20.10.2015 Par Olivier Berger, grand reporter à La Voix du Nord.
L'ambassadrice de Suède depuis un an, Veronika Wand-Danielsson, a participé récemment aux Ateliers de la Citadelle à Lille qui s'interrogent avec conviction sur l'Europe de la Défense. Mme Wand-Danielsson est bien placée pour analyser le délicat équilibre et les rapports de force entre UE et OTAN. De 2007 à 2014, elle fut ambassadrice de Suède auprès de l'Organisation du traité Atlantique-Nord. En 2005, elle fut responsable à la Représentation suédoise des négociations du Traité de Lisbonne...
- Que représente l’Europe de la Défense pour la Suède ?
" D'une perspective suédoise, le fondement de cette politique de sécurité et de la construction européenne n’est pas seulement l’Europe de la défense. Tous les engagements de l’Union Européenne (UE) pour une solidarité commune vont au-delà de la sécurité. Le rôle de l’OTAN reste fondamental pour la sécurité en Europe. L’UE et l’OTAN sont les deux piliers de la sécurité en Europe. L’OTAN a une politique très développée avec ses partenaires, tels la Suède. Ce partenariat est essentiel pour garantir, surtout ces jours-ci, notre sécurité. "
- Selon vous, rien ne sert d’opposer l’UE et l’OTAN, les deux sont complémentaires ?
" Absolument, c’est notre vision. Les deux organismes sont différents, mais complémentaires. L’OTAN est une coopération politique et un outil militaire. Le mandat de l'UE est beaucoup plus vaste, centré sur la coopération politique et économique. Nous sommes pragmatiques. Dans un contexte de crise économique, ce n’est pas le moment de faire double emploi. De plus, il faut être réaliste, les Etats-Unis sont la première puissance militaire de l’OTAN et au monde. Nous avons besoin de cette coopération au niveau politique, militaire et technique. N’oublions pas que 50% de l’informatique du Gripen (l'avion multirôle fabriqué par le Suédois Saab) provient des Etats-Unis. Leur avance technologique nous oblige à maintenir un lien étroit pour bénéficier de ces avancées mais aussi pour le développement de nos capacités militaires nationales. "
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