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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 17:50
Espionnage: Europe et États-Unis s’accusent mutuellement

31/10/2013 45eNord.ca (AFP)

 

Accusations d’espionnage, démentis et ripostes, appels à la discussion: Européens et Américains se sont à nouveau livrés mercredi à une partie de ping-pong autour de la question des interceptions de communications par la NSA qui empoisonne leurs relations.

 

Sur le front de la collecte d’informations auprès des fournisseurs d’accès à internet, la NSA a fait les frais de nouvelles révélations du Washington Post. Selon le quotidien, elle intercepte les données des serveurs de Yahoo! ou Google depuis l’étranger, contournant ainsi l’obligation qui lui est faite d’obtenir des injonctions de la justice américaine. Des informations qualifiées de «fausses» par le directeur de la NSA, le général Keith Alexander.

Mercredi, lors d’une conférence à Washington, le puissant patron de l’agence chargée des interceptions de communications a une nouvelle fois démenti avoir intercepté des dizaines de millions de communications de citoyens européens.

«La perception que la NSA a intercepté 70 millions d’appels téléphoniques en France, en Espagne ou en Italie est factuellement incorrecte. Ce n’est pas nous», a-t-il asséné.

Ces interceptions, réalisées selon lui par les services européens puis fournies à la NSA, concernaient des «opérations militaires» dans des pays hors d’Europe. Ces alliés de l’Otan travaillent avec les États-Unis, a-t-il ajouté sans plus de précision

«Cela n’a rien à voir avec des interceptions visant l’Europe, point», a-t-il lancé.

Cette ligne de défense n’a pas semblé convaincre les Européens. À Paris, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkcacem, a jugé «peu vraisemblables» les propos du général américain et appelé à «davantage de clarté sur les pratiques des services secrets américains».

De son côté, Berlin a démenti les affirmations américaines selon lesquelles l’Allemagne espionnerait les États-Unis chez eux.

 

 

Le Vatican visé par les écoutes ?

 

Le responsable du renseignement extérieur (BND), Gerhard Schindler, a assuré dans l’hebdomadaire Die Zeit qu’il n’y avait «pas d’opérations de surveillance de télécommunications menées depuis l’ambassade allemande à Washington».

Dans ce contexte électrique, le patron de la NSA a appelé à «s’asseoir» avec les Européens afin de mieux coopérer en matière de cybersécurité et d’antiterrorisme. «Ce partenariat avec l’Europe est absolument important. Mais cela doit s’effectuer avec tout le monde autour de la table en mettant de côté tout sensationnalisme», a-t-il plaidé.

À la suite de la révélation de l’écoute présumée d’un téléphone portable d’Angela Merkel, deux hauts fonctionnaires allemands de la chancellerie se sont déjà rendus mercredi à la Maison Blanche pour rencontrer la conseillère à la sécurité nationale Susan Rice et le directeur national du renseignement James Clapper, a confirmé Josh Earnest, un porte-parole de la présidence américaine.

Dans les prochains jours, ce sera au tour des présidents des services secrets (BND) et des renseignement intérieurs allemands d’être reçus dans la capitale américaine.

Washington a également garanti aux Nations unies qu’il n’interceptait pas les communications de l’organisation, a annoncé le porte-parole de l’ONU, Martin Nesirky.

«Les autorités américaines ont assuré que les communications des Nations unies n’étaient pas écoutées et ne le seraient pas à l’avenir», a-t-il déclaré, refusant de dire si les États-Unis avaient espionné les communications de l’ONU dans le passé.

Mais en dépit des efforts pour gérer les dégâts et de l’annonce par la Maison Blanche qu’elle révisait ses pratiques en matière d’espionnage de dirigeants étrangers, les révélations sur l’ampleur de l’espionnage américain ont continué à déferler: les écoutes téléphoniques américaines auraient même visé le Vatican et le pape, affirme l’hebdomadaire italien Panorama à paraître jeudi.

L’hebdomadaire allemand Stern à paraître jeudi affirme quant à lui qu’une trentaine d’entreprises américaines font de d’espionnage en Allemagne, aidant notamment à l’analyse d’écoutes ou à la coordination de missions d’agents secrets.

Et selon le magazine, elles participent probablement à la coordination de missions de drones de combat en Afrique, à partir de la ville de Stuttgart (sud-ouest), où se trouve le siège du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM).

Sur le plan intérieur, la révélation du Washington Post selon laquelle la NSA a intercepté des données de centaines de millions d’utilisateurs de Google et Yahoo!, pourrait s’avérer embarrassante pour l’administration Obama puisqu’elle concernerait également des citoyens américains.

Ce programme baptisé «MUSCULAR», et opéré avec l’homologue britannique de la NSA, permet depuis l’étranger aux deux agences de renseignement de récupérer des données depuis les fibres optiques utilisées par les géants d’internet, selon des documents obtenus auprès de l’ex-consultant de la NSA Edward Snowden.

Agir en dehors des États-Unis permettrait à la NSA d’avoir plus de latitude que dans le pays, où des décisions de justice seraient nécessaires pour ces actions, précisément pour s’assurer que les citoyens américains ne sont pas visés, selon le quotidien.

Des interceptions, réalisées selon lui par les services européens puis fournies à la NSA, concernaient des «opérations militaires» dans des pays hors d’Europe (Vidéo: Euronews)

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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 08:50
Espionnage : les géants du Web attaqués en Europe

26/06/2013 Par Lucie Ronfaut - LeFigaro.fr

 

EN BREF : Un groupe de protection des libertés a déposé plainte contre des géants américains de l'Internet. Facebook, Apple, Microsoft, Skype et Yahoo sont concernés. L'enjeu: examiner les conséquences du programme Prism pour les citoyens européens.

 

C'est un scandale qui dépasse les frontières des États-Unis. Le collectif autrichien «Europe versus Facebook» a annoncé mercredi avoir porté plainte contre les filiales européenne de Facebook, Apple, Microsoft, Skype et Yahoo! pour leur coopération supposée avec la NSA dans le cadre du programme Prism. Les plaintes ont été déposées en Irlande, au Luxembourg et en Allemagne - où se trouvent les filiales de ces entreprises - devant les commissions de protection des données personnelles et des libertés de chacun de ces pays. Le groupe n'a en revanche pas encore déposé plainte contre Google et YouTube, mais a annoncé qu'il le ferait dans un futur proche.

 

À l'origine du collectif «Europe versus Facebook» on retrouve des étudiants autrichiens. En 2011, date de sa création, le groupe s'est distingué en attaquant Facebook sur ses abus concernant les données personnelles de ses utilisateurs. La procédure, constituée de vingt-deux plaintes déposées en Irlande, est encore en cours.

 

«C'est tout à fait illégal»

«Europe versus Facebook» justifie ces nouvelles plaintes par le fait qu'Apple, Facebook, Skype, Microsoft et Yahoo! ont des filiales en Europe. L'organisme estime donc que leurs activités doivent être en conformité avec le droit européen. «Beaucoup de journalistes nous ont demandé si Prism était légal du point de vue européen», explique Max Schrems, porte-parole d'«Europe versus Facebook», dans un communiqué, «nous y avons regardé de plus près. Après avoir consulté des experts en la matière, nous pouvons à présent dire que c'est tout à fait illégal sous les lois européennes de protection des données».

D'après l'organisme, il n'est pas légal qu'une filiale européenne puisse transmettre des informations hors d'Europe sans assurer «un niveau adéquat de protection». Pour Max Schrems, «il n'est en aucun cas possible qu'un tel niveau de protection soit assuré si ces entreprises coopèrent avec la NSA». Au travers du dépôts de ces plaintes, le groupe souhaite faire pression sur les entreprises américaines afin qu'elles expliquent leur implication dans le programme Prism et de ses conséquences pour les citoyens européens.

 

Une problématique récurrente

La problématique du respect du droit européen sur la question des données personnelles par les entreprises étrangères n'est pas neuve. Elle embarrasse même beaucoup les géants américains d'Internet. Consulté dans une affaire impliquant Google et le respect du droit à l'oubli, l'avocat général de la Cour de Justice européenne a estimé hier que toute entreprise ayant une filiale en Europe devait se conformer au droit européen, notamment en matière de respect de la vie privée. Un avis qui pourrait bientôt être suivi par la Cour de Justice européenne.

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