J’ai fait ma première sortie officielle au Forum de l’innovation organisé par la DGA le 21 novembre dernier. Présenté comme un engin hybride compact, à mi-chemin entre le buggy et l’Ulm, on peut dire que j’ai eu beaucoup de succès ! Mon secret ? Je suis doté d’une double capacité, celle de rouler sur tout type de terrain et de me transformer en objet volant. Je peux décoller et atterrir n’importe où sur quelques dizaines de mètres. Je me déplace rapidement, de manière autonome et en toutes circonstances. Sans compter que je peux passer du véhicule routier à l’Ulm en moins de 10 minutes. C'est-à-dire juste le temps nécessaire pour déployer la voile de parapente posée sur mon toit !
Fin décembre 2013, j’ai effectué mon premier démarrage à Magny-cours, qui s’est avéré concluant. Puis j’ai enchaîné avec les essais routiers et aériens pour démontrer mes capacités. Mon concepteur a mis beaucoup d’espoirs en moi, depuis longtemps. Il est confiant. Tout comme la DGA d’ailleurs. Pour preuve, elle a financé mes études et m’a déjà adopté. Je peux être utilisé par les armées et les forces spéciales pour faire par exemple de l’infiltration discrète sous voile. Si je veux en effet m’approcher d’une cible sans bruit, je décolle puis coupe le moteur et me pose tout près en silence.
Mon atout majeur ? Je suis à l’aise sur des terrains accidentés, comme lors de franchissement de coupures sèches ou humides. J’en suis fier car bientôt, les secours pourront faire appel à moi en cas de séismes, de catastrophes naturelles, pour intervenir rapidement dans des endroits sinistrés. Je peux aussi intéresser les forces de police pour surveiller des zones sensibles. Pour l’instant, je ne suis encore qu’un prototype mais j’espère bien avoir plein de petits frères d’ici 2015.
2 questions à Jérôme Dauffy, le « papa » de Pégase
Comment vous est venue l’idée de créer cet engin ?
Mon objectif était de concevoir une voiture volante capable de faire un tour du monde en 80 jours. Lorsque j’en ai parlé autour de moi, tout le monde m’a pris pour un fou ! Pourtant aujourd’hui, grâce au soutien de la DGA qui a cru en mon projet, j’ai pu créer ma start-up Vaylon et réaliser un prototype avec l’aide de trois entreprises, que nous avons sélectionnées, spécialisées dans le monde de la compétition automobile et des véhicules spéciaux (SERA, Tork Engineering et Oreca Magny-Cours). Les ingénieurs de la DGA et les Forces Spéciales nous accompagnent et nous suivent depuis le début : de la feuille blanche jusqu’aux développements futurs pour répondre au mieux à leurs besoins.
Pégase a la particularité d’être un concept novateur car à capacité égale, il est 30% plus léger que ses concurrents américains ou anglais par exemple. L’objectif est d’être le premier véhicule à obtenir les homologations routières et aériennes européennes, les plus contraignantes au monde.
Pour quelles applications peut-il être utilisé ?
Au-delà du côté purement loisir que j’avais imaginé au départ, cet engin a séduit la DGA car il présente l’intérêt de pouvoir se déplacer sur des sites dits « sensibles » ou d’accès difficile et elle nous a rapidement mise en relation avec les forces spéciales... En plus du marché militaire, nous envisageons la commercialisation en 2015 dans le domaine civil, pour des applications professionnelles, et pourquoi pas, à l’avenir, pour les particuliers !
Pégase en chiffres
> Sur terre…
Vitesse sur route : 100km/h
> Dans les airs…
Vitesse air : 60-80km/h
Distance de décollage : 50-100m
Atterrissage : 10-30m
Altitude : vols à très basse altitude jusqu’à + de 3 000 m