prévu à Bruxelles les 20 et 21 mars.
Les chefs des diplomaties américaine, John Kerry, et russe, Sergueï Lavrov vont quant à eux se rencontrer une nouvelle fois vendredi à Londres, mais, pour l’instant, ça ressemble de plus en plus à Obama qui met Poutine en garde qui lui-même met Obama en garde…
Incompréhension totale, chacun poursuit sur sa trajectoire et, tant pis s’il y a une collision!
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